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La politique impériale entre Novlangue et bidouillages

mardi 26 février 2013 (Date de rédaction antérieure : 26 février 2013).

La politique impériale entre Novlangue et bidouillages par Mohamed Bouhamidi - Les opinions occidentales ont beaucoup perdu dans la Novlangue. L’Europe a mis des siècles pour sortir de l’idée qu’Histoire et politique ne résultent pas arbitrairement de la pure volonté des hommes, mais obéissent à des logiques et des déterminations aussi impérieuses que voilées à nos regards. Que ces logiques procèdent d’une idée à la recherche d’un Etat qui l’accomplisse pleinement ou de forces matérielles économiques et sociales avançant masquées derrière un « intérêt général et universel » dans la réalisation de leurs intérêts et de leurs profits particuliers ne change rien à l’intérêt du postulat d’une « Raison historique ». Bien avant Machiavel, Spinoza, Hegel ou Marx, dès le XIVe siècle, Ibn Khaldoun formulait le principe d’un rapport entre force du lien social des tribus, disponibilité des moyens de subsistance et destin des dynasties. L’ancienne façon de comprendre l’histoire a bien résisté et, jusqu’aujourd’hui, on continue d’écrire et d’enseigner la politique et l’histoire comme pure contingence humaine sans échapper pourtant à la question du sens. Hitler est un bon exemple. L’explication par simple contingence reste la « folie » d’Hitler. La logique historique basse balbutie qu’Hitler a représenté la révolte des Allemands contre l’humiliation du Traité de Versailles, la logique historique haute explique que la grande bourgeoisie allemande, effrayée par la révolution (des Spartacus) puis les colères ouvrières, a financé et aidé le mouvement fasciste à naître et à se développer pour briser le mouvement communiste et s’arracher du Traité de Versailles. Mais en gros, jusqu’à la chute du mur de Berlin, l’idée des logiques sociales et économiques gagnait du terrain à mesure que les peuples se soulevaient contre le système impérialiste qu’ils désignaient comme tel au-delà des généraux, des gouverneurs et des élections qui changeaient l’avant-scène sans changer le fond de la pièce qui se jouait. La confrontation Est-Ouest, les guerres d’indépendance et les luttes sociales latino imposaient d’elles-mêmes la question du système économique et social en jeu. La proximité des luttes de libération nationale rappelait encore que des peuples de trois continents venaient de se libérer des tutelles coloniales génocidaires et exterminatrices des grandes démocraties occidentales. Le déroulement concret de ce combat pour les indépendances montrait surtout la réalité des guerres secrètes contre les nouveaux Etats menées par la CIA, par les multinationales elles-mêmes, par les services des anciens empires coloniaux pour remplacer les directions populaires par des groupes militaires qui leur permettaient de gouverner au profit de l’Empire avec des instruments locaux. Cette guerre secrète, avant la Novlangue, avait un nom : la subversion. De Suharto l’Indonésien à Pinochet le Chilien en passant par la Grèce des Colonels ou l’Algérie sous Salan et Massu, les dictatures, nous savions ce que cela voulait dire : des stades emplis à ras-bord de prisonniers ramassés au hasard du ratissage, des camps de concentration sans aucun contrôle judiciaire, la torture généralisée, des exécutions sommaires de masse, la terreur exercée sans limite ni garde-fous, des morts par dizaines de milliers et en Indonésie, cinq cent mille morts. La chute du mur de Berlin, la disparition de la confrontation Est-Ouest, leurs conséquences sur le recul des élites nationalistes et patriotiques du Tiers-Monde ont provoqué l’extinction de la question des logiques historiques par l’extinction des luttes elles-mêmes. Ne restaient en lice que les « démocraties » auxquelles appartiennent les féodalités du Golfe et des « dictatures » toutes situées dans des pays se trouvant sur les lignes de pompage, de passage ou de contrôle des hydrocarbures. Cette Novlangue n’a de chance de durer que si les guerres menées aux Etats nationaux sont courtes pour garder leur apparence de vérité aux « narrations » et aux « contes » préparés pour couvrir et justifier l’agression. La résistance de l’Etat national syrien et de son armée ont permis aux éléments historiques soigneusement cachés de faire lentement surface. Elle a surtout permis à la Russie d’apparaître comme un autre pôle de ce monde, même si la Russie éclipse la place et le rôle de la Chine et des Brics. La résistance de la Syrie est-elle en train de clore la « facilité » de domination idéologique de l’impérialisme et ferme-t-elle la parenthèse a-historique et de régression de la Raison européenne ouverte par la chute du mur de Berlin ? source : http://www.reporters.dz/index.php?o…

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