N°17) 13 octobre 1999

JOURNAL

 

"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."

 

N°17,          13 octobre 1999

 


Effet Kouletchov, violence et censure.

 

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          L'effet Kouletchof, c'est quand la succession de deux images produit un effet qu'aucune des deux n'aurait pu déclencher seule.

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          A la télé on a pu voir un reportage où un jeune de 17 ans est assassiné suivi d'un extrait de film de Jim Jarmush où des gens en tuent d'autres d'une façon très zen.

          A cause de ça il y eut tout un pseudo-débat télévisé sur "Antenne 2" aux infos de 13h le 9 octobre 1999 pour justifier à l'aide d'un "spécialiste" (je crois qu'il s'appelait jean Volton et qu'il bossait pour le CNRS) une censure sur la violence et même une censure tout court. On nous expliqua, comme Hitler dans son "Mein Kampf", que c'est à l'autorité (dans ce cas les journalistes) de décider de ce que peut ou doit voir le téléspectateur. Pas au téléspectateur lui-même, qui est un incapable c'est bien connu.

          Déjà, après qu'on ait pu voir à la télé des immigrés se faire jeter de fRANCE avec les jambes et les pieds scotchés, menotés et bayonnés, on nous a dit qu'on ne verrait plus de telles images sous le prétexte de respecter la présomption d'innocence des prévenus. Ainsi nos maîtres ont trouvé une bonne excuse pour nous interdire de voir comment sont traités les gens dans notre beau pays.

          Nous montrera-t-on les images de la violence des flics, CRS et autres gendarmes mobiles qui, dans les manifs, matraquent pendant plusieurs minutes la même personne, jeune ou vieille, médecin ou non? Et si on ne nous les montre pas, continuera-t-on à nous montrer les images de manifestants qui se vengent violemment de la violence que les bandes armées de l'Etat leur ont fait subir? Et comment, nous les montrera-ton? comment nous les commentera-t-on?

          Le 5 décembre 1986, après une manif gigantesque, les policiers voltigeurs motorisés matraquent Malik Oussékine jusqu'à ce qu'il crève. Mais ce n'était qu'une "bavure". Quand la police assassine diverses personnes, jeunes ou vieilles, arabes ou non, dans leur voiture, dans la rue ou au commissariat, "c'est des bavures". Mais les jeunes qui brisent des vitrines sont des "casseurs", des "déchets de basse humanité". Le métier des journalistes consiste à nous montrer de "gentils policiers" face à de "méchants casseurs".

 

Un journaliste est un flic.

         

 

                         Gérome, 10 octobre 99.


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