VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Aujourd’hui, Pôle Emploi, c’est la police des miséreux (Xavier Renou dans (...)

Aujourd’hui, Pôle Emploi, c’est la police des miséreux (Xavier Renou dans Libé)

mardi 17 janvier 2012, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 janvier 2012).

Si le pouvoir est contre les 35 heures, c’est parce qu’il veut un niveau de chômage élevé pour faire du chantage aux salariés : « Si vous faites grève, on vous vire et vous êtes pas prêts de retrouver du boulot ; par contre, nous, on trouvera facilement à vous remplacer… avec tout ce chômage… ». Quant aux agents de Pôle emploi, ils ne sont plus là pour aider, mais pour mettre en place une politique de radiation des chômeurs afin d’améliorer les chiffres officiels du chômage pour en camouffler l’ampleur dans le spectacle.

Liste des lieux de rendez-vous pour occuper Pôle emploi :

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5956

« Aujourd’hui, Pôle Emploi, c’est la police des miséreux »

http://www.liberation.fr/societe/01…

16 janvier 2012 à 18h20

Recueilli par Marion GARREAU

Ce mardi, à la veille d’un sommet social convoqué par l’Elysée, de nombreuses agences Pôle Emploi devraient être occupées à travers toute la France (retrouvez ici la liste de tous les lieux de rendez-vous). Un mouvement de contestation auquel participent Agir contre le chômage, Stop Précarité, la CGT chômeurs, ou encore les Indignés.

Xavier Renou (photo DR), porte-parole du collectif les Désobéissants, qui compte parmi les organisateurs, explique les motivations et visées d’une telle action.

De quand date l’appel « Occupons Pôle Emploi » et pour quelles raisons a-t-il été lancé ?

Le mot d’ordre a été donné au mois de décembre. Mais l’idée n’est pas nouvelle. Il y a déjà eu des occupations d’agences par des chômeurs dans les années 90 et 2000, notamment pour demander une prime de fin d’année.

Aujourd’hui, c’est la politique actuelle, qui tend à maintenir un haut taux de chômage, que l’on dénonce. Le gouvernement tient un discours en faveur de l’emploi, mais il n’y a pas d’actes derrière. Ou alors les politiques sont complètement incompétents, depuis le temps. Mais je crois surtout que c’est hypocrite. Les choix qu’ils font sont contraires à leur discours public. Plutôt que d’agir pour créer des emplois, ils dérégulent l’économie. C’est la logique néolibérale. On garde un niveau de chômage élevé, qui permet une pression à la baisse sur les salaires et une précarisation des travailleurs. Avec cette action du 17 janvier, on espère peser sur les présidentielles, mais aussi sur les choix économiques des partis actuellement au pouvoir en Europe.

Pourquoi avoir choisi d’occuper les agences Pôle Emploi plutôt qu’une manifestation classique ?

La date n’est pas choisie au hasard : on agit la veille du Sommet pour l’emploi de Nicolas Sarkozy. Et on voulait une action d’ampleur nationale. Donc, c’était plus logique d’occuper Pôle Emploi que de manifester devant le ministère du Travail.

Et, surtout, on a un deuxième objectif : aller à la rencontre des agents de Pôle Emploi, qui sont en grande souffrance. Leur vocation a changé [Note de do : C’est pas leur "vocation" qui a changé, c’est leur mission ! il s’agit d’une erreur de vocabulaire. Leur vocation, elle, n’a pas changé ; sinon, ils ne seraient pas "en grande souffrance"]. Ils ne sont plus là pour aider, mais pour mettre en place une politique de radiation des chômeurs. En allant dans les agences, on dénonce avec eux le traitement odieux qui est fait aux demandeurs d’emploi. On peut aussi réfléchir à des actes communs de résistance. Pôle Emploi, c’est aussi symbolique. Comme pour dire : « Ci-gît un ancien service public », devenu une machine à broyer les chômeurs. Car c’est bien cela : aujourd’hui, Pôle Emploi, c’est la police des miséreux.

Qu’est-ce que vous espérez provoquer avec cette journée d’occupation et quelle suite prévoyez-vous ?

D’abord, il faut savoir que, à Paris, on est dans une logique d’occupation longue. Le rendez-vous est donné à Saint-Lazare à 14 heures et on appelle tous ceux qui seraient disponibles pour rester la nuit à prévoir un duvet. Dans d’autres villes également, les occupations pourraient se dérouler sur plusieurs jours.

Après, il est difficile de savoir à l’avance l’impact que l’on va avoir. Une telle action s’organise avec l’idée de redonner un élan à la contestation actuelle. On sait bien qu’on ne va pas gagner tout de suite la bataille contre Nicolas Sarkozy. Mais on vient ajouter notre pierre, notre parole de chômeurs à celle des Indignés, des agents de Pôle Emploi, des parents d’élèves qui s’inquiètent pour l’avenir de l’école, des infirmières qui voient les hôpitaux mis à mal… Notre action s’inscrit dans une démarche plus large de contestation de différentes politiques qu’on nous vend aujourd’hui comme les seules possible. Or c’est faux. Voilà ce que nous voulons faire entendre.

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0