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Partage du travail ou « réduction du temps de travail », c’est pas la même chose !

jeudi 16 février 2017

 "Loi El Khomri, précarité à vie, cette société là, on n’en veut pas !"

Tel était le mot d’ordre au printemps dernier…

Un nouveau "printemps" approche, avec la présidentielle, et la précarité a continué de s’installer, déjà avec le passage en force de la Loi EL Khomri, et aujourd’hui, la seule perspective "sociale" qui nous est officiellement présentée dans ces élections est celle du "revenu universel", c’est à dire une institutionnalisation définitive de la précarité, et en fait, de la misère qui va avec.

Dès sa première "étape" la mise en place du programme de Benoît Hamon implique la suppression de nombreux droits sociaux existants, mais qui n’auront plus leur équivalent dans le "revenu universel", notamment et de façon flagrante pour les familles monoparentales, réduites à vivre en tout et pour tout avec le montant du seul "revenu universel" indépendamment du nombre d’enfant à élever !

Ce n’est donc pas le prétendu "partage des richesses" qui nous est proposé, et encore moins, celui du travail, mais simplement celui de la misère et du chômage.

Un peu d’histoire sociale… Remontons en Septembre 1996… Un peu plus de 20 ans, déjà…

Le temps de travail était alors à 39 heures… (Suite aux "efforts" de Mitterrand en 1982…), …La perspective des 35 heures était à l’horizon 2000…

Voici donc, en Septembre 1996, ce qu’écrivait le "Réseau AC !-Agir contre le chômage et la précarité" (*), qui semble encore exister de nos jours, du reste… :

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"LA REDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL, une histoire ancienne

En 1896, en France, un salarié travaillait en moyenne 2 913 heures par an, la population active occupée était de 20,6 millions de travailleurs. L’économie employait donc 60,1 milliards d’heures de travail humain.

En 1991, un salarié travaillait en moyenne 1 537 heures par an. la population active occupée était de 22,2 millions de travailleurs. L’économie n’utilisait donc plus que 34,1 milliards d’heures de travail humain.

Si les salariés d’aujourd’hui travaillaient 2 913 heures par an comme en 1896, la population active occupée ne serait que de 11,7 millions. Dans ce cas, la France compterait 10,5 millions de chômeurs de plus."

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Aujourd’hui, les 35 heures sont une réalité déjà ancienne et carrément remise en cause…

Le chômage n’a cessé de progresser, et le retour au plein emploi est déclaré impossible par de prétendus "spécialistes", "experts", "économistes", etc…

Par rapport à la réduction du temps de travail historiquement constatée, AC ! osait prétendre ceci :

"C’est la réduction de près de la moitié de la durée du travail qui a créé ces dix millions d’emplois."

Si cela était la vérité, pourquoi la nouvelle réduction du temps de travail a-t-elle accru le chômage…?

La réalité est évidemment tout autre : le capitalisme crée plus d’emploi qu’il n’en détruit seulement en période de forte croissance, et alors que réduction du temps de travail va avec augmentation de la productivité.

Dans la période de crise actuelle, il y a longtemps que l’augmentation de la productivité, qui s’est pourtant encore accrue, ne compense plus pour la faiblesse de la "croissance", quasi nulle.

C’est pourquoi la simple réduction du temps de travail, effectuée de manière arbitraire, à 35, 32, voire 30 heures, ne peut pas mener mécaniquement à un réel partage du travail.

Accouplée à un système de "revenu universel", elle ne peut mener qu’à un accroissement de la précarité, par une baisse généralisée des salaires, une stagnation, et même très certainement, une remise en cause du SMIC, déjà effective à travers les emplois "uberisés" !

La véritable leçon à tirer de la "réduction du temps de travail" en régime capitaliste, c’est précisément qu’elle n’a rien à voir avec le principe du "partage du travail" ! "Réduction du temps de travail" et "partage du travail" sont en réalité deux notions très différentes :

Le partage du travail, destiné à réduire, et même à supprimer le chômage et la misère, est, quant à lui, tout à fait incompatible avec le capitalisme.

En effet, le partage du travail n’a de sens que si une fois le partage du travail effectué, il en ressort pour tout le monde un niveau de vie décent, et en tout cas, supérieur au seuil de pauvreté.

Cela signifie que le produit du travail ainsi partagé, tant en biens qu’en services, correspond aux besoins sociaux réels des travailleurs et de leurs familles, ainsi qu’aux besoins sociaux de ceux qui sont en retraite ou dans l’incapacité de travailler.

Dans ce cas, les critères de productivité et même de "rentabilité", n’ont plus le même sens.

Leur influence ne concerne alors plus que la durée totale du travail à partager…

La durée moyenne hebdomadaire du travail n’est plus fixée de manière arbitraire à 39, 35, 32 heures, voire 30 heures ou moins, mais simplement en fonction de la durée totale du travail à partager pour satisfaire les besoins sociaux essentiels et biens réels, définis démocratiquement.

Cela s’appelle le socialisme, au véritable sens du terme, et non pas l’ersatz que nous subissons encore, ni même ce miroir aux alouettes que constitue le piège qui nous est tendu par Benoît Hamon.

La question actuelle du candidat unique de la "gauche sociale" n’est toujours pas celle d’une voie au socialisme, car aucun ne parle d’un réel partage du travail, au delà d’une éventuelle "réduction du temps de travail", qui ne mène à rien, sinon à plus de chômage et de misère, même et surtout avec un "revenu universel" qui entérinera définitivement la précarité, l’"uberisation", et partant de là, la réduction drastique des droits sociaux encore actuellement existants.

Dans la mesure où la question ne porte plus que sur la sauvegarde hypothétique de ces droits, il est clair que c’est le candidat Hamon qui doit se retirer en faveur du candidat Mélenchon.

Mais l’avenir du mouvement social n’existe réellement qu’autour des revendications pour un réel partage socialiste du travail :

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__Recensement des besoins sociaux urgents actuellement non satisfaits, notamment en matière de logement et de santé.

__Recensement des forces productives disponibles et nécessaires à développer pour satisfaire ces besoins réels.

__Redéfinition d’un budget en équilibre, en base valeur-travail, entre ces forces productives et ces besoins.

__Redéfinition, dans cet équilibre, de la durée moyenne hebdomadaire de travail, nécessaire pour atteindre cet objectif.

__Réajustement, dans le cadre de cet équilibre, du SMIC à un niveau permettant d’accéder au moins à la satisfaction pour tous des besoins sociaux essentiels, notamment en matière de logement, éducation, culture, sport, etc…

__Prise en compte, dans cet équilibre, de l’effort collectif nécessaire aux objectifs de sécurité, de développement social et de solidarité.

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Pierre Grindsable

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( *30 Septembre 1996 : http://www.ac.eu.org/spip.php?article40 )

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A savoir : cet article clos la série des mises à jour sur la pétition,

pétition qui sera prochainement fermée.

Le débat de fond, concernant les questions économiques sur la loi de la valeur, la valeur-travail, le partage du travail, se poursuit sur les blogs qui ont relayé cette pétition :

__FRONT des LAïCS https://frontdeslaics.wordpress.com/

__SOLYDAIRINFO https://solydairinfo.wordpress.com/

__TRIBUNE MARXISTE-LÉNINISTE : https://tribunemlreypa.wordpress.com/

__AGORAVOX http://www.agoravox.fr/auteur/luniterre

__VIVE LA RÉVOLUTION http://mai68.org/spip/

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Actuellement, cet article, publié initialement sur FRONT des LAïCS :

https://frontdeslaics.wordpress.com/2017/02/16/partage-du-travail-ou-reduction-du-temps-de-travail-cest-pas-la-meme-chose/

est déjà repris également sur :

SOLYDAIRINFO :

https://solydairinfo.wordpress.com/2017/02/16/partage-du-travail-ou-reduction-du-temps-de-travail-cest-pas-la-meme-chose/

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TRIBUNE MARXISTE-LÉNINISTE :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/02/16/partage-du-travail-ou-reduction-du-temps-de-travail-cest-pas-la-meme-chose/

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