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Libye : après le parjure

samedi 6 avril 2013

Libye : après le parjure Ça et là, la Libye continue d’agiter les médias atlantistes, non pas que les objectifs fondamentaux ne soient pas atteints, bien au contraire, mais parce qu’il y a comme une gêne par rapport à certaines promesses de la « révolution », en matière de démocratisation et de libertés. Le plus gros du travail est fait au-delà de toute espérance. Le pouvoir de Mouammar Kadhafi s’est effondré, lui-même a été assassiné sous les applaudissements et les cris de liesse des dirigeants occidentaux, son armée ne s’est même pas convertie en résistance aux supplétifs installés à Tripoli par l’Otan, Aïcha Kadhafi a quitté l’Algérie pour que soit mis fin aux bisbilles qu’elles provoquaient et l’industrie pétrolière fonctionne à merveille. Tout va pour le mieux pour l’essentiel. Mais il y a cette image colorée que vendaient les télévisions, sites et journaux, qui excitaient les imaginations de ce avaient bien voulu croire au « printemps » de Benghazi et à la réalité de ces filles aux joues maquillées au drapeau du roi Idriss. Mais il y a ce philosophe de plateau qui, cheveux au vent et col de chemise ouvert, paradait entouré de thouars et figurait l’épopée démocratique en marche. Le site rue 89 dans une polémique avec lui, rapporte l’une de ses envolées qui mérite d’être citée en entier : « Peut-être que l’islamisme radical se développera, mais il va tomber sur un os. Cet os, c’est la Libye, avec cette évidence qui a déboussolé les radars et sidéré les Libyens en premier lieu : le juif Sarkozy (comme on l’appelle là-bas) et le juif Lévy ont emmené le désir d’une coalition internationale s’employant à leur libération sans qu’ils n’y puissent déceler aucun complot. » Des mots et des choses qui restent gravées dans les mémoires et qui se rappelleront à leurs auteurs, si elles ne se rappellent pas déjà. Alors la Libye dérange aux entournures. Elle n’est pas tout à fait ce qu’elle aurait dû être. Le philosophe de plateau lui-même, parce que juif, est devenu persona non grata à Tripoli. Lui qui se targue d’être à l’origine de la « révolution » aéroportée, ne peut même plus fouler la terre qu’il a « libérée ». Et il n’y a pas que l’injure faite au bienfaiteur. Le Conseil de sécurité des Nations Unies, celui qui a donné le feu vert aux avions de l’OTAN et qui a certifié la représentativité des « révolutionnaires », ne cesse d’exprimer ses préoccupations sur les droits de l’homme, sur la circulation des armes, sur le pouvoir des milices ou sur leurs milliers de prisonniers. Il y a un peu plus d’une semaine, il a eu une résolution adoptée par ses 15 membres qui « se déclarent préoccupés par la prolifération illicite dans la région d’armes et de matériel connexe de tout type provenant de Libye, en particulier d’armes lourdes … et de missiles sol – air portables ». La même session fait état d’une inquiétude relative aux « informations faisant état de représailles, de détentions arbitraires, d’emprisonnement illégaux, de mauvais traitements, de tortures et d’exécutions extrajudiciaires qui ne cessent de lui parvenir ». Rappelons que la Libye a été détruite pour beaucoup moins que cela, si l’on se réfère aux arguments qui ont servi à l’agression atlantiste.

Ahmed Halfaoui http://www.lesdebats.com/editions/0…

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