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Karachi - des lettres de menaces impliquent Nicolas Sarkozy

mardi 8 juin 2010, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 8 juin 2010).

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Des cadres de la société Heine, qui aurait servi à faire transiter les commissions du contrat Agosta puis à financer la campagne d’Edouard Balladur en 1995, ont écrit au chef de l’Etat en 2006, demandant des "instructions" et soulignant la "grande urgence à agir".

Le bus qui a explosé à Karachi le 10 mai 2002, coûtant la vie à 15 personnes, dont 11 Français de la DCN

Chaque jour ou presque apporte son lot de révélations sur l’affaire Karachi, renforçant la piste d’une implication de Nicolas Sarkozy dans le versement de rétrocommissions liées à la vente de sous-marins au Pakistan en 1994, et qui aurait permis de financer la campagne d’Edouard Balladur en 1995. Le Parisien/Aujourd’hui en France publie lundi 7 juin des courriers en forme de lettres de menaces adressés par des cadres d’une société luxembourgeoise, Heine, à des responsables politiques de premier plan, dont Jacques Chirac, Michèle Alliot-Marie et Nicolas Sarkozy.

On apprenait la semaine dernière qu’un rapport de la police luxembourgeoise désignait Heine comme la société qui aurait servi à faire transiter les commissions des intermédiaires du contrat Agosta puis à financer la campagne d’Edouard Balladur en 1995 grâce au versement de rétrocommissions. Une société dont la création a été supervisée par Nicolas Sarkozy, ministre du Budget en 1994, souligne le rapport, confirmant des informations de Mediapart.

Un silence à 8 millions d’euros

En 2004, la société Heine est liquidée. Selon Mediapart, la DCN (Direction des chantiers navals) verse le 1er juillet 2004 une indemnité de résiliation d’un peu plus de 600.000 euros aux cadres de la société. Quelques temps après, des cadres écrivent à plusieurs responsables politiques français, menaçant de faire des révélations sur les dessous de la vente des sous-marins si on ne leur verse pas 8 millions d’euros, comme l’a expliqué à Nouvelobs.com Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, et coauteur du livre "Le Contrat. Karachi, l’affaire que Sarkozy voudrait oublier" (Stock).

Ces lettres de menaces, saisies en 2009 par la police luxembourgeoise, ont notamment été envoyées à Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Jean-Marie Boivin, patron de Heine, écrit ainsi à Nicolas Sarkozy en novembre 2006 qu’il attend des "instructions", soulignant la "grande urgence à agir". "Votre lettre du 28 septembre dernier nous est bien parvenue. Mais à ce jour, elle n’a pas été suivie d’effets. Nous n’avons toujours pas reçu d’instructions de la part de l’Etat français. Il y a cependant une grande urgence à agir", peut-on lire dans ce courrier. Une missive qui montre au minimum que Nicolas Sarkozy connaît l’existence de la société Heine, et qu’il correspond avec Jean-Marie Boivin.

"De très gros montants"

Yves Schmidt, administrateur de la société Heine, envoie, lui, une lettre à Jacques Chirac en avril 2006, demandant également des "instructions". "De très gros montants ont circulé entre DCNI et Heine SA. […] J’attire votre attention sur la personnalité des destinataires, des sommes versées. Je me permets donc de vous solliciter : […] Faute de recevoir de votre part des instructions écrites et précises, le risque fiscal et pénal de la société DCNI et de son actionnaire pourrait être très élevé", écrit Yves Schmidt. Rappelons que c’est Jacques Chirac qui aurait décidé l’arrêt du versement des commissions suite à la vente des sous-marins au Pakistan en 1996.

Jean-Marie Boivin envoie également une lettre à Michèle Alliot-Marie afin de solliciter un entretien. A partir de 2007, on n’entend plus parler du dirigeant de Heine, qu’il ait été menacé ou qu’il ait obtenu satisfaction.

Dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Karachi qui a tué quinze personnes, dont onze Français salariés de la Direction des constructions navales (DCN), le 8 mai 2002, le juge antiterroriste français Marc Trévidic privilégie l’hypothèse de représailles après l’arrêt du versement de commissions liées à la vente de sous-marins Agosta par la France au Pakistan en 1994 - un marché de 826 millions d’euros.

(Anne-Sophie Hojlo - Nouvelobs.com)

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