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Témoignage sur l’attitude des flics à Paris le 14 juin 2016

mercredi 15 juin 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 15 juin 2016).

Un camarade me transmet son témoignage sur la manif parisienne et l’attitude de la police :

Hier, j’étais à Paris pour la manif contre la loi travail.

Voici un petit compte-rendu qui montre qu’effectivement qu’il y a bien une volonté délibérée du gouvernement de criminalisé la mouvement et que cette volonté entre clairement inscrite dans le processus de fascisation.

Après quelques heures de trajet dans le bus de la CGT, nous arrivons à quelques centaines de mètres du lieu du rassemblement place d’Italie. De nombreux manifestants FO, CGT sortent des cars et se dirigent vers la place d’italie.

Il y a déjà des cortèges immenses qui montrent clairement que du point de vue du nombre la manif sera impressionnante.

A la sortie du car, après avoir eu les infos sur les heures et lieux pour le retour, nous décidons avec un militant du PG et un jeune de la CGT (pour qui c’est la première manif à Paris) de rester grouper, mais d’essayer de voir la manif dans son ensemble, c’est à dire de ne pas rester uniquement dans un endroit. En plaisantant je dis au jeune camarade « il y de fortes possibilités que nous bouffions du lacrymo aujourd’hui » -en fait cette « prévision » c’est vérifiée pour nous à 100% comme nous allons le voir par la suite.

Arrivée place d’Italie, nous profitons de la présence de stand « de bouffe » pour nous remplir un peu l’estomac, et entreprenons la visite de la place. En dehors de la présence des syndicats (FSU, Solidaires, CGT, FO) des organisations sont présentes et vendent leur presse et diffuse des tracts (LO, Gauche révolutionnaire…).

Nous décidons d’aller voir la tête de la manif, mais quelques militants CGT dissuade verbalement, d’aller plus loin…

Comme nous avons décider nous nous engageons dans cette partie de la manif ou quelques groupes anarchistes sont présents en cortège (FA CGA, AI…), nous discutons avec des membres de l’ARAC (association crée par Henri Barbusse) qui ont un stand, croisons un point info du PG et Eric Coquerel, prenons quelques tracts de l’URCF, du PCOF.

Quelques militants PCF, CGT etc. sont également présents sur cette portion de la manif ou règne un calme trompeur. Je fais même la réflexion « c’est le calme avant la tempête »

Bien avant la tête de manif nous rencontrons quelques jeunes qui se préparent (casque, lunettes, masque) et tout au début trois rangées de flics (gendarmerie, police nationale) casqués, matraques et tout l’arnachement qui va avec.

Les flics dés le départ bloquent et empêchent toute personnes d’aller plus loin.

De nombreux militants et manifestants sont outrés par l’attitude scandaleuse des flics qui dès le départ veulent l’affrontement. Nous discutons avec un journaliste de France 2 qui lui aussi proteste et confirme que depuis le début du mouvement contre la loi travail, les manifs notamment parisienne inaugure une stratégie précise du pouvoir visant à justifier les violences policières.

Dans la discussion le journaliste nous dis que l’attitude provocantes des flics est filmée, mais que comme cela ne rentre pas dans la ligne éditorial de la chaine, ça n’est pas diffusé. Il reconnaît que c’est la ligne d’un Pujadas qui sera mise en avant.

Assez rapidement nous entendons au loin le bruit énorme des grenades et voyons la fumée des lacrymo…

Nous voici pris en tenaille entre d’un côté des flics qui grenadent, canardent, chargent et les rangées des autres flics protéger par leurs boucliers et qui nous empêchent d’avancer (il faut préciser que toute cette partie de tête de manifestation n’est en aucun cas des casseurs). Toute la durée de la manifestation nous avons été grenadés et étions aux premières loges, quelques fois comprimés contre le premier cordon de flics qui avançait petit à petit à reculons et nous menaçant de leur matraque, lance-patate, gaz. Ils balançaient eux aussi de leur côté des lacrymos et une partie des manifestants plus loin derrière nous répondaient par l’envoi de projectiles divers (caillasses …). L’air était irrespirable, nous n’avions aucune protection pour nos têtes, des personnes se sentait mal et les flics laissaient passé une personne de temps en temps. Un manifestant nous a montré l’impact et la brûlure d’une grenade lacrymo sur son bras…

Toutes les rues et entrées de stations métro étaient systématiquement barrées par les flics.

Un peu avant l’hopital Necker nous avons pu passer et nous extraire vers 17h de la manif pour rejoindre le bus qui attendait plus loin. Une partie du cortège parisien à 17h n’a pas encore démarré. Nous avons vu concrètement l’attitude scandaleuse de la police républicaine de la bourgeoisie, qui dès le début à délibérément provoquée les incidents, les violences qui en réponse ont renforcé la haine contre les flics.

Certes il y eu quelques vitrines et abri bus de casser mais le problème n°1 et la responsabilité est bien celle de la présence et de l’attitude des flics dans la manifestation.

Il est de la responsabilité des organisations syndicales notamment de dénoncer clairement la présence et le rôle des flics dans les manifs et de ne pas tomber dans le piège du discours sur les casseurs, les bons et les mauvais manifestants…

Si le gouvernement utilise la répression, le 49-3, les mensonges, les provocations, les violences policières c’est qu’il sent qui se passe quelque chose dans le pays.

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