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Les autorités afghanes ont imposé lundi un black-out sur la couverture instantanée par la presse des attaques des talibans. Elles considèrent qu’elle encourage les islamistes dans leurs coups de main, dont les derniers ont fait six morts dans le sud du pays.
Les journalistes ne pourront couvrir que les suites des attaques des talibans et ce, avec l’autorisation de la direction nationale de la sécurité (DNS), le service de renseignement. La DNS a menacé d’arrêter les journalistes qui filmeraient des opérations sans autorisation et de confisquer leurs matériels.
"La couverture en direct ne bénéficie pas au gouvernement mais aux ennemis de l’Afghanistan", a déclaré Saïd Ansari, porte-parole de la DNS à un groupe de journalistes convoqués pour se voir notifier le black-out.
Il est désormais interdit de filmer et de retransmettre en direct une attaque en cours, même de loin, a précise M. Ansari, dont les consignes ont été dénoncés par les associations de journalistes afghans et de défense des droits de l’homme.
"Cette décision empêche le public d’avoir accès à une information exacte à tout moment", a déclaré Abdul Hamid Mubarez, président du syndicat des médias nationaux afghans, qui s’est souvent plaint du harcèlement des autorités.
"Le gouvernement ne doit pas dissimuler son incapacité en interdisant aux médias de couvrir des incidents. Les gens veulent savoir tous les faits sur le terrain lorsque des incidents de sécurité ont lieu", a souligné pour sa part Laïla Noori, chargée des médias à l’Observatoire des droits en Afghanistan.
Le gouvernement avait imposé un black-out analogue l’an dernier le jour de l’élection présidentielle, mais c’était à titre exceptionnel, alors que, cette fois, c’est à titre permanent.
(ats / 02 mars 2010 05:51)