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Pourquoi l’Homme de Flores a-t-il disparu ?

samedi 2 avril 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 avril 2016).

Note de do : Comme les cowboys ont génocidé 99% des Indiens des USA, les scientifiques américains avaient émis, et réussi à faire admettre, la thèse comme quoi si l’homme de Néanderthal avait disparu, c’était parce que l’homme de Cromagnon, c’est-à-dire nous, l’avait génocidé. Cette thèse arrangeait bien les Amerloques, puisque si c’était dans la nature de l’homme de génocider son prochain, alors les cowboys étaient d’un seul coup décomplexés par rapport à l’extermination des Indiens qu’ils ont commise afin de leur voler leur territoire pour y construire un nouveau pays avec les bras d’esclaves noirs déportés depuis l’Afrique. Mais voilà, pas de bol pour les Amerloques, les scientifiques ont prouvé que si Néanderthal avait disparu, ce n’était pas du tout parce que par racisme Cromagnon l’avait génocidé, mais que, contrairement à ce que le racisme voudrait, Cromagnon avait tellement baisé avec Néanderthal que les deux branches homo (Cromagnon et Néanderthal) s’étaient en fait métissée en une seule. J’avais un peu peur que cet article dise que si Flores avait disparu c’était parce que Cromagnon l’avait exterminé, mais non…


Mais qui a tué l’Homme de Flores ?

http://www.letemps.ch/sciences/2016…

Hervé Morin, Le Monde
Publié jeudi 31 mars 2016 à 17:04.

L’ancienne espèce humaine Homo floresiensis, dont des fossiles ont été découverts en Indonésie, se serait éteinte plus tôt qu’on le pensait, il y a 50 000 ans. À cette époque, Homo Sapiens débarquait dans la région

Quand donc l’« homme de Flores » a-t-il disparu, et pourquoi ? On pensait jusqu’alors qu’Homo floresiensis, un fossile découvert en 2003 dans une grotte de l’île de Flores, en Indonésie, s’était éteint il y a environ 12 000 ans, à une époque où l’homme moderne était présent depuis longtemps dans la région.

Ce scénario est aujourd’hui remis en question par de nouvelles datations présentées dans la revue Nature. L’équipe responsable des fouilles initiales dans la grotte de Liang Bua a réétudié la stratigraphie du site, et considère désormais que le « Hobbit », ainsi surnommé en raison de sa petite taille (1,06 mètre), y a vécu entre − 100 000 et − 60 000 ans.

Cette révision modifie sensiblement l’histoire du peuplement humain dans la région, et va relancer les spéculations sur les causes de la disparition de ce petit représentant du genre Homo, dont on suppose qu’il aurait été un descendant d’Homo erectus, présent en Asie depuis un million d’années.

Sa petite stature s’expliquerait par son isolement géographique, un phénomène de « nanisme insulaire », observé chez d’autres espèces – et sa petite boîte crânienne (400 cm3, l’équivalent de celle de Lucy l’australopithèque, un tiers de la nôtre) n’aurait rien à voir avec une forme de microcéphalie pathologique.

Nouvelles fouilles

Lors de l’annonce de sa découverte, dans Nature en 2004, le premier squelette d’H. floresiensis était daté à 18 000 ans, mais d’autres restes apparaissaient dans des couches géologiques formées entre 95 000 à 12 000 ans. Ces datations, étonnamment récentes, impliquaient qu’après l’arrivée depuis l’Afrique dans l’archipel indonésien des premiers Homo sapiens, qui ont atteint l’Australie il y a environ 50 000 ans, cette espèce minuscule avait survécu presque quarante millénaires. Le robuste homme de Néandertal, qui a disparu d’Europe peu de temps après sa colonisation par l’homme moderne, ne pouvait pas en dire autant.

Mais de nouvelles fouilles, conduites entre 2007 et 2014 par une équipe internationale, ont montré que la stratigraphie complexe de la grotte avait pu induire les chercheurs en erreur. « Nous n’avions pas réalisé, durant les premières fouilles, que les dépôts sédimentaires où les restes du Hobbit étaient présents, près de la paroi Est de la grotte, étaient d’un âge similaire à ceux du centre de la grotte, que nous avions datés à 74 000 ans, indique Thomas Sutikna (Université de Wollongong, Australie, centre archéologique de Jakarta). En avançant dans les fouilles, année après année, il est apparu de plus en plus clairement qu’une large part des dépôts anciens avait été érodée. »

Cette surface a ensuite été recouverte par de nouveaux sédiments au cours des derniers 20 000 ans, et malheureusement, ce sont ces strates qui avaient été retenues pour les datations initiales.

L’équipe a donc repris le travail à zéro, pour constater que la présence la plus récente d’H. floresiensis dans la grotte remontait à 60 000 ans, tandis que des outils lithiques qui pouvaient « raisonnablement » lui être attribués étaient encore présents il y a 50 000 ans, et remontaient pour les plus anciens, à 190 000 ans.

Les fouilles dans la caverne de Liang Bua - Liang Bua Team

Les datations, par les techniques isotopiques uranium/thorium ou argon/argon, semblent cette fois solides. Appliquées à un os d’H. sapiens, elles le datent à − 7 500 ans, ce qui correspond à des traces de charbon présentes dans les strates adjacentes. De nouvelles datations par luminescence infrarouge suggèrent que les grains de feldspath analysés en 2003 provenaient en fait de strates d’époques très distantes, et que la moyenne obtenue était erronée.

Le compte est-il bon, cette fois-ci ? Pour Laurent Bruxelles, de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, spécialiste de la stratigraphie des grottes, « cette publication résulte d’un véritable travail interdisciplinaire, et c’est cette approche qui réunit le plus de chances que les résultats, notamment lorsqu’il s’agit de datation, soient le plus fiables possible. »

Marabouts et stégodons

Même s’il n’a pas encore eu l’occasion de se rendre dans cette grotte, M. Bruxelles estime que « les résultats convergents obtenus sont un argument de poids, solide, pour penser que les niveaux stratigraphiques, tels qu’ils sont présentés, sont cohérents. »

L’équipe dirigée par Richard Roberts, de l’Université de Wollongong, a aussi réanalysé les restes animaux présents dans la grotte, pour constater que plusieurs espèces disparaissaient subitement de la stratigraphie il y a environ 50 000 ans : des vautours, des marabouts géants, des stégodons pygmées (un proche parent de l’éléphant aujourd’hui disparu), ou encore le dragon de Komodo. Au moment même où H. floresiensis s’évanouissait.

« Beaucoup de gens auront des idées intéressantes sur ces disparitions simultanées, mais la vérité est que nous n’en comprenons par la raison précise – et nous ne la connaîtrons pas avant que beaucoup de travail soit accompli à Liang Bua et d’autres sites sur Flores », estime Matt Tocheri, de l’université Lakehead au Canada, l’un des signataires de l’étude de Nature.

Métissage

Le fait est que ces disparitions coïncident avec l’arrivée d’H. sapiens dans la région, et que de nombreuses espèces animales succomberont aussi, peu après son irruption sur le sol australien. Notre espèce coexistait à l’époque sur la planète avec trois autres lignées humaines connues, qui lui ont cédé la place : l’homme de Neandertal (Europe) et les Dénisoviens (Sibérie, Asie), dont on sait, grâce à l’ADN ancien, qu’ils ont pu se métisser avec H. sapiens. Mais aussi le petit homme de Flores, qui vivait dans une région chaude, malheureusement peu propice à la conservation de l’ADN, et dont le croisement avec nos ancêtres restera hypothétique.

Notre espèce est-elle responsable de la disparition du Hobbit, il y a 50 000 ans ? « Savoir si H. floresiensis a survécu après cette époque, ou s’il a rencontré des hommes modernes, des Dénisoviens ou d’autres espèces d’hominidés à Flores ou ailleurs, sont autant de questions ouvertes, auxquelles seules de futures découvertes pourraient aider à répondre », concluent les chercheurs dans Nature.

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