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Bahreïn - jeudi 17 février 2011 - Le savoir-faire de la France

samedi 19 février 2011, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 19 février 2011).

Le "savoir-faire" de la France au Bahreïn

jeudi 17 février 2011, par La Rédaction

Les forces antiémeutes de Bahreïn, qui ont donné l’assaut dans la nuit de mercredi à jeudi sur un campement d’opposants dans le centre de la capitale, faisant au moins quatre morts, ont été formées par des policiers français issus des compagnies républicaines de sécurité (CRS). Demandé par l’État du Golfe, un accord de coopération en matière de sécurité intérieure a été signé en novembre 2007 à Paris, lorsque Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’Intérieur, avait reçu son homologue le cheikh Rashed Bin Abdallah Al-Khalifa.

Selon les termes de cet accord, cités sur le site du ministère des Affaires étrangères et européennes, "la France contribue notamment à la formation des forces de maintien de l’ordre bahreïniennes chargées d’encadrer les manifestations". Il est précisé que la formation "inclut une composante droits de l’homme".

L’accord a été validé par le Sénat puis l’Assemblée nationale en avril 2010. Le député UMP Jean-Luc Reitzer, rapporteur du projet de loi, précisait devant la commission des Affaires étrangères que "si la coopération bilatérale [avec le royaume de Bahreïn] est loin de se limiter à ce champ, elle concerne aussi la sécurité intérieure et civile, domaine dans lequel Bahreïn rencontre des difficultés particulières". Il expliquait devant ses collègues que "comptant de l’ordre de 6000 hommes et femmes, la police de Bahreïn dispose d’un bon niveau de professionnalisme mais manque d’expérience en raison du faible taux de délinquance, qui résulte probablement de l’extrême sévérité de la justice".

Le député du Haut-Rhin ajoutait que "le récent développement des libertés publiques a entraîné la multiplication des manifestations sur la voie publique, dont certaines ont dégénéré en affrontements (…). Elles sont principalement le fait de la population chiite, qui se dit - à bon droit - victime d’inégalités et de discriminations. Des policiers - qui sont tous sunnites - sont régulièrement pris à partie dans certains quartiers de l’archipel. Le ministre de l’Intérieur a donc à coeur d’adapter les techniques d’intervention de la police à la nouvelle donne démocratique afin de concilier liberté d’expression et maintien de l’ordre".

L’élu estimait alors que "la coopération privilégiée établie avec la direction centrale des Compagnies Républicaines de Sécurité a permis d’accompagner la professionnalisation des unités anti-émeutes et d’améliorer la gestion des foules".

Passée au Quai d’Orsay, Michèle Alliot-Marie s’est entretenue le 1er février à Paris avec le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn. Selon le communiqué diffusé, les deux ministres ont "insisté sur l’importance qu’il convient d’accorder aux sociétés civiles et au dialogue qu’entretiennent celles-ci avec les gouvernements".

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L’assaut a été bref et violent.

Les forces de sécurité de Bahreïn ont repris le contrôle de Manama, la capitale, après avoir démantelé par la force un campement de manifestants réclamant des changements politiques dans ce petit royaume du Golfe.

L’intervention brutale des forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi dans le centre de la capitale, Manama, s’est soldée, selon le ministre de la Santé, Fayçal ibn Yaqoob al Hamer, par trois morts et 231 blessés. Un député de l’opposition a fait état d’un quatrième décès, un homme qui a succombé à ses blessures dans la journée.

Le ministère de l’Intérieur a écrit sur Twitter que les forces de sécurité avaient "fait évacuer la place de la Perle". L’assaut a été bref et violent. En vingt minutes, les manifestants étaient délogés, laissant derrière eux tentes, couvertures et objets divers dans une atmosphère saturée de gaz lacrymogène, a rapporté un journaliste de Reuters.

Des dépanneuses ont emporté des voitures abandonnées par les manifestants et des employés municipaux asiatiques ont nettoyé les rues tandis que des soldats en tenu de camouflage prenaient le relais des forces de police.

(Jeudi, 17 février 2011 - Avec les agences de presse)

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