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Contraception - les failles des implants

samedi 8 mars 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 11 janvier 2011).

http://www.lepoint.fr/sante/contrac…

Par Anne Jeanblanc

En France, les femmes disposent d’une large gamme de moyens contraceptifs, dont l’implant.

Près de 600 jeunes Anglaises se sont retrouvées enceintes entre 2009 et 2010 alors qu’elles s’étaient fait poser un implant contraceptif, selon un communiqué publié mercredi par l’autorité de régulation britannique (Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency). Considéré comme le plus sûr moyen contraceptif par l’Organisation mondiale de la santé, l’implant avait été largement encouragé par les autorités britanniques. En France, le problème semble bien moins fréquent, selon le Pr Hervé Fernandez, chef du service de gynécologie-obstétrique à l’hôpital de Bicêtre.

Lepoint.fr : Cette publication anglaise vous surprend-elle ?

Pr Hernandez : Je découvre le problème anglais, mais les difficultés de mise en place de l’Implanon sont parfaitement connues en France. Pour mémoire, cet implant se présente sous la forme d’un bâtonnet cylindrique souple de 4 centimètres de long et 2 millimètres de diamètre. Après l’application d’un anesthésique local, il est inséré sous la peau, dans la face interne du bras, avec une aiguille spéciale. Or certains médecins hésitent à l’enfoncer correctement. C’est d’ailleurs pourquoi le laboratoire Schering-Plough propose des formations spécifiques.

Mais je suis surpris par le fait que l’article ne précise pas le délai entre l’emploi de ce moyen de contraception et le début de la grossesse. Normalement, l’Implanon est injecté entre le début des règles et le 10e jour du cycle, et il est conseillé aux patientes de conserver un autre moyen de contraception pendant 15 jours. Or les adolescentes et certaines femmes psychiquement instables ne sont jamais certaines de la date de leurs dernières règles. Elles auraient donc pu être déjà enceintes lors de la pose.

Quels sont les autres inconvénients des implants contraceptifs ?

Ils provoquent des saignements pendant 15 à 20 jours par mois chez environ 30 % des femmes. C’est d’ailleurs pourquoi certaines d’entre elles demandent le retrait de leur implant. L’Implanon doit, de toute façon, être extrait au bout de 5 ans, quand il n’est plus actif. C’est alors que les choses peuvent se compliquer, car le petit bâtonnet peut avoir migré. À tel point qu’il faut parfois envisager un passage au bloc opératoire pour le retirer sous anesthésie, après l’avoir localisé par échographie.

À qui proposez-vous ce mode de contraception ?

En principe, l’implant est intéressant chez les adolescentes et chez toutes les femmes qui risquent d’avoir du mal à suivre leur contraception, que ce soit pour des problèmes psychiatriques ou des oublis fréquents. Mais en raison du battage médiatique - totalement injustifié - qui a eu lieu lors de sa commercialisation en France, beaucoup ont voulu ce mode de contraception. Fort heureusement, les échecs semblent bien moins nombreux chez nous qu’outre-Manche. Aujourd’hui, je crois que les implants sont vraiment utiles chez 1 à 2 % des femmes, celles qui ne peuvent bénéficier d’aucun autre moyen contraceptif. Sinon, il faut proposer le stérilet à celles qui ne peuvent pas prendre une contraception orale, y compris quand elles n’ont pas encore eu d’enfant.

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