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Par une série de faux-fuyants, en grande partie entretenus par les médias, Hamon continue à faire avancer l’idée du "revenu universel" dans la société française.
Secouru, en outre, par un quarteron d’"économistes distingués"… c’est à dire essentiellement par le système, même si ce sont plutôt ceux qui se font parfois les portes-paroles des critiques petits bourgeois du capitalisme, qui, précisément, visent à le "réformer" au sens de leur intérêt de classe.
L’"utopie" ainsi relookée permet de maintenir l’attention du public, mais devient à géométrie variable, selon les objections, le plus souvent de simple bon sens, qui lui sont opposées.
Mais en réalité, la dernière "mouture", sortie à l’occasion du débat d’entre deux tours, n’en contient pas moins les mêmes aberrations que les précédentes, reposant d’entrée de jeu, dès sa "première phase", sur une coupe sombre des budgets sociaux, y compris en matière d’allocations familiales et d’allocations logement.
A l’horizon très prochain de 2020, et de sa "deuxième phase", elles sont donc bien condamnées à disparaitre, comme en attestent différentes études sur le sujet (*), ce qui est d’autant plus absurde et même monstrueux que cette "nouvelle mouture" spécifie bien que ce revenu dit "universel" de 750 euros ne commencera en fait qu’à partir de 18 ans… Ainsi, une famille monoparentale devra survivre avec 750 euros, comme nous l’avions déjà signalé dans d’autres articles (**).
A noter que pour un couple, avec 1500 euros et éventuellement plusieurs enfants à élever, la situation n’est guère différente, économiquement.
Cette question de la liquidation de ces aides sociales est notamment abordée dans l’étude comparative du Journal "le Monde", entre les "variantes" du "projet Hamon… :
"De fait, le revenu universel est le point saillant du programme de M. Hamon, et probablement le plus dispendieux. L’ex-ministre de l’éducation suggère que ce revenu minimal d’existence soit étendu de façon progressive à l’ensemble de la population et atteigne 750 euros mensuels.
Un coût total de près de 380 milliards d’euros par an pour le revenu proposé par Benoît Hamon
S’il devait étendre cette mesure à l’ensemble des Français majeurs, M. Hamon aurait besoin de trouver 468 milliards d’euros en année pleine pour la financer (selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, il y avait environ 52 millions de Français de plus de 18 ans au 1er janvier). De ce coût, on pourrait déduire plusieurs aides sociales, dont :
les prestations maternité-famille (53 milliards d’euros en 2014, selon le ministère des affaires sociales) : allocations familiales, aides à l’enfance, etc. ;
les aides au logement (18 milliards d’euros en 2014) ;
les aides pour la lutte contre la pauvreté, principalement le revenu de solidarité active (RSA) mais aussi la prime d’activité et l’allocation spécifique de solidarité (17,7 milliards d’euros en 2014).
M. Hamon n’a pas détaillé quelles aides pourraient disparaître au profit du revenu universel, mais cela pourrait représenter une enveloppe de l’ordre de 90 milliards d’euros à déduire de son coût. Resterait donc, tout de même, autour de 380 milliards d’euros à trouver, soit l’équivalent peu ou prou du budget actuel de l’Etat (387 milliards d’euros de dépenses prévus en 2017).
Dans le comparatif :
Comme on le voit, il n’y a rien de nouveau, quant au fond, par rapport à nos premières estimations, qui se basaient sur la totalité de la population, et non sur les "plus de 18 ans", sinon une confirmation, en réalité, du pire, en raison même de cette "surestimation", de notre part…!
Une autre étude économique, d’un journal réputé incontestablement pour son sérieux en la matière, se trouve sur le site des "Echos", et vaut d’être republiée telle quelle, en guise de conclusion, qui se passe d’autres commentaires…
Pour autant, il ne s’agit pas de cultiver d’autres illusions sur une "alternative Valls", dont la "Loi-Travail" était en quelque sorte un échantillon "Fillonesque" avant l’heure…
Une alternative redonnant son vrai sens au partage du travail ne peut reposer ni sur la précarité ni sur une réduction d’horaire plus ou moins arbitraire, 35 ou 32 heures, et finalement sans contre-partie possible dans le système actuel. Dans le monde de la "compétitivité", c’est à dire de la concurrence acharnée entre capitalistes, entre pays capitalistes, dans le monde des "gains de productivité", où seuls les besoins non seulement solvables, mais avec larges bénéfices sont pris en compte, il n’y a pas d’équilibre possible entre forces productives et besoins sociaux réels.
Le partage du travail n’est possible, en réalité, entre tous les travailleurs qui ont ces besoins, pour eux et pour leurs familles qu’en partageant la Valeur-Travail (***) des forces productives nécessaires à satisfaire ces besoins sociaux, ce qui implique d’en finir avec le capitalisme.
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Luniterre
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( ** Hamon : "Fillon de gauche" ? Ou l’incroyable arnaque du « revenu universel »…
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"Loi Travail", Valeur-Travail, "revenu minimum", où en est-on aujourd’hui, au moment du 1er débat de la "primaire de gauche" ?
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De la « Loi Travail » au « revenu universel », ou comment un piège anti-social peut en cacher un autre…
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Primaires de « gauche » : la Valeur-Travail est-elle condamnée ?
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( *** Marx au banc d’essai de l’Histoire, doc PDF :
https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2016/09/marx-au-banc-dessai-de-lhistoire_vf.pdf )
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Pour Manuel Valls, c’est « la ruine de notre budget ». Pour Benoît Hamon, « il n’y a rien d’utopiste à cela ». Les deux finalistes de la primaire de la gauche s’écharpent depuis plusieurs jours sur le revenu universel. C’est en effet la proposition-phare du programme de Benoît Hamon, qui espère bien fédérer la gauche autour de ce projet novateur. Avec écueil : le financement de cette mesure.
Sur ce point, écrire qu’on nage dans un certain flou est un doux euphémisme. Il y a d’abord le coût de la mesure, où les chiffres s’entrechoquent. La mise en place du revenu universel coûterait 588 milliards d’euros chaque année, dont 488 milliards de dépenses supplémentaires pour le budget de l’Etat, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) , pour que les allocataires actuels de minima sociaux ne soient pas perdants. Benoît Hamon estime, lui, le coût à 300 milliards d’euros annuels pour la collectivité. Si l’on prend 750 euros mensuels - le montant prévu à terme par le socialiste - pour chaque Français âgé de plus de 18 ans, alors le coût du revenu universel passe à 450 milliards d’euros, soit tout de même 22 % du PIB de l’Hexagone ! Le Think tank Génération Libre, de tendance libérale, qui cite Michel Foucault et Milton Friedman dans son étude sur le sujet, juge, lui, que si l’ensemble de la population touchait 450 euros par mois, le montant exigé pour les finances publiques atteindrait 320 milliards d’euros.
Certains partisans du revenu universel jugent toutefois qu’agiter ces chiffres bruts ne fait pas beaucoup de sens. Leur idée : il faut raisonner en coût net. Certes la pression fiscale augmentera nécessairement pour financer le revenu universel, mais les individus recevront en retour une somme qui réduira les sommes déboursées et participera à la redistribution. Benoît Hamon assume cette idée, lui qui veut fusionner IR et CSG : « Le niveau des prélèvements augmentera, mais principalement et quasiment exclusivement sur les plus hauts revenus », expliquait-il en décembre aux « Echos » , ajoutant qu’il comptait aussi sur une taxe sur les robots et sur la lutte contre l’évasion fiscale pour boucler son financement - sur ce point, les sommes qui étaient évoquées au début de sa campagne pour ces deux mesures ont disparu de son site… Les ordres de grandeur était cependant considérables. L’individualisation de l’impôt sur le revenu souhaitée par Benoît Hamon représentait à elle seule une hausse d’impôts de 24 milliards. Plusieurs dizaines de milliards devaient aussi provenir d’un nouvel impôt unique sur le patrimoine (ISF, taxes foncières, etc.), de même que de la fameuse taxe robot. Le candidat mettait aussi en avant les quelque 80 milliards de niches fiscales qui devraient être « rabotées » et un montant équivalent lié à la lutte contre l’évasion et à l’optimisation fiscale…
L’idée de coût net est par ailleurs loin de faire consensus. Dans une tribune publiée aujourd’hui dans Le Monde , une dizaine d’économistes parmi lesquels on retrouve Thomas Piketty, Emmanuel Saez (université de Berkeley, en Californie), Antoine Bozio (Ecole d’Economie de Paris), « dézinguent » au passage ce système. « Cela n’aurait guère de sens de verser 600 euros par mois à des personnes gagnant 2 000 euros ou 5 000 euros de salaire mensuel, pour ensuite leur reprendre immédiatement la même somme en augmentant d’autant leurs impôts », écrivent-ils.
C’est la raison pour laquelle ils proposent une architecture différente, dont ils jurent qu’elle correspond aux idées de Benoît Hamon. « Le nouveau système pourrait être sous conditions de ressources et concernerait uniquement les salaires inférieurs à 2.000 euros, avec des montants qui ne seraient évidemment pas les mêmes pour tous », avancent-ils sans toutefois donner de chiffre précis. Le problème est qu’ils n’ont visiblement pas lu les propositions de Benoît Hamon, qui veut instaurer un revenu universel pour tous, pas une extension des minima sociaux. De fait, il ne s’agirait pas d’un revenu universel, sinon !
Tout juste ce dernier a-t-il précisé sa copie, en prévoyant plusieurs étapes dans la mise en place. « Pour la première étape, dès 2018, le RSA sera augmenté de 10% à hauteur de 600 euros et versé automatiquement à tous les ayant-droits », écrit-il dans son programme. Il sera alors étendu aux jeunes âgés de 18 à 25 ans. Coût : environ 45 milliards d’euros. Une paille par rapport aux quelque 300 milliards de la suite. Mais même à 45 milliards, le financement n’est pas détaillé…
Guillaume 2 Calignon
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Source de l’article :
Sur Tribune Marxiste-Léniniste
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/01/26/hamon-2e-tour-ou-larnaque-relookee/
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