RENDRE LA HONTE PLUS HONTEUSE ENCORE
EN LA LIVRANT À LA PUBLICITÉ
La maison d’édition de ce film m’interdit de vous le montrer.
Voici mon échange de courriers avec cette maison :
Courier de la demande de censure de la part d’Hortense Quitard :
Posté le 23 octobre 2016 à 19h49 sur mai68.org :
« En tant que Producteur et ayant droits du film "Jaffa la mécanique de l’orange" de Eyal Sivan : Momento Distribution, nous demandons fermement à ce que l’accès à la vidéo du film (piraté sur France 5) soit supprimer ! Je vous remercie de faire le nécessaire. Hortense Quitard : contact@moment-films.com »
Voici ma réponse :
Bonjour,
J’ai vu le message ci-dessus sur mon site, en commentaire de la vidéo "La mécanique de l’orange".
J’aimerais savoir si c’est bien vous qui avez mis ce message sur mon site internet. En effet, ce pourrait être un sioniste qui ait utilisé votre adresse email pour signer ce commentaire dans l’espoir que je fasse disparaître de mon site cette vidéo qui est une superbe défense de la Palestine.
Par ailleurs, cet excellent film est présent aussi sur Youtube, et si quelques personnes viennent de temps en temps cliquer sur la page de mon petit site concernant cette vidéo,
Il est clair que bien plus de gens vont le voir sur le grand Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=gxT…
Je ne vois donc pas vraiment pour vous l’intérêt que je supprime ce flm de mon site. Néanmoins, je ferai comme vous voudrez.
Il va de soit que je ne gagne aucun argent avec mon site, que les gens regardent ou non votre vidéo "La mécanique de l’orange". Par contre, je serais peiné que vous me demandiez effectivement de supprimer ce film de mon site. C’est surtout moi qui vait en revoir des extraits de temps en temps. parce que j’aime ce film. Bien sûr, j’ai invité mes ami-e-s à aller le voir aussi.
Des centaines de milliers de gens l’ont vu à la télé, mais il ne repasse plus jamais. Ce qui est bien dommage !
Des centaines de milliers de gens l’ont vu à la télé, donc je ne vois pas en quoi cela peut vous nuire que quelques personnes de plus viennent le voir sur mon site. En tout cas, vous imaginez bien qu’il n’a jamais été dans mon intention de nuire aux personnes qui ont fait ou produit ce film, film qui me paraît essentiel pour prendre la défense de la Palestine. Raison pour laquelle je l’ai mis sur mon site.
Je n’ai pas piraté ce film, mais bel et bien enregistré à la télé. Je ne savais même pas qu’il était en vente. Si vous tenez vraiment à ce que je le rende inaccessible, ce sera dommage pour moi, et même aussi peut-être dommage pour vous, puisque cela vous fait en fait de la publicité.
Surtout que je viens de modifier mon site internet afin d’inciter les gens à acheter ce film, et j’ai mis un lien vers votre site pour qu’ils puissent facilement le faire.
Bien sûr, si vous souhaitez rajouter un commentaire, ou si vous voulez que je modifie le texte de cette publicité, je le ferai aussitôt.
J’espère qu’ainsi vous m’autoriserez à continuer à laisser ce film sur mon site. J’en serais très heureux, et je pense honnêtement que vous n’auriez rien à y perdre.
Bonne continuation,
Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip
Voici la réponse de Madame Hortense Quitard :
Le 24 octobre 2016 à 12h09
Bonjour,
Je confirme mon message et vous demande de supprimer le film. Cette version est une version télé que nous ne souhaitons pas divulguer (j’ai fait une demande de suppression sur Youtube aussi). Nous ne voyons aucun problème pour que vous indiquiez le lien de notre site.
Je vous remercie.
Hortense Quitard
Momento distribution
Voici ma réaction à sa réponse :
1°) Publier notre échange de courrier afin de rendre la honte plus honteuse encore en la livrant à la publicité.
2°) Hortense Quitard compterait bien que je lui fasse gratuitement de la publicité en livrant sur cette page le lien d’achat sur son site de ses divers films et de celui-ci en particulier. Mais comme elle m’interdit de montrer son film, je ne le ferai certainement pas !
3°) On peut penser que si Hortense Quitard ne vendait pas son film essentiellement pour le fric, mais avant tout pour se battre en faveur de la Palestine, elle aurait laissé avec plaisir ce film être visible sur mon site. Ce qui n’est vraiment pas le cas, je vous laisse conclure.
4°) Il semble donc que seul le commerce intéresse Madame Hortense Quitard. Mais est-elle bonne commerçante ? Dans le milieu des commerçants, pour dire que quelqu’un est un bon commerçant, on dit tout simplement : « Il est commerçant ». Mais, si Madame Hortense Quitard était "commerçante", elle aurait aimé passer pour une gentille personne en me laissant vous faire voir son film sur mon site, et j’aurais mis le lien vers son site internet pour que les gens puissent aller facilement acheter ses films et je les aurais incités à le faire. Mais, c’est tout le contraire, Madame Hortense Quitard semble n’être ni militante pro-palestinienne ni "commerçante" ; par conséquent :
Il va de soit que je n’achèterai jamais, et que je n’inciterai jamais qui que ce soit, à acheter un quelconque article lié à sa maison d’édition : Momento Distribution.
Le courrier d’Eyal Sivan
J’étais en train de me dire qu’il n’était pas possible qu’Eyal Sivan soit d’accord avec Madame Hortense Quitard et je cherchais le moyen de le contacter pour lui demander expressément la permission de continuer à laisser les gens voir son film sur mon site quand j’ai reçu le courrier suivant de sa part :
De : momento-films
contact@momento-films.com
Date : lundi 24 octobre 2016 15:40
Objet : Re : JAFFA, la mécanique de l’orangeCher Monsieur,
Je viens de m’apercevoir que, suite à notre demande d’enlever mon film que vous avez piraté sur la télévision française de votre site, vous avez choisi la voie de la diffamation et de mener votre gueguerre contre ma collaboratrice madame Hortense Quitard. J’imagine que vous n’avez pas d’autre cause à vous mettre sous la dent, néanmoins, je vous demande par la présente de supprimer le nom de Madame Quitard et toute référence à Momento . Par la suite, j’imagine que vous trouverez peut être du côté de la Syrie, le réchauffement de la planète ou le racisme au quotidien, des cause secondaires dans lesquelles vous pourrez investir votre énergie révolutionnaire.
Bien cordialement
Eyal Sivan, réalisateur
Je vous laisse apprécier le personnage et son mépris, son usage du terme de "piratage" pour parler de l’enregistrement d’un film à la télévision, et sa façon de me donner des ordres sur ce que je devais dire ou pas sur mon propre site internet. Un ami juif m’a dit qu’on reconnaissait bien là "une arrogance toute israélienne".
Que s’est-il passé dans la tête de Monsieur Eyal Sivan pour que subitement il interdise que l’on voit son film sur Youtube ou sur mon site ? aurait-il été finalement vaincu par la propagande sioniste ? et, du coup, décidé que son film ne devrait plus servir qu’à une seule chose ; faire du fric !?!
En tout cas, il semble bien qu’aujourd’hui, pour Monsieur Eyal sivan, gagner du fric soit plus important que prendre la défense de la Palestine ; sinon, il serait heureux que plein de sites montrent son film.
En cliquant sur l’image vous ne pourrez plus voir cette vidéo France 5 de 53 minutes. Dites merci pour cette censure à Madame Hortense Quitard, Producteur et ayant droits de ce film !
JAFFA, la mécanique de l’orange - Eyal Sivan
Jaffa, histoire d’un symbole
lundi 15 mars 2010, par Marina Da Silva
http://blog.mondediplo.net/2010-03-…
Jaffa, l’une des plus anciennes villes du monde, était aussi l’une des villes les plus prospères et les plus peuplées de Palestine. Avec ses orangeraies déployées à perte de vue, elle fournissait du travail, depuis la cueillette du fruit jusqu’à sa préparation pour l’exportation, non seulement aux Palestiniens mais à des ouvriers venus d’Egypte, de Syrie, du Liban.
En 1948, plus de 4 000 bombes tombent sur Jaffa. Sur les 85 000 Arabes qui y vivaient, il ne va plus en rester que 3 000. Le gouvernement israélien confisque les orangeraies et s’approprie l’orange de Jaffa, qui est devenue le symbole des produits de la colonisation.
Pour nous raconter cette « mécanique de l’orange » et le recouvrement de Jaffa, Eyal Sivan met à l’écran une foule d’images et de représentations et donne la parole à de nombreux interlocuteurs palestiniens et israéliens, historiens, écrivains, chercheurs, ouvriers… Un travail remarquable autour d’un fonds d’archives, photographies, peintures, vidéo, et de témoignages percutants.
On y voit d’abord, dans les années 1920, Arabes et Juifs travailler ensemble dans une relation qui a été extirpée des deux mémoires. Les Juifs ne possédaient alors que 7 ou 8 % des terres et les paysans palestiniens, qui transmettaient leur savoir-faire, étaient loin d’imaginer que dans le sillage de leurs élèves viendraient leurs colonisateurs.
La rupture est intervenue avec l’arrivée des kibboutzim : « Pour eux, nous étions des traîtres », indique un agriculteur israélien qui se souvient : « Ils voulaient imposer le travail juif. Mais l’idéal était une chose, la réalité une autre : Ils pelaient au soleil. » Leur peau claire et leur incapacité à travailler la terre ne les empêcheront pas de persister. La colonisation sera méthodique et rigoureuse, donnée à voir avec documents et images d’avant 1948 en abondance.
Le début de la photographie remonte à 1839 et Khalil Khaed est le premier photographe palestinien à avoir immortalisé les Palestiniens dans les champs d’agrumes et leur relation charnelle à la terre. Puis les Israéliens vont effacer la présence arabe et imposer leurs propres représentations. « On s’est d’abord approprié l’image et après la terre », précise une historienne israélienne : « Les Juifs veulent donner une vision européenne de la Palestine : l’Orient vu de l’Occident. » Avec la peinture aussi, les colons se veulent dans la continuation de l’orientalisme. Ils se travestissent en celui qu’ils viennent remplacer. Le discours de la « terre arabe mal exploitée et peu fertile » se met en place. La propagande sioniste a recours à une iconographie très organisée et contrôle totalement les images produites pour échafauder le mythe d’une terre à l’abandon où ils viennent introduire la modernité. « Le cliché selon lequel la colonisation apporte le progrès ! », souligne Elias Sanbar. Et qui va se décliner dans des images de la bonne santé dans le travail, les chants, les danses, les femmes radieuses, émancipées et en short… C’est le réalisme socialiste à l’israélienne, le rêve colonial qui produit les oranges que l’Orient envoie à l’Occident.
L’orange va devenir un symbole de l’idéologie sioniste. « L’Israël des oranges, c’est un Israël sans Arabes », résume un historien. Dès 1948, les Israéliens déposeront la marque Jaffa. Près de 5 millions de caisses par an seront produites jusqu’en 1970. Les investissements en budgets publicitaires sont considérables : « Jaffa est aux fruits ce que Coca-Cola est à la boisson. » En devenant une marque, la « Jaffa » a effacé la ville de Jaffa, absorbée aujourd’hui par Tel-Aviv.
« Jaffa, la mécanique de l’orange », un film d’Eyal Sivan,
durée : 90 minutes. Premier Prix au Fimmaker milan 2009
Eyal Sivan, opposant à la politique israélienne, a refusé que le film soit projeté au Forum des images dans le cadre de la campagne internationale de célébration du centenaire de Tel-Aviv (qui bénéficiait du soutien du gouvernement israélien).
Le film sera visible en salles en avril 2010 dans les cinémas Utopia (Toulouse, Avignon, Montpellier, Saint-Ouen-l’Aumône) et aux 3 Luxembourg (Paris).
Projections en présence du réalisateur, jeudi 1er avril à 20 h 20 au cinéma Utopia de Tournefeuille ; vendredi 2 avril à Montpellier ; samedi 3 à Avignon et mardi 6 à Saint-Ouen-l’Aumône. A Paris : au cinéma Les 3 Luxembourg, jeudi 29 avril et jeudi 6 mai à 21 heures. A Nyon (Visions du réel), en Suisse : samedi 18 avril.
Une version de 52 minutes sera également diffusée le 28 mars à 21 h30 et le 2 avril à 23 h 50 sur France 5.
Note : c’est évidemment la version France 5 qui est proposée ci-dessus. Et voici dans la très courte vidéo (1’24’’) ci-dessous comment elle a été présentée sur France 5 :
Cliquer sur l’image pour voir cette présentation-résumé.
Durée : une minute et demie.