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Manifs policières : "Prolétaires sous l’uniforme" ? "Lutte Ouvrière" ...ou lutte policière ?

vendredi 28 octobre 2016

( 2 articles repris de UC-Lyon)

Sur TML :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/10/27/lutte-ouvriere-ou-lutte-policiere-ou-lombre-dun-coup-detat-ubuesque-fn-trotskyste/

"Lutte Ouvrière" …ou lutte policière ?

Ou l’ombre d’un coup d’état ubuesque FN-trotskyste !!

Prolétaires sous l’uniforme ?

Publié le 26 Octobre 2016 par UC-Lyon

L’organisation trotskiste Lutte Ouvrière s’est fendue d’un communiqué sur les manifestations des policiers qui est plus que révélateur de ses conceptions idéologiques.

Niant la violence de classe de la part de la bourgeoisie, elle prend le parti de soutenir la police, gémissant sur le fait que les attaques contre les policiers soient des actes condamnables. "On ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers."

La violence du peuple répond à la violence de la bourgeoisie. A la violence de l’exploitation, à la violence de la discrimination, à la violence du racisme institutionnalisé.

Que nous puissions débattre des moyens par lesquels elle s’est exprimé est une possibilité, en effet, mais en nier le fond de classe, s’est être un allié de la bourgeoisie.

"Leur hiérarchie les dépêche contre des locataires s’opposant à une expulsion ou des parents d’élèves à une fermeture de classe et contre les travailleurs en grève et les manifestations ouvrières." Est un fait indéniable. Cependant, bien qu’ils en soient le bras armé, parfois contre leur gré, leurs revendications, ainsi que celle de leur mobilisation ne sont pas des revendications progressistes.

Les policiers ne dénoncent pas, en gentils hommes et femmes empreints d’amour, "La dégradation de la situation (…) subie dans toutes les cités, dans tous les quartiers. " Non, ils réclament plus d’armes, plus de libertés, plus de moyen pour mener à bien leur mission d’oppression. Ils réclament des moyens pour servir plus efficacement la bourgeoisie et écraser plus efficacement le peuple.

"l’une des premières revendications porte sur le matériel. Les policiers se plaignent souvent d’avoir des locaux vétustes, du matériel informatique hors d’usage ou des véhicules et des protections qui ne sont pas adaptées." Selon le journaliste Hakim Abdelkhalek , "Bernard Cazeneuve promet d’accélérer la modernisation de tous ces équipements. Sur ce point, Manuel Valls avait déjà promis des véhicules anticaillassage ainsi que des protections antifeu."

Une des revendication "porte sur les missions. Les policiers se disent fatigués, épuisés moralement et physiquement. Au total ils ont accumulé 18 millions d’heures supplémentaires." D’ailleurs, le journaliste ajoute que ce mercredi 19 octobre au soir, "Bernard Cazeneuve promet de recentrer le travail des policiers sur leur cœur de cible. Les policiers demandent par exemple à être déchargés de certaines missions comme la protection de certains bâtiments publics."

C’est une erreur de conception que de croire que la bourgeoisie " s’intéresse aussi peu à la vie des quartiers populaires qu’à celle de leurs forces de répression sur le terrain. " Bien au contraire, l’utilisation de l’Etat d’urgence, les méthodes inspirées par l’expérience coloniale sont autant de moyens mis en oeuvre pour contrôler ces quartiers. Ce qui ne leur importe pas le moins du monde, en revanche, c’est la misère qui y règne. Tant qu’elle n’explose pas.

"Les possédants ont besoin d’une police pour protéger leurs biens et leur ordre social, cette police largement utilisée par exemple lors du mouvement contre la loi El Khomri." Voilà une vérité bien assénée. Une vérité qui devrait pousser l’organisation trotskiste à réfléchir à deux fois avant de pleurer sur les malheurs des agents de la bourgeoisie.

"L’espoir, aussi lointain puisse-t-il paraître aujourd’hui, réside dans plus de conscience, plus d’organisation, plus de solidarité, plus dans confiance dans la classe ouvrière et le combat pour changer le monde." Encore une fois, Lutte Ouvrière effleure la vérité pour ensuite s’enfoncer dans la bêtise.

Lino, du groupe de musique Arsenik, écrivait que "si l’espoir fait vivre, ceux qui vivent d’espoir meurent de faim." Poser les questions en terme d’espoir est un bien piètre vœu. Communistes, nous posons les questions non en terme d’espoir mais en terme de tâches à remplir. Et lutter contre les détachements armés de la bourgeoisie, les démoraliser, instiller le défaitisme chez eux est une tâche. Non soutenir leurs revendications et leurs rêves fascisants, tremplin de l’extrême-droite.

Que les manifestations de policiers soient le reflet d’une aggravation des contradiction dans la société française est un fait. Cependant, ramper devant les factions idéologiquement les plus réactionnaires, fussent-ils simples agents de la bourgeoisie, est une position fausse. Fustiger ceux qui ne tolèrent plus la présence de l’Etat, de la Police, de l’Armée dans leurs quartiers est révélateur de la tendance fondamentalement réactionnaire qui réside dans l’idéologie de L.O.

Le discours du "prolétaire sous l’uniforme", déjà tenté par les trotskistes durant la seconde guerre mondiale, cherchant a saboter la Résistance, se reproduit aujourd’hui de nouveau.

Nier le contenu réactionnaire de ces manifestations, c’est croire que "tout ce qui bouge est rouge", c’est saper le lien avec les classes populaires, qui subissent l’oppression de la police et de la justice chaque jour.

Aujourd’hui comme demain, nous n’oublions pas qui nous tire dessus, qui nous arrête et qui nous opprime. Et nous n’allons pas soutenir leur quête pour faciliter cela !

Sources :

http://unite-communiste-lyon.over-blog.com/2016/10/proletaires-sous-l-uniforme.html

http://journal.lutte-ouvriere.org/2016/10/19/manifestations-de-policiers-societe-violente_71627.html

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La police manifeste

Publié le 20 Octobre 2016 par UC-Lyon

Chose rare, la police manifeste. Armée, équipée, de nuit, elle lance des manifestations sauvages. Pourquoi ? Parce qu’elle se sent haïe.

Ce soir, la police manifestera à Lyon, à la suite d’une altercation à Vénissieux.

Il n’est pas surprenant que les policiers et les policières aient confusément conscience du fait que leur rôle est celui de gardiens de la bourgeoisie et de l’exploitation pacifique des travailleurs et des travailleuses. Il n’est pas non plus surprenant qu’ils aient conscience de la haine que leur voue les classes populaires, qu’ils répriment sans remords, tout en étant méprisés également par la bourgeoisie.

Cependant, contrairement a certains qui se ruent sur l’aubaine pour saluer leur "frères et soeurs sous l’uniforme", qui souhaitent une renaissance de l’unité "Charlie", nous regardons les choses avec recul.

Qu’il puisse y avoir, dans les rangs de la police, quelques idéalistes authentiquement persuadés d’œuvrer pour le "bien", nous n’en doutons pas. Cependant, ils ne restent guère, dégoûtés de la réalité de leurs tâches, ou sombrent dans la dépression, le cynisme, voire le suicide.

Mais l’institution, elle-même, n’est née que pour maintenir par la force l’ordre bourgeois. Marx les appelait les détachements spéciaux de la bourgeoisies, ses détachements terroristes.

C’est d’ailleurs pour cela que les policiers et les policières se sont mobilisés cette nuit.

Leur discours n’était pas pour un sou un discours de fraternité avec le peuple, ce n’était pas un "nous sommes dans le même camp", non. Au contraire, c’était un appel à plus de moyens pour écraser les masses. Un appel à plus de mobilisation, plus de liberté d’action pour continuer leur mission d’oppression contre le peuple.

A ceux qui saluent et embrassent ces manifestations, nous leur répondrons qu’ils embrassent des mots d’ordres réactionnaires, sécuritaires, visant à caporaliser la société.

Les réactionnaires de tout poil se sont engouffrés dans la brèche, pour offrir les promesses les plus mirobolantes aux forces de l’ordre, prêts à tout pour vomir des messages réactionnaires, stupides et -qui plus est- hypocrites.

Le père Sarkozy multipliant les caresses, alors que le fils est lui-même en conflit avec la police est un exemple.

Que la police soit démoralisée et épuisée est une bonne et non une mauvaise chose. Nous ne souhaitons pas une police bourgeoise heureuse. Nous souhaitons se démoralisation et sa désorganisation, laquelle ouvre la voie à des victoires pour les masses populaires !

Tant que la police bourgeoise sera puissante, l’ordre bourgeois le sera également

Source :

http://unite-communiste-lyon.over-blog.com/2016/10/la-police-manifeste.html

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Unité Communiste - Lyon

"L’Unité Communiste-Lyon se revendique de l’héritage des expérience des Etats socialiste et de leur histoire. Elle se revendique également de l’experience des luttes du mouvement ouvrier depuis sa naissance, luttes qui ont donné un matériel historique et militant dont l’étude et la comprehension est nescessaire. Ces héritages constituent un capital d’expérience précieux qui se doit d’être mis en avant, analysé et critiqué pour en tirer des enseignements justes pour les combats à venir."

NDLR : Une démarche semblable à la notre, sur TML, donc !

A ce sujet, voir spécialement :

Marx au banc d’essai de l’Histoire

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2016/09/marx-au-banc-dessai-de-lhistoire_vf.pdf

Et particulièrement la partie III :

1949-1960, Chine-URSS, Marx au banc d’essai de l’Histoire…

( Contre la wertkritik, 3e partie )

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/09/08/1949-1960-chine-urss-marx-au-banc-dessai-de-lhistoire-contre-la-wertkritik-3e-partie/

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2 Messages de forum

  • Voici le communiqué de Lutte Ouvrière :

    Manifestations de policiers : société violente

    http://journal.lutte-ouvriere.org/2…

    19 Octobre 2016

    Paul GALOIS

    Les manifestations de policiers, qui continuent malgré les mises en garde de leur hiérarchie, semblent être le fait de fonctionnaires de base, ceux qui patrouillent dans les gares, dans les quartiers populaires, ceux qui sont appelés quand ça dérape entre voisins, ceux qui accueillent le public dans les commissariats. Le facteur déclenchant en a été l’agression au cocktail Molotov d’une voiture de police, en banlieue parisienne, après laquelle un policier est toujours entre la vie et la mort. Mais le malaise est bien plus profond et on ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers.

    Ils sont en première ligne pour constater la dégradation sociale et, au sens propre comme au sens figuré, la prendre en pleine figure. De par leur profession, ils ne voient que le pire de ce que cette société d’inégalité et d’injustice engendre parmi les opprimés : l’individualisme exacerbé, la débrouille, la violence à l’encontre des faibles et, évidemment, la délinquance, la petite et la grande. Loin de pouvoir se raccrocher aux actes de solidarité et de conscience collective, l’État leur commande de les combattre. Leur hiérarchie les dépêche contre des locataires s’opposant à une expulsion ou des parents d’élèves à une fermeture de classe et contre les travailleurs en grève et les manifestations ouvrières. Bien rares et courageux doivent être dans ces conditions ceux qui, entrés dans la police par nécessité, par hasard ou par vocation, ne deviennent pas en quelques années sensibles aux préjugés réactionnaires, sécuritaires, racistes.

    La classe dirigeante, celle qui peuple les quartiers riches, les conseils d’administration et les ministères, s’intéresse aussi peu à la vie des quartiers populaires qu’à celle de leurs forces de répression sur le terrain. Les possédants ont besoin d’une police pour protéger leurs biens et leur ordre social, cette police largement utilisée par exemple lors du mouvement contre la loi El Khomri. Que leur importe si la délinquance existe dans les quartiers populaires et si la vie y devient difficile, y compris pour les policiers.

    C’est pourtant là qu’est la question. La dégradation de la situation que dénoncent les policiers est celle subie dans toutes les cités, dans tous les quartiers. C’est pourquoi la solution n’est pas, comme le réclament à cor et à cris les politiciens du PS au FN, plus de répression, plus de droits pour les policiers. L’espoir, aussi lointain puisse-t-il paraître aujourd’hui, réside dans plus de conscience, plus d’organisation, plus de solidarité, plus dans confiance dans la classe ouvrière et le combat pour changer le monde.

    • Manifestations de policiers : société violente

      Bonjour,

      Dans l’article au lien suivant :

      http://journal.lutte-ouvriere.org/2…

      En écrivant la phrase « on ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers. » Lutte Ouvrière montre qu’elle s’est coupée de sa base prolétarienne. Comment des théoriciens de LO ont-ils pu s’imaginer que de telles agressions étaient gratuites ?

      Lire sous l’article suivant, en commentaire, le témoignage d’un jeune de la Grand Borne :

      (http://mai68.org/spip/spip.php?article11451

      Même à la radio France-info ils ont fait un meilleur boulot sur le sujet que LO, puisqu’ils ont pris la peine de donner la parole a des jeunes de la Grand Borne ! Et là, tout le monde pouvait comprendre que cette agression n’était pas du tout gratuite !

      Quand je pense que dans les années 1970, certains reprochaient à LO d’être "ouvrièriste" ! désormais, sont-ils seulement une bande d’intellos sans imagination et qui ne parlent que le langage de la démagogie et qui veulent éviter de choquer les médias de la classe dominante ?

      Bien à vous,
      do
      http://mai68.org/spip

      Post-scriptum : j’avais décidé de voter pour vous lors du premier tour des présidentielles ; mais, je me demande si, en fin de compte, je ne vais pas plutôt me bourrer de somnifères ce jour-là afin d’être bien sûr de dormir toute la journée pour ne pas être tenté au dernier moment d’aller voter tout de même !

      Post-Post scriptum : sur mon site internet , un article s’intitule : « L’excellente Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière refuse de condamner les émeutes du 29 novembre 2015 à Paris (vidéos 3’36 et 12’26) : »

      http://mai68.org/spip/spip.php?article9524

      Mais aujourd’hui, LO dit tout le contraire : « on ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers. »

      Évidemment je suis très déçu !

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