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L’AG des profs de Toulouse II vote la validation automatique du 2e semestre !

jeudi 2 avril 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 avril 2009).

Un exemple à suivre ! A circonstances exceptionnelles, moyens exceptionnels ! Alors que le gouvernement et les présidents d’universités utilisent la pression des examens pour casser le mouvement, réagissons !!

Publié le 02/04/2009 08:42 | Jean-Jacques Rouch Mirail. Les examens, c’est cadeau ! http://www.ladepeche.fr/article/200…

Éducation. L’AG des enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs de l’université du Mirail a voté hier la validation du second semestre.

Le moment est historique. Il est 15 h 40, hier après-midi dans l’amphithéâtre 9 de l’université du Mirail. Sans joie mais déterminés, les enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs réunis en assemblée générale des personnels viennent de voter à l’unanimité des présents la validation du second semestre pour tous les étudiants. Après eux, c’est l’assemblée générale commune des personnels et des étudiants qui doit entériner la décision, ce matin.

Dans la motion qui contient cette inédite validation du semestre figurent également - et entre autres - l’arrêt de toutes les activités pédagogiques, administratives et institutionnelles à l’université, des discussions sur la fermeture/blocage de la Maison de la recherche, la démission des responsabilités administratives et pédagogiques.

Tache d’huile

L’université du Mirail est la première en France à voter cette mesure. La validation du semestre ne démonétisera-t-elle pas, de fait, les diplômes ? Daniel Welzer-Lang, professeur de sociologie et membre de l’assemblée générale reconnaît la gravité du vote. Mais renvoie la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, et le gouvernement à leurs responsabilités : « A circonstances exceptionnelles, on se permet des moyens exceptionnels. Nous répondons ainsi à l’autisme d’un gouvernement qui exerce une pression, un chantage sur les examens du second semestre. Il ne veut pas entendre que l’ensemble de la communauté universitaire s’oppose à la LRU et aux réformes de l’université. C’est aussi la seule solution dont nous disposons pour respecter nos étudiants. »

Pour les profs et les chercheurs, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. S’il cède immédiatement en retirant les réformes, ils estiment qu’il est encore temps de reporter les examens et d’y préparer les étudiants en trois semaines.

L’université du Mirail pourrait faire figure de précurseur d’un mode d’action appelé à se généraliser aux autres universités françaises, à travers la coordination nationale. Fera-t-il tache d’huile ? Déjà, Paris III et Lyon II avaient évoqué cette possibilité de banaliser le semestre. D’autres devraient suivre.

Reste enfin et c’est un obstacle à ne pas négliger, la question de la légalité de cette validation que ne prévoit pas le Code de l’éducation.

Jean-Louis Dubois-Chabert

Consternation de la communauté universitaire

« Cette décision, c’est la pire qui pouvait être prise ». « En dévalorisant de fait ses diplômes, cette option signe un véritable suicide de la fac »… On le voit, les mots ont manqué, hier soir, dans la communauté universitaire Toulousaine, qui s’est déclarée « consternée et atterrée » par le vote du Mirail. « Même en mai 68, les examens ont été assurés », se souvient un responsable de l’époque. En soulignant « comme on a pu, mais en respectant nos missions et surtout nos étudiants ». La surprise passée, les observateurs font toutefois remarquer : « ce vote acquis par une minorité n’a de plus aucune valeur juridique », une décision aussi grave restant du ressort du seul conseil d’administration élu. Mais c’est sur le fond que les universitaires Toulousains marquent le plus d’inquiétude : « c’est un signe fort de désespérance donné par une fac qui n’en a pourtant pas besoin ». En effet, d’embrasements annuels de la fac (qu’un enseignant qualifie de « rituels et totémiques »), en difficultés structurelles (locaux, effondrement des filières littéraires), l’université du Mirail, malgré ses incontestables « pépites » d’excellence, est déjà celle qui a le plus perdu d’étudiants (4 à 5 000) ces dernières années. « Et le coup d’hier risque de figurer le coup de grâce », regrette un ancien prof de la fac.

Daniel Filatre : inacceptable et incompréhensible

« C’est là une position inacceptable et incompréhensible », a estimé hier soir le président Daniel Filatre. En expliquant « On ne peut pas prétendre défendre une université publique et en même temps la dévaloriser. Je ne comprends pas et ne crois pas qu’un universitaire puisse penser cela. Au-delà de l’expression d’une profonde désespérance que, par ailleurs, je peux comprendre, j’espère un sursaut car je ne pense pas que ce vote traduise la volonté de la communauté universitaire du Mirail ». Sur le fond, le président Filatre rappelle : « Aucun combat politique ne doit nous conduire à choisir des formes d’action qui conduisent à l’affaiblissement de notre institution. Je ne peux le croire à moins d’admettre que notre établissement ne serait que l’instrument d’un combat national et de sacrifier ainsi les missions universitaires à cette cause ». JJR

Referendum à Paul Sabatier

À l’approche des vacances, la mobilisation se poursuit dans les universités toulousaines. Après des semaines de blocage, les programmes sont loin d’être achevés et professeurs comme étudiants commencent à s’en inquiéter. C’est dans ce climat qu’était organisé hier à Paul Sabatier, bloqué depuis 2 semaines, un referendum sur la poursuite du mouvement. Devant les urnes les débats entre étudiants étaient parfois houleux. Thomas, étudiant en Génie Civil s’emporte contre les étudiants bloqueurs « On a 17 partiels à préparer pour la rentrée, c’est démentiel ! La situation doit s’arrêter tout de suite sinon on court à la catastrophe » explique-t-il visiblement remonté. D’autres sont plus nuancés. Ils disent soutenir la contestation mais s’opposer à la suspension des cours « Les partiels vont être reportés. Je ne pourrais pas commencer mon job d’été en juin comme prévu » explique Coline, étudiante en biologie. Hier, deux questions étaient donc posées aux étudiants et personnels : la première sur leur soutien au mouvement et la deuxième sur l’opportunité de poursuivre le blocage. « Le risque c’est que le blocage devienne contre-productif » explique le président de l’université Gilles Fourtanier. « D’autres moyens d’action existent qui ne pénaliseraient pas les étudiants » poursuit-il. Pour preuve, une trentaine d’enseignants- chercheurs ont présenté hier la démission de leurs charges administratives. Démissions que Gilles Fourtanier entend faire remonter au ministère. « Ce genre d’actions a plus de poids. La symbolique y est très forte sans compromettre les étudiants » explique-t-il. Si l’arrêt des cours se poursuit, le président ne cache pas que l’année sera sérieusement compromise, d’où l’importance du referendum. À l’issue du scrutin, une large majorité s’est prononcée en faveur de la contestation (2712 voix pour, 1222 contre), mais opposée à la poursuite du blocage (1239 voix pour, 2651 contre). Certains contestants la légitimité du vote, il y a fort à parier que celui-ci ne signera pas nécessairement l’arrêt du blocage. Sophie Sarrans

ZOOM

En marge du mouvement de contestation universitaire, des étudiants accompagnés de deux leaders syndicaux affiliés à SUD ont réalisé hier une action spectaculaire. Une partie de la matinée, ils ont filtré l’accès aux usines Airbus autour d’un rond-point à Blagnac. Une initiative efficace puisqu’elle a entraîné de fortes perturbations : près de 17 km de bouchons ont été constatés et la circulation a donc été sérieusement mise en difficulté une partie de la matinée.

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