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LYBIE - 16 septembre 2011 - UNE ANALYSE DES MILITAIRES RUSSES

vendredi 16 septembre 2011, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 septembre 2011).

Sergej Ptitchkin, kommunar-press.ru

LYBIE : UNE SURPRENANTE VERSION DES ANALYSTES MILITAIRES RUSSES

La guerre a commencé comme dans un film tourné à Hollywood. Pour la 1re fois, une machine de propagande de format nouveau, utilisant à fond Internet et la télévision satellitaire s’est pleinement impliquée dans le déclenchement et le déroulement d’une guerre. Pour la 1re fois ont été utilisés les décors reconstitués de manière digitale, de certains villages et villes libyens, y compris Tripoli. Les « premières frappes » de cette guerre ont été portées par internet et la télévision.

La cause formelle qui a entraîné le soulèvement ce fut l’arrestation de l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Fethi Terbil qui fut cependant immédiatement libéré après. L’arrestation a eu lieu le 15 février 2011 et déjà le 17 février se déroulait à Benghazi et dans d’autres villes de la Lybie orientale une « journée de la colère ». La participation de masse fut semble-t-il assurée par les réseaux sociaux. 24 heures après, la télé diffusait des séquences floues de manifestations où on apercevait des jambes de groupes humains qui couraient vers quelque part. Les émissions étaient accompagnées de hurlements hystériques d’hommes et de femmes sur le thème de la « sauvagerie barbare des bourreaux de kaddafi. » Les séquences télé ne différaient pas de celles qui relataient la répression des soulèvements lors de la liquidation de l’URSS en Géorgie, en Azerbaidjan et dans les pays baltes.

Fin février apparaissait à Benghazi des bandes bien armées. Leurs protestations ne comportaient que des doigts en V, des tirs en l’air et des cris « mort à Kaddafi ». Ensuite on a trouvé dans les rues des cadavres d’habitants locaux que les médias ont vite désignés comme étant des membres de l’armé lybienne.

Puis a suivi toute une vague d’« informations » sur les bombardements de Benghazi par les avions et les hélicoptères gouvernementaux, sur les incendies monstres et sur les habitations bombardées. Puis a suivi l’explosion du soi-disant plus grand dépôt d’armes et de munitions dans la banlieue de Benghazi et tout de suite après l’information que le pouvoir à Benghazi était aux mains du peuple insurgé.

Il faut se mettre dans la situation de kadhafi. La liaison avec Benghazi était totalement interrompue et lui toutes ces informations, il les prenait des médias. Il avait de quoi s’étonner. Il n’avait nulle part envoyé de tireurs, il n’avait pas donné d’ordre de bombarder la ville et sur les écrans de télé, il pouvait suivre des nuages de fumée noire, des carcasses de maisons détruites, les corps déchiquetés de femmes et d’enfants, assassinés sur l’ordre du dictateur.

Plus tard on saura que le nuage de fumée noire venait d’un immense amas de pneus brulés et que les décombres des maisons provenaient d’un décor de film.

Néanmoins, le but était atteint et Kadhafi avait cessé de contrôler l’évolution de la situation qui se déroulait exactement selon le scénario préparé à l’avance dans les Etats-majors de l’OTAN. Il n’a même pas le temps de s’en étonner car tout d’un coup, les plus proches collaborateurs de Kadhafi, qui connaissaient tous les secrets d’Etat, l’ont abandonné et sont passés à l’ennemi.

Depuis le début les plus grands medias mondiaux ont commencé à cracher, hystériques, les désinformations sur la boucherie sanglante que le « colonel fou » a préparé pour son peuple. Cette campagne était accompagnée montrant des jambes courant, des colonnes de fumée sur fond de gémissements de femmes. Sur la sauvagerie réelle celle-là dont s’est rendue coupable la horde de mercenaires venant des combattants d’al-Qaïda et des talibans qui a tranché la gorge des partisans du régime : militaires, policiers, employés, pas un mot dans la presse, alors qu’à ce moment-là Benghazi était envahie de journalistes étrangers.

Ensuite, on a vu apparaître un autre thème caractéristique de la « révolution » : des voitures tout terrain armés de mitrailleuses de lance missiles, de lance roquettes et d’autres techniques de guerre. Ces « révolutionnaires » en jeans, tee-shirts et sandales avaient pour mission de circuler sur les voies rapides en simulant une équipée contre Kadhafi. Il est vraiment risible de s’imaginer le choc de pareils « jouets » avec un tank ou un autre véhicule blindé. Malgré cela on a commencé à voir sur les écrans des carcasses de tanks et de véhicules de transport blindés de l’armée libyenne.

Et puis voila que la « patience de la communauté internationale » est arrivée à bout. La résolution 1973 du conseil de sécurité, même si c’était de façon non convaincante, a tout de même permis l’invasion militaire sous couvert de « no fly zone ». L’OTAN a reçu une autorisation illimitée d’engager son aviation dans la destruction des infrastructures libyennes. Mais la résolution n’autorisait pas les opérations au sol et l’occupation militaire de la Libye.

A commencé alors un massacre de six mois de la population libyenne par l’aviation de combat de l’OTAN, massacre que les Occidentaux ont qualifié d’agissements criminels de l’armée et de la sécurité libyennes, soi-disant que le régime agonisant a décidé d’entraîner dans sa mort tout le peuple libyen.

Dès le début les médias ont propagé la rumeur selon laquelle les mercenaires sont le seul soutien de la Jamahiriya. En particulier, étaient cités des Noirs Africains et des Blancs Slaves. Et, en effet, cela s’est confirmé : « les rebelles » dans les environs de Benghazi réellement en feu, à ce moment, avaient capturé un groupe d’Européens, qu’ils ont qualifiés de groupe de mercenaires de Kadhafi. A l’état major il s’est avéré ensuite que c’est un groupe de combat des forces spéciales-alliées britanniques.

Plus tard, les médias, vont éviter de rapporter ce type d’erreurs. Ce qui est Intéressant, c’est qu’à cette occasion, nul ne s’était rappelé que la résolution 1973 n’autorisait pas les opérations au sol. Pendant ce temps, les côtes libyennes étaient déjà envahies par les forces terrestres spéciales de l’OTAN, du Qatar et de l’Arabie saoudite. Le rôle principal, toutefois, ce sont les forces spéciales des États-Unis et de la Grande-Bretagne qui l’ont joué. Les détachements de la 22e Division de la Légion étrangère ont été déployés lors de la dernière opération pour la conquête de Tripoli, le 21 Août.

Il convient de souligner que, tout comme la guerre contre l’Irak, la guerre contre la Libye est exclusivement une affaire américaine et la participation des alliés sert seulement pour légaliser le meurtre.

La Libye est devenue (tout comme avant la Corée, le Viet Nam, etc.) un polygone d’essai des États-Unis, où est mise à l’épreuve l’efficacité de la théorie de la guerre au moyen d’Internet, considérée comme guerre de nouvelle génération. Chaque pièce de technique militaire a reçu le code, sous lequel elle a été intégrée dans les ordinateurs du Pentagone. Tout objectif militaire et civil important sur le territoire libyen a reçu son code. Des missiles intelligents autoguidés ont pu être alors lancés sur des cibles détectées par satellite bien longtemps avant la guerre. Les satellites militaires espions ont suivi continuellement pendant toute la durée de l’intervention et continuent de suivre jusqu’à maintenant tout mouvement non seulement de toute technologie militaire mais de tout équipement tout court et transmettent des informations en temps réel à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. N’oubliez pas que la capacité de résolution des télémètres de satellite est de quelques pouces.

Pour provoquer l’hostilité massive de l’opinion publique mondiale contre « le dictateur et son régime sanglant » les forces armées américaines ont entrepris une provocation en bombardant et en tirant des missiles sur les villes où les « rebelles » avaient pris le dessus. Le droit formel d’occuper l’espace aérien libyen leur a été donné par la résolution 1973 et personne ne pourra jamais vérifier ni ne vérifiera d’où est venu le groupe de missiles ou alors qui a lancé les lourdes bombes aériennes. Les médias ont immédiatement répandu des « informations crédibles » selon lesquelles les forces de Kadhafi ont bombardé et mitraillé des villes sans défense et leurs habitants avec des lance-roquettes « GRAD ». Les unités spéciales des forces terrestres américaines contrôlaient les résultats des raids nocturnes et précisaient les coordonnées des objectifs

Et une fois encore, imaginez la position de Kadhafi. Les forces fidèles n’ont pas progressé d’un iota de leur place et les positions des ennemis qui partent en flammes. Dans le monde est propagée l’information : les forces fidèles au régime opposent aux « rebelles » une résistance toujours plus grande.

Il est nécessaire de les aider sinon la démocratie ne pourra pas gagner. Et exactement en conformité avec le scénario préparé, la force aérienne des États « civilisés » entame les attaques à la bombe et aux missiles contre les objectifs militaires de l’armée libyenne. Les militaires américains lancent 112 missiles Tomahawk et continuent ensuite par la destruction totale de toute la technologie de combat blindée et de tous les systèmes de défense anti-aérienne. Le tank est détruit presque immédiatement après, qu’il quitte son abri. Réservoirs, transporteurs, lance-missiles, canons, camions et tout le reste a été détruit par des missiles et des bombes guidées par laser provenant on ne sait d’où. Tandis que dans le ciel nul avion n’était visible. La plupart des membres de l’armée lybienne était tout simplement démoralisée et terrifiée.. Pratiquement presque toute la technique de combat lourde a été détruite sans avoir tiré un seul coup de feu.

Beaucoup de désinformation a été diffusée sur les bombardements des villes et villages avec les lance-roquettes lourds « GRAD ».

Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ensemble du territoire libyen a été photographié en détail par les satellites et les aéronefs, qui transmettaient les coordonnées des objectifs aux avions de combat. Comment est fabriquée la désinformation sur CNN : par exemple, des batteries gouvernementales de lance-roquettes « GRAD » occupent une position à Misrata (c’est, bien entendu, des rebelles avec des lance-roquettes volés et servis par les spécialistes américains et alliés). Sur la ville tombe des tirs de riposte. Les satellites détectent la trajectoire des batteries et les détruisent immédiatement avec des missiles lancés avec précision par des avions. Le lendemain matin, l’animateur de CNN fait un reportage au milieu des ruines, là où la veille se dressaient des habitations, détruites à présent par Kadhafi. En Libye, il y a plusieurs lieux habités où les habitants ont refusé de se rendre et de rejoindre les « rebelles ». Jusqu’à maintenant s’y déroulent de durs combats à l’aide d’armes légères, de mitraillettes, de mitrailleuses et de lance grenades. L’équipement lourd, y compris les systèmes de défense anti-aérienne a été quasi totalement détruit.

L’armée américaine a réussi à « distance » à briser complètement les forces armées de tout un État, sans confrontation directe avec l’adversaire. En utilisant seulement un petit groupe de forces spéciales, ils ont pu résoudre un problème, qui avait exigé en Irak le déploiement de masse de forces vives et de technologies de guerre.

Pourquoi l’opération a duré si longtemps ? La plupart des actions contrôlées à distance était effectuée pour la première fois et devait être corrigée dans le cours même des opérations militaires. Et tout le reste, ce que la télé nous montrait les foules courant et hurlant, les « rebelles » montés sur les jeeps armés de mitrailleuses ou de mortiers c’étaient des scènes de masses avec des figurants qui ne comprenaient pas dans quel film ils jouaient.

En Libye, des combats se déroulent toujours, le pays a sombré dans un chaos dirigé du banditisme interne et déjà a été lancé autour de ce pays le grand jeu politique. Le vol durera aussi longtemps qu’il y aura quelque chose à voler. Les richesses libyennes, cependant, sont trop vastes et proches de l’Europe pour que le pays soit laissé à l’administration des « rebelles », parmi lesquels dominent les combattants d’al-Qaïda. Quelle forme de dictature et d’occupation les Etats « civilisés » vont –ils imposer aux Lybiens ?

La situation en Libye

Selon les informations sur les pages http://za-kaddafi.ru et argumenti.ru , le 11. 9.2011 seront retirés de Libye l’ensemble du contingent militaire officiel (le 22e Régiment SAS-Special Air Service de sa Majesté Elizabeth II, la 2e Division de la Légion étrangère et les forces du Qatar et de l’ Arabie saoudite), qui ont conquis soi-disant Tripoli et vont maintenant remettre le pouvoir au terroriste Hakim Abdu Belhadj. Lors de la conquête de Tripoli toutes les unités ont subi des pertes relativement élevées — pour le 22e régiment des SAS, environ 127 tués —. Les informations ont été transmises par un prétendu Assistant de M. Kadhafi, l’ancien Lieutenant Colonel de l’armée russe Ilya Kornějev. Les troupes de l’OTAN ont été déployées dans une opération au sol en violation directe de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU.

Le départ des forces étrangères spéciales est compensé par l’afflux de terroristes -membres des talibans d’Afghanistan et du Pakistan. À l’heure actuelle, leur nombre dépasse 3000. Les terroristes sont armés à Benghazi et ensuite sont transférés à Tripoli, où ils sont placés sous les ordres de l’actuel commandant militaire de la ville, Belhadj, qui coordonne les activités terroristes d’al-Qaïda (avec le consentement des Etats-Unis et de l’OTAN) sur tout le territoire de la Libye. Les terroristes d’al-Qaïda prennent progressivement en charge la lutte avec le régime de Kadhafi. Dans Benghazi elle-même se déroule un conflit armé aigu entre les « rebelles » d’origine et le réseau terroriste al-Qaïda. Durant ces derniers jours al-Qaïda a tué plusieurs dizaines de « rebelles » et 27 militaires des troupes de la coalition, dont 4 agents de la CIA.

Kornějev a ajouté que selon ses informations, Berlusconi a refusé d’envoyer en Libye des instructeurs du 9e Régiment de parachutistes « Colonello Moschin ».

Depuis le 21 août on ne peut justifier l’intervention en Lybie par des résolutions valables de l’ONU. La ville de Syrte, 100 000 habitants et la ville de Bani Walid ont été réduites à néant par l’aviation alliée de la même façon que Dresde le fut par l’aviation alliée. Les « Alliés de l’OTAN » ont tué plusieurs centaines de personnes. Il y a des milliers de blessés. Dans la rivière artificielle, construite par le régime de Kadhafi le niveau de l’eau baisse. Par cet acte terroriste l’OTAN vise à forcer les défenseurs de la ville à capituler. Les combats se déroulent dans d’autres endroits. Dans la ville de Sebha deux hélicoptères de l’OTAN ont été abattus.

Les médias occidentaux ont bruyamment diffusé des informations, selon lesquelles les défenseurs de la ville de Bani Walid avaient décidé de capituler, qui ont été démenties par les défenseurs eux-mêmes, qui ont liquidé les positions des « rebelles » à coup de lance-roquettes, à 20 km de la ville.

Après la dernière sortie de Mouammar Kadhafi a commencé l’attaque menée par son fils Hamis contre les terroristes à Tripoli. Ils ont réussi à liquider l’hôtel Al Fatah, où ont été tuées aussi plusieurs dizaines de fonctionnaires du nouveau gouvernement, qui ont déménagé de Benghazi.

Les forces gouvernementales ont également attaqué la base Mitiga. Ils ont liquidé 10 mercenaires de la SAS et un hélicoptère.

La colonne des combattants venant du Tchad, qui a tenté de se déplacer pour aider Kadhafí, a été détruite par l’aviation de l’OTAN.

Pour l’instant dans le pays se déroule à fond une guerre de partisans contre les troupes d’intervention de l’OTAN, les Européens, les Arabes, les Pakistanais et les Afghans. Cependant, la supériorité militaire de l’OTAN est immense.

Je suppose qu’en déployant les forces terroristes d’al-Qaïda, qui se battent et contre Kadhafí et contre les « rebelles » les alliés poursuivent un seul but : obliger le Conseil National de transition, qui a été reconnu comme légitime, d’inviter officiellement l’OTAN à l’intervention-occupation. Alors adieu tout prétexte de combats pour la liberté des citoyens libyens et à la résolution du Conseil de sécurité.

Sergei Ptičkin, electroleader-presse-ru

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