Les révélations de WikiLeaks (3)
http://www.aloufok.net/spip.php?art…
vendredi 3 décembre 2010, par Al Faraby
"Alors c’est ça... ça ne t’étonne pas"
"quoi ?"
"que
Moubarak ait imposé le blocus de Gaza... tout seul, sans que personne ne le lui
ait demandé"
"absolument... et ça prouve au moins une
chose"
"laquelle ?"
"il est cohérent avec lui-même"
"comment
ça ?"
"il ne fait qu’appliquer les accords de Camp
David(*)"
"il aurait pu les abroger"
"eeuuhhhh... c’est peut-être ça
la révélation"
"je ne comprends pas"
"elle révèle qu’il lui ait permis de
faire certaines choses et pas d’autres"
"... !?"
Al Faraby
Vendredi, 03 décembre 2010
(*) Les accords de Camp David furent signés le 17 septembre
1978, par le Président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier Ministre
israélien Menahem Begin, sous la médiation du Président des États-Unis, Jimmy
Carter. Ils consistent en deux accords-cadres qui furent signés à la Maison
Blanche après 13 jours de négociations secrètes à Camp David. Ils furent suivis
de la signature du premier traité de paix entre Israël et un pays arabe :
le traité de paix israélo-égyptien de 1979.
Il y eut deux accords-cadres de
Camp David en 1978.
Le premier accord fixait un cadre pour la paix au Proche-Orient
et comportait trois parties :
. la première partie, qui devait poser les principes des
futures négociations sur le sort de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza,
aurait dû déboucher sur une autonomie transitoire de cette nouvelle entité, dans
le respect de la Résolution 242 (1967). Elle a été jugée moins claire que le
second accord et fut plus tard interprétée différemment par Israël, l’Égypte et
les États-Unis. Elle ne sera ainsi jamais appliquée.
. la seconde partie était un préambule au second accord,
concernant les relations diplomatiques entretenues entre Israël et l’Égypte.
. la troisième partie déclarait certains principes qui auraient
dû s’appliquer aux relations entre Israël et les autres pays arabes. Elle resta
lettre morte.
C’est le second accord qui concernait la conclusion d’un traité
de paix entre les deux pays dans les six mois suivants. Celui-ci fut signé le 26
mars 1979 à Washington et permit à l’Égypte de récupérer le Sinaï en 1982 après
le retrait complet de l’armée israélienne et le démantèlement de certaines
implantations juives comme à Yamit. En contrepartie, Israël obtint une
normalisation des relations diplomatiques israélo-égyptiennes et des garanties
sur la liberté de circulation sur les voies d’eau du canal de Suez et du détroit
de Tiran. L’accord concernait également les forces militaires, que chacun des
pays était disposé à ne plus rassembler près de la frontière. Israël offrit
également une garantie de libre passage de l’Égypte vers la Jordanie.
Les accords et le traité de paix furent accompagnés de lettres
de compréhension mutuelle des Américains, des Égyptiens et des Israéliens.
La perception que les Arabes avaient de l’Égypte changea après
la signature de ces accords. L’Égypte, qui avait porté le leadership parmi les
pays arabes à l’époque de Nasser, se retrouva isolée pour n’avoir pas mis
davantage en avant les intérêts arabes. Notamment, il fut reproché à Sadate de
ne pas avoir obtenu de concessions israéliennes sur la reconnaissance des droits
nationaux des Palestiniens. L’Égypte fut également exclue de la Ligue arabe de
1979 à 1989.