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NUIT RAMPANTE (Nouvelle édition) ...Et Finkielkraut, dans tout ça ...?

lundi 25 avril 2016

ET FINKIELKRAUT VIRÉ, ME DIREZ-VOUS …?

"Shocking or not Shocking … ?"

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Ce qui est "choquant", dans le principe des "nuits debout", c’est que ce mouvement prétend être une continuation des luttes sociales contre la loi El Khomri, qui vise à enlever les derniers droits qui restaient encore aux couches populaires laborieuses… Ces catégories qui ne peuvent pas se permettre de passer la nuit dehors entre deux journées d’un dur labeur, et qui ont en plus, généralement, des enfants à élever, et peu de moyens pour le faire.

Il s’agit donc, en réalité, d’une habile complaisance du pouvoir à l’égard des classes moyennes et de la petite bourgeoisie "contestataire" ! Le pouvoir sait qu’en les isolant ainsi, il casse le nouveau mouvement unitaire qui était en train de naitre, entre la jeunesse étudiante et la classe ouvrière.

Il est clair que ces catégories sont également piégées par la loi El Khomri, mais il est facile de les aiguiller sur d’autres sujets plus "intellectuels", pour la forme.

Finkielkraut est issu d’une génération précédente de la petite bourgeoisie pour laquelle l’ascenseur social fonctionnait encore vers la grande… La génération actuelle sent bien qu’elle n’aura pas cette chance de devenir "collabo" du système à un niveau aussi élevé, et rejette celui qui a déjà pris la "bonne" place…

Tout ce cirque est simplement révélateur de l’état actuel de la société… C’est cet état qui est "choquant", et non ses conséquences anecdotiques plus ou moins inéluctables.

L’antidote c’est une prise de conscience réelle, mais on n’en est loin… Pour l’instant, la classe moyenne commence à prendre conscience de l’impasse dans laquelle elle se trouve et cherche une issue en occupant en centre-ville la place qu’elle n’a plus dans la société.

En quelque sorte on serait presque tenté de dire qu’elle apprend à se faire voir… A la fin du jeu, quand elle aura assez bien servi comme éteignoir de la lutte anti-loi El Khomri, un ou deux "Finkielkraut nouveaux" en émergeront pour émarger aux gamelles du pouvoir, avant de se faire cracher dessus par la génération suivante, frustrée de strapontins dans les hauteurs "intellectuelles".

A moins que le prolétariat, finalement, ne se réveille en se passant de l’aide de ces pseudo-penseurs "révolutionnaires des nuages".

Luniterre

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Sources de l’article :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/04/24/et-finkielkraut-dans-tout-ca/

https://solydairinfo.wordpress.com/2016/04/24/et-finkielkraut-dans-tout-ca/

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5 Messages de forum

  • Salut,

    Je ne suis pas d’accord avec ton analyse. Je crois que tu généralises abusivement à l’ensemble du mouvement Nuit debout quelque chose qui s’est passé à Lyon.

    De plus, je préfère quand la petite bourgeoisie se révolte que quand elle se couche. Che Guevara était un petit bourgeois, puisque médecin.

    On croirait entendre parler la CGT quand tu dis : « couches populaires laborieuses… Ces catégories qui ne peuvent pas se permettre de passer la nuit dehors entre deux journées d’un dur labeur, et qui ont en plus, généralement, des enfants à élever, et peu de moyens pour le faire. »

    C’est en effet le genre de mots d’ordres que font circuler les directions syndicales quand elles ne veulent pas que les ouvriers participent à un mouvement. Les syndicats iraient un jour jusqu’à dire que les salariés ne peuvent pas faire grève parce qu’ils n’ont pas le temps vu tout le boulot qu’ils ont à abattre, que je ne serais guère étonné !

    Ce raisonnement que tu fais, et que je cite plus haut entre guillemets, est faux au moins pour deux raisons. Dans beaucoup de villes, les rendez-vous Nuit debout sont à 6 heures ou 6h30 de l’après-midi ; beaucoup de monde peut donc aller y faire un tour. Et, surtout, si l’attrait de Nuit debout poussait l’ensemble du prolétariat à se mettre en grève générale sauvage totale et illimitée afin de participer à ces assemblées générales que sont les nuits debout, ce serait tant mieux. Je veux dire que l’excuse du boulot pour pas aller à Nuit debout est bidon. Les salariés n’ont qu’à se mettre en grève illimitée ! Mais c’est pas les syndicats qui les y pousseront. Ça c’est sûr ! Et ce qui est sûr aussi, c’est que les syndicats feront tout ce qu’ils peuvent pour éloigner les gens de Nuit debout par peur que Nuit debout réussisse à créer une vraie grève que ne pourrait plus contrôler les syndicats. Car le rôle des syndicats est de contrôler les grèves afin qu’elles ne présentent aucun réel danger pour la classe dominante.

    Les directions syndicales font partie du pouvoir et sont nos ennemis autant que les patrons.

    Le prolétariat est trop soumis aux syndicats. Les nuits debout permettent d’en sortir, et c’est heureux, car ce n’est pas les syndicats qui le pousseront à une vraie grève digne de ce nom. D’ailleurs, les syndicats espacent le plus possible les manifs, et donc les jours de grève, afin que les grandes vacances arrivent avant que le pouvoir ait dû céder. Nuit debout relève un peu le niveau.

    Certes, des bureaucrates récupérateurs émergeront de Nuit debout et seront propulsés sur le devant de la scène par les médias du pouvoir ; mais, c’est toujours comme ça pour tous les mouvements de contestation quels qu’ils soient. Et ce serait aussi le cas pour le mouvement de contestation même s’il se déroulait comme tu le désires. Mais, c’est justement parce que la grève générale sauvage totale et illimitée était en panne qu’est né Nuit debout. Et pas l’inverse. D’ailleurs, la coordination étudiante appelle elle-même à participer à Nuit debout :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article10674

    Je te fais remarquer aussi que gagner sur un seul slogan comme « abandon de la Loi travail », ne fait pas beaucoup avancer la révolution. Car, pendant qu’on avance sur un point, le pouvoir gagne sur mille autres points. La convergence des luttes tentée par Nuit debout permet la prise de conscience que l’ennemi est le même partout et sur tous les fronts, ce qui pousse à la constitution d’une très large union indispensable à la réalisation de la révolution.

    Bien à toi,
    do
    http://mai68.org

    • Bonjour,

      Une réponse rapide, car vois tu, je dois encore aller bosser pour survivre, vu ma retraite dérisoire, et après avoir passé pratiquement la nuit sur les blogs …

      Une partie de la réponse se trouve dans l’article :

      http://www.mai68.org/spip/spip.php?article10727

      Dans le billet ci-dessus que tu critiques, il est vrai que j’ai un peu "tordu le bâton dans l’autre sens" comme disait Lénine …

      Mais dans une ville comme Lyon, bourrée d’anars de toutes sortes, les voir réunis en conclave sur la Place Guichard avec la bénédiction du Préfet, avoue qu’il y a, pour le moins, de quoi sourire !

      Une action, comme celle provoquée par la venue de Valls à Vaux prouve qu’il y a pourtant autre chose à faire, en direction des quartiers populaires, plus dans l’esprit de la GP débuts seventies…

      https://solydairinfo.wordpress.com/…

      https://solydairinfo.wordpress.com/…

      Mais en plus avec de quoi réellement élever le niveau politique des luttes.

      Dans cet optique, toujours, le fait de ne pas lâcher sur la loi EL Khomri est essentiel comme point d’appui, pour élever le niveau.

      Les syndicalistes de base, comme les Goodyear, qui ne voudront pas céder là dessus ni face à la répression ont un rôle utile et unitaire important.

      Les militants conscients ne doivent pas les laisser seuls et isolés face aussi bien à leurs bureaucraties syndicales "dirigeantes" que face à l’État et au patronat.

      Le syndicalisme n’est jamais que ce que l’on en fait, et bien utilisé, c’est une arme redoutable, d’où la répression contre de tels militants.

      Luniterre

  • Bonsoir,

    Je prends le temps de répondre, avec beaucoup de retard, mais ce sujet, le type d’organisation de masse dont nous avons besoin, est évidemment très important et dépasse les circonstances de cet article.

    La preuve, le sujet revient aujourd’hui avec le court mais significatif article :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article10763

    La réponse qu’y fait l’auteur anonyme me convient assez bien.
    En un sens, l’idée de base des comités Goodyear ressemble beaucoup à une coordination… Et à une fraction syndicale, aussi …

    C’est sans doute faute de ne pas avoir clairement assumé cette double fonction et distingué chacun de ses aspects que le tout s’est retrouvé dans l’impasse … Ce qui a bien arrangé les affaires des Martinez et consorts, hélas.

    Si les camarades de la CGT-Goodyear arrivent à en tirer des leçons positives ; tout n’est pas perdu, bien au contraire…

    Luniterre

  • la CGT doit retrouver ses vraies valeurs historiques soit : CGT 1906 charte d’Amiens
    « La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat ».
    Exemple / actuel : Thé 1336 ( ex FraLib )

    coopérative ouvrière / autogestion pour en finir avec le capitalisme /patronat, actionnaires boursiers spéculatifs .
    pour cela défaire votre hiérarchie qui vous entrave dans vos actions directs et soutenir toutes actions de vos groupes militants, militantes et plus si affinités et dans toute la France ( pas uniquement à Paris ).
    Certes vous perdrez peut être les "aides " étatiques mais retrouverez votre liberté d’agir .
    Les Nuit Debout et tous les dominés ont besoin de VOUS et inversement ( et d’autres aussi ex : SUD, Solidaires,CNT,CNT AIT etc … ) mais vous ne serez crédible et crus qu’en retrouvant votre indépendance vis à vis de l’état .

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