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François Fillon vu de Suisse

mardi 18 avril 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 23 novembre 2016).

Note de do : L’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy est un suppôt de la droite morale, hostile au mariage homosexuel et à l’avortement. Il veut favoriser les riches en abolissant l’impôt sur la fortune, défavoriser les pauvres en augmentant la TVA, et augmenter l’exploitation de l’homme par l’homme en supprimant les 35 heures. Par ailleurs, il veut supprimer 500 000 fonctionnaires parce que les fonctionnaires votent à gauche.


François Fillon, la tentation conservatrice

https://www.letemps.ch/monde/2016/1…

Richard Werly, Paris
Publié lundi 21 novembre 2016 à 21:29

L’ancien premier ministre français, en tête avec 44% des voix, paraît programmé pour remporter les primaires de la droite. Sa campagne de terrain et son positionnement en faveur d’une alternance forte, mais sereine, lui ont permis de rafler la mise lors de ce scrutin à la fois populaire et rassurant

Ils n’avaient donc pas vu venir la vague. Ce lundi à Paris, commentateurs et sondeurs reconnaissaient en partie leur bévue. Trop d’importance accordée à l’énorme différentiel de voix, pour ces primaires inédites de la droite française. Trop de focalisation sur l’inépuisable énergie de Nicolas Sarkozy, lancé depuis septembre 2014 à la reconquête de la droite (lire en page 24). Comment imaginer qu’Alain Juppé, qui culminait en octobre à 42% des intentions de vote, puisse à ce point dévisser pour finir second derrière François Fillon, longtemps jugé trop terne ? « Il suffisait pourtant de regarder de plus près la liste des best-sellers corrige un éditeur parisien. Entre les succès phénoménaux d’Eric Zemmour ou Philippe de Villiers, et les tirages records des livres de Fillon ou Sarkozy, la France conservatrice est en ordre de marche. Elle privilégie les valeurs sûres. Cette primaire l’a confirmé ».

Vote de plus de 4 millions d’électeurs

La réussite de ce scrutin, copié sur la primaire du PS de 2011, n’était pourtant pas acquise. Jusqu’à dimanche, la Haute autorité (indépendante du parti Les Républicains) pariait sur trois millions d’électeurs, soit un peu plus que celle des socialistes. Or là aussi, erreur : plus de quatre millions se sont déplacés, confirmant le succès de cette compétition préprésidentielle, et aussi la soif de changement engendrée par le quinquennat Hollande. Explications du politologue Thomas Guénolé : « La campagne, puis les débats TV, ont transformé cet affrontement de personnalités en véritable compétition pour l’alternance à un moment où l’Elysée traverse une phase de discrédit sans précédent. C’est une excellente nouvelle pour la démocratie ».

François Fillon, vainqueur massif hier soir, n’est donc pas seulement le favori pour le second tour des primaires, dimanche prochain face à Alain Juppé (56% des intentions de vote). Il est d’ores et déjà en lice pour devenir le chef incontesté de la droite française, puis le favori de la présidentielle 2017 face à… Marine Le Pen, considérée comme la probable finaliste. « Pour l’heure, aucune enquête ne donne un candidat de gauche présent au second tour le 7 mai 2017. Cela peut changer bien sûr. Mais la pente à remonter est colossale » confirme Frédéric Dabi, directeur de l’IFOP, rendu prudent par ces primaires. La course pour l’Elysée pourrait dès lors se jouer à droite toute, à la fureur du candidat déclaré de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon : « Cette primaire sature l’espace médiatique explique son entourage. Comme si seuls les conservateurs et les libéraux pouvaient changer la France. C’est dramatique. »

N’empêche : la primaire de la droite brosse un bon portrait politique de la France. D’un côté, une gauche spectatrice, contrainte d’attendre l’annonce, début décembre, de la candidature ou non de François Hollande, avant d’organiser à son tour en janvier une primaire bien plus délicate : « Le parti socialiste n’occupe plus un espace politique suffisant pour que ce scrutin obtienne un succès similaire à celui de la droite note le politologue Gerard Grunberg, de l’agence Telos. Il est coupé de sa gauche par la rupture avec les autres formations de gauche et de sa droite avec l’autonomisation d’Emmanuel Macron. »

Droite dynamisée

De l’autre : une droite forte, dynamisée par la mobilisation électorale de cette fin novembre, par l’absence de contestation des résultats (malgré la déception des petits candidats laminés) et par le ralliement très rapide aux finalistes des battus : « Fillon a employé à dessein dans son discours de dimanche soir les mots « sillon », « alternance tranquille », « projet puissant » commente un proche. Il a compris que la France conservatrice a relevé la tête et que le plafond de verre existe encore pour le FN. Beaucoup d’électeurs de droite jugent que le Front national dit des choses vraies, qu’il peut être élu localement, mais qu’il serait un danger à la tête du pays et de l’économie. En ce sens, l’appel de Sarkozy à ne pas voter pour les extrêmes tombe à plat. Cette droite-là ne veut pas de Marine présidente ».

Reste à savoir, pour François Fillon, 62 ans, comment parvenir à la victoire finale. Ce qui pose la question de son attitude entre les deux tours, dont son premier meeting à Lyon, mardi soir, donnera la tonalité. Cherchera-t-il à rassembler les centristes (alliés d’Alain Juppé) alors que François Bayrou a promis hier au Figaro de « faire mûrir un projet » ? Va-t-il au contraire réaffirmer sa volonté d’une politique économique de l’offre, réitérer sa promesse d’abolir l’impôt sur la fortune et les 35 heures de travail hebdomadaires, laisser planer le doute sur la remise en cause du mariage homosexuel ? On voit aussi combien son engagement pour les Chrétiens d’orient, sa volonté de réaligner la politique étrangère française sur la Russie – qu’il avait affirmé le 19 mai au Forum des 100 de l’Hebdo à Lausanne – ou ses prises de position souverainistes (et jadis anti-Maastricht et anti-euro) sont des armes de campagne à double tranchant.

« La logique de la Ve République, une fois franchi le second tour des primaires, est la rencontre entre un homme et le peuple » nous expliquait récemment l’universitaire Pascal Perrineau. Au conservateur François Fillon, s’il veut remporter la primaire dimanche prochain, de dresser au plus vite les contours de « sa » France…

Le Pen, Hollande, Macron… Les jeux se compliquent

Une qualification de François Fillon dimanche prochain changerait la donne présidentielle

Marine Le Pen l’a toujours dit. Elle affrontera « le candidat que les Français désigneront ». La patronne du Front national, donnée finaliste de la présidentielle 2017 par les sondages, préfère par conséquent attendre, et fourbir ses armes contre un François Fillon qui, elle le sait, chasse sur la frange catholique, traditionaliste, souverainiste et pro-russe de son électorat.

Le profil d’Alain Juppé, plus rassembleur, était jusque-là le plus redouté par l’extrême droite. Tandis que Nicolas Sarkozy était présumé le plus vulnérable. L’angle d’attaque anti-Fillon, si ce dernier se qualifie dimanche ? L’économie. Le FN est étatiste, social, anti-libéral : « Qui va protéger les Français si on démantèle les services publics ? interroge Florian Philippot, vice-président du FN. Fillon, c’est l’échec de Sarko, plus l’assurance d’une nouvelle crise. »

A l’autre bout du spectre politique, l’Elysée et Matignon font leurs calculs. On sait que François Hollande devrait s’exprimer sur sa candidature en décembre, et que le premier ministre Manuel Valls trépigne. Alors ? « Fillon a l’avantage de la clarté. Ce sera un vrai duel droite-gauche au premier tour », expliquait lundi à France Info le politologue Patrick Lafarge. Mais plus question, en revanche, du « Tout sauf Sarkozy » dans lequel l’actuel chef de l’État pouvait espérer se draper.

On voit, à gauche, se profiler la stratégie : diaboliser l’ancien premier ministre comme un suppôt de la droite morale, hostile au mariage homosexuel et à l’avortement. Et semer l’effroi parmi les fonctionnaires. Sauf que le chômage massif, qui s’est aggravé durant le quinquennat, pèse bien plus lourd : « Fillon est solide. Il n’est pas perçu comme un casseur social », reconnaissait en septembre Alain Bergougnoux, l’un des experts du PS.

Restent les deux candidats-mousquetaires de gauche, très différents dans leur positionnement : Emmanuel Macron et Arnaud Montebourg. Le premier, qui refuse de participer à la primaire du PS prévue en janvier, dispose de l’espace que lui donne sa jeunesse, son option centriste et son rejet des sortants. Le second, qui rêve surtout de battre François Hollande, va abattre les cartes du protectionnisme et des nationalisations. En attente d’autres secousses du « séisme » Fillon…

(R. W.)

3 Messages de forum

  • François Fillon vu de Suisse 23 novembre 2016 14:51

    La revanche de la droite française « profonde »

    https://www.letemps.ch/opinions/201…

    Richard Werly, Paris
    Publié lundi 21 novembre 2016 à 18:00

    La victoire massive de François Fillon au premier tour de la primaire de la droite française est d’abord le fruit d’un revirement dans le camp conservateur. Lassé des promesses de rupture tonitruantes à la Sarkozy et sceptique envers l’élite technocratique version Juppé, l’électorat de droite mise désormais sur le retour des valeurs

    Ils avaient longtemps cru à la « rupture », version Sarkozy. Une rupture à la Bonaparte, toute en posture. Puis la défaite présidentielle de mai 2012 est intervenue, offrant l’Elysée au président « normal » François Hollande. Et lentement, les électeurs de droite français ont commencé à prendre leurs distances et à s’interroger : pourquoi leurs valeurs traditionnelles d’ordre moral, de discipline sociale et de défense de l’entreprise privée se sont-elles, à chaque fois, retrouvées délaissées, une fois leurs candidats parvenus à la tête de l’Etat, laissant le Front national les capter ? Pourquoi Jacques Chirac a-t-il si vite calé, face aux grèves massives déclenchées, durant l’hiver 1995-1996, contre son premier ministre Alain Juppé ? Et pourquoi Nicolas Sarkozy, à peine élu, crut-il bon de recruter des ministres de gauche, avant d’être happé par la crise financière ?

    C’est sur ces frustrations de l’électorat conservateur et sur cette volonté collective de retour des valeurs, que François Fillon a construit, dimanche, son succès aussi massif qu’inattendu au premier tour des primaires de la droite. L’ancien chef du gouvernement français, longtemps dans l’ombre du colosse Philippe Séguin et de sa « fracture sociale », a compris au fil de ses déplacements sur le terrain qu’une majorité des sympathisants de droite n’en pouvaient plus des compromis. Il a compris que les catholiques, ébranlés par la légalisation du mariage homosexuel, ne croyaient plus en un Sarko obsédé par l’identité et les Gaulois. Il a compris que les entrepreneurs, en particulier ceux des PME, n’en pouvaient plus d’être surtaxés. Sans parler des autres frustrations : celle de la France « périphérique » oubliée des métropoles, celle des éducateurs et élus dépassés par la montée de l’islam, celle des policiers demandeurs de fermeté et d’un Etat intransigeant, celle de citoyens souvent âgés, nostalgiques de son opposition passée à la monnaie unique.

    Même si le « Tout sauf Sarkozy » explique aussi ce vote dominical, la percée de François Fillon concrétise une revanche : celle de la droite française « profonde », pour reprendre un terme qu’il affectionne. Une droite qui a trouvé en lui, sous le radar des sondages, un champion crédible, conscient des erreurs de Chirac et de Sarkozy, compétent sans être technocrate, et dépourvu casseroles politico-financières. Alain Juppé est prévenu : c’est cette France-là, bleu horizon à l’exception de l’Aquitaine, qu’il doit parvenir à convaincre s’il veut l’emporter au second tour. Et à ce stade, l’on voit mal comment il peut y parvenir.

  • François Fillon vu de Suisse 23 novembre 2016 15:29

    Fillon se dit hostile à l’IVG

    Juppé et Fillon continuent à s’opposer sur l’avortement

    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN13I0LO?sp=true

    Mercredi 23 novembre 2016 09h24

    PARIS (Reuters) - Alain Juppé et François Fillon ont continué mercredi à ferrailler à distance sur le thème de l’avortement au lendemain d’une poussée de fièvre dans la campagne entre les deux hommes pour le deuxième tour de la primaire de la droite.

    Mardi, le maire de Bordeaux a ouvert le débat en appelant à son adversaire, qu’il dépeint comme le représentant d’une droite traditionnaliste, à "clarifier" sa position sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

    "Alain Juppé, quand il se livre à cette attaque, se livre à une attaque basse", a déclaré François Fillon sur Europe 1.

    "Il ne faut pas qu’il fasse croire aux Français qu’il veut des clarifications. S’il le dit, c’est évidemment pour essayer de faire planer un doute et je trouve que c’est inqualifiable", a poursuivi l’ex-Premier ministre, qui accepte l’étiquette de catholique, mais refuse celles de "tradi" et de "réac".

    "Je ne pense pas que l’avortement soit un problème bas, c’est un problème grave", a rétorqué Alain Juppé sur RTL.

    "Il est normal que, dans ce débat, on clarifie les positions sur un certain nombre de sujets", a-t-il ajouté, tout en estimant que le débat était "clos".

    François Fillon, qui s’est porté dimanche en tête du premier tour avec 44,1% des voix et aborde le second en position de force, se dit personnellement hostile au principe de l’IVG mais promet de ne pas revenir sur la législation en vigueur.

    "Je considère que c’est un droit fondamental. Pas lui, mais il ne reviendra pas dessus, dont acte", a déclaré le maire de Bordeaux.

    Alain Juppé a par ailleurs affirmé qu’il ne cesserait pas de demander à son rival des éclaircissements sur des points de son programme.

    Le débat télévisé entre les deux hommes aura lieu jeudi.

    (Simon Carraud, édité par Myriam Rivet)

  • François Fillon vu de Suisse 23 novembre 2016 15:40

    Comme Trump, Fillon veut censurer internet


    Urvoas attaque les propositions de Fillon sur le terrorisme

    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN13I10U?sp=true

    Mercredi 23 novembre 2016 12h22

    PARIS (Reuters) - Le ministre de la Justice a appelé mercredi à ne pas céder à la surenchère face au terrorisme, attaquant à mots couverts François Fillon, favori pour l’investiture présidentielle à droite et son projet de réactiver le crime d’intelligence avec l’ennemi.

    Auteur d’un ouvrage intitulé "Vaincre le totalitarisme islamique", l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy prône notamment le recours au livre 4 du Code pénal qui stipule que toute personne en intelligence avec l’ennemi peut être arrêtée, placée en détention préventive, jugée et condamnée jusqu’à trente ans de prison.

    "Trop souvent, les idées avancées n’arrivent pas à masquer la vacuité de la réflexion", a déclaré Jean-Jacques Urvoas en ouvrant un colloque sur "30 ans de législature anti-terroriste".

    La proposition de François Fillon de redonner vie à l’article 411-4 du Code pénal "méconnaît la particularité des mots en droit", a dit le ministre, parlant de "surenchère".

    "Comment appliquer à des mis en examen cette notion qui implique un acte positif ? Il me paraît compliqué de retenir des charges d’intelligence avec l’ennemi pour ces individus car il faudrait être en mesure d’établir un lien continu et certain entre ces mis en examens et le commanditaire", a-t-il expliqué.

    LA CEDH DANS LE VISEUR

    Le ministre a par ailleurs souligné que l’organisation Etat islamique ("Daech") n’était pas reconnue comme un Etat sur la scène internationale : "Dès lors, l’idée de poursuivre un djihadiste à l’aide du livre IV du Code pénal me paraît peu opérationnelle".

    L’entourage de François Fillon estime que cette argumentation juridique ne tient pas au motif que le Code parle d’"Etat" et d’"organisation".

    Le député de Paris propose également la déchéance de nationalité pour les personnes qui prennent les armes contre la France, l’expulsion des étrangers présentant une menace pour la sécurité nationale et une obligation pour les géants d’internet (Google, Apple, Facebook, Amazon) de signaler les messages et sites suspects. Cette mesure nécessiterait l’adoption d’une loi.

    Le candidat de la primaire a également critiqué la Cour européenne de justice des droits de l’Homme (CEDH), accusée d’entraver la lutte anti-terroriste et, sur un autre front, de contraindre la France à reconnaître des enfants nés d’une gestation pour autrui (GPA), comme ce fut le cas en 2014.

    "Je veux que la CEDH soit réformée pour qu’elle ne puisse pas intervenir sur des sujets qui sont des sujets essentiels, fondamentaux pour des sociétés. S’il y a un refus de nos partenaires européens d’accepter cette réforme de la CEDH, alors, oui, je propose qu’on en sorte", avait-il dit en octobre dernier. "Et le cas échéant, qu’on réadhère à la CEDH en formulant des réserves, ce qu’ont fait les Anglais."

    "Si l’Etat de droit est notre boussole, la CEDH reste notre vigie", a répliqué mercredi Jean-Jacques Urvoas. "Rien ne peut se construire dans le respect des libertés individuelles et collectives si nous n’avons pas ce regard européen qui est loin d’être une entrave, il est au contraire une protection pour notre action au quotidien."

    (Chine Labbé, édité par Sophie Louet)

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