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Vidéo prise à l’hôpital de Kasserine
Soutien aux camarades qui se battent sur le front
du centre-ouest et du nord-ouest tunisien !
Dimanche 9 janvier 2011, 15 heures.
Tunisie : 20 morts dans le centre, selon un dirigeant de l’opposition
Un dirigeant de l’opposition a fait état dimanche d’au moins 20 personnes tuées par balles à Thala et Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, et a appelé le président Zine El Abidine Ben Ali à « faire cesser le feu ».
« Les informations qui nous proviennent de Kasserine et Thala font état d’au moins vingt morts tombés sous les balles depuis samedi dans des affrontements qui se poursuivaient ce matin même », a déclaré à l’AFP Ahmed Nejib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale).
« On a tiré sur les cortèges funèbres », a-t-il affirmé, expliquant tenir ses informations des relais de son parti dans les deux villes.
Affirmant vouloir attirer l’attention du chef de l’État sur « la gravité de la situation », M. Chebbi l’a appelé à « faire cesser le feu immédiatement ».
« J’adresse un appel urgent au président de la République pour lui demander de faire cesser le feu immédiatement afin d’épargner la vie des citoyens innocents et de respecter leur droit à manifester », a-t-il déclaré.
Selon des témoignages concordants recoupés par l’AFP, au moins quatre personnes ont été tuées dimanche et plusieurs blessées par balles à Kasserine, à 290 km au sud de Tunis. Ces sources avaient affirmé que le bilan devrait s’alourdir dans les heures à venir en raison d’un « grand nombre de blessés graves ».
Sur les quatre tués dans des affrontements avec la police, trois ont été tués par balles et identifiés. Il s’agit de Raouf Bouzid, Mohamed Amine Mbarki et Rabah Nasri, a indiqué Sadok Mahmoudi, membre du bureau exécutif du syndicat régional de Kasserine. Ce syndicaliste a fait état d’un quatrième tué sans précision d’identité.
Samedi soir, des affrontements à Thala, localité situé à 50 km de Kasserine, avaient fait au moins quatre morts et six blessés graves, selon des sources syndicales.
Le gouvernement a fait état dimanche de deux morts samedi à Thala affirmant que la police avait été attaquée par des individus avant d’ouvrir le feu dans un acte de « légitime défense ».
Leur presse (Agence Faut Payer), 9 janvier.
Tunisie : deux à cinq morts dans les affrontements à Thala
De violents affrontements entre manifestants et forces de sécurité tunisiennes ont fait au moins deux morts et huit blessés parmi les protestataires samedi soir à Thala, dans l’ouest du pays, selon un bilan communiqué dimanche par le ministère tunisien de l’Intérieur. Un syndicaliste a de son côté fait état d’au moins cinq personnes tuées par balles dans la commune, tandis que des violences étaient rapportées de sources syndicales dans deux autres villes, Kasserine et Regueb.
Le ministère de l’Intérieur ajoute dans un communiqué que les heurts à Thala, ville située à 240km à l’ouest de Tunis, dans la région de Kasserine frontalière de l’Algérie, ont également fait de nombreux blessés dans les rangs des forces de l’ordre, dont trois qui se trouvent dans un état grave. Les heurts ont fait deux morts et huit blessés parmi ce qu’il considère comme des « assaillants », selon le ministère.
Un syndicaliste enseignant sur place a déclaré pour sa part à l’Associated Press que cinq personnes avaient été tuées par balles dans les accrochages.
Selon Belgacem Saïhi, les victimes se nommaient Marouane Jomni, 20 ans, Mohamed Omri, 17 ans, Ahmed Boulâbi, 30 ans, et Nouri Boulâbi, 30 ans. D’après lui, ce dernier a été mortellement atteint lorsqu’il transportait avec d’autres personnes le corps inerte de son proche. La cinquième victime est un jeune de 17 ans, Ghassan Chéniti, qui a succombé à ses blessures à l’hôpital régional de Kasserine.
Des unités de l’armée se sont déployées dans la nuit et ont pris position autour des bâtiments publics et des banques, selon la même source syndicale.
Un communiqué du ministère de l’Intérieur diffusé par l’agence gouvernementale TAP attribue les « actes de violence et de troubles » à « des groupes d’individus qui ont attaqué à l’aide de cocktails molotov et de pierres, une station d’essence, le siège local de l’administration de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire et un poste de police ».
« Ils se sont dirigés par la suite au siège de la délégation (sous-préfecture) qui était sous la protection des forces de ordre, procédant à son encerclement et l’ont attaqué au moyen de bouteilles incendiaires, de pierres et de bâtons », relate le communiqué des autorités.
Après de « vains » tirs de sommation, les forces de l’ordre ont été « contraintes d’utiliser les armes, en position de légitime défense », ajoute la même source.
Un responsable gouvernemental qui a requis l’anonymat a avancé lors d’un entretien avec l’AP, qu’il s’agit de « groupes de semeurs de troubles qui agissent dans la nuit pour s’attaquer à des bâtiments publics ». Déplorant ces « incidents regrettables », il a justifié la réaction des forces de l’ordre pour « protéger les personnes et les biens ».
Les accrochages ont repris dimanche à Thala, la police usant de bombes lacrymogènes pour disperser la foule, selon le syndicaliste qui a dit avoir entendu des coups de feu et des sirènes d’ambulances.
À Kasserine, chef-lieu de la région, on signalait de source syndicale au moins trois morts par balles et de nombreux blessés grièvement atteints dans la commune lors d’affrontements dans la nuit de samedi à dimanche entre forces de l’ordre et manifestants. Ces derniers auraient attaqué des bâtiments publics et des locaux du parti au pouvoir et mis le feu à des voitures et à des pneumatiques dans plusieurs quartiers.
Selon le syndicaliste Amor Mhamdi, les accrochages se poursuivaient dimanche matin dans cette ville proche de la frontière algérienne où l’armée a aussi été déployée.
Des affrontements violents ont également eu lieu dimanche dans la localité de Regueb, située à environ 40km de Sidi Bouzid d’où sont partis les troubles sociaux la mi-décembre sur fond de chômage et de précarité des conditions de vie, selon un syndicaliste.
La police a ouvert le feu sur les manifestants, tuant trois personnes, Raouf Kaddoussi, 32 ans, Mohamed Jaballi, 23 ans, et une fille Manel Bent Brahim Layouni, âgée d’une vingtaine d’années, la première femme victime des troubles depuis le déclenchement du mouvement de protestation sociale en Tunisie, a rapporté le syndicaliste Kamel Laâbidi, joint au téléphone par l’Associated Press. Ce bilan a été confirmé par un témoin oculaire, Khéreddine Zini, un chômeur ayant un diplôme de maîtrise présent sur les lieux. Tous deux ont recensé plus de 10 blessés graves transférés dans des hôpitaux de régions limitrophes.
« Une grande foule est descendue dans les rues, hommes et femmes jeunes et vieux. Des commerces on été incendiés, des motos et des pneumatiques sont en feu », a décrit le syndicaliste qui suivait sur place les événements.
Leur presse (AP), 9 janvier.