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GNU/linux et les services secret

dimanche 25 septembre 2016

Sur la dernière page de The Politics of systemd Part 2, un utilisateur écrit :

En tant que compagnie privée, un des buts de RedHat est nécessairement de grandir au dépend de ses concurrents. En tant qu’acteur et contributeur majeur de linux, ils peuvent et vont certainement être tentés d’utiliser leur position dans linux pour les aider à parvenir à ce but. Il y a de nombreux indices :

  • Ils se fichent de la compatibilité avec les outils existants. Et pas seulement avec systemd, par exemple, je suis sur et certain que fvwm (NDT : un des nombreux bureaux de linux et peut-être le plus ancien) entre autres ne va jamais tourner correctement avec Wayland (NDT : wayland est le successeur de xorg le gestionnaire de fenêtre de linux (un gestionnaire de fenêtres est la couche de fond d’un bureau) (NDT : RedHat est au coeur du développement de systemd, de wayland et d’autres outils).
  • De permettre à du logiciel propriétaire de contourner la GPL (NDT : tout logiciel GNU/linux doit être compatible avec la GPL, ce qui permet d’assurer entre autre que son code source est disponible, ce qui constitue le seul véritable moyen de savoir réellement ce qu’il fait) en le liant aux mécanismes RPC (NDT : mécanismes qui permettent aux processus de communiquer entre eux, dans ce cas même à travers un réseau) de systemd revient à ouvrir la porte à toutes les sortes d’abus. La question n’est pas de savoir si cela va arriver, elle est de savoir quand cela va commencer.
  • Journaux système en format binaire qui rendent obsolètes et inutilisables des outils simples et bien connus (NDT : les outils traditionnels pour consulter les journaux du système), et laisse RedHat vendre son support.
  • Du code bourré (NDT : Bloated code désigne du code qui est considéré comme trop long sans nécessité, lent ou qui gaspille les ressources, en résumé difficilement compréhensible) et qui contient des fonctions non documentées.

Ce que veut RedHat n’est pas de faire son propre système pour les appareils mobiles mais de contrôler le marché des bureaux linux. Le code toile d’araignée avec des fonctions non documentées est certainement une partie de cette stratégie, car dans un environnement de logiciel libre, seul du code de ce genre dans des parties essentielles du système peut permettre à RedHat d’obtenir un avantage réel sur ses concurrents.

Et il y a peut-être plus. Des scandales Snowden et wikileaks scandals, nous savons tous avec certitude que nous ne pouvons pas faire confiance à un seul des acteurs majeurs de l’industrie informatique, et en raison de sa position comme distribution linux majeure et leader, RedHat est certainement l’un de ces acteurs. Ceci avec le fait qu’un système linux contaminé par systemd est capable de contourner la GPL et d’exécuter n’importe qu’elle sorte de logiciel propriétaire au sommet du kernel revient à ouvrir la porte non pas à toutes sortes d’abus mais aux pires abus. Je ne suis pas un programmeur système, donc peut-être que je suis trop parano sur ce coup-là. Si c’est le cas, merci d’éclairer ma lanterne.

5 jours plus tard, tous les nombreux contributeurs de cette longue discussion continuent de faire le mort et personne ne lui a répondu. Il est à noter qu’aujourd’hui, les principales distributions utilisent systemd. Une exception notable est gentoo, laquelle laisse le choix à l’utilisateur. Mais si comme moi il ou elle ne veut pas de systemd, il ou elle devra aussi se passer de Gnome et d’autres logiciels. Heureusement, il y a des alternatives.

Le modèle décentralisé du débeloppement de GNU/linux est la meilleure preuve existante qu’un modèle de développement non capitaliste est non seulement viable mais aussi qu’il permet d’obtenir des résultats meilleurs que le modèle de développement capitaliste. Cette affaire montre cependant que dans un système capitaliste, il est difficile à des modèles de développement alternatifs de résister aux sirènes du capitalisme et de s’imposer. Il montre aussi que selon toute vraisemblance les services secrets ont noyauté linux et qu’ils ont des plans pour contrôler son développement afin d’un faire un outil de plus au service de la dictature informatique.

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