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P"S" - 2 juillet 2016 - Michel Rocard est mort

samedi 2 juillet 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 juillet 2016).

En 1990, certains disaient que Rocard avait commencé dans l’extrême gauche et qu’il finirait à l’extrême droite !

Michel Rocard fut un grand orateur. À l’époque du PSU, au début des années 1970, j’ai vu Michel Rocard dans un meeting de quelques centaines de personnes. Il a fait un discours sur les pyromanes. Je ne sais plus ce qu’il avait dit, mais la salle était entré en délire et avait longuement applaudi les pyromanes après le discours de Rocard. Je ne sais pas comment il avait réussi un tel exploit.

Michel Rocard est le frère de la bombe atomique française, puisque celle-ci a pour père Yves Rocard, le papa de Michel.

Au début des années 1970, on considérait que l’extrême gauche commençait à la gauche du P"C"F ; mais on ne classait pas tout à fait Rocard à l’extrême gauche. On pensait que Michel Rocard et son PSU étaient un intermédiaire entre le P"C"F et l’extrême gauche. Alain Krivine et sa Ligue communiste étaient d’extrême gauche, ou bien aussi Arlette Laguiller et LO.

À cet époque, il se disait que Michel Rocard avait un gros avantage : grâce à ses études à Sciences Po, il connaissait parfaitement l’économie capitaliste ; et, grâce à son aspect contestataire, il avait appris à connaître tout aussi parfaitement l’économie marxiste.

Il fut élu député des Yvelines malgré, ou plutôt grâce à ses idées très à gauche à cette époque. Pour l’éliminer, il avait fallu tricher les élections en charcutant un découpage électoral de façon à ce qu’il ne soit pas réélu. Le découpage électoral est un moyen sûr et légal de tricher les élections. Par exemple, en 1978 la gauche a perdu les législatives alors qu’elle avait obtenu 52% des voix. Le découpage électoral était alors très bien fait : il fallait 100 000 voix pour élire un député communiste et seulement 20 000 pour élire un gaulliste !

Plus tard, Rocard a obtenu la réputation de remonter sa côte de popularité tout simplement en se taisant. Il avait réussi à obtenir la réputation de dire toujours ce qu’il pensait. Parler rarement, mais parler vrai.

Plus tard encore, Rocard a soutenu Dominique Strauss Kahn.

Entre temps, afin de le tuer politiquement, Mitterrand le nomma ministre de l’agriculture alors qu’il était très mal vu en milieu paysan. Rocard ne se démonta pas. Il partit du principe qu’étant au plus bas parmi les paysans, en allant à leur rencontre, sa popularité n’avait aucune chance de baisser encore plus dans ce milieu. Elle ne pouvait que remonter. Il a fini par être bien vu même des paysans ! Ensuite, afin de l’éliminer, Mitterrand dut le nommer premier ministre, c’est-à-dire fusible principal.

Durant toute sa carrière politique Rocard évolua de plus en plus vers la droite.


Michel Rocard est décédé

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0ZI0VX

Samedi 2 juillet 2016 20h50

Michel Rocard est décédé samedi. Premier ministre de François Mitterrand de mai 1988 à mai 1991, il était âgé de 85 ans. /Photo prise le 5 novembre 2009/ REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Michel Rocard, Premier ministre de François Mitterrand de mai 1988 à mai 1991, auquel on doit notamment le revenu minimum d’insertion (RMI) et la contribution sociale généralisée (CSG), est décédé samedi à l’âge de 85 ans.

François Hollande a rendu hommage à "un rêveur réaliste, un réformiste radical, animé par le mouvement des idées, le sort de la planète et de la destinée humaine".

"Jusqu’à son dernier souffle, il a continué à avancer des idées et à proposer ses solutions. Jamais il n’exprimait une nostalgie ou un regret. Seul comptait l’avenir. Michel Rocard a réussi à être un homme d’Etat respecté, un intellectuel brillant et un militant fidèle à l’idéal pour lequel il avait très jeune décidé de consacrer sa vie", dit le chef de l’Etat dans un communiqué.

Manuel Valls rappelle quant à lui qu’il s’est engagé en politique "par et pour Michel Rocard".

"Il a incarné la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité. Il était l’homme du ’parler vrai’. Il restera un exemple de droiture, d’intelligence et d’ardeur. Il savait en même temps rêver le monde et tout faire pour le changer", écrit le Premier ministre.

(Jean-Philippe Lefief)


La dépêche Reuters ci-dessus a été modifiée de la façon suivante à 23h51 :

Michel Rocard est décédé

Même lien Reuters :

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0ZI0VX?sp=true

Samedi 2 juillet 2016 23h51

PARIS (Reuters) - Michel Rocard, Premier ministre de François Mitterrand auquel on doit notamment le revenu minimum d’insertion (RMI) et la contribution sociale généralisée (CSG), est décédé samedi à Paris à l’âge de 85 ans.

François Hollande a rendu hommage à "un rêveur réaliste, un réformiste radical, animé par le mouvement des idées, le sort de la planète et de la destinée humaine".

"Jusqu’à son dernier souffle, il a continué à avancer des idées et à proposer ses solutions. Jamais il n’exprimait une nostalgie ou un regret. Seul comptait l’avenir. Michel Rocard a réussi à être un homme d’Etat respecté, un intellectuel brillant et un militant fidèle à l’idéal pour lequel il avait très jeune décidé de consacrer sa vie", dit le chef de l’Etat dans un communiqué.

Né le 23 août 1930 à Courbevoie et diplômé de l’ENA 28 ans plus tard, Michel Rocard s’est très vite engagé en politique au sein de l’Association des étudiants socialistes, avant de devenir en 1967 secrétaire national du PSU, petit parti de l’extrême gauche intellectuelle.

Candidat à l’élection présidentielle de 1969, il n’obtient que 3,6% des voix. En 1974, il se range derrière François Mitterrand, candidat de l’union de la gauche, puis rejoint le Parti socialiste, dont il briguera l’investiture pour les scrutins présidentiels de 1980 et de 1988, ce que les "mitterrandistes" lui reprocheront longtemps.

Michel Rocard sera toutefois Premier ministre de mai 1988 à mai 1991. Outre le RMI et la CSG, il a signé en 1988 les accords de Matignon qui reconnaissent à la Nouvelle-Calédonie le droit à l’autodétermination et sera l’instigateur du premier "livre blanc sur les retraites".

"L’EXIGENCE DE DIRE LA VÉRITÉ"

"Démissionné" par François Mitterrand, il sera Premier secrétaire du Parti socialiste de 1993 à 1994, avant d’être élu au Sénat en 1995 puis au Parlement européen deux ans plus tard. Sans disparaître de la scène politique nationale, il jouera ensuite un rôle plus mineur, mais restera très écouté.

Le Premier ministre Manuel Valls rappelle qu’il s’est engagé en politique "par et pour Michel Rocard".

"Il a incarné la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité. Il était l’homme du ’parler vrai’. Il restera un exemple de droiture, d’intelligence et d’ardeur. Il savait en même temps rêver le monde et tout faire pour le changer", écrit-il.

Emmanuel Macron salue pour sa part un "précurseur", qui a "changé le visage de la gauche, réconcilié l’Etat avec la société civile et repensé l’économie sociale de marché".

"Européen passionné, il aura pour elle mené nombre de batailles. Il va manquer au pays. Il va manquer aux engagés. Ses idées doivent lui survivre et être servies", ajoute le ministre de l’Economie.

Pour son collègue des Finances, Michel Sapin, "Michel Rocard a su réconcilier la gauche et l’économie, il a su établir un dialogue fécond entre la gauche et l’entreprise".

Anne Hidalgo, maire de Paris, parle quant à elle d’un homme "unique en ce qu’il savait à la fois refaire le monde et le faire avancer - à la fois imaginer une autre société et gérer cette société - à la fois explorer de nouvelles possibilités et intégrer d’anciennes nécessités".

(Jean-Philippe Lefief)

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