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Comment maintenir secret un rendez-vous révolutionnaire afin de ne pas y être attendu par la police

mardi 9 août 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 25 juin 2016).

La vraie manif du 23 juin 2016 à Paris n’a pas eu lieu à la Bastille.

La "manif" de la Bastille n’était qu’un test de soumission organisé par le pouvoir et les syndicats. Des révolutionnaires parisiens l’ont bien compris et se sont donnés rendez-vous ailleurs, à l’Hôtel de ville. Malheureusement, ils étaient là aussi attendus. Par des dizaines de flics ! Donc, tous les flics n’étaient pas à la bastille !

La question est de savoir pourquoi il y avait tant de flics à l’Hôtel de ville.

Il est possible que le pouvoir soit parano et ait voulu protéger l’Hôtel de ville, « sait-on jamais » se sont-ils peut-être dit ?

Peut-être ce rendez-vous était-il marqué sur un site internet, et les flics qui surveillent tout étaient alors forcément au courant ?

Peut-être que le rendez-vous a été donné à trop de monde et quelqu’un a trop parlé et les flics ont fini par être au courant ?

Peut-être y a-t-il un ou plusieurs flic(s) infiltré(s) parmi les révolutionnaires parisiens ? Attention, il y a aussi des femmes flics !

Quelle solution adopter la prochaine fois pour éviter que le lieu de rendez-vous soit déjà occupé par les bandes armées du pouvoir avant même l’arrivée des activistes ?

Tout d’abord, le lieu de rendez-vous doit être choisi de façon à ce qu’il ne soit pas considéré par le pouvoir comme un lieu stratégique. Il peut en effet sembler normal qu’en ces temps de grande contestation le pouvoir protège son Hôtel de ville un peu plus que d’habitude. Une rue ou une petite place neutre et qui n’a rien de spécialement remarquable aurait été préférable comme lieu de rendez-vous. Un lieu qui n’est pas spécialement surveillé en temps normal et qui ne sera pas beaucoup plus surveillé un jour de manif.

Ensuite, ne pas mettre ce lieu de rendez-vous sur internet, même pas sur un site avec mot de passe.

Ensuite, seuls les vrais activistes qui viendront doivent connaître le lieu de rendez-vous. Et ils devront se taire. Les gens devant lesquels passera la manif sauvage pourront toujours la rejoindre s’ils le désirent.

Le grand problème, c’est que quand trop de monde sait quelque chose, alors les flics le savent aussi. Comment résoudre ce problème tout en faisant en sorte que beaucoup de monde finissent tout de même par venir au bon endroit ? Les punks savaient très bien faire cela dans les années 1980 pour organiser des concerts sauvages. Les organisateurs de Rave-parties aussi. Il peut être bon de leur poser des questions sur leurs tactiques.

À ce que j’en sais, c’est assez simple, il ne faut pas indiquer aux gens le vrai lieu de rendez-vous. Il faut leur indiquer un lieu de rendez-vous intermédiaire. Et, arrivés là, seulement une ou deux personnes connaissent le vrai lieu de rendez-vous, et les y amène sans dire à qui que ce soit à l’avance où c’est.

Une précaution supplémentaire peut-être prise. En effet, les maos sponts de la GP (Gauche Prolétarienne) avaient remarqué dans les années 1970 que dès que plus de six personnes étaient au courant d’un truc, alors les flics l’étaient systématiquement aussi. Ce fait corrobore la tactique du Che qui disait que si une guérilla des champs peut avoir jusqu’à 50 personnes au maximum (au delà il faut se scinder en deux guérillas), par contre, en ville, une guérilla doit avoir au maximum cinq personnes.

C’est pourquoi je pense que pour un rendez-vous de manif sauvage vraiment offensif, il faut que pas plus de cinq personnes soient au courant du lieu et de l’heure du vrai rendez-vous lors de la prise de décision. Et chacune de ces cinq personnes donnera un rendez-vous intermédiaire, lui aussi secret, à un certain nombre de personnes qu’elle connait, et en qui elle a suffisamment confiance. Ce rendez-vous intermédiaire devra évidemment être différent pour chacune des cinq personnes et, dans le cas d’une action vraiment dangereuse, les quatre autres ne doivent pas le connaître. Dans ce cas, cela fait donc cinq rendez-vous intermédiaires secrets dont chacun n’est connu au départ que d’une seule personne.

En procédant ainsi, il y a peu de chances que la police attende la manif sauvage au bon endroit et à la bonne heure.

Lors de certaines occasions très graves, il peut être aussi utile de connaître le principe des double-rendez-vous que se donnaient les guérilleros du Che. Il y avait le rendez-vous normal tel qu’il avait été prévu au départ, mais il y avait toujours un rendez-vous secondaire au cas où le premier soit inaccessible ou loupé pour une raison ou pour une autre. Et, si tout le monde n’était pas au premier rendez vous, ils allaient voir au second rendez-vous. En pratique, un rendez-vous principal était fixé à un endroit et était valable à partir de tel jour pendant mettons trois jours, et le rendez-vous secondaire était à un autre endroit suffisamment éloigné, avait lieu mettons une semaine après, et était valable lui aussi un certain nombre de jours précis. Pour une manif sauvage en ville, de tels laps de temps sont assez inenvisageables, mais cela peut s’adapter facilement, c’est le principe qui compte.

Il n’est pas interdit de brouiller les pistes en indiquant de faux rendez-vous sur internet, ou à des gens que l’on soupçonne d’être des flics inflitrés, afin de disperser les flics dans des endroits ou les révolutionnaires ne se rendront en fait pas.

Donner un faux-rendez-vous à une seule personne que l’on soupçonne d’être un flic infiltré permet en surveillant ce rendez-vous de loin de vérifier si le mec soupçonné a prévenu les flics ou pas. Par exemple, dire à ce mec (ou à cette nana) soupçonné-e d’être un flic que quinze personnes vont aller piller un distributeur de billets à une certaine heure et à un certain endroit ; et, surveiller discrètement de loin cet endroit pour voir si la police est au rendez-vous permet d’obtenir une réponse à votre légitime questionnement.

Ne jamais croire qu’il n’y a jamais de flic infiltré.

Une autre façon de détecter un ou une flic infltré-e consiste à savoir comment la personne soupçonnée gagne son fric. Si elle n’a, apparemment, aucun moyen d’avoir du fric mais qu’en réalité elle en a plein, c’est un peu louche, peut-être touche-t-elle un salaire de flic ! et, il faut lui tendre un piège comme celui que je viens d’indiquer ci-dessus pour vérifier.

Quand vous détectez un flic infiltré, il faut faire en sorte qu’il ne sache pas qu’il est découvert ; sinon, la police le remplacera ou le complètera aussitôt par quelqu’un d’autre et vous mettrez du temps avant de savoir par qui !

Attention, le cas le plus vicieux, c’est quand le flic infiltré est la personne qui a le plus de pouvoir dans le groupe ! Ou quand c’est une personne qui a beaucoup d’influence. J’ai par exemple lu un livre écrit par un policier au XIXe siècle où il se vante d’avoir retardé de plusieurs dizaines d’années des insurrections dans le style 1830 rien qu’en faisant croire aux révolutionnaires que ce n’était pas encore le bon moment et qu’il fallait être patient.

La vraie manif du 23 juin 2016 à Paris n’a pas eu lieu à la Bastille :

http://mai68.org/spip/spip.php?article11008

STRATÉGIE POUR LA RÉVOLUTION :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1597

Des agents des services secrets dans des pseudo sites « d’information alternative » :

http://mai68.org/spip/spip.php?article3444

Lire l’introduction de cet article sur les méfaits de l’infiltration policière dans la révolution :

http://mai68.org/spip/spip.php?article11240

Les fondations Rockefeller et Ford derrière le Forum social mondial : quand le militantisme social est financé par des fondations privées :

http://mai68.org/spip/spip.php?article11252

2 Messages de forum

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