VIVE LA RÉVOLUTION

EVASION

jeudi 16 septembre 2010, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 septembre 2010).

Il trouvait ça un peu étrange de se retrouver seul dans ce couloir.

Clope au bec, il regardait briller les menottes à ses poignets. « C’est bling-bling ça au moins ! » pensa-t-il, et un sourire se dessina enfin sur son visage.

Tenter le coup ? C’était presque assuré, il n’avait aucune chance mais comme il étouffait, il se mit tout simplement à courir.

La première balle lui arracha un peu de cuir chevelu qu’elle emporta on ne sait où. La seconde lui fit plier un genou. Une troisième lui perfora le thorax sans aucune délicatesse.

Son grand corps tomba comme un arbre. Il fut mort avant de toucher terre et n’entendit pas les quatre autres détonations qui cherchaient encore à l’atteindre.

En bout de course, il perdit définitivement son sourire.

m.

Draguignan : Ouverture du procès du gendarme qui avait tué un gitan

La cour d’assises du Var juge à partir de ce lundi un gendarme qui a tué en 2008 un gitan menotté et entravé aux chevilles qui tentait de s’évader.

L’adjudant Christophe Monchal, 43 ans, est poursuivi pour "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner" avec la circonstance aggravante qu’il était dépositaire de l’autorité publique alors qu’il avait d’abord bénéficié d’un non-lieu, provoquant l’émoi de la famille de la victime.

Le procès se déroule dans un climat de tension entre le gouvernement et la communauté des gens du voyage, qui s’estime stigmatisée par la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy.

Ce dernier a ordonné le 30 juillet le démantèlement de tous les camps illégaux de cette communauté.

Le militaire est poursuivi pour avoir tué Joseph Guerdner, un gitan de 27 ans, lors de sa garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Draguignan (Var) pour une affaire de vol.

Menotté et une cheville entravée, Joseph Guerdner a profité d’une pause cigarette pour tenter de fausser compagnie au gendarme chargé de le surveiller en sautant d’une fenêtre située au premier étage de la gendarmerie.

Le gendarme à tiré sur lui à sept reprises pour tenter de l’arrêter et trois coups de feu ont été mortels.

Une information judiciaire avait été ouverte pour "meurtre" mais, un an plus tard, les juges avaient estimé que le gendarme n’avait eu aucune intention de tuer et qu’il n’avait fait qu’appliquer le règlement l’autorisant à tirer en cas d’évasion.

Le gendarme "ne regrette rien"

La famille de Joseph Guerdner a fait appel de cette ordonnance de non-lieu et l’affaire a finalement été requalifiée et renvoyée devant la cour d’assises du Var.

Me Jean-Claude Guidecelli, l’avocat de la famille Guerdner, s’est montré pessimiste au début du procès.

"On a assisté ce matin à une véritable apologie en faveur d’un gendarme bardé de décorations et d’appréciations toutes plus laudatives les unes que les autres", a-t-il dit.

"Je vois mal comment la justice va pouvoir condamner l’un de ses collaborateurs, je suis pas confiant quant à l’épilogue de ce dossier qui me semble cousu de fil blanc."

Pour l’avocat, il ne fait aucun doute que "le passage à l’acte du gendarme a été complètement disproportionné par rapport à ce qui était reproché à Joseph Guerdner".

Christophe Monchal, qui encourt 20 ans de réclusion, a reconnu les faits devant la cour en début d’audience.

"Oui, je suis l’auteur des coups de feu mortels, c’est d’autant plus dramatique pour moi qu’en 13 ans de gendarmerie je n’avais jamais fait usage de mon arme", a-t-il dit. "Mais je ne peux pas demander pardon, je ne regrette rien, j’ai fait mon travail, Guerdner voulait s’évader, c’est pour cela que j’ai tiré."

Le procès devrait durer jusqu’à la fin de la semaine.

Reuters, 13 septembre 2010.

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