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Thatcher - 17 avril 2013 - la sorcière est morte et enterrée ! (vidéo)

mercredi 8 janvier 2025 (Date de rédaction antérieure : 17 avril 2013).

Ding ! Dong ! The Witch Is Dead !

La sorcière est morte !

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"La sorcière est morte" : l’hymne des anti-Thatcher devient un tube

http://www.humanite.fr/monde/la-sor…

Le 15 Avril 2013

Deux jours avant les funérailles de Margaret Thatcher, la chanson "Ding Dong ! The Witch Is Dead" (Ding Dong ! La sorcière est morte), s’est hissée en deuxième position du palmarès en Grande-Bretagne. Les démonstrations de joie se sont succédées ce week-end pour fêter la disparition de la Dame de fer.

L’Official Charts Company (OCC), qui diffuse les chiffres des ventes de l’industrie musicale en Grande-Bretagne, a annoncé dimanche que 52.605 exemplaires de cette chanson extrait de la bande originale du film "Le magicien d’Oz", composée il y a près de 75 ans, avaient été vendus - 6.000 de moins toutefois que le titre numéro un, "Need U" de Duke Dumont et A*M*E.

Carnaval

Le groupe Facebook à l’origine de ce mouvement s’était fixé pour objectif de placer la chanson de la sorcière en tête des ventes durant la semaine suivant la mort de Margaret Thatcher. "Ding Dong ! The Witch Is Dead" était entrée en 54e position du classement des meilleures ventes de singles seulement douze heures après l’annonce de la mort, lundi, de l’ex-Premier ministre. La chanson était n°10 dans la journée de mercredi.

Les détracteurs de la "Dame de fer" désireux de "fêter" sa disparition s’étaient donné rendez-vous samedi au centre de Londres pour une manifestation festive samedi soir à Trafalgar Square, au centre de Londres. D’anciens mineurs ayant participé à la grève d’une année contre le gouvernement de la Dame de Fer dans les années 80 ont rejoint des militants d’extrême-gauche et des étudiants. L’ambiance était au carnaval, des personnes de tous âges dansant, jouant du tambour ou faisant retentir sifflets et klaxons, sur cette célèbre place qui a été le haut lieu des affrontements entre manifestants et policiers sur la "Poll tax", l’impôt qui avait fait chuter Margaret Thatcher en 1990 après 11 années au pouvoir.

"Femme terrible"

Présent à Trafalgar Square, David Douglas, ancien mineur et membre de l’Union nationale des mineurs du Yorkshire, a affirmé avoir été "très content" d’apprendre la mort de Mme Thatcher, une "femme terrible" selon lui. "Nous sommes absolument furieux de cette image présentée à la télévision selon laquelle le pays entier serait en deuil", a-t-il ajouté.

Sigrid Holmwood, artiste écossaise de 34 ans vivant à Londres, tenait un parapluie arborant l’inscription "ding dong". "Je suis venue aujourd’hui, je ne dirais pas pour célébrer, mais pour protester contre les millions d’argent public dépensés pour ses funérailles au moment où il y a des coupes (budgétaires) qui touchent les malades ou les invalides", a-t-elle expliqué à l’AFP.

D’autre manifestations de joie ont eu lieu un peu partout dans le pays ce week-end. Des supporters de Liverpool ont par exemple déployé cette banderole sur laquelle ils proclament : "Nous allons fêter ça !".

Grandes funérailles mercredi 17 avril 2013.

Ce rassemblement est intervenu à quatre jours des funérailles de l’ex-Premier ministre, auxquelles assisteront la reine Elizabeth II et près de 2.000 invités. Tous les anciens Premiers ministres britanniques encore vivants, Tony Blair, Gordon Brown ainsi que John Major ont confirmé leur présence. Le Premier ministre David Cameron devrait lire un extrait de l’Evangile selon Jean, l’une des dernières volontés émises par Margaret Thatcher. Il s’agit du verset 14.1 : "Que votre coeur ne se trouble pas. Ayez foi en Dieu : ayez aussi foi en moi."

2 Messages de forum

  • Funérailles à la Churchill pour Margaret Thatcher

    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE93G00B20130417?sp=true

    mercredi 17 avril 2013 16h00

    par Sarah Young et Shadia Nasralla

    LONDRES (Reuters) - Les obsèques, solennelles et grandioses, de Margaret Thatcher se sont déroulées mercredi à Londres en présence de dirigeants du monde entier, à peine troublées par quelques sifflets venus rappeler la personnalité controversée de la "Dame de fer".

    Hymnes, honneurs militaires, rires et larmes : les funérailles de celle qui dirigea le Royaume-Uni de 1979 à 1990, ont été comparables en importance à celles de Winston Churchill, son héros, il y a près d’un demi-siècle, en 1965.

    Le cercueil de l’ex-Premier ministre conservatrice, recouvert de l’Union Jack, a été transporté sur un attelage tiré par des chevaux, du Parlement de Westminster jusqu’à la cathédrale Saint Paul. Il a été ensuite porté par un groupe de soldats et de marins à l’intérieur de la cathédrale pour un service auquel assistait la reine Elisabeth.

    Des milliers de partisans s’étaient massés sur le parcours du cortège, certains lançant des roses bleues. Ses opposants entonnaient "Ding, Dong, la sorcière est morte", chanson tirée du film Le Magicien d’Oz. D’autres se sont détournés ou ont sifflé au passage du cercueil.

    Dans la mort, comme de son vivant, la "Dame de fer" disparue le 8 avril à l’âge de 87 ans, divise les Britanniques.

    Ses partisans la voient comme la championne des réformes et d’un libéralisme sans entrave tandis que ses opposants se souviennent de sa volonté d’en découdre avec les syndicats et de privatiser sans limites, inaugurant une ère d’avidité financière dont l’apogée sera la crise financière de 2008.

    Le défilé solennel à travers Londres a été ponctué de salves tirées toutes les minutes de la Tour de Londres. Les célèbres cloches de Big Ben ont été réduites au silence pour la première fois depuis les funérailles de Churchill.

    Aux airs de Beethoven, Mendelssohn et Chopin joués par les musiciens de l’armée britannique -plus de 700 militaires participaient à la cérémonie- se mêlaient des applaudissements de la foule. Durant le service funéraire de Margaret Hilda Roberts, dirigé par l’évêque de Londres Richard Chartres, le ministre des Finances, George Osborne, n’a pas caché ses larmes.

    KISSINGER PRÉSENT, GORBATCHEV ABSENT

    Nombre de Britanniques ont vu d’un mauvais oeil le coût élevé de ces funérailles, évalué à 10 millions de livres (près de 12 millions d’euros) aux frais du contribuable.

    Ses admirateurs, en revanche, estiment que le rôle joué par "Maggie", première femme, et à ce jour la seule, à avoir dirigé un gouvernement britannique, justifiait une telle cérémonie.

    "Elle a fait des choses extraordinaires dans sa vie", a déclaré le Premier ministre, David Cameron. "Ce qui se passe aujourd’hui est tout à fait ce qui convient et ce qui est juste", a ajouté le chef des Tories, le Parti conservateur que Margaret Thatcher mena trois fois à la victoire.

    Plus de 2.300 personnalités ont assisté aux obsèques, parmi lesquelles 11 chefs de gouvernement en exercice, mais aussi tous les membres du gouvernement britannique, deux chefs d’Etat et 17 ministres des Affaires étrangères.

    L’ancien secrétaire d’Etat américain Henri Kissinger était également présent. Au total, 170 pays devaient être représentés.

    La délégation des Etats-Unis était conduite par George Shultz, secrétaire d’Etat sous Ronald Reagan, dont la politique fut très proche de celle de Margaret Thatcher, ainsi que par James Baker, qui exerça de hautes fonctions sous les administrations de Reagan et de George Bush père. En revanche, aucun membre de l’administration Obama n’avait fait le déplacement.

    La France, qui elle non plus n’avait envoyé aucun membre de l’exécutif, était représentée par la députée socialiste Elisabeth Guigou, ancienne ministre et présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

    L’ambassadeur d’Argentine, pays avec lequel Margaret Thatcher entra en guerre en 1982 au sujet des îles Malouines, avait décliné l’invitation à la cérémonie, la présidente argentine Cristina Fernandez, n’ayant pas été invitée à la demande de la famille de Margaret Thatcher.

    Autre absent de marque, l’ancien numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev. A 82 ans, sa santé fragile ne lui a pas permis de faire le voyage à Londres. Margaret Thatcher fut l’une des premières à l’Ouest à juger que le père de la Glasnost et de la Perestroïka était quelqu’un de fréquentable.

    Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser

  • Margaret Thatcher La Dame d’enfer, bonne fée 
de la City et bourreau des cités

    http://www.humanite.fr/politique/519797

    L’ancienne première ministre conservatrice, décédée hier, 
restera dans l’histoire 
du XXe siècle comme la championne 
du néolibéralisme, prompte à déclarer la guerre aux syndicats, championne 
de la stimulation 
des inégalités sociales.

    Margaret Thatcher est décédée hier à Londres à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle n’était plus apparue en public depuis 2002. Elle a été la seule femme à avoir été première ministre au Royaume-Uni. Mais si elle a été une personnalité qui a compté dans la vie politique britannique, Margaret Thatcher, par son style autoritaire, sa violence et sa stimulation des inégalités, a été impopulaire et détestée.

    En 1979, en plein marasme économique, Margaret Thatcher, aux inénarrables bibis verts ou roses, mène le parti Tory à la victoire avec un farouche programme conservateur et libéral, accède au 10 Downing Street. Elle était déjà la «  Dame de fer  », surnom que lui avait donné, en 1976, l’Étoile rouge, l’organe de l’armée soviétique, pour son anticommunisme inoxydable.

    Née en 1925 à Grantham, au centre de l’Angleterre, elle avait fait des études de chimie puis de droit à Oxford. Elle avait été élue en 1959 à Finchley, dans le nord-est de Londres. Épouse de l’homme d’affaires Denis Thatcher, elle fut ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Heath, avant de lui succéder à la tête du parti en 1975, à la surprise générale. Emplie de «  convictions  », elle entendait s’appuyer sur des principes magnifiant le travail, l’esprit d’initiative, la famille et la nation britannique. Ces valeurs étaient bien différentes de «  l’État providence  », mis en place par les travaillistes en 1946.

    Margaret Thatcher prônait le libre jeu du marché. Influencée par les économistes néolibéraux, elle voulait en finir avec la prépondérance du rôle de l’État. Les privatisations, la dérégulation de l’économie et du marché du travail sont les grands axes de la stratégie qu’elle met en œuvre. Lors de son second mandat, alors que le budget de l’État est ramené à l’équilibre à marche forcée, elle engage le bras de fer avec les syndicats. Plusieurs lois coercitives adoptées limitent les prérogatives syndicales, interdisent les grèves de solidarité, etc. Ces réformes se heurtent à une vive résistance, qui culmina dans la grande grève des mineurs de 1984-1985 conduite par le syndicat NUM et son bouillant leader Arthur Scargill, au caractère quasi insurrectionnel au moment où les puits fermaient les uns après les autres. Le mouvement syndical est défait et, bien que toujours puissant (10 millions d’adhérents en 1990), il éprouvera les pires difficultés à se remettre des sévères coups portés par la Dame de fer.

    Lorsque Margaret Thatcher démissionne de son poste de premier ministre, elle laisse à son successeur, John Major, une situation économique et sociale catastrophique. Si la City a prospéré, le coût social est très lourd  : chômage de masse, accentuation des inégalités sociales, réduction des prestations. Les quartiers ghettos des grandes villes (Brixton à Londres, Toxteth à Liverpool) sont le théâtre d’émeutes. La proportion de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté (50 % du salaire moyen) passe de 8 % en 1979 à 22 % en 1990, soit 9 millions de personnes, dont 3 millions d’enfants.

    Le leadership de Margaret Thatcher sur la formation qu’elle mène à trois victoires successives (1979, 1983, 1987) a été loin de faire l’unanimité. Partout elle n’a jamais cessé de perdre du terrain. En Irlande du Nord, secouée par les «  troubles  », le martyre de Bobby Sands et de neuf de ses compagnons de Long Kesh, une prison près de Belfast, a marqué d’une tache indélébile l’ère Thatcher. En 1981, les «  dix  » nationalistes républicains de l’IRA et de l’Inla lancent une grève de la faim pour obtenir le statut de prisonniers politiques et signifier au monde entier qu’ils étaient prêts à engager leur vie. Bobby Sands décède le 5 mai au bout de soixante-six jours de jeûne, puis, semaine après semaine, les neuf autres s’éteignent sans que Mme Thatcher n’accepte de faire le moindre geste.

    Autres choix affirmés et défendus, celui de la guerre colonialiste aux Malouines, envahies par les Argentins en avril 1982, au mépris d’un règlement de la crise par l’ONU, ses remerciements à Pinochet pour le soutien qu’il avait apporté à l’armée britannique dans ce conflit ou encore le renforcement des liens avec les États-Unis – la «  relation spéciale  ». L’étroitesse du partenariat anglo-américain, avec Ronald Reagan, a été vivement dénoncée par ceux qui auraient voulu voir la Grande-Bretagne préférer l’Europe au «  grand large  ». Ses partenaires européens ont sans doute gardé en mémoire les âpres discussions des années 1980-1984 portant sur le montant de la contribution britannique au budget communautaire, et la volonté de Thatcher de vouloir alors à tout prix «  récupérer son argent  ».

    En novembre 1990, la réforme des impôts locaux, connue sous le nom de poll tax (taxe pesant sur tous les adultes vivant sous un même toit), suscite une levée de boucliers telle dans tout le pays, que Thatcher cesse d’être un atout électoral aux yeux des députés conservateurs. Ils n’hésitent pas alors, au prix de trahisons, à la pousser vers la sortie. Son héritage sera porté par tous les adeptes d’un modèle de marché sans entrave, à commencer par ses successeurs. Parmi eux, Tony Blair, chevalier blanc du New Labour, va pérenniser avec enthousiasme la «  révolution  » thatchérienne. Blair, le digne héritier de la fille d’un épicier devenue baronne.

    Bernard Duraud

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