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Barroso - 12 juillet 2016 - l’ex-mao, qui a trahi la Cause Du Peuple depuis longtemps, se vend à Goldman Sachs (vidéo)

lundi 12 septembre 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 12 juillet 2016).

Note de do : Dans les années 1970, traiter quelqu’un de "vendu" était la pire des insultes ; mais, aujourd’hui, "savoir se vendre" est devenu une qualité indispensable.


De Mao à Goldman Sachs : 10 choses à savoir sur Barroso "le caméléon"

http://tempsreel.nouvelobs.com/econ…

Le 11 juillet 2016 à 15h07

Pascal Riché

Jose Manuel Barroso à Budapest (Hongrie) le 11 septembre 2014. / ATTILA KISBENEDEK / AFP

Du col Mao à la guerre en Irak et à l’ultralibéralisme, l’ancien président de la Commission européenne mérite son surnom de "caméléon".

En décidant d’aller vendre ses services à la banque américaine Goldman Sachs, l’ancien président de la Commission européenne José Manuel Durão Barroso a été vertement critiqué dans différents pays de l’UE : Goldman Sachs a participé aux acrobaties financières qui ont conduit à la crise de 2008, elle a aidé les Grecs à trafiquer leurs comptes budgétaires pour se qualifier pour la monnaie unique, et elle est impliquée dans plusieurs scandales financiers. Comment un haut responsable politique en arrive-t-il à prendre une telle décision, qui ne peut que nourrir l’europhobie ambiante ? Son parcourt éclaire le caractère d’un homme surnommé à Bruxelles "le Caméléon" pour sa capacité d’adaptation et son échine souple.

1. Il est passé rapidement du maoïsme à la droite

Certes, Barroso n’est pas le seul "mao" a avoir dérivé vers la bourgeoisie, le carriérisme et le libéralisme économique. Ils sont nombreux, y compris en France : Guy Hocquenghem en a même fait un livre en 1986, "Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary". La particularité de Barroso, c’est qu’il est passé très vite à droite. Il était membre, au moment de la révolution des Oeillets en 1974, de la Fédération des étudiants marxistes-léninistes, la branche jeunesse du parti maoïste local ("Parti communiste des travailleurs portugais - Mouvement réorganisé du parti du prolétariat"). Mais après la révolution, il a quitté l’extrême gauche pour soutenir brièvement le socialiste Mario Soares avant de rejoindre en 1979 le Parti social démocrate qui, comme son nom ne l’indique pas, est de centre droit.

Barroso, jeune étudiant et leader maoiste en 1976

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

2. Premier ministre, il a soutenu la guerre en Irak…

Lorsqu’en 2003 la France, soutenue par l’Allemagne, se bat pour éviter la guerre en Irak, Barroso, Premier ministre du Portugal et altantiste pur et dur, décide de soutenir le couple formé par George Bush et Tony Blair. Le 16 mars 2003 , il accueille sur l’île des Açores le sommet quadripartite des va-t-en-guerre (Barroso, Bush, Blair, Aznar). C’est au cours de ce sommet que la guerre est décidée : l’invasion commence quatre jours plus tard. Barroso n’a jamais exprimé le moindre regret sur cette décision aux conséquences catastrophiques.

3. …mais il n’a (presque) pas participé à l’effort de guerre

Barroso s’est borné à envoyer 128 policiers en novembre 2003, qui ont été déployés à Nasiriyah, dans le sud de l’Irak.

4. C’est Londres qui l’a imposé à la Commission

En 2004, Tony Blair ne voulait pas entendre parler du belge Guy Verhofstadt, considéré comme un affreux fédéraliste (le "F… word"), doublé d’un opposant à la guerre en Irak. Soutenu par tous les pays pro-guerre, il suggère le nom de l’hôte des Açores, José Manuel Barroso. Jacques Chirac et Gerhardt Schroeder, épuisés par les récentes batailles diplomatiques, acceptent. Au moins il est de droite, comme eux, et il est polyglotte (il parle portugais, anglais, français, espagnol, un peu allemand). Il va promouvoir une voie ultralibérale, et notamment défendre bec et ongle la première version de la directive Bolkestein libérant le marché des services, prôner l’autorisation des produits OGM dans l’Union, s’opposer à la régulation des marchés financiers…

5. Il a passé des vacances aux frais d’un milliardaire

Alors qu’il venait d’être nommé à la tête de la Commission européenne en juillet 2004, José Manuel Barroso a passé des vacances tous frais payés sur le yacht de Spiro Latsis, un milliardaire grec qu’il a connu sur les bancs de la London School of Economics. Quelques mois plus tard, les chantiers navals Lamda, appartenant au groupe Latsis, ont reçu le feu vert de la Commission pour l’octroi d’une subvention. Barroso a nié toute intervention de sa part (non sans raison, la décision ayant été prise par la commission précédente). Mais à la suite de cette affaire, une motion de censure a été déposée par des eurodéputés pour dénoncer un conflit d’intérêt. Elle n’a remportée que 79 voix. En 2010, Eurobank EFG, troisième banque grecque détenue à 40% par Spiro Latsis, a été l’une des principales bénéficiaires du plan d’aide par l’Union européenne.

6. En 2009, il a dépensé 730.230 euros de frais professionnels

Un document comptable a fait l’objet d’une fuite en 2010. Les citoyens européens ont pu découvrir que les "missions" et les "frais de représentation" du président de la Commission européenne avaient, en pleine crise financière, coûté 730.230 euros sur un an. Une somme six fois plus élevée que les frais d’autres commissaires ayant fait un nombre de voyages équivalent, comme l’Allemand Gunther Verheugen (Industrie) ou le Français Jacques Barrot (Justice, Sécurité).

7. A la Commission, il est resté extrêmement docile face aux Etats

Sous ses deux mandats, la Commission s’est effacée, laissant les Etats reprendre le contrôle de l’UE. En 2009, le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont naturellement appuyé le renouvellement du mandat d’un homme qui ne leur faisait aucune ombre. Lorsqu’il a quitté la commission, il a justifié sa discrétion par la crise économique que seuls les Etats pouvaient selon lui gérer : "Il faut reconnaître que ce n’est pas facile de trouver un compromis entre tous les gouvernements".

8. Il a été un partisan sans état d’âme de l’austérité

José Manuel Barroso a participé à la troïka (Commission + FMI + BCE) qui s’est chargé de faire boire le poison de l’austérité aux pays touchés par la crise financière, et particulièrement à la Grèce et l’Irlande. La troïka a fait porter le fardeau de l’ajustement aux populations plus qu’aux banques.

9. Il s’est opposé à l’exception culturelle "réactionnaire"

Dans un entretien publié en juin 2013 par l’"International Herald Tribune", Barroso s’est moqué du refus français d’intégrer le secteur audiovisuel dans le mandat des négociations commerciales engagées entre la Commission et les Etats-Unis :

"Cela fait partie d’un programme antimondialisation que je considère comme complètement réactionnaire."

10. Il a terminé son mandat sous les huées des socialistes Français

La ministre du Commerce extérieur du gouvernement socialiste, Nicole Bricq, l’a accusé de n’avoir "rien fait de son mandat", tandis que le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a décrit sa commission comme "le contraire du rêve européen, une commission libérale qui a nui à l’esprit européen". Il est "le carburant du Front national" a pour sa part jugé Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.

Bonus. En quittant la Commission, il a lu à la Presse un poème portugais de Miguel Torga, "Recommence" ("Ne recommence surtout pas !" auraient marmonné certains).

Recommence,

Si tu peux

Sans angoisse

Et sans te presser.

Et les pas que tu feras,

Sur ce chemin difficile

De l’avenir,

Fais les librement.

Tant que tu ne l’attends pas,

Ne t’arrête pas.

Ne désire pas qu’une moitié du fruit.

Et, jamais rassasié,

Vas cueillant des illusions successives du verger.

Rêvant toujours, et voyant

Le piège de l’aventure.

Tu es un homme, ne l’oublie pas !

Seulement ta folie,

où lucidement tu te reconnais…

2 Messages de forum

  • Pluie de critiques après l’embauche de Barroso par Goldman Sachs

    http://www.lemonde.fr/europe/articl…

    Le Monde.fr avec AFP | 09.07.2016 à 18h29 • Mis à jour le 10.07.2016 à 00h34

    « Sans honte », « indécent », un « bras d’honneur » : une pluie de critiques s’est abattue samedi 9 juillet en France et au Portugal sur l’ex-président de la Commission européenne, José Manuel Barroso qui va rejoindre la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.

    En France, plusieurs voix de gauche, jusqu’au sein du gouvernement, ont protesté contre son embauche par une banque à la réputation sulfureuse, notamment en raison de son rôle dans la crise des subprimes en 2008 et parce qu’elle avait aidé, au début des années 2000, l’État grec à masquer ses déficits pour rester dans l’euro.

    Le secrétaire d’Etat français au commerce extérieur, le socialiste Matthias Fekl, a qualifié, dans un tweet, le Portugais de « représentant indécent d’une vieille Europe que notre génération va changer ».

    Les eurodéputés PS français ont eux jugé « scandaleux » ce « nouveau pantouflage, qui ressemble fort à un conflit d’intérêt ». « Nous exigeons une révision des règles pour empêcher de tels recrutements d’anciens Commissaires européens », ont-ils écrit dans un communiqué.

    La présidente du parti d’extrême droite Front national, Marine Le Pen, a d’ailleurs estimé sur Twitter que la nouvelle n’avait « rien d’étonnant pour ceux qui savent que l’UE ne sert pas les peuples mais la grande finance ».
    Indignation au Portugal

    Même indignation à Lisbonne, dans les rangs du parti socialiste au pouvoir et de ses alliés de la gauche radicale. « Cette nomination montre que l’élite européenne dont fait partie Barroso n’a aucune honte », a ainsi réagi Pedro Filipe Soares, chef de file parlementaire du Bloc de gauche.

    Premier ministre du Portugal de 2002 à 2004, M. Barroso a occupé la présidence de la Commission européenne de 2004 à 2014, période durant laquelle l’Europe, secouée par la crise financière de 2008, a été perçue comme libérale et sans grand dessein. La banque Goldman Sachs a annoncé vendredi l’avoir engagé pour la conseiller, alors que la sortie du Royaume-Uni de l’UE devrait avoir des impacts sur le monde financier.

    « Après avoir passé plus de trente ans dans la politique et le service public, c’est un défi intéressant et stimulant qui me permet d’utiliser mes compétences dans une institution financière mondiale », a expliqué M. Barroso à l’hebdomadaire portugais Expresso.

    « Si l’on reste dans la vie politique, on est critiqué pour vivre aux crochets de l’Etat, si l’on va dans le privé, on est critiqué pour tirer profit de l’expérience acquise dans la politique », a-t-il ajouté, balayant tous les reproches.

    Mais la presse française estime que cette nomination tombe au plus mal. « L’image de l’Union européenne qui n’est pas folichonne en ce moment, n’avait pas besoin de cela », écrit samedi L’Obs.

    « C’est, au pire moment, un symbole désastreux pour l’Union et une aubaine pour les europhobes », renchérit le quotidien de gauche Libération, qui dénonce sur son site internet un « bras d’honneur à l’Europe ». « Cette nomination est particulièrement mal venue et pourrait avoir un effet désastreux » juge l’hebdomadaire économique La Tribune.

    José Manuel Barroso n’a enfreint aucune règle, puisque au-delà de 18 mois après la fin de leur mandat, rien n’oblige les anciens membres de la Commission à rendre des comptes, a pour sa part souligné cette institution.

  • Barroso chez Goldman Sachs : pourquoi c’est un "gros doigt d’honneur"

    http://www.lexpress.fr/actualite/mo…

    Par Julie Thoin-Bousquié, publié le 11/07/2016 à 19:02

    Plombée par le Brexit, l’Union européenne l’est aussi par le recrutement de l’ancien président de la Commission, José Manuel Barroso, au sein de la banque d’investissement américaine. Une nomination qui donne du carburant au sentiment anti-européen.

    On croyait leurs intérêts inconciliables. D’un côté, un ancien président de la Commission européenne "au service des Etats". De l’autre, une banque d’investissement, symbole de la crise de 2008. Le 8 juillet, un communiqué a pourtant fait état du mariage entre José Manuel Barroso et la banque d’investissement Goldman Sachs. Le Portugais devient "président non-exécutif de Goldman Sachs International" (GSI) et officiera également en tant que conseiller.

    José Manuel Barroso Fmr. Pres of European Commission Appointed Non-Exec Chairman of Goldman Sachs Intl & GS Advisor https://t.co/0SEcKxNGqP

    — Goldman Sachs (@GoldmanSachs) July 8, 2016

    Dans un entretien accordé au Financial Times dans la foulée, l’ancien président de la Commission se félicite du "challenge" que constitue son futur rôle. José Manuel Barroso aura pour objectif de "limiter les effets négatifs" du Brexit au sein de Goldman Sachs, fragilisé par le résultat du référendum. "Evidemment je connais bien l’Union européenne, et je connais aussi plutôt bien l’environnement au Royaume-Uni. Si mes conseils peuvent servir dans le contexte actuel, je suis évidemment prêt à aider", vante le Portugais au journal.

    "Recruté pour son carnet d’adresses"

    Pour Philippe Moreau-Defarges, "cette nomination n’a rien d’étonnant". "Goldman Sachs l’a recruté pour son carnet d’adresses", certifie cet ancien diplomate et chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI) interrogé par L’Express. "Pour faire des articles sur les perspectives et les scénarios de l’après-Brexit, Goldman Sachs n’a pas besoin de Monsieur Barroso", ironise-t-il.

    Au sein de l’institution américaine, recruter ou "former" des anciens ou futurs membres des hautes instances européennes est même devenu un sport national. Peter Sutherland a été responsable de la concurrence au sein de la Commission européenne jusqu’en 1989 avant de devenir, en 1995… président non-exécutif de Goldman Sachs International. Et cela fonctionne également dans le sens inverse. Mario Monti a par exemple fait un passage chez Goldman Sachs avant de devenir chef du gouvernement italien.

    "Un gros doigt d’honneur"

    A la différence de son prédécesseur Peter Sutherland, il a fallu moins de deux ans à José Manuel Barroso pour qu’il rejoigne la banque d’investissement. 20 mois, pour être précis, respectant scrupuleusement le délai - fixé à 18 mois - par le code de conduite destiné aux commissaires européens, qui leur impose de "notifier les activités qu’il[s] compte[nt] exercer". Sauf qu’à deux semaines du référendum en faveur de la sortie du Royaume-Uni, la promptitude de l’ancien commissaire européen "à aider" ne passe pas.

    Dans un éditorial au vitriol, Le Monde dénonce un "coup indigne" porté à l’Union européenne. "Nous sommes en train de nous demander comment faire pour réconcilier les Européens avec l’Europe, et Monsieur Barroso nous fait un gros doigt d’honneur", fulmine Emmanuel Maurel, député européen socialiste, proche des frondeurs, interrogé par L’Express. "Il voudrait nous faire détester l’Europe qu’il n’aurait pas mieux réussi", s’insurge l’eurodéputé.

    Deux semaines après le Brexit, cette nomination "accrédite complètement la thèse selon laquelle les dirigeants européens, et singulièrement ceux de la Commission, ont des intérêts communs avec la grande finance et se moquent de la vie quotidienne des gens", justifie l’élu. De fait, les anti-UE, à l’image de Marine Le Pen, n’ont pas manqué de réagir sur le sujet pour dénoncer une Europe qui "ne sert pas les peuples mais la grande finance".

    #Barroso chez #Goldman Sachs : rien d’étonnant pour ceux qui savent que l’UE ne sert pas les peuples mais la grande finance. MLP
    — Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 9, 2016

    Goldman Sachs, 2008 et la Grèce

    Pour donner du carburant aux europhobes, José Manuel Barroso n’aurait d’ailleurs pas pu mieux choisir sa destination. Goldman Sachs est régulièrement montrée du doigt pour son rôle dans la crise financière de 2008. Elle a également contribué à maquiller les comptes publics de la Grèce afin de garantir son maintien dans l’euro. "Désormais, comment ne pas soupçonner les présidents de la Commission et les commissaires de ménager tels ou tels intérêts pour s’assurer un avenir financièrement confortable ?" interroge Libération.

    "L’Union européenne traversait déjà une crise du politique, et la Commission également", détaille Philippe Moreau-Defarges. "L’affaire Barroso est une goutte d’eau supplémentaire dans un océan de remise en cause", conclut-il. Cruelle ironie, José Manuel Barroso est régulièrement accusé "d’avoir gravement affaibli l’Europe communautaire et ses institutions", comme le note Libération. Deux ans après avoir quitté la présidence de la Commission, il donne un nouvel argument à ses détracteurs.

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