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mardi 19 juin 2001, 18h02

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L'agitation se poursuit en Algérie, 5 nouvelles victimes

ALGER (Reuters) - L'agitation anti-gouvernementale qui se poursuit sans désemparer depuis deux mois dans l'est de l'Algérie a fait cinq nouvelles victimes, dont trois gendarmes, rapporte la presse algéroise.

Selon le journal Liberté, les trois militaires ont été tués dans les villages kabyles du Draa Ben Khedda et de Tizi Rached, près de Tizi Ouzou, où des centaines de protestataires berbères se sont attaqués à des casernes et à des véhicules de gendarmerie à coups de bombes incendiaires.

Dans le village de Chré, non loin de Tebessa, beaucoup plus à l'est d'Alger, le patron d'un hôtel a tué deux assaillants qui tentaient de mettre le feu à son établissement, rapporte le journal Le Matin, en précisant que celui-ci a finalement été incendié par les émeutiers et son propriétaire grièvement blessé.

A Akbou, 150 km à l'est de la capitale, une vingtaine de contestataires au moins ont été blessés par des balles tirées par des renforts de gendarmerie défendant leur caserne prise d'assaut par des manifestants, rapporte encore Le Matin.

Confinée à l'origine à la Kabylie berbérophone, où la mort d'un jeune homme gardé à vue par les gendarmes le 18 avril a déclenché des émeutes qui ont fait plus d'une cinquantaine de morts, l'agitation anti-gouvernementale s'est propagée récemment au-delà, principalement vers l'Est et le Sud.

Près de la frontière tunisienne, des incidents ont été signalé à Souk Ahras, Etarf et Berahal, où des protestataires ont brisé les vitres de bâtiments publics et pillé des entrepôts.

A Aïn M'Lila, toujours à l'est d'Alger, des fils du maire ont tiré au fusil sur des émeutiers qui tentaient de pénétrer dans l'hôtel de ville, faisant 36 blessés, indique encore Le Matin.

La jeunesse qui manifeste dans les rues affirme vouloir exprimer son "ras-le-bol" des conditions de vie quotidienne, son désespoir devant l'absence de perspectives d'avenir et sa colère contre la brutalité de la répression de son mouvement de révolte.

Le Premier ministre, Ali Benflis, qui a interdit lundi toute manifestation à Alger après celle qui a dégénéré jeudi dernier, faisant deux morts et près d'un millier de blessés, a promis de répondre d'urgence, mais sans dire comment, aux revendications "légitimes" de la jeunesse.

Bouteflika sur la sellette

L'agitation actuelle, qui traduit une fracture croissante entre une population très jeune et un pouvoir central adossé à un club de généraux influents qui paraissent autistes, fragilise la position d'Abdelaziz Bouteflika deux ans à peine après son élection à la présidence, qui avait suscité de nombreux espoirs.

"L'échec de Bouteflika est total et il doit partir (...) mais ce n'est pas seulement l'échec de Bouteflika, c'est aussi l'échec de ceux qui l'ont désigné, de ceux qui l'ont sponsorisé et de ceux qui l'ont soutenu", a affirmé une ancienne haute personnalité sous couvert de l'anonymat.

Certains analystes entrevoient une possible solution dans le raccourcissement du quinquennat de Bouteflika. Mais Hocine Aït Ahmed, dernier chef historique vivant de la révolution de 1954 et chef de file des Front des forces socialistes, en doute: "Aussi longtemps qu'il sert le régime - et il le sert très bien - l'armée le gardera."

Le mois dernier, le quotidien arabophone international Ach Chark al Assouat, avait rapporté que Bouteflika, qui est âgé de 64 ans, avait fait part "aux généraux qui comptent" de son désir de jeter l'éponge faute de pouvoir ramener le calme en Kabylie mais que ceux-ci avaient refusé sa démission.

Le général Rachid Benyellès, ancien ministre de la Défense de l'ex-président Chadli Bendjedid, a confié au Monde samedi qu'il ne croyait ni au départ de Bouteflika ni même à sa menace de partir, et qu'il était plutôt homme à s'accrocher au pouvoir même si toute l'Algérie descendait dans la rue.

"La seule chose qui pourrait le faire bouger, c'est qu'il soit lâché par ceux qui l'ont mis au pouvoir, or il n'y a aucun indice en ce sens pour le moment (...) Je ne pense pas qu'ils l'obligeront à partir avant la fin de son mandat, dans trois ans."


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