Du : Parti Communiste de la Fédération de Russie. Mardi, 21 avril 2009.
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La session du présidium du CC du PCFR (Parti Communiste de la Fédération de Russie) a examiné le problème posé par la campagne anticommuniste récemment exacerbé par certaines directions politiques en Europe. Le Secrétaire aux relations internationales du CC du PCFR Leonid Kalashnikov a fait paraître la déclaration suivante concernant les nouveaux échelons de l’hystérie anticommuniste en Europe et en Russie.
Des campagnes anticommunistes se sont déroulées plus d’une fois dans l’histoire moderne de l’Europe. Une espèce de « professionnelle » couche d’anticommunisme a pris tournure dans les politiques européennes. Plus communément, ce sont les caractéristiques des pays autrefois socialistes où le retour capitaliste a provoqué de sévères problèmes sociaux économiques. Il est plutôt difficile de proposer à la société quelque programme positif en de telles circonstances. Il est beaucoup plus facile d’esquiver le passé, de reconnaître coupable l’Union Soviétique, d’être « courageux » dans le combat contre d’illustres défunts : Lénine, Staline, Thelman, Dimitrov. Pour la plupart des régimes politiques en Europe, le communisme est le « carburant » sans lequel ils échoueraient à tenir leur rôle. Aujourd’hui, les autorités européennes continuent leur guerre pure et dure contre les « fantômes » du communisme. Il n’y a pas longtemps, le gouvernement fédéral du Brandebourg (Allemagne) a autorisé la démolition du mémorial du communiste et antifasciste le plus en vue, Ernst Thelman dans la banlieue sud de Berlin. Bien, Hitler aurait été fort satisfait avec l’action actuelle des officiels allemands.
Pendant ce temps, dans notre pays une série d’explosions des monuments de Lénine s’est récemment produite. Les explosions ont été si bien organisées que cela apparaît clairement : personne n’a même tenté de prétendre que ces opérations spéciales étaient des destructions d’adolescents. Cependant, les autorités indiquent assez explicitement comment la société doit traiter le communisme. Mais l’Europe « civilisée » ne place pas seulement l’enjeu sur les actions de vandalisme, mais sur la création d’une théorie anticommuniste à une grande échelle, aussi bien. Nous n’avons pas encore oublié l’un des changements en règle de la campagne anticommuniste suscité par le mémorandum « Sur le besoin d’une condamnation internationale des crimes des régimes totalitaires communistes » qui fut soumis à l’Assemblée Parlementaire du Conseil Européen en 2005. Suite au résultat des efforts conjoints des partis communistes et des partis des travailleurs d’Europe et avec l’active participation du PCFR, l’approbation des documents anticommunistes fut un échec à ce moment. Mais depuis lors, différents instituts européens continuent à développer et à accepter tous types de textes qui condamnent le communisme (totalitarisme, Stalinisme). Et en mars 2009, le Parlement Européen l’inscrivit lui-même à nouveau : aux sessions de Bruxelles et de Strasbourg, des auditions furent tenues sur le sujet « Conscience Européenne et totalitarisme ». La majorité des membres du parlement qui prirent la parole (principalement des pays de l’Europe de l’Est et de la région Balte) campèrent fermement sur une position anticommuniste : ils calomnièrent directement l’Union Soviétique, déformèrent son rôle dans la seconde guerre mondiale, appelèrent à une révision de l’histoire européenne d’après guerre. Le point de vue de quelques rares sensibilités ne fut pas pris en compte lorsque la résolution anticommuniste suivante fut adoptée.
Les générations futures, celles qui doivent aux communistes leur sauvetage du fléau fasciste, en sont à présent à assimiler les Communistes et les Nazis. On ne pouvait pas imaginer de technique plus abjecte. Le fascisme, monstrueuse production du capitalisme, et le communisme qui fut au milieu du 20e siècle la seule force qui s’organisa pour sauver le monde de la peste fasciste, sont maintenant sur le point d’être mis dans la même classe.
Mais la condamnation du passé n’est pas l’objet principal à l’égard duquel les membres du parlement européen se font tant de souci. L’essentiel, c’est que l’approbation de tels documents procure de vastes opportunités pour lancer la chasse aux communistes actuels et ensemble avec eux, à tous ceux qui, dans les faits, se battent pour les droits des travailleurs. La plupart des gens, en Russie, ne peuvent même pas imaginer que dans de nombreux pays européens, considérés comme étant « démocratiques », une personne puisse être aujourd’hui criminalisée en raison de ses points de vue communistes.
Depuis deux ans se poursuit un procès contre des Communistes hongrois, en raison de l’utilisation de symboles traditionnels : l’étoile, la faucille et le marteau sur le drapeau. En République Tchèque, les autorités judiciaires ont interdit l’Union de la Jeunesse Tchèque pour leur refus d’exclure de leurs statuts que l’idéologie de l’Union est Marxiste Léniniste. La loi criminelle en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie, prévoit des pénalités pour tout plaidoyer communiste (à côté de ceux qui concernent le fascisme). Pour ainsi dire, vous êtes presque en situation de vous retrouver sous les verrous en brandissant le portrait de Lénine ou de Marx dans une manifestation. C’est la liberté bourgeoise tant vantée : vous êtes autorisés à défendre uniquement les points de vue qui ne causent pas de tort à la classe dominante. Notre parti a toujours pris une part active dans les campagnes de solidarité avec ceux qui sont devenus des victimes de la chasse anticommuniste en Europe.
Il est assez logique que cette hystérie anticommuniste soit exacerbée au regard du développement de la crise. Juste maintenant, la bourgeoisie est sérieusement effrayée : la croissance du chômage, l’inévitable blocage des salaires, oblige la population des travailleurs européens à résister en organisant des actions de protestation ; et le plus souvent des communistes conduisent les protestations du peuple comme ils le font en Russie. Récemment les rues de nombreux pays européens ont été témoin de heurts généralisés avec la police. Et la crise vient juste de commencer, après tout.
Cela vaut le coup de remarquer qu’assez souvent, les représentants des partis socialistes et socio démocrates participent à la campagne anticommuniste européenne. A cet égard, l’an dernier, le dirigeant du PCFR Gennady Zyuganov a envoyé une lettre au Président de l’Internationale Socialiste Gorgeous Papandreou, dans laquelle il lui rappelait que Hitler avait aussi commencé ses massacres par des communistes, mais qu’ensuite des socio démocrates en furent aussi bien victimes. Le Socialiste grec ne parvint pas à trouver les mots convenables pour répondre au dirigeant du plus vaste parti communiste d’Europe. A en juger par quelques déclarations de l’Internationale Socialiste, les socialistes et les socio démocrates d’aujourd’hui sont prêts à résister au changement de point de vue plutôt que de se battre contre le renforcement de l’exploitation et de l’arbitraire bourgeois en considération de la crise.
Le PCFR continuera à surveiller la campagne anticommuniste et à réagir durement et rapidement à chaque manifestation anticommuniste. Dans le futur le plus proche, nous avons l’intention de lancer des consultations avec nos camarades de l’étranger pour coordonner des neutralisations à l’hystérie anticommuniste. Dans la perspective de la crise économique, nous considérons cela comme étant l’un des fronts de la lutte des travailleurs de tous les pays.
Traduction François
22 avril 2009.