J’ai un ami qui a fondé cinq entreprises. Il a fait faillite cinq fois.
Un autre ami à qui j’en parlais, il y a environ dix ans, m’a dit qu’il connaissait bien un employé de banque haut placé. Celui-ci lui a expliqué que la durée de vie moyenne des nouvelles entreprises était de deux ans et lui a dit pourquoi :
Un mec au chômage veut monter une entreprise, par exemple de platrier-peintre, afin de gagner sa vie. Pour ça il lui faut emprunter à la banque. Mais la banque lui demande une garantie, c’est souvent la maison du platrier-peintre qui va servir de caution. La banque lui prête de l’argent, il monte son entreprise ; sa boite commence à bien marcher ; mais, de temps en temps, il est obligé d’emprunter à nouveau à la banque pour pouvoir faire tourner sa petite boite. La banque accepte de lui prêter du fric pendant environ deux ans. Puis, une fois cette durée écoulée, la banque refuse dès lors de continuer à lui prêter de l’argent. Donc, le mec fait faillite et ne peut plus rembourser ce qu’il doit à la banque. La banque s’empare alors de la garantie, c’est-à-dire de la maison du pauvre platrier-peintre qui, pour avoir voulu travailler, a perdu sa maison qui vallait dix fois plus que ce que la banque lui avait prêté. C’est ainsi que les banquiers faisaient fortune il y a dix ans.
Mais aujourd’hui, ça ne suffit plus aux banquiers de plumer les tout petits patrons, ils s’en prennent désormais aussi à de plus gros poissons, à des patrons qui peuvent avoir des dixaines ou des centaines d’employés. Les banquiers procèdent avec ces derniers exactement selon le même procédé que pour les tout petits patrons, comme expliqué au paragraphe ci-dessus. La seule différence, c’est qu’en plumant les moyens et les gros patrons les banques ramassent des pactoles infiniment plus importants qu’avec de tout petites entreprises familliales comme auparavant.
C’est cela qu’on appelle "la crise".