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Les législatives en Algérie - 15 mai 2012 - un « printemps » plus tard

lundi 14 mai 2012

Algérie : un « printemps » plus tard

http://www.lesdebats.com/editions/140512/les debats.htm

Ce qu’on avait prédit dans plusieurs chroniques s’est produit. Il ne fallait écouter ni les "experts printaniers", ni ses propres ambitions. Il ne fallait pas non plus se laisser griser par le succès, mitigé pourtant, de ses congénères "Arabes". Il fallait raison garder et ne pas se presser de cracher dans la soupe. Faute de cela, rien ne va vraiment plus pour les Frères algériens, qui sortent groggy de leur euphorie anticipée. Même le Qatar, l’allié naturel, a certifié le "scrutin impartial et transparent " et le "pas important sur la voie de l’enrichissement du processus démocratique", décrétant la fin de partie.

Il n’en faut pas plus pour qu’ils soient édifiés sur la place qui leur échoit dans la stratégie du "printemps". Ils ont déçu et tout le monde leur tourne le dos. Y compris la presse mondialisée qui pleurniche : "Le vent du printemps arabe n’a fait que passer au-dessus de l’Algérie", "l’Algérie à contre-courant du printemps arabe", "les législatives confirment l’Algérie comme exception du printemps arabe", "des élections saluées", "L’Algérie serait…hermétiquement imperméable au vent de changement qui souffle sur le monde arabo-musulman "… Et, par-dessus tout, y compris Hillary Clinton qui proclame que "Ces élections — et le nombre élevé de femmes élues — sont une avancée bienvenue sur le chemin de l’Algérie vers des réformes démocratiques" et que "Les Etats-Unis sont impatients de travailler avec la nouvelle Assemblée élue et de continuer à renforcer leurs liens avec le gouvernement et le peuple algériens".

Il n’y a plus donc qu’à laisser les "spécialistes" du "printemps" se dépatouiller avec leur grille qui vient de connaître un terrible raté. Eux qui n’arrivent pas à réaliser que "alors que les élections organisées depuis un an au Maroc, en Tunisie et en Egypte ont produit des Assemblées dominées par les islamistes, en Algérie, au contraire, les partis islamistes ont été laminés ".

Le racisme aidant, ils ne peuvent toujours voir dans les Arabes et assimilés que des peuplades au stade animal, des hardes, des meutes, qui reproduisent en tout temps et en tous lieux les mêmes mécanismes, les mêmes conduites et comportements. De ce point de vue on ne peut comprendre la sociologie de chaque peuple, si tant est qu’ils en aient l’intention, quand dans leurs laboratoires tout semblait si simple.

Antoine Basbous, ce supplétif indigène de la pensée coloniale, a trouvé, quant à lui, une porte de sortie. L’Algérie serait une "pièce-maîtresse dans l’enjeu du Sahel", "dans sa zone d’influence", que l’on "ne va pas déstabiliser". Avouant, dans son dépit, que le "printemps" n’est pas une fatalité, et qu’il peut être impulsé, par ceux qui lui paient ses spéculations.

Une consolation, peut-être, dans les jours qui viennent, il faudra se mettre à décrypter et à disséquer cet événement de taille : "Plus d’un pays européen, à commencer par la France (18,5 % de femmes à l’Assemblée nationale ndlr), rêverait d’un pareil chiffre", ce taux de femmes députées qui dépasse les 31%. Encore une exception ajoutée à l’échec des Frères.

Par Ahmed Halfaoui

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