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Extrémisme pro-israélien : les principaux faits imputés
La Ligue de défense juive (LDJ), constituée en octobre 2000 en France, interdite en Israël, est sans doute l’une des seules milices tolérées en France. Le Bétar, organisation violente pro-israélienne, a également fait parler de lui au cours des trois dernières années. Devant l’impunité dont semblent jouir ces deux organisations, l’Observatoire du communautarisme a jugé utile de publier la liste des principales actions violentes qui leur sont imputées. La loi républicaine, rappelons-le, commande de dissoudre les milices privées.
Principales actions et agressions imputées
La liste des actions qui suit est fondée sur une série d'articles de presse,
de dépêches d'agences et de communiqués d'organisations. En l'absence de condamnations
judiciaires, rappelons que la présomption d'innocence doit prévaloir.
26 mars 2002 Une centaine de personnes, selon
la police, ont manifesté à l'appel de la Ligue de défense juive, devant le siège
de l'Agence France-Presse à Paris, accusant l'agence de «désinformation»
dans la couverture du conflit israélo-palestinien, a rapporté l'AFP. La Ligue
de défense juive a estimé que «l'AFP est la
source principale de la désinformation en France». Le «prix Goebbels de la désinformation» a été remis
par un collectif d'organisations à l’Agence France Presse (AFP) et au
journaliste de France 2 en charge du conflit israélo-palestinien, Charles Enderlin.
7 avril 2002 Lors de la manifestation du CRIF
«contre le terrorisme et l'antisémitisme avec
Israël pour la paix et sa sécurité», qui a rassemblé plus de 50 000 personnes
à Paris selon les forces de l’ordre, un commissaire de police a été grièvement
blessé à l'arme blanche. L'auteur présumé serait un extrémiste pro-israélien
du Bétar, selon diverses sources. Le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant
a réaffirmé son «entier soutien aux forces de police qui ont la délicate
mission d'assurer la paix publique». Un cameraman de la télévision espagnole
Antena 3 a également été passé à tabac. Un manifestant a été plus légèrement
atteint d'un coup de couteau à Marseille où 10.000 personnes ont défilé. Dix
personnes ont été interpellées mais seul un activiste nommé William Bénichou
a été condamné à quatre mois de prison dont deux avec sursis et deux ans de
mise à l'épreuve avec obligation de soins psychiatriques et interdiction de
détenir une arme. Il était jugé en comparution immédiate, mardi 9 avril 2002,
devant la 23e chambre du tribunal de grande instance de Paris, pour port d'arme
prohibé. L’auteur présumé de l’agression contre le commissaire de
police n’a pas été arrêté.
Cy[30 septembre 2003]cy Des témoins du procès d'Alexandre Attali, gestionnaire
du site amisrhaelai.org qui appelait au tabassage des juifs critiques du gouvernement
israélien - en particulier MM. Brauman et Warschawski - ont été menacés dans
l’enceinte même du tribunal de Paris par des membres présumés de la LDJ,
selon plusieurs témoignages. La 17ème chambre a condamné Alexandre Attali à
une peine de 4 mois d’emprisonnement assortie du sursis pour provocation
à caractère raciste à la discrimination, la haine ou la violence. Il est en
outre condamné, en plus des dommages et intérêts, à payer la publication dans
le journal Le Monde d’un communiqué faisant état
de cette condamnation.
Cy[7 octobre 2003]cy Au cours d’une manifestation encadrée par des organisations
pro-israéliennes devant le siège de la délégation palestinienne en France à
Paris, des membres présumés de la LDJ et du Bétar ont attaqué des militants
pro-palestiniens et des militants d'organisation juives pacifistes. Un membre
du mouvement sioniste d’extrême-droite Bétar, Joseph Ayache, a agressé
un militant d’origine palestinienne. Il a depuis été condamné en août
2004 à 4 mois de prison ferme par la 24ème chambre correctionnelle du tribunal
de Paris, pour agression à caractère raciste.
13 novembre 2003 Le président du Mouvement contre le Racisme
et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) Mouloud Aounit a été agressé à l’institut
du Val Mandé (Saint Mandé, Val de Marne). Avant de pénétrer dans la salle, et
en dehors de l’enceinte, des individus casqués l’ont insulté et
lui ont craché dessus, avant de lui asséner deux coups de poing. Mouloud Aounit
a depuis porté plainte. Le MRAP a déclaré qu'il s'agissait probablement de membres
de la LDJ, mais sans en apporter la preuve.
Cy[30 décembre 2003]cy Des étudiants d'une association d'extrême-gauche de Nanterre
(l'AGEN), connue pour ses positions antisionistes radicales, ont été violemment
agressés le mardi 30 décembre 2003 à l'intérieur même du tribunal administratif
de Paris par des membres présumés de la LDJ.
La 10e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris a condamné,
jeudi 16 septembre 2004, Anthony Attal à 10 mois de prison avec sursis et 2
ans de mise à l'épreuve. Il avait été reconnu par les quatre étudiants victimes
comme co-auteur de l'agression. Un étudiant d'origine palestinienne avait été
gravement blessé à l'oeil droit. Anthony Attal était défendu par maître Gilles-William
Goldnadel. En outre, Anthony Attal devra verser aux quatre parties civiles
des sommes s'élevant de 1.300 à 3.000 euros.
28 septembre 2004 Un groupe composé de 20 à 30
« jeunes » ont attaqué la librairie Au Pays de Cocagne, rue Vieille du Temple
à Paris, où le polémiste Alain Soral participait à une séance de dédicaces.
Ces jeunes, appartenant selon toute vraisemblance à la Ligue de Défense Juive
(LDJ) ou au Bétar, ont mis à sac la librairie après avoir brisé sa vitrine,
et agressé les personnes venues se faire dédicacer un livre, faisant six blessés
légers.
Une plainte a été déposée. Au jour du 5 octobre 2004, aucune interpellation
n’a eu lieu. L’agression a été condamnée par le Maire de Paris,
Bertrand Delanöe.
Voir
la vidéo de l’agression sur le site d'Alain Soral et le
contexte de l'affaire dans les mini-brèves des 29 et 24/09/2004
2 mars 2005 4 individus membres ou sympathisants
de la LDJ agressent l'humoriste Dieudonné lors de sa tournée en Martinique.
A propos de la Ligue de défense juive et du Bétar
Constituée en France en octobre 2000, revendiquant entre 500 et 1000 membres,
la LDJ ne compterait en réalité qu’entre 50 et 100 membres actifs.
La Ligue de défense juive (LDJ) est la filiale française de la Jewish Defense
League créée par le rabbin Meir Kahane en 1968. Militant d'extrême droite et
chef du mouvement Kach, auteur de déclarations racistes, le rabbin Kahane a
été assassiné en novembre 1990 dans un hôtel de New York.
L'impunité dont bénéficient ses militants radicaux intrigue, d'autant plus que
la LDJ est interdite en Israël car considérée comme un mouvement terroriste
: pourquoi les différents ministres de l'Intérieur qui se sont succédés depuis
sa création n'ont-ils pas pris l’initiative de la dissoudre ? Le gouvernement
avait pourtant dissous le groupe d'extrême droite Unité radicale en 2002 en
application de la loi du 10 janvier 1936 (Loi sur les groupes de combat et milices
privées), après la tentative d'attentat manquée de Maxime Brunerie contre le
président de la République Jacques Chirac le 14 juillet 2002.
On apprenait même dans l’émission Compléments d'enquête consacrée à l'antisémitisme
et diffusée sur France 2 le lundi 20 septembre 2004, que les membres de la LDJ
s’entraînaient dans un bâtiment officiel à Paris, où ils suivaient des
cours de krav maga, l'art martial de
l'armée israélienne, avec la bénédiction des services de police !
En France, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
(MRAP) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) réclament la dissolution
de la Ligue de défense juive et du Bétar.
Aux Etats-Unis, en tout cas, le Département d'Etat n'a pas d'hésitation puisqu'il
place le Kahane Chai (Kach), qui inspire l'idéologie
de la Ligue de défense juive, sur la liste des organisations terroristes étrangères
(Foreign
Terrorist Organizations List, au même titre qu'Al Quaida ou l'ETA.
Le Bétar est lui un mouvement plus ancien -fondé en 1929 par Vladimir Jabotinsky,
le père du sionisme "révisionniste" - qui se définit lui-même comme
"un mouvement de jeunesse juif, s'adressant
aux jeunes de 8 à 18 ans. Il donne aux jeunes Juifs de France une éducation
sioniste". Proche du parti israélien de droite Likoud, le Bétar possède
son organisation en milieu étudiant depuis 1985, le Tagar. Tous les membres
du Tagar sont censés suivre un entraînement à l'autodéfense.
Le Bétar et le Tagar éditent une revue trimestrielle, Altalena.
D'après des sources journalistiques, une "porosité" existerait entre les militants
du Bétar et de la LDJ, certains militants du Bétar rejoignant ceux de la LDJ,
considérée comme plus "radicale".
Ressources diverses :
-Loi du 10 janvier 1936 (Loi sur les groupes de combat et milices privées)
: Lire
en ligne sur le site Legifrance
-« Les musclés de la Ligue de défense juive », Xavier Ternisien, Le
Monde, 13 avril 2006 : lire
en ligne
-« La Ligue de Défense Juive : une milice d'auto-défense et d'extrême
droite qui devrait être interdite en France », Jean-Yves Camus, Proche-orient.info,
4 mars 2005
-Emission Compléments d'enquête consacrée à l'antisémitisme, "La communauté
retranchée", un reportage de Joël Bruandet et Guillaume Michel, France
2, lundi 20 septembre 2004 : regarder
en ligne en format Realplayer
-« La nébuleuse LDJ », Benjamin Cohen, revue Tohu Bohu, numéro 4, Union
des Etudiants Juifs de France, juillet-août 2003. Lire
en ligne
-Emission 90 minutes, Canal +, 7 avril 2003
-Lundi Investigation, Canal +, regarder
en ligne
-« Un noyau de 500 extrémistes pro-israéliens », Libération, 9 avril 2002. Lire en
ligne
-« La manif' de soutien à Israël dérape à Paris », RTL, 8 avril 2002.
Lire
en ligne
-A propos de Vladimir Jabotinsky, lire l'article de Dominique Vidal «
Aux origines de la pensée de M. Nétanyahou », paru dans Le Monde diplomatique, novembre 1996
-Site internet de la Ligue de défense juive : liguededefensejuive.com
-Site internet du Bétar de France : betarfrance.org
-Site internet du Tagar de France : tagarfrance.org