Reuters 12.03.10 | 17h20
PARIS (Reuters)- Les enseignants du second degré ont manifesté vendredi dans plusieurs villes de France pour protester contre une dégradation de leurs conditions de travail et une recrudescence de la violence.
Les professeurs dénoncent en outre les suppressions de postes dans l’Education nationale : 16.000 sont prévues en 2010, ce qui porte à 50.000 leur nombre en trois ans.
Le mouvement de contestation a été alimenté cette semaine par les déclarations du ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, qui propose de recruter de jeunes retraités et des étudiants pour remplacer les enseignants absents.
"Le ministre doit cesser ses effets d’annonce et ses mesures dilatoires et entendre enfin la voix des enseignants, CPE et conseillers d’orientation", souligne le Snes-FSU, premier syndicat du second degré.
Huit syndicats d’enseignants - Snes-FSU, Snalc-Csen, Snep-FSU, Snetap-FSU, SNFOLC, CGT Education, Sud Education, et SNCL-FAEN - appelaient à la mobilisation dans les collèges et les lycées.
A Paris, quelques milliers de personnes ont marché du jardin du Luxembourg aux abords du ministère de l’Education nationale derrière une banderole où on pouvait lire "Abrogation des réformes Sarkozy-Chatel".
Des défilés étaient annoncés dans une trentaine de villes.
A Bordeaux, 530 personnes selon la police, 2.000 selon le Snep-FSU, ont manifesté dans le centre ville. On comptait également quelques milliers de manifestants, enseignants et lycéens, à Marseille et Lyon.
A Strasbourg, 700 enseignants et lycéens ont défilé du campus universitaire jusqu’au rectorat et une manifestation a réuni 500 enseignants à Nancy tandis qu’à Metz, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant l’inspection académique, selon la police.
ENTRE 13 ET 50% DE GRÉVISTES
Selon le ministère de l’Education, près de 13% des enseignants étaient en grève dans le secondaire.
A la mi-journée, la proportion d’enseignants grévistes était de 15,14% dans les collèges, de 8,03% dans les lycées professionnels, et de 11,70% dans les lycées d’enseignement général et technologique, dit-il dans un communiqué.
Le Snes-FSU a fait état de son côté d’un enseignant sur deux en grève dans le secondaire.
"Le gouvernement vide l’école publique de toutes ses forces vives mais nous ne le laisserons pas faire !", préviennent les têtes de liste du Front de gauche pour les élections régionales.
"Le gouvernement ne s’en tirera pas par des mesures cosmétiques comme celles qu’a annoncées Luc Chatel sur les remplacements", estime pour sa part Europe Ecologie.
"Nous manquons déjà d’enseignants. La solution ne passe pas par l’utilisation d’emplois précaires sans formation", souligne dans un communiqué Philippe Meirieu, tête de liste pour les régionales en Rhône-Alpes et spécialiste de l’éducation.
Nicolas Sarkozy a réuni jeudi les ministres de l’Education, de l’Intérieur et de la Justice pour préparer les "Etats généraux de la sécurité à l’école" annoncés pour le mois d’avril.
Dans un communiqué, le Parti socialiste dénonce l’attitude du chef de l’Etat qui "surfe sur l’émotion pour faire croire qu’il agit, alors qu’il est, avec l’absurde politique de suppressions de postes, le principal responsable de la dégradation du climat scolaire et de la situation dans les établissements".
Service France, édité par Gilles Trequesser
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