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Comme Pompidou, Macron sort de chez Rothschild (PDF de l’OCF)

lundi 6 mars 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 6 mars 2017).

Le choix du « meilleur » serviteur

PDF : http://mai68.org/spip/IMG/pdf/OCF_4mars2017.pdf

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Avril 2017, les français sont appelés à élire un président. Cette nouvelle élection revêt, cette année, un caractère exceptionnel. Depuis des dizaines d’années, tout ronronnait. Gauche–droite - l’alternance était bien réglée. A tour de rôle la bourgeoisie choisissait son employé. Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande.

Nous disons bien « la bourgeoisie choisissait ». En effet depuis 1789, et l’instauration chaotique de la forme républicaine de l’État, seuls les possédants (soit de la terre, soit des usines, soit de la banque) ont décidé qui devait représenter leurs intérêts à la tête de cette machine à réprimer et tromper qu’est l’État.

Au début, cela était évident pour tous. Le suffrage n’était pas universel (la bourgeoisie est prudente et n’accorde des « droits » qu’en fonction de circonstances précises) et le résultat des élections apparaissait pour ce qu’il était : une mascarade de démocratie. Puis vint le « suffrage universel » (1944).

La bourgeoisie (Bouygues, Bolloré, Dassault, Pinault …) maitrisant tous les médias de masses : journaux, télévision, radios… n’avait plus de problème pour « fabriquer l’opinion ». Et sa grande force fut de convaincre idéologiquement la grande masse de la population que : voter était l’essence même de la démocratie. Cette mortelle illusion reçut le concours et l’approbation des partis de « gauche ». Socialistes et communistes participèrent au « jeu », y gagnant, pour un temps, quelques postes et fonctions.

Aujourd’hui encore on entend ces mots « des gens sont morts pour le droit de vote », mais que l’on cherche dans l’histoire QUI est mort pour jeter un bulletin dans une urne … Des gens sont morts pour la liberté, contre l’esclavagisme, pour le droit de grève, pour des conquêtes et des idéaux bien précis. Pas pour que leurs maîtres leur donnent de temps à autre le « droit » de choisir des employés au service des banques ou des industriels.

Mais revenons à 2017. La bourgeoisie française (impérialiste : c’est à dire qui ne se limite à exploiter des gens sur le sol national) a mis du temps à choisir son représentant. Il y avait beaucoup de prétendants, mais ne devient pas « employé en chef » (Président) qui veut. Il faut que la bourgeoisie, ces gens qu’on ne voit que très peu et que les anglo-saxons appellent le « deep state » (l’État profond), DESIGNE son candidat.

La bourgeoisie ne doit pas agir à l’aveuglette et en tout cas elle doit fixer son choix – EN FONCTION DU CONTEXTE – sur celui et ou celle qui semble le (la) plus apte à serrer la vis en évitant la révolte.

La particularité des élections 2017

Depuis les années Pompidou, (qui correspondent à la période ou Nixon, Président des U$A a désindexé le cours du dollar papier par rapport à celui de l’or physique), jamais la crise du capitalisme n’avait atteint cette ampleur. Ce qu’on appelle mondialisation - qui n’est que le verbiage petit-bourgeois qui permet d’éviter de nommer l’impérialisme tel qu’il fut analysé et défini par Lénine – a fait exploser les États-nations, et modifié considérablement la répartition du capital dans le monde entier. Les usines délocalisées de l’Europe vers l’Asie, ce qui signifia, plus concrètement, des millions de chômeurs ici et des millions de nouveaux prolétaires pauvres arrachés à la paysannerie, là-bas ; cette « mondialisation », donc, impose de nouvelles règles du jeu entre les prolétaires producteurs et la classe bourgeoise.

Détruire des emplois ici (créer des chômeurs), et fabriquer des pauvres là-bas, pose un problème. Sur le court terme, la bourgeoisie fait du bénéfice ; mais, aussi, et surtout à moyen et long terme : qui va acheter, et avec quel argent, cette masse de produits destinés à être … vendus ? (voir K. Marx : Baisse tendancielle du taux de profit).

Depuis plusieurs années, nous en sommes à ce point. Jusqu’à présent, la bourgeoisie avait laissé une certaine latitude à ses employés de premier rang (Présidents). Il faut dire qu’ils firent parfaitement leur « travail ». Sarkozy puis Hollande, avec la complicité des syndicats et des partis de « gauche », ont réussi en quelques années à faire passer un ensemble de lois qui ont détruit ce qui avait fondé les rapports entre classes dans la période dite des « trente glorieuses ». Retraites, sécurité sociale, salaires, droit du travail (Lois sur l’ANI, El Khomri), lois liberticides sur la liberté d’expression, état d’urgence …..

Mais, rien n’y fait, la crise ne fait que s’aggraver. Alors que faire ? La politique de la classe bourgeoise doit désormais être prise en mains (comme en 1969-1974 avec Pompidou) par un employé DIRECT du capital. La bourgeoisie a besoin d’un homme fidèle, sorti de son sérail et qu’elle a introduit grâce à Hollande dans l’appareil de l’État (ministre des finances) : Macron.

Comme Pompidou, il sort de chez Rothschild, mais qu’importe pour Hollande. Hollande n’est pas là pour réfléchir mais pour obéir ! Et puis, c’est oublier qu’Henri Emmanuelli, aujourd’hui à la gauche du PS, a lui aussi passé neuf ans à la Compagnie financière Edmond de Rothschild. « J’étais directeur adjoint, salarié, lui associé gérant. La paye n’est pas la même », se défend le député des Landes.

Le soir même de sa nomination, Manuel Valls avait tenté de couper court aux polémiques : « Il y a des années qu’on crève de débats idéologiques et d’étiquettes surannées. » En écho, Jean-Christophe Cambadélis, rue de Solférino, insiste : « Comme tous les symboles, celui de la banque Rothschild doit être dépassé. » Donc : qui se ressemble s’assemble, et Rothschild est un symbole !

La bourgeoisie a désormais besoin d’un contrôle direct sur l’État. Elle a trouvé son employé rêvé. Mais beaucoup d’autres se poussent au portillon. Fillon, Mélenchon, Hamon et pleins d’autres, verts rouges, bleus ….. Alors il va falloir dégager le terrain.

Les chéris d’hier ne font plus rêver dans les chaumières, et la bourgeoisie le sait. Sarkozy, Juppé, et la clique sont discrédités, et ils puent la corruption et le mensonge. Fillon avance, naïf et sûr de lui et, vlan !, la presse révèle un politicien comme les autres (qui a donné les informations ?). Malgré tout, Fillon s’accroche encore (à heure où nous écrivons !). Cet homme qui fut le larbin de Sarkozy croit vraiment qu’il est autre chose qu’un pion ; mais, ce n’est qu’un employé… il est viré par ses maîtres. Pas d’hommes providentiels pour la bourgeoisie RÉELLE !

Hamon et les socialistes pensent-ils eux aussi que les licenciés d’Alsthom ou de Caterpillar, les matraqués de Notre Dame des Landes ou du barrage Sivens les ont oublié ? Au demeurant, nous savons bien que les sections socialistes basculent actuellement majoritairement chez Macron. Car, la cause est perdue ; alors, si on veut encore avoir des postes aux législatives, autant aller du coté où le vent de l’opportunisme souffle.

Mélenchon, ce vieux routier de la politique. Trotskyste en 1970, sénateur en 1986, membre de plusieurs cabinets ministériels. Sans lui et les voix raclées aux « indécis », Hollande ne serait pas passé en 2012 tellement le dégout du PS était déjà grand. Mais Mélenchon joue le tribun d’extrême gauche, le rempart contre l’extrême droite. Mélenchon séduit les anciens « soixante huit tards » devenus petits bourgeois et qui sont dans l’émotion. Aucun danger pour la bourgeoisie ! Au deuxième tour : faire barrage à l’extrême droite (avec l’option : sans consigne de vote). On se rappelle le coup fantastique de 2002 où toute la « gauche » a voté pour …… Chirac ! (Merci Jospin, celui-là même qui avait pour ministre de l’enseignement … Mélenchon.).

Et puis il y a le cortège des idiots utiles qui, quelques soient leurs « programmes », laissent planer l’idée que « voter c’est peser », que participer à cette farce c’est ça la « démocratiiiie) !

Et Le Pen ? Tout a été fait depuis des années pour recycler les idées de l’extrême droite. Peu à peu, le FN a gravi les échelons. L’électorat est populaire nous dit-on. Oui, dans beaucoup de secteur c’est la vérité (Nord). Mais comment cela se peut-il ? Comment nait l’extrême droite ? Nous le savons parfaitement. Il faut d’abord liquider tout idéal révolutionnaire dans la tête des gens (et en Allemagne des années 20-30 ce fut même l’assassinat pur et simple des dirigeants syndicaux et politiques par les socialistes !) – Dès lors que le parti dit communiste a choisi la voie électorale (années 50), dès lors qu’il abandonna les quartiers et ses habitants peu à peu isolés et marginalisés, dès lors que les ouvriers furent écrasés par la destruction des outils de production (mines, aciéries, industrie lourde - Dans le Nord, espérance de vie 58 ans, revenu moyen 800 euros/mois !) et bien, le terrain fut prêt pour le travail (efficace) de l’extrême droite et des religieux.

Dans d’autres zones, c’est sur d’autres couches déclassées de la petite bourgeoisie que le FN fait son beurre (anciens pieds noirs, commerçants ou artisans conduits à la faillite).

Et tout cela ça fait beaucoup de monde, électoralement parlant.

Qui la Bourgeoisie va-t-elle choisir au final ? Macron semble bénéficier de tous les atouts. La presse lui est tout entière acquise. Tous les bobos, tous ceux qu’on fait saliver au seul nom de Le Pen seront présents au deuxième tour pour le soutenir (comme en 2002).

Mais tout cela fait-il vraiment un choix ? Macron ou Le Pen ? la crise doit être gérée au mieux !

Dans ce suffrage universel, il y a toujours une courte incertitude. Qui que ce soit qui accède au poste envié de premier larbin de France (Président) il (ou elle) devra se soumettre aux diktats de la bourgeoisie.

Si c’est Macron, ce sera tout de suite ; si c’est Le Pen, au bout de quelques mois, tout rentrera dans l’ordre (capitaliste).

L’intérêt du Capital est actuellement en grand danger et les amateurs ou les politicards classiques ont fait leur temps. Les capitalistes ne vont pas faire dans la dentelle. Macron ou Le Pen seront des exécutants.

Qu’on ne nous demande pas de choisir qui va nous tondre !

OCF - 4 Mars 2017

4 Messages de forum

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