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"Antifascistes", encore un effort... si vous voulez l’être vraiment ! (par Jean Bricmont)

mercredi 21 octobre 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 21 octobre 2009).

France - 21-10-2009

Antifascistes encore un effort… si vous voulez l’être vraiment !

Par Jean Bricmont

http://www.ism-france.org/news/arti…

 Comment ne pas voir que le discours sur l'holocauste est instrumentalisé pour soutenir Israël et pour faire taire les critiques (la question n'étant pas de « mettre en cause » l'holocauste, mais de se demander pourquoi cet événement doit déterminer notre politique étrangère) ? Le temps où une majorité de gens aimait réellement Israël, « la seule démocratie au Moyen-Orient », « la villa au milieu de la jungle » etc. est passé. Mais l'étape qui reste à franchir, pour qu'une autre politique envers le Moyen-Orient soit possible, est de libérer la parole et de faire cesser l'intimidation et la culpabilisation à propos de tout ce qui concerne Israël et le sionisme.

« Pour guérir radicalement la censure, il faudrait la supprimer car l'institution est mauvaise et les institutions sont plus puissantes que les hommes. » Karl Marx (1)

Divers amis se sont inquiétés du fait que mon nom soit cité dans un article (non signé) de REFLEX, intitulé « Procès Dieudonné - Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes » et relayé par l'AFPS , Bellaciao.

J'ai donc lu l'article avec attention ; il s'attaque à un certain nombre de gens qui ont assisté au procès de Dieudonné et Faurisson, suite au spectacle du Zénith (2) et particulièrement à Paul-Eric Blanrue, auteur du livre « Sarkozy, Israël et les juifs » dont j'ai recommandé la lecture. Cet article est intéressant parce qu'il illustre tous les défauts d'une certaine « gauche antifasciste ».

Le fond de l'affaire tourne autour de la liberté d'expression. Ayant expliqué ailleurs mon point de vue à ce propos, je ne vais pas y revenir en détail. Et, avant de continuer, je voudrais souligner (même si cela devrait être inutile) que défendre la liberté d'expression de X ne signifie nullement approuver les idées de X. Cette défense découle seulement d'une réflexion sur les principes de droit sur lesquels repose une société démocratique. Et, dans une société réellement démocratique, il y aura nécessairement une telle multiplicité d'opinions qu'il est impossible de les approuver toutes - mais on peut néanmoins considérer que l'expression de toutes ces idées, aussi folles et mutuellement contradictoires qu'elles soient, doit être légale. La liberté d'expression est un principe fondamental de la démocratie, et pas, comme on le dit trop souvent, un « prétexte » pour « soutenir » X ou Y. Il est pour le moins étrange que des « antifascistes » approuvent le fait que l'on rende, comme l'a dit Chomsky à propos de l'affaire Faurisson, un triste hommage aux victimes de l'holocauste en adoptant la doctrine centrale de leurs bourreaux, à savoir qu'il appartient à l'Etat de déterminer la vérité historique et de condamner ceux qui ne s'y conforment pas.

Mais, même si l'on ne partage pas ce point de vue, la question de la pente glissante se pose : jusqu'où ira-t-on dans la répression des opinions « scandaleuses » ? On requiert un an de prison (avec sursis) contre Dieudonné pour un sketch. On est évidemment libre d'estimer ce sketch de très mauvais goût, insultant, et le condamner moralement (3). Mais un an de prison (même avec sursis) ? Que répondra-t-on aux Noirs et aux Musulmans qui pourraient se sentir insultés par d'autres sketches (y compris certains sketches de Dieudonné) ? Comment éviter que les Musulmans, qui se considèrent insultés par les caricatures du Prophète, et l'impunité dont elles jouissent (heureusement), n'y voient une nouvelle preuve du « deux poids, deux mesures » à leur égard (4) ? Aujourd'hui, divers courants au sein de l'Union Européenne veulent sacraliser la mémoire des « victimes du communisme ». Où s'arrêtera-t-on? Une partie de la gauche s'inquiète de cette dernière sacralisation - mais peut-être aurait-elle été mieux avisée de ne pas entrer, justement à propos des victimes du fascisme, dans le jeu de la sacralisation.

A mon humble avis, c'est cette constante restriction de la liberté d'expression qui devrait donner « froid dans le dos » aux antifascistes véritables.

Par une pure coïncidence, cette affaire Dieudonné se produit en même temps que la levée de boucliers du monde intellectuel et artistique en faveur de Roman Polanski. Alors que, dans cette dernière affaire, le « talent artistique » semble tout permettre, même des miracles, comme le fait de commettre une erreur de jeunesse (dixit BHL) à 43 ans, ou d'avoir des rapports sexuels avec une mineure non consentante sans commettre de viol (dixit Costa-Gavras), pas un mot n'est prononcé par ce même monde intellectuel et artistique en faveur de Dieudonné qui, au cours de toute sa carrière, n'a jamais été « coupable » que de délit d'opinion. Dans le cas de Polanski, le fait qu'une fille pose nue (Finkielkraut) ou paraisse plus âgée qu'elle n'est (Costa-Gavras), ou que le violeur soit une victime (du nazisme et du communisme-Finkielkraut et BHL) sert de circonstance atténuante. Finkielkraut vit dans « l'épouvante ». Lelouch compare la police suisse à la Gestapo. BHL en appelle à l'esprit de tolérance suisse, mentionnant Voltaire, comme si c'était Polanski et non Dieudonné qui était poursuivi pour délit d'opinion. Etrange époque où la lutte contre « l'ordre moral » et contre le « fascisme », ou encore le « il est interdit d'interdire », mènent simultanément à la complaisance à l'égard du viol et au rejet de la simple liberté d'expression.

L'article de REFLEXes soulève aussi le problème du « guilt by association », de la culpabilité par association, fortement dénoncée aux Etats-Unis, surtout dans la gauche, parce que c'était une des armes favorites du Maccarthysme. Que viennent faire dans cet article Michel Collon, la librairie Résistances et moi-même ? Michel Collon rien, à part le fait que j'en suis « proche ». Mais pourquoi le citer lui et pas Noam Chomsky, Alan Sokal, Régis Debray, Anne Morelli, ou quantité d'autres, dont je suis tout aussi « proche » ?

La Librairie Résistances, elle, a été attaquée par des nervis sionistes et a tenu un meeting en plein air suite à cette agression, au cours duquel Me Bastardi Daumont, avocat de Blanrue et de Faurisson, a pris la parole. Où est le crime ? Que reproche-t-on à Me Bastardi Daumont ? Suggère-t-on que Faurisson ne doit pas avoir d'avocat, contrairement aux pires assassins ? S'il doit bien en avoir un, est-ce un crime d'être celui-là ? Pense-t-on qu'un avocat partage nécessairement les vues de son client ? Pourquoi cette coïncidence (être à la fois l'avocat de Blanrue, de Faurisson et participer au meeting de soutien à la librairie) ? Sans doute parce que, précisément à cause du climat de terreur intellectuelle « antifasciste » qui règne en France, les avocats prêts à défendre le principe de la liberté d'expression ne se bousculent pas au portillon.

Et moi-même ? J'ai lu le livre de Blanrue et je l'ai trouvé salutaire. Bien que moins complet, il est un peu le « Mearsheimer et Walt » français, en ce sens qu'il met, pour la première fois, le doigt sur un problème fondamental de nos sociétés, à savoir l'extraordinaire influence sur notre vie politique des réseaux pro-israéliens (ou du lobby pro-israélien, comme disent Mearsheimer et Walt). Je le lui ai dit et je l'ai autorisé à me citer sur son site. Je ne lui ai pas trouvé d'éditeur, contrairement à ce qu'affirment nos spécialistes de l'antifascisme (et du renseignement), même si j'aurais été heureux de pouvoir le faire. Comme le dit Alain Gresh, le livre de Blanrue « mérite débat » ; mais le livre a été de facto censuré en France, vu que le diffuseur français de son éditeur belge a refusé de le distribuer (initiative extraordinaire de la part d'un diffuseur, si on y réfléchit : qu'est-il advenu du bon vieux capitalisme et de la « soif de profit » ?). De plus, bien que Blanrue soit un auteur relativement connu, aucun grand média ne parle de son livre. La puissance des réseaux sionistes est accrue par le tabou qui empêche de parler d'eux. Le terrorisme intellectuel « antifasciste » ne fait que renforcer ce tabou. Le grand mérite de Blanrue est de tenter de sortir de ce cercle vicieux qui, comme il le souligne d'ailleurs, n'est pas, à terme, « bon pour les juifs ».

Bref, j'apprécie le livre de Blanrue et je le dis. Quelle relation entre cela et le fait qu'il assiste au procès Dieudonné-Faurisson (ce qui, vu les enjeux juridiques de cette affaire, est tout à fait compréhensible) ou qu'il ait eu dans sa jeunesse des activités « suspectes » (aux yeux de la police de la pensée) en Moselle ? Il a été chrétien ? Je vais l'avouer : moi aussi (ainsi, il existe encore des chrétiens en France et en Belgique ; quelle horreur ! Que fait la police ?). Il a été royaliste ? Moi pas, mais en tant que Belge, j'en ai rencontré beaucoup et je n'ai pas remarqué qu'ils mangeaient des enfants au petit déjeuner. Et j'ai connu assez de gens qui ont, dans leur jeunesse, fait une apologie sans nuance de Staline, de Mao, ou de toute forme de violence, pourvu qu'elle soit « révolutionnaire » (et dont certains se sont recyclés dans l'antifascisme), pour que le genre d'accusations portées contre Blanrue me laisse froid (est-il vraiment si fréquent de trouver des gens en France dont le parcours est, comme dit REFLEXes, « politiquement limpide et irréprochable » ?).

De plus, quand il s'agit d'auteurs comme Heidegger, Céline ou Foucault (oui, oui, même Foucault), il est permis de citer, d'étudier, d'admirer une partie de leur œuvre sans se soucier de ce qu'ils ont dit ou fait par ailleurs, et qui est souvent plus étrange que ce que l'on reproche à Blanrue. Pourquoi ne pourrait-on pas avoir la même attitude par rapport au citoyen Blanrue ? Existe-t-il un principe de Polanski généralisé qui veut que pour des gens suffisamment célèbres (Heidegger et Co.), on puisse parler de leur œuvre ou d'une partie de celle-ci sans parler de la personne ou de l'ensemble de l'œuvre, mais pour les moins célèbres, non ?

J'avoue également avoir un petit problème avec la notion d'extrême droite en France. Pour les « antifascistes », l'extrême droite, ce sont exclusivement les gens qui sont supposés être nostalgiques de Vichy, de la monarchie, de l'Algérie française, qui sont trop souverainistes à leur goût, ou encore, pour certains, les « islamo-fascistes ».

Mais pourquoi la censure n'est-elle pas d'extrême droite ? Pourquoi l'apologie de la guerre (et la négation de crimes de guerre) à Gaza, au Liban, en Afghanistan et en Irak ne l'est-elle pas ? Pourquoi le fait de considérer qu'un peuple a le droit de s'installer sur la terre d'un autre et de l'en chasser à jamais (c'est-à-dire en lui refusant tout droit au retour) n'est-il pas d'extrême droite ? Pourquoi n'est-il pas d'extrême droite de célébrer comme démocratique (avilissant ainsi ce concept) un Etat défini explicitement sur une base ethnique (5) ? Pourquoi la notion de culpabilité collective (appliquée au peuple allemand, français etc.) n'est-elle pas de « l'essentialisme raciste » et donc d'extrême droite ? N'est-ce pas encore plus le cas quand cette culpabilité devient transmissible aux descendants ?

Si l'on veut bien élargir ainsi la notion d'extrême droite (ce qui me semble justifié d'un point de vue conceptuel et historique), on se rend compte que le gouvernement français, la plupart des médias et des intellectuels, et bien sûr, une bonne partie de la « gauche antifasciste » sont d'extrême droite, ce qui complique considérablement la nécessaire « lutte contre l'extrême droite ». Il ne suffit pas de ne pas « ouvrir son antenne » à Soral ou à de Benoist, mais il faudrait la refuser à pratiquement tout le monde. De plus, l'extrême droite la plus dangereuse est-elle celle de la « nostalgie », ou celle qui influence la politique et la pensée occidentale actuelles ?

Finalement, il est regrettable de voir que des articles comme celui de REFLEXes sont repris par des associations pro-palestiniennes comme l'AFPS (ou Bellaciao). Bien sûr, ils ont le droit de le faire, là n'est pas la question. Mais le fait de diffuser certains articles plutôt que d'autres est un choix politique, et ce choix peut être discuté. Or ce choix signifie que la priorité, pour ces organisations, n'est pas de défendre la liberté d'expression mais bien de hurler avec les loups dans la dénonciation des « méchants » (Dieudonné, Blanrue etc.).

Comment ne pas voir que le discours sur l'holocauste est instrumentalisé pour soutenir Israël et pour faire taire les critiques (la question n'étant pas de « mettre en cause » l'holocauste, mais de se demander pourquoi cet événement doit déterminer notre politique étrangère) ? Le temps où une majorité de gens aimait réellement Israël, « la seule démocratie au Moyen-Orient », « la villa au milieu de la jungle » etc. est passé. Mais l'étape qui reste à franchir, pour qu'une autre politique envers le Moyen-Orient soit possible, est de libérer la parole et de faire cesser l'intimidation et la culpabilisation à propos de tout ce qui concerne Israël et le sionisme.

La « solidarité avec la Palestine » commence ici, principalement dans la lutte contre les réseaux pro-israéliens. Diffuser et faire connaître le livre de Blanrue, ou celui de Mearsheimer et Walt, défendre la liberté d'expression, aider à libérer le discours et à ouvrir le débat, c'est réellement « aider la lutte des Palestiniens », et c'est l'aider de façon essentielle.

Nous ne devons pas montrer aux sionistes que nous sommes « gentils », en nous « démarquant » sans arrêt de X ou de Y qui a eu une parole trop dure ou trop franche, mais montrer que nous sommes libres et que le temps de l'intimidation est passé. Heureusement, de même que les Palestiniens résistent, il existe encore des gens en France qui défendent les principes les plus élémentaires de la République et de la laïcité. Il ne reste plus qu'à souhaiter que les « antifascistes » se joignent à eux.


Notes de lecture :

1. Remarque sur la récente réglementation de la censure prussienne, 1842, Textes philosophiques, 1842-1847, Cahier Spartacus, no 33, 1970.

2. Au cours duquel (en décembre 2008) Dieudonné fit remettre un « prix de l'infréquentabilité et de l'insolence» à Robert Faurisson, par son assistant déguisé en costume de déporté. Suite à cela, Dieudonné est poursuivi, entre autres, pour insultes à caractère raciste.

3. Il faut néanmoins rappeler que si la liberté d'expression était respectée en France, il n'y aurait jamais eu d'affaire Faurisson, ce dernier serait probablement inconnu et il n'y aurait probablement pas eu le show du Zénith. La censure incite toujours à la transgression et il n'y a aucune raison de penser que l'affaire du Zénith soit la dernière du genre, quelles que soient les peines qui seront prononcées.

4. Voir la vidéo pour une illustration de ce sentiment d'injustice.

5. Par exemple, où faut-il situer sur le spectre politique la citation suivante : « Si l’on regarde une carte du monde, en allant vers l’est : au-delà des frontières de l’Europe, c’est-à-dire de la Grèce, le monde démocratique s’arrête. On en trouve juste un petit confetti avancé au Moyen-Orient : c’est l’État d’Israël. Après, plus rien, jusqu’au Japon. [...] Entre Tel-Aviv et Tokyo règnent des pouvoirs arbitraires dont la seule manière de se maintenir est d’entretenir, chez des populations illettrées à 80%, une haine farouche de l’Occident, en tant qu’il est constitué de démocraties. » Elle est de Philippe Val (dans Charlie-Hebdo, 26 juillet 2006), ancien directeur de Charlie-Hebdo et actuel directeur de France Inter. Voir Le plan B, Frappes médiatiques sur le Liban, 5 janvier 2009 ; ce journal précise : « selon le Rapport des Nations unies sur le développement humain de 2003, seuls trois pays au monde avaient alors un taux d’illettrisme supérieur à 80%. Et aucun d’entre eux n’était situé entre Tel-Aviv et Tokyo, puisqu’il s’agissait du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Ailleurs, entre Tel-Aviv et Tokyo, le taux d’illettrisme était de 23% en Iran, de 9% en Chine, de 7% aux Philippines. Et... de 13% au Liban. »

12 Messages de forum

  • Salut à toutes et à tous,

    Il y aurait beaucoup à commenter au sujet de cet article et je le ferai peut-être plus tard si je trouve le temps.

    En attendant, sachez que je suis assez en accord avec l’auteur.

    Cependant, je vais prendre le temps de faire quelques remarques.

    Jean Bricmont nous dit :

    « Le fond de l’affaire tourne autour de la liberté d’expression. Ayant expliqué ailleurs mon point de vue à ce propos, je ne vais pas y revenir en détail. Et, avant de continuer, je voudrais souligner (même si cela devrait être inutile) que défendre la liberté d’expression de X ne signifie nullement approuver les idées de X. »

    Ainsi que :

    « La liberté d’expression est un principe fondamental de la démocratie, et pas, comme on le dit trop souvent, un « prétexte » pour « soutenir » X ou Y. »

    Sur ce sujet, je vous invite à lire mon texte salutaire sur Garaudy, ici :

    http://mai68.org/ag/1051.htm

    Lisez le texte dont le lien est ci-dessus, il est important.

    Toujours sur le sujet de la liberté d’expression, voici le point de vue de Hitler :

    http://mai68.org/textes/hitler.htm

    Sur Dieudonné, j’ai écrit ceci :

    http://www.mai68.org/ag/1083.htm

    Et j’ai aussi eu cette conversation avec un ami :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article342

    Sur Polanski, je vous invite à lire mon texte intitulé « Quelles sont les moeurs sexuelles des grands de ce monde ? » :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article453

    Et pour répondre à la phrase trop imprécise de Bricmont : « Existe-t-il un principe de Polanski généralisé qui veut que pour des gens suffisamment célèbres (Heidegger et Co.), on puisse parler de leur œuvre ou d’une partie de celle-ci sans parler de la personne ou de l’ensemble de l’œuvre, mais pour les moins célèbres, non ? », lisez donc mon commentaire sous cet article :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article447

    Sur la notion de culpabilité collective (appliquée au peuple allemand, français etc.), vous pouvez lire mon commentaire sous ce génial article-vidéo de Pierre Stambul de l’UJFP (Union des Juifs Français pour la Paix) :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article373

    Bien à vous,
    do
    http://mai68.org

    Post-scriptum : le Fait que Blanrue ait été royaliste lui enlève à mes yeux beaucoup de crédit. Ou alors, il me faudrait en savoir plus, comment il a évolué, etc. Je voulais lire son livre, mais ça prend du temps. Et je n’en ai pas à perdre en compagnie d’un royaliste, et à être là, sans arrêt, en train de me demander s’il dit ceci ou cela à cause de ses anciennes convictions ou si c’est un peu plus sérieux.

  • Invoquer la liberté d’expression entre autres au nom de la démocratie des "petits bourgeois" libéraux qu’étaient les Lumières ou de l’état essentiellement tyrannique, c’est être naïf m’sieur Bricmont, vous le grand scientifique super intello’ qui croit encore au Droit "bourgeois" et à la Démocratie chérie. Les rapports de force constituant le Droit et la Démagocratie sont biens, parce que ça lui (et pas que lui) va bien à son compte en banque, c’est un moindre mal, c’est le moins pire des régimes mais il est indépassable. La Démagocratie, cette Idole heureusement pourrissante, il faudrait peut-être penser à la lâcher au lieu de s’y attacher et pourrir avec elle, comme 99,99% des humains s’attachent à l’Idole Travail. Les soupapes de sécurités d’un monde inacceptable, alias les fétiches de m’sieur Bricmont et de ses copains journaleux (faisant partie d’une bonne tranche de la classe moyenne), permettront de loger, nourrir, vêtir les miséreux sans qu’ils aient à se révolter parce que le caca démocratique, il faut le manger positivement, c’est bien connu ! La liberté d’expression démagocratique (donc déléguée à X Y Z) leur permettront peut-être de faire prof’ à l’Université Catholique de Louvain et de manger un peu moins de ce caca. L’état jugera de cela, comme il jugera des pétards lancés dans le sous-bois des lobbys alors que la forêt profonde, il faut gérer sa violence qui est la cause du désastre (l’humain n’est capable que du pire disait Hobbes), il faut gérer un max’ afin qu’elle reste démocratiquement invisible. Pis ça fait cool d’être pro-palestinien comme Naomi Klein. Mais patience…

    "Puis vint le jour du Jugement Dernier. Par milliards, les créatures de Dieu étaient rassemblées à ses pieds. Lui, trônait sur sa montagne et contemplait la plaine emplie d’âmes. Dieu dit alors : "Personne n’est innocent, personne." Aussitôt, la terre s’ouvrit et engloutit les âmes qui disparurent dans les enfers éternels. Dieu les y suivit bientôt, laissant le paradis vide de toute présence."

    Allez, j’déconne.

    Accréditer notamment ces "intellos" et journaleux du Monde Diplo’, quiconque en fait ? Non, pensez par vous-même ! La démocratie est blessée ? Qu’elle crêve ! La citoyenneté ? Rien à péter !

    PS : [i]Droits[/i] de l’homme et la liberté d’expression = bobo diversion

    — → http://exit-online.org/druck.php?ta…

    • J’ai rien compris !

      En tout cas, je trouve ça bien de prendre la défense des Palestiniens ; car, après tout, les sionistes leur ont volé leur pays pour le renommer Israël ; et cela s’est fait, et continue à se faire encore aujourd’hui, par le biais d’un horrible nettoyage ethnique.

      Alors, heureusement, que cela fait cool d’être propalestinien ; car sinon, ce serait à désespérer de l’humanité !

      • Dominer, tuer des gens est effectivement scandaleux. Mais légitimer une nouvelle fois "au nom du bien" les fantasmes ethniques, le droit (la propriété) du sol, etc. aussi bien du côté des victimes, est absolument débile, passéiste, c’est le degré zéro de l’émancipation humaine. Ca ne remet rien en question radicalement, surtout pas le champ juridique et la croyance positiviste en un Droit International autoproclamé Sauveur, lui qui n’accorde des droits à l’individu seulement si il rentre dans les catégories de l’homo œconomicus.

        Il me semblait que les bipolaires "avec nous ou contre nous" avaient été éradiqués du Droit (à 90% constitué de lois datant de Napoléon). J’ai du me tromper.

        • Oui, je crois que tu te trompes en effet sur beaucoup de choses.

          Je crois surtout que l’on t’a trompé.

          Tu pourras répéter autant que tu voudras la propagande qu’on t’a faite ingurgiter, les Indiens ont absolument raison et les cows-boys ont tous les torts ; et, les alambications de langage démago-trompeur que tu transmets ici n’y changeront rien :

          Les Palestiniens sont les nouveaux Indiens, et les sionistes sont les nouveaux cows-boys qui, d’ailleurs, sont soutenus à fond par les cows-boys américains !

          • Parce que dire Cowboys (bourreaux irrationnels) = méchants et Indiens (victimes rationnelles) = gentils, c’est changer quelque chose à la vision binaire du monde, c’est pas de la propagande peut-être ? Sans mettre la violence des oppresseurs et celle des opprimés sur le même pied d’égalité, ça ne change en rien la question du Droit contemporain, ni même la violence elle-même, ses causes, ses"raisons d’être". C’est c’est nier et/ou être (partiellement) inconscient de la direction prise par la Justice sous le capitalisme, des fondements de cette dernière. Sans nier les faits, éviter de chercher des causes bien plus "abstraites" aux massacres, ce genre de comportement(s) subodore la logique du bouc émissaire. Puis, une victime, un être agressé dans son intimité physique (et/ou psychique) n’est pas un être systématiquement "bon".

            Je précise que je suis pour une liberté d’expression totale, aussi bien artistique que politique. L’ambiguïté est d’essayer de mêler les deux, à la manière de Dieudonné. Je ne reproche pas à Bricmont d’analyser cette question, je dis juste qu’il fait fausse-route : défendre cette sacro-sainte et moderne liberté d’expression issue des Lumières (donc capitaliste), avec des panneaux en faveur de la démocratie (qu’elle soit représentative ou directe), des Droits… des devoirs de l’homme pardon, ça me fait gerber. Quand je lis ce genre de naïvetés, j’ai l’impression de voir resurgir les feuilles de papier merdeuses du Monde Diplo noyées dans mes chiottes. L’idéal démocratique tocquevillien ? Etre noyé, c’est tout ce qu’il mérite.

            • Tu dis : « une victime, un être agressé dans son intimité physique (et/ou psychique) n’est pas un être systématiquement "bon". »

              Peut-être, mais moi, je suis dans le camp des victimes, et tu pourras dire ce que tu veux, tu n’y changeras rien !

              Les lumières ne sont pas capitalistes, elles sont révolutionnaires.

              Mais bon, si tu es pour la liberté d’expression, nous nous rejoignons au moins sur ce point.

              • Ca dépend de ce que l’on entend par "être dans le camp des victimes".

                Moi aussi je suis de ce bord : deux lynchages gratos, merci les forces de l’ordre démocratique !
                Moi aussi je suis de ce bord : être pour la défense de ses "droits", de ses idées (marginales surtout).

                Les lumières ne sont pas capitalistes, elles sont révolutionnaires.

                Lueur sur les Lumières : Libéralisme (capitalisme réformé), sacralisation de la Propriété, du Travail et paradoxalement de l’Etat, légitimation accentuée pour les instituts d’enfermements (prisons, H.P., etc.), Adam Smith, Droits de l’homme ( http://pagesperso-orange.fr/jccaban… ) …

                La seule caractéristique révolutionnaire à garder de l’idéologie des Lumières, c’est la Raison - voir entre autres l’Ecole de Francfort.

                Tu pourras dire ce que tu veux, tu n’y changeras rien !

                Tu as raison. Le monde est détruit, foutu comme disait Philippe Muray. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, noyons-nous ensemble joyeusement mais sans les lobbys qui nous empêchent de crever plus vite.

                Mais bon, si tu es pour la liberté d’expression, nous nous rejoignons au moins sur ce point.

                "Il ne semble pas venir à l’esprit que les idées qui ne sont suivies d’aucun effet sont le produit d’individus qui n’ont aucun pouvoir de décision, que leurs avis ne sont que des simples opinions, c’est-à-dire d’idées qui n’engendre rien, d’idées stériles. C’est pourquoi la libre expression des opinions est garantie par la constitution biblique qui forme le socle idéologique qui justifie l’autorité des démocraties modernes, la fameuse liberté d’expression que garantie la constitution des USA. Voilà une liberté au nom de laquelle tout peut se dire puisque rien n’est suivi d’effet. Il semble qu’à défaut de la chose, l’idée que l’on s’en fait suffit, et que cela garanti le bonheur que notre soumission installe. Ceci est un grand progrès, du moins pour ceux dont la soumission est un confort, parce que pour les autres, ceux qui n’arrivent pas à s’y insérer, à y trouver une place aussi humble soit-elle, tous les laissés pour compte, les SDF privés d’EDF, les mendiants en grande dépendance d’ANPE, les sous-salariés du RMI, les mères célibataires privées de leur féminité, et pour d’autres privés même de définition puisque privés de papier prouvant leur identité, il reste l’humiliation, la malnutrition, la dégradation, la répression, la prison… Dans ces conditions, parler de paix est pour le moins insultant."

                http://destroublesdecetemps.free.fr…

                Je ferme ma trogne de réalité excrémentielle .

                • Les philosophes des lumières, c’étaient principalement les Encyclopédistes (Encyclopédie de Diderot, avec quelques dizaines d’écrivains : d’Alembert, Condillac, etc.) plus quelques autres, comme Voltaire, Rousseau et Sade par exemple. Tu devrais lire la philosophie dans le boudoir du divin Marquis, et tu verrais…

                  Le XVIIIe siècle est aussi nommé "Les siècle français". Les philosophes des lumières étaient français :

                  http://www.philonet.fr/auteurs/Lumi…

                  Extrait : « les Lumières françaises ont conquis l’Europe cultivée : "Il s’est fait une révolution dans les esprits […]. La lumière s’étend certainement de tous côtés", écrit Voltaire en 1765 »

                  Adam Smith, fondateur de l’idéologie du capitalisme ne fait pas partie des Lumières !

                  La déclaration des droits de l’Homme n’a pas été rédigée par les philosophes des Lumières !

                  Ta démonstration au sujet des Lumières est donc fausse.

                  • Le "divin" marquis… Bien qu’il ait dit d’intéressantes choses à glaner, détourner, sa vie (toutes biographies confondues) demeure une énigme. Son oeuvre incomprise, quant à elle…

                    http://www.exit-online.org/druck.ph…

                    http://www.exit-online.org/druck.ph…

                    Smith était une Lanterne (non française) selon mes sources.

                    LDDDLH, issue de Révolution bourgeoise française, a puisé dans cette philosophie. Un mot isolé est en apparence neutre, la grammaire donne sens. Donc, est-ce que ces droits nous réduisant à des petits Etats (économiques) sont-ils vraiment humains (voire universel), crédibles dans la limitation/abolition de la souffrance ? Sont-ils vraiment des droits puisqu’ils demandent contreparties, et dans l’infâme social-démocratie des devoirs ? J’en doute. Ces pseudos droits sont comme ceux de la Déclaration de 1948, des devoirs burquaisés (le crétin de base y verra heureusement de l’islamophagie). Voir aussi ce qui perdure au nom des "valeurs" de l’Occident qui doit heureusement crever : guerres, génocides, pseudo égalité entre hommes et femmes, croyants et non-croyants, entre modes de vie sexuels, égalité entre peuples

                    A la limite, venant d’un Roi ou d’une Proutine, je comprendrais, mais d’un altermondialeu et, attention !, prof’ de physique théorique surtout (argument d’autorité), c’est cosmiquement puant.

                    Qui ne travaille pas (t’as tout compris mon pote !) ne mange pas (ça c’est vomitif), est superflu (pas moins), a le droit (enfin un !) de fermer sa gueule !, surtout quand il meurt en prison invisibilisatrice de Misère : "les murs pourraient être troués, s’effondrer, les prisonniers tous coupables risqueraint de nous faire au minimum (grâce à nous) un remake de La Nuit des Longs Couteaux, Dieu risquerait d’entendre et nous chierait SA justice = Hiroshima Universel. Allez vite !, votons NPA pour s’faire du bien…"

  • Les Lumières ont combattu l’obscurantisme. C’est ça la définition. Je vois pas en quoi inventer l’idéologie du capitalisme, comme l’a fait Adam Smith, combat l’obscurantisme. Jamais à l’école on apprend qu’Adam smith était un philosophe des lumières. Encore eut-il fallu qu’il soit un philosophe !

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