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Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport »

samedi 22 décembre 2012 (Date de rédaction antérieure : 22 décembre 2012).

http://www.lejdd.fr/Politique/Actua…

Politique | 15 décembre 2012 | Mise à jour le 16 décembre 2012

Dernière mise à jour : 22/12/2012 - 08:28:28

EXCLUSIF - Dans une lettre adressée à Jean-Marc Ayrault, "Premier ministre de monsieur François Hollande", l’acteur phare du cinéma tricolore, explique les raisons de son départ et sa décision d’abandonner la nationalité française. Il n’a pas supporté que le chef du gouvernement le traite de "minable".

Gérard Depardieu a écrit une lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault.

Ulcéré, Gérard Depardieu répond. Depuis l’annonce, il y a une semaine, de son départ fiscal pour le petit village de Néchin en Belgique, l’acteur était resté silencieux. Malgré l’émotion et la polémique politique. Dans sa lettre que Le Journal du Dimanche publie, l’acteur réplique sèchement au Premier ministre, qui l’avait lui-même traité de "minable". Dans son style inimitable, Gérard Depardieu, l’acteur aux 170 films et aux deux César, se défend et crie ses vérités sur sa vie et sur la France.

Minable, vous avez dit "minable" ? Comme c’est minable.

Je suis né en 1948, j’ai commencé à travailler à l’âge de 14 ans comme imprimeur, comme manutentionnaire puis comme artiste dramatique. J’ai toujours payé mes taxes et impôts quel qu’en soit le taux sous tous les gouvernements en place.

À aucun moment, je n’ai failli à mes devoirs. Les films historiques auxquels j’ai participé témoignent de mon amour de la France et de son histoire.

Des personnages plus illustres que moi ont été expatriés ou ont quitté notre pays.

Je n’ai malheureusement plus rien à faire ici, mais je continuerai à aimer les Français et ce public avec lequel j’ai partagé tant d’émotions !Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés.

Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté.

Tous ceux qui ont quitté la France n’ont pas été injuriés comme je le suis.

Je n’ai pas à justifier les raisons de mon choix, qui sont nombreuses et intimes.

Je pars, après avoir payé, en 2012, 85% d’impôt sur mes revenus. Mais je conserve l’esprit de cette France qui était belle et qui, j’espère, le restera.

Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale, dont je ne me suis jamais servi. Nous n’avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde, comme mon père me l’a toujours inculqué.

Je trouve minable l’acharnement de la justice contre mon fils Guillaume jugé par des juges qui l’ont condamné tout gosse à trois ans de prison ferme pour 2 grammes d’héroïne, quand tant d’autres échappaient à la prison pour des faits autrement plus graves.

Je ne jette pas la pierre à tous ceux qui ont du cholestérol, de l’hypertension, du diabète ou trop d’alcool ou ceux qui s’endorment sur leur scooter : je suis un des leurs, comme vos chers médias aiment tant à le répéter.

Je n’ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j’ai payé 145 millions d’euros d’impôts en quarante-cinq ans, je fais travailler 80 personnes dans des entreprises qui ont été créées pour eux et qui sont gérées par eux.

Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot "minable".

Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande monsieur Ayrault, Premier ministre de monsieur Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous ? Malgré mes excès, mon appétit et mon amour de la vie, je suis un être libre, Monsieur, et je vais rester poli.

Gérard Depardieu

La lettre de Gérard Depardieu :

9 Messages de forum

  • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 03:59, par Visiteur

    Depardieu pousse le bouchon

    http://www.liberation.fr/economie/2…

    16 décembre 2012 à 21:46

    Décryptage - Dans une lettre au Premier ministre, publiée par « le JDD », l’acteur s’indigne du traitement qui lui est réservé suite à l’annonce de son exil fiscal en Belgique et dit vouloir renoncer à sa nationalité.

    Par RENAUD LECADRE

    Depardieu a craqué. L’acteur a publié hier, dans le JDD, une lettre ouverte adressée à Jean-Marc Ayrault dans laquelle il annonce vouloir « rendre son passeport ». Diantre. Depardieu n’a pas supporté de se faire traiter de « minable » par Ayrault, dans la polémique sur son exil fiscal en Belgique : « Qui êtes-vous pour me juger ainsi ? Qui êtes-vous ? » Juste le Premier ministre de la mère patrie… Retour sur le mauvais feuilleton du moment.

    La guerre des mots

    « Tous ceux qui ont quitté la France n’ont pas été injuriés comme je le suis », s’indigne Depardieu dans sa lettre ouverte à Ayrault. Surjouant l’indignation, l’acteur s’est tiré une balle dans le pied en se voyant affublé illico d’une nouvelle bordée de noms d’oiseaux. Hier, sur Europe 1, Michel Sapin a évoqué la « déchéance personnelle » de Depardieu. Le prudent ministre du Travail ne manie ni l’injure ni la diffamation, mais ses mots en rajoutent une couche, même s’il paraît connaître le lascar : « Je l’ai souvent rencontré, c’est un homme d’extravagances, d’exagération. »

    Aurélie Filippetti s’est également dite « scandalisée », hier sur BFM TV. La ministre de la Culture, elle aussi, évite les mots qui fâchent, préférant ceux qui portent : pour elle, Depardieu « déserte le terrain en pleine guerre contre la crise ». Cette fois, pas sûr que l’acteur emporte la bataille du verbe.

    Qui veut de son passeport ?

    Dans sa missive, il proclame son intention de « rendre son passeport », afin de se muer en « citoyen du monde », car il ne se sent « plus de la même patrie ». Posture symbolique : sur le plan administratif, seul l’Etat peut déchoir un citoyen de sa nationalité, après condamnation pour divers crimes ou délits. Seule démarche accessible à Depardieu, transformer l’essai en demandant la nationalité belge, en plus de son récent statut de résident. Et encore, le transfert de nationalité n’est pas automatique : il faut en faire la demande explicite. Comme pour lui faciliter la tâche, le député (PS) Yann Galut vient de déposer un projet de loi visant à « déchoir de la nationalité française les exilés fiscaux ».

    En attendant, s’il veut surjouer le symbole, Depardieu peut toujours déchirer publiquement son passeport… au risque d’être poursuivi pour « destruction volontaire d’un acte de l’autorité publique », à l’instar d’un Gainsbourg brûlant un billet de banque (délit passible de cinq à dix ans de prison). Mais la jurisprudence a tempéré le code pénal : les passeports, comme les billets, appartiennent autant à leurs utilisateurs qu’à la puissance émettrice. Depardieu devra trouver un autre effet de manche. Evidemment, tout le monde ricane : et pourquoi ne pas rendre aussi son permis de conduire ? Circulant désormais en scooter, l’acteur vient de subir un nouvel accident de la route en état d’ivresse.

    De l’impôt de Depardieu

    La main sur le cœur et le portefeuille, il affirme dans sa diatribe : « Je n’ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité et j’ai payé 145 millions d’euros d’impôts depuis quarante-cinq ans. » Somme a priori colossale (3,2 millions par an), impossible à vérifier. Mais, si notre « Gégé » national le dit, c’est sûrement vrai. Peut-être s’emporte-t-il tout de même en affirmant avoir réglé 85% d’impôts sur ses revenus en 2012. « Ce n’est évidemment pas possible », a rétorqué, hier sur Radio J, Alain Vidalies. Et le ministre chargé des Relations avec le Parlement de se livrer à son tour au Depardieu bashing : « Quand on aime la France, on l’aime sous Sarkozy, sous Hollande : on l’aime tout court. Ce qui est à craindre, c’est qu’il aimait surtout dans la France son bouclier fiscal. » Depardieu affirme aussi vouloir « rendre » sa carte de Sécurité sociale, dont il dit ne s’être « jamais servi ». Etonnant pour un accidenté de la route.

    La France de « Gégé »

    « Je continuerai à aimer les Français et ce public avec lequel j’ai partagé tant d’émotions. » Depardieu n’entend pas lâcher la proie pour l’ombre, des fois qu’il poursuive sa carrière cinématographique hexagonale. « Il est dans un pays ou les films sont financés avec de l’argent public, le régime des intermittents du spectacle. Tout ça, il l’oublie », a taclé Vidalies. Calinothérapeute, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, évoque, lui, une « foucade dont il est coutumier », invitant l’acteur à « comprendre que sa place est ici ». C’est mal parti. Comme l’a révélé le Parisien, jeudi, Gérard Depardieu vient de mettre en vente son hôtel particulier de 1800 m2, rue du Cherche-Midi, dans le VIe à Paris. Mise à prix de la bâtisse classée monument historique : 50 millions d’euros.

  • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 04:05, par Visiteur

    Depardieu : tchao pantin !

    http://www.liberation.fr/societe/20…

    18 décembre 2012 à 07:02

    Tribune - Parce qu’il a fait le choix de se soustraire aux principes de la démocratie, l’exilé Depardieu est cohérent quand il décide de s’expatrier et de ne plus être français.

    Par PASCAL JAN Professeur de droit public à Sciences Po Bordeaux

    Laissons les invectives là où elles doivent être. Au cimetière des insultes et des polémiques stériles.

    L’exilé Depardieu rappelle que la nation française, depuis 1789, est soudée par quelques principes fondamentaux. Au nombre de ceux-ci, le consentement à l’impôt visé à l’article 14 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Les parlementaires élus par les électeurs français, corps électoral auquel appartient Gérard Depardieu en qualité de citoyen français, sont habilités à consentir l’impôt. Une fois l’autorisation parlementaire accordée à prélever les impôts, ceux-ci s’imposent aux contribuables qui y sont assujettis.

    En l’espèce, la majorité sortie des urnes en juin 2012 est légitime à surimposer provisoirement ceux de nos compatriotes pour qui la crise n’est qu’un mot, peut-être rempli de douleur et de souffrance, mais certainement pas une réalité vécue personnellement. Refuser le choix de la majorité, c’est enfreindre la légalité fiscale. Plus fondamentalement, c’est rejeter le choix démocratique d’un pays. Peu importe ici les propos sur le taux de pression fiscale. L’argument dépend du point de vue de chacun et de ses intérêts personnels ou de sa philosophie intime. Il n’est pas discutable car trop empreint de subjectivisme. Certains estiment qu’au-delà d’un million d’euros par an de revenus il est légitime d’imposer plus lourdement la tranche supérieure au nom de la solidarité, d’autres au contraire considèrent que l’Etat tue de la sorte les capacités d’initiative, les talents… un débat sans fin. Enfin presque : les Français ont élu une majorité législative il y a quelques mois afin de réintroduire de la justice fiscale et de donner un sens à la solidarité fiscale.

    Le peuple a le dernier mot. Ne pas l’accepter, c’est non seulement une attitude condamnable au sens des principes élémentaires de la démocratie qui habilitent la majorité à décider pour l’intérêt général mais encore, et surtout, c’est s’exclure de ce corps indivisible. Parce qu’il a fait le choix de se soustraire à ces principes, l’exilé Depardieu est cohérent quand il décide de s’expatrier et de ne plus être français. Regrettable comportement pour tout patriote mais respectable décision dès lors que l’exilé en tire toutes les conséquences sur son état civil. Rares sont ceux qui osent aller au bout de leur logique.

    Si « Tchao pantin » aura désormais un deuxième visage dans l’inconscient collectif, certes moins glorifiant, le cas de l’espèce a au moins le mérite de mettre l’accent sur les failles de l’Union européenne. Ne soyons pas dupe. Les exilés, quels qu’ils soient, profitent de la faiblesse de la doctrine fiscale européenne qui tolère les appels d’air fiscaux, favorise la concurrence fiscale entre les Etats. Les individus sont certes concernés mais les derniers mois ont montré combien les sociétés savaient aussi en tirer profit. Si l’harmonisation du système fiscal européen pour les personnes physiques est une pure utopie à moyen terme, il serait bon que les dirigeants européens s’accordent au moins sur celle des personnes morales. Un premier pas qui constituerait un véritable bond pour la solidarité européenne en proie aux difficultés que personne n’ignore.

    L’exilé Depardieu est l’égal du plombier polonais. Il met en lumière les faiblesses de l’Union européenne bien au-delà des querelles politiques sur le taux d’imposition des personnes aisées. Ne nous trompons pas de débat. Gérard Depardieu est un homme libre de choisir son destin. L’Union européenne a, elle, l’obligation de construire un système de solidarité qui passe par un minimum d’harmonisation fiscale. La fiscalité a fait les Etats. Elle fera l’Europe de demain ou la condamnera.

    • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 07:49, par GEGE

      Cher Monsieur,

      Aucun pays au monde ne met une pression fiscale aussi importante que la France sur ses concitoyens. Votre patrie est celle qui vous protège et non celle qui vous dépouille. C’est étonnant que vous n’ayez de mot assez dur pour Le chouchou des Français qui s’est lui expatrié fiscalement. Il est en procès avec le fisc français et aucun commentaire désobligeant n’a été émis par la presse…mais bien sût il soutient la gauche et trône à la Bastille le soir de l’élection.
      Les décisions fiscales, confiscatoires et partisanes qui ont été retenues par la gauche, de préférence à une baisse du train de vie de l’état, montrent aux riche qu’ils sont mal aimés….étonnez vous qu’ils aillent sous d’autres cieux ou ils sont très bien accueillis !!!!!

      • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 08:29, par Karl Marx

        C’est qui, le chouchou des Français dont tu parles ?

        Sinon, réduire les dépenses de l’État, cela signifie baisser encore plus les salaires et détruire encore plus la sécu et les services publics. Ce qui serait un désastre pour les pauvres. Désastre par ailleurs bien avancé. Il faut au contraire revenir en arrière et rehausser les salaires, les retraites, etc. Et il faut revenir aux services publics et à une vraie sécu comme juste après mai 68 !

        Aimer les riches ?

        Il n’est pas normal que certains aient autant d’argent et que d’autres aient si peu.

        L’esclave salarié qui travaille dehors par -10 en hiver à réparer les routes devrait être payé dix fois plus qu’un artiste qui travaille bien au chaud ou que le bureaucrate qui est toujours bien au chaud dans son bureau. Etc.

        Quant à la crise, c’est un gigantesque mensonge destiné à justifier une exploitation toujours plus grande du prolétariat :

        http://mai68.org/spip/spip.php?article444

        La loi Rothschild est la cause de l’endettement de la France :

        http://mai68.org/spip/spip.php?article1245

        Vive la lutte de classe !

  • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 04:40, par Visiteur

    Affaire Depardieu : Ayrault revient sur l’emploi du mot « minable »

    http://www.liberation.fr/societe/20…

    17 décembre 2012 à 16:16

    Le Premier ministre se défend d’avoir insulté l’acteur, face à la droite qui reproche son attitude au gouvernement.

    Jean-Marc Ayrault s’est lancé lundi dans la délicate exégèse de ses attaques contre Gérard Depardieu, alors que la droite reprochait ses « insultes » au Premier ministre et profitait de l’affaire pour dénoncer sa politique fiscale. La lettre ouverte que l’acteur a envoyée dimanche au Premier ministre faisait suffisamment de remous pour que Jean-Marc Ayrault prenne le temps, en marge d’un déplacement à Clermont-Ferrand, de faire une mise au point sur ce fameux mot de « minable » qui a fait sortir de ses gonds le très sanguin Depardieu.

    « Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté ! », avait lancé dans sa lettre la star au Premier ministre qui avait trouvé mercredi dernier l’exil fiscal de l’acteur « assez minable ». « Minable, vous avez dit "minable" ? Comme c’est minable ! », ironisait l’interprète d’Obélix, référence à une réplique culte de Louis Jouvet dans Drôle de drame.

    « Je n’ai pas traité de minable M. Depardieu », a répliqué Jean-Marc Ayrault à Clermont-Ferrand, « j’ai dit que ça avait un côté minable effectivement » d’établir sa résidence en Belgique pour payer moins d’impôts. « J’ai dit aussi que Gérard Depardieu était un grand artiste, aimé par les Français à ce titre. Dans cette même intervention, j’ai parlé de solidarité citoyenne et de patriotisme, payer ses impôts lorsque des efforts doivent être faits c’est l’affaire de tous les Français », a ajouté le Premier ministre.

    « Lynchage honteux »

    Il lançait cette tentative d’apaisement au moment même où l’opposition, forte d’une UMP quasi-réconciliée, profitait de l’affaire pour lancer une attaque en règle contre le gouvernement.

    Le président François Hollande est « en train de mettre notre pays par terre » par un « matraquage fiscal », a dénoncé le président proclamé mais contesté de l’UMP Jean-François Copé, accusant le gouvernement de « piétiner les talents, les artistes, les créateurs, les chercheurs, les entrepreneurs ».

    Comme la veille le chef des députés UMP, Christian Jacob, qui avait accusé Jean-Marc Ayrault d’être tombé « dans l’insulte, dans l’invective », Rachida Dati s’est dite « choquée » que le gouvernement soit « dans l’injure ». « Jean-Marc Ayrault devrait s’interroger sur les causes du départ de Gérard Depardieu. Est-ce qu’il est normal qu’un gouvernement vous écoeure de votre pays ? », lançait-elle sur Radio Classique/Public Sénat. David Assouline (PS) a fini par trouver « scandaleux » que la droite « justifie et encourage l’exil fiscal ».

    Quelques personnalités sont quand même venues au secours de Depardieu : « Est-ce-que vous avez interrogé quelqu’un lorsque Alain Delon est parti, quand Guy Forget est parti, quand toutes ces stars sont parties ? », s’est indigné sur RTL Louis Nicollin, président du Montpellier Hérault Football Club, et ami de l’acteur. Le réalisateur Claude Lelouch a dénoncé un « lynchage honteux », même si le départ de Depardieu « peut être considéré comme une insulte à la misère ».

    L’acteur a « pris un risque énorme avec son capital principal qui est son public », a-t-il ajouté, soulignant son « courage ». Gérard Depardieu pourra vérifier sa popularité avec la sortie le 26 décembre de L’homme qui rit, tiré du roman de Victor Hugo, dans lequel il campe un forain accueillant dans sa modeste roulotte deux orphelins rejetés par tous, un film sur l’incompatibilité de deux mondes : celui des riches et celui des pauvres.

    (AFP)

  • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 04:56, par Visiteur

    Alors Gérard, t’as les boules ?

    http://www.liberation.fr/culture/20…

    17 décembre 2012 à 19:26 (Mis à jour : 18 décembre 2012 à 12:17)

    Par PHILIPPE TORRETON Comédien

    Tu ne veux plus être français… ? Tu quittes le navire France en pleine tempête ? Tu vends tes biens et tu pars avec ton magot dans un pays voisin aux cieux plus cléments pour les riches comme toi ? Evidemment, on cogne sur toi plus aisément que sur Bernard Arnault ou les héritiers Peugeot… C’est normal, tu es un comédien, et un comédien même riche comme toi pèse moins lourd ! Avec toi, on peut rattraper le silence gêné dont on a fait preuve pour les autres… C’est la nature de cette gauche un peu emmerdée d’être de gauche.

    Mais Gérard, tu pensais qu’on allait approuver ? Tu t’attendais à quoi ? Une médaille ? Un césar d’honneur remis par Bercy ? Tu pensais que des pétitions de soutien de Français au RSA allaient fleurir un peu partout sur la Toile ? Que des associations caritatives allaient décrocher leur abbé Pierre, leur Coluche encadrés pour mettre ta tronche sous le plexi ? Le Premier ministre juge ton comportement minable, mais toi, tu le juges comment ? Héroïque ? Civique ? Citoyen ? Altruiste ? Dis-nous, on aimerait savoir…

    Le Gérard « national », le rebelle de Châteauroux, le celui qui, s’il n’avait pas rencontré le cinéma, serait en taule à l’heure qu’il est comme tu le disais, le poète de l’écran la rose à la main quand ça devait faire bien d’en avoir une, qui nous sort un « c’est celui qui le dit qui y est »… Tu prends la mouche pour un petit mot et tu en appelles au respect, comme le fayot dans la cour de récré… Tu en appelles à tes gentils potes de droite pour que le grand méchant de gauche arrête de t’embêter… Tu voudrais avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton pinard, tes poulets, tes conserves, tes cars-loges, tes cantines, tes restos, tes bars, etc.

    Et nous faire croire en tournant avec Delépine qu’un cœur social vibre encore derrière les excès et les turpitudes de l’homme… Nous faire avaler à coups de « han » de porteur d’eau que tu sèmes dans tes répliques trop longues, que l’homme poète, l’homme blessé, l’artiste est encore là en dépit des apparences… Le problème, Gérard, c’est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé : celui du « je pense qu’à ma gueule », celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales…

    Tout le monde ne peut pas avoir l’auréole d’un Rimbaud qui, malgré ses trafics d’armes, fut et restera un poète… à jamais. Toi, tu resteras comme un type qui a fait une belle opération financière sur le cinéma français, un coup de Bourse, une OPA… Tu as transformé tes interprétations les plus réussies en stratégie de défiscalisation. Il doit y en avoir un florilège de répliques que tu as jouées et qui résonnent bizarrement maintenant !

    Des répliques de poète, d’homme au grand cœur, d’yeux grands ouverts sur la misère du monde, orphelines de pensée et violées par leur interprète, parce que l’homme a les rognons couverts, mais l’acteur a fait faillite… L’homme est devenu riche mais sa fortune lui a pété à la gueule. Tu sais, ces gros pets foireux dont tu te vantes et que tu lâches sur les tournages en répondant à tes 12 téléphones au lieu de bosser ?

    Tu votes pour qui tu veux, et tu fais ce que tu veux d’ailleurs, mais ferme-la, prends ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect, pas toi ! Sors de scène, Montfleury, « ce silène si ventru que son doigt n’atteint pas son nombril ! » Et puisqu’on est dans Cyrano, te rappelles-tu de cette réplique, mon collègue, qu’il adressait à De Guiche sauvant sa peau au combat en s’étant débarrassé de son écharpe blanche ? Il demande à Cyrano ce qu’il pense de sa ruse et ce dernier lui répond… « On n’abdique pas l’honneur d’être une cible. » Tu t’en souviens ? Tu devrais… En ce temps-là, tu apprenais ton texte…

    On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt… Un pays que tu quittes au moment où l’on a besoin de toutes les forces, en plein siège d’Arras, sous les yeux des cadets médusés… Adieu.

    • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 05:00, par Visiteur

      Le chanteur Magyd Cherfi (Zebda) remercie Philippe Torreton d’avoir critiqué Gérard Depardieu

      http://www.liberation.fr/societe/20…

      19 décembre 2012 à 19:08

      Par MAGYD CHERFI membre du groupe Zebda

      « Libé » a reçu de nombreuses réactions à la tribune du comédien Philippe Torreton « Alors, Gérard, t’as les boules ? » publiée mardi et critiquant avec verve l’annonce faite par Gérard Depardieu de son exil fiscal. Parmi celles-ci, ce petit mot de remerciement de Magyd Cherfi, du groupe Zebda, arrivé par mail mercredi après-midi.

      « Mon cher Philippe

      Un mot brûle ma bouche. Merci ! Merci ! Trois fois merci ou plutôt un million de fois merci…

      J’attendais le bâillon pour faire taire les insanités du natif de Chateauroux.

      J’attendais l’encre d’un fleuve fiévreux pour laver l’affront fait aux pauvres de partout.

      J’attendais la paire de couilles posées sur la table du Gargantua de France.

      J’attendais désespérément la voix d’un humaniste quelconque pour dire sans détours à notre Gégé–Germinal toute l’horreur qu’inspire son égoïsme sans nom. Merci !

      J’attendais pour dire ce mot à quelqu’un qui aurait le courage d’affronter le pachyderme des toiles blanches.

      J’attendais une voix, un écrit qui rendrait justice aux pauvres, aux RMistes, aux ouvriers, aux chômeurs, à tous les sans-papiers, les sans-grades, tous les immigrés, tous ceux qui ne sont rien dans le regard des autres, les parias de tous les horizons.

      Oui, avec ta lettre tu rends justice à des millions de gens qui ne te connaissent pas, qui ne t’ont jamais vu sur un écran et qui ne liront jamais le moindre journal.

      Merci pour tous ceux qui ne te diront pas merci…

      Quant à moi j’écris ton prénom, Philippe.

      Magyd

    • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 22 décembre 2012 05:03, par Visiteur
      Monsieur Torreton…

      http://www.liberation.fr/societe/20…

      20 décembre 2012 à 20:16

      Par CATHERINE DENEUVE

      Ce n’est pas tant Gérard Depardieu que je viens défendre, mais plutôt vous que je voudrais interroger. Vous en prendre à son physique ! A son talent ! « Ce gâchis » dont vous parlez… De quel droit, de quel souci démocratique semblez-vous animer votre vindicte salissante ?

      C’est un homme vacillant que vous attaquez. Il ne donne en pâture que lui-même, une fuite en avant sans doute, des désirs matériels qui ne seront jamais assouvis et toutes ses activités qui doivent noyer son chagrin. L’homme est sombre, mais l’acteur est immense et vous n’exprimez finalement que votre rancœur. Les « oublis » de Gérard valent bien les « monologues » de certains.

      Ma colère est née de vos jugements à l’emporte-pièce : « son pinard », « ses douze téléphones »… Et de cette mesquinerie ordinaire qui vous agite tant. Qu’auriez-vous fait en 1789, mon corps en tremble encore ! Quant à la parole officielle « déchéance, minable »… elle n’est pas digne d’hommes d’Etat. Je pense qu’il aura du mal à vivre ses choix, mais comme disait Voltaire, « je ne suis pas d’accord avec ses idées, mais je me battrai jusqu’à la mort pour qu’il puisse les exprimer » et ce n’est pas à vous de le juger !

      Avec ma sincère déception.

  • Gérard Depardieu : « Je rends mon passeport » 26 décembre 2012 08:24, par Visiteur

    Dupont-Aignan dénonce un climat d’« égoïsme » après le départ de Depardieu

    http://www.liberation.fr/politiques…

    26 décembre 2012 à 09:20

    Pour le président de Debout la République, « on ne déserte pas son pays ».

    Le président de Debout la République (DLR), Nicolas Dupont-Aignan, a déploré mercredi sur RTL le départ annoncé de Gérard Depardieu pour la Belgique pour des raisons fiscales, fustigeant l’« égoïsme généralisé » qui prévaut actuellement selon lui. « On ne déserte pas son pays, surtout lorsqu’on est favorisé par le talent. Quand on est aimé des Français, eh bien, on lutte à l’intérieur », a-t-il dit.

    « Que Gérard Depardieu vienne lutter avec nous (…) Le problème du pays, c’est cet égoïsme généralisé, c’est chacun pour soi. Quand un pays vit (pour le) chacun pour soi, on ne s’en sort pas », a-t-il poursuivi en se déclarant « tout à fait » d’accord pour que l’acteur perde sa nationalité française s’il ne paie plus ses impôts en France.

    Interrogé d’autre part au sujet du projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, Nicolas Dupont-Aignan, député (ex-UMP) de l’Essonne, s’est déclaré « en désaccord », évoquant un « grand gâchis ». Selon lui, « les Français étaient tout à fait prêts à accepter l’union de couples homosexuels qui s’aiment et qui veulent solenniser leur union en mairie… Union civile oui, mais le gouvernement cède à des excès, l’adoption et la Procréation médicalement assistée (PMA) ».

    « Ca prouve bien qu’on marche complètement à côté de la plaque parce que, au moment où il y a une usine par jour qui ferme… on se déchire sur un projet où on pouvait trouver un accord », a-t-il déploré.

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