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ÇA VA DE MAL EN PIS À HYDRO-PRIVATISATION D’UNE SOCIÉTÉ D’ÉTAT

mercredi 24 avril 2013 (Date de rédaction antérieure : 23 avril 2013).

Ça va de mal en pis, c’est ainsi que nos pères patriotes statuaient à propos des mauvaises nouvelles qui s’empilaient à l’horizon politico-économique. L’instinct de gauche – quasi-inné chez tous les travailleurs – leur permettait instantanément de percevoir l’intention dissimulée sous le geste apparemment désintéressé.

La semaine dernière la première ministre du Québec madame Pauline Marois, chef du Parti Québécois, annonçait fièrement la nomination du magnat des communications M. Pierre Karl Péladeau (PKP) à la présidence du conseil d’administration de la société d’État Hydro-Québec, l’une des plus grosses corporations publiques au Canada, premier producteur d’électricité au pays (1). M. Péladeau, milliardaire de son état, renoncera à son salaire de 125 000 dollars. En effet, l’opération que je vais vous révéler risque de lui rapporter beaucoup plus que ce salaire de pitié (2).

Bonne nouvelle, renchérirent à qui mieux-mieux les éditorialistes et autres pseudos analystes à la solde de l’empire des communications Quebecor-Vidéotron comme des autres monopoles de l’information (Gesca, Bell, Rogers, Radio-Canada monopole d’État, etc.) (3).

Quand je dis que ça va de mal en pis vous aurez compris ! La nomination d’un ploutocrate des communications (Quebecor) et des télécommunications (Vidéotron) à la tête d’une société d’État de l’électricité qui a la particularité de remettre des bénéfices mirobolants (plus de 2 milliards de dollars par année en moyenne), que la bourgeoisie capitaliste monopoliste convoite au point de devoir s’en cacher et qu’elle souhaite voir privatiser depuis nombre d’années, est une mauvaise nouvelle pour les ouvriers (4).

Non pas qu’une société d’État ce soit un morceau de socialisme virtuel – rien de tel. Une société d’État sous régime capitaliste est un morceau de capitalisme géré directement par les sous-ministres au service des riches, par et pour le bénéfice les riches monopolistes. Mais du fait même que la classe capitaliste ait jugé nécessaire d’en faire une société d’État – le temps de lui faire assumer les lourds investissements d’infrastructures risqués (barrages hydro-électriques et lignes de haute tension ; tout ceci étant aujourd’hui accompli) – entraine que la grande bourgeoisie doit tolérer un intermédiaire étatique dans le processus de circulation du capital qui, plutôt que de tomber directement dans son escarcelle, doit auparavant passer par un processus de conciliation publique.

J’explique. Dans le cycle normal de circulation du capital, le capital-argent est investi par le monopole capitaliste pour être transformé en capital-productif – chantiers de construction de barrages pleins d’ouvriers, et de parcs d’éoliennes pleins de travailleurs productifs, qui y abandonneront tous leur plus-value produite – puis le produit fini, enrichi de la plus-value ouvrière, est vendu sur le marché de l’électricité – par cette vente le monopole capitaliste récupère et son capital fixe-constant et son capital variable-circulant et surtout la plus-value nouvellement produite qu’il empoche aussitôt. Ce que l’on appelle le capital-marchand-financier qui, réinjecté dans l’économie pour lui assurer un nouveau cycle de reproduction élargie, va générer sa manne de plus-value-profits…ainsi va le fric sous le capitalisme monopoliste.

Dans une structure de capitalisme monopoliste étatique, comme le gouvernement du Québec et Hydro-Québec, le capital-marchand-financier récupéré suite à la vente de l’électricité doit subir une étape de conciliation-partage entre la petit capital (PME) et les demandes de la petite bourgeoisie bureaucratique-gouvernementale et le grand capital qui voit son pécule public rogné d’une certaine quantité avant de lui être retourné sous forme de baisses de tarifs d’électricité consenties en faveur des super gourmandes alumineries et des très gourmandes fonderies, aciéries, etc. Rio-Tinto-Alcan – Rio-Tinto-Québec-fonderie, Alouette, Poudres métalliques de Sorel, Arcelor-Mital de Contrecœur, etc.

Pendant cette phase de conciliation des intérêts de classes, la bourgeoisie non-monopoliste (PME) et la petite bourgeoisie bureaucratique-gouvernementale, faisant pression sur les marionnettes politiques fraîchement élues, parviennent à arracher quelques concessions – quelques miettes de la plus-value expropriée aux ouvriers sur les chantiers – autant de taxes et d’impôts à payer en moins pour « bozos les culottes » que nous sommes.

Le bénéfice est mince, je vous l’accorde, mais réel. C’est cette partition des profits d’Hydro-Québec entre les super-riches, la petite bourgeoisie, les PME et les travailleurs qui déplaît aux monopolistes et chacun d’entre eux se demande pourquoi ils devraient partager les bénéfices publics – qu’ils considèrent leurs propriétés privés car les capitalistes ont une conscience de classe aiguisée et ils refusent de partager ces deniers avec les péquenots sous le préau.

De nombreux prétendants du grand capital (dont messieurs Legault et Sirois de la Coalition Avenir Québec) se proposaient de régler cette affaire et de privatiser la société d’État de façon que chacun puisse placer son capital d’investissement (achats d’actions et d’obligations privées corporatives plutôt que de laisser ce joyau au gouvernement seul actionnaire public) si bien qu’à tous les trimestres les dividendes d’Hydro-Québec leur seront directement et intégralement versés dans leur compte en Suisse ou aux Iles Caïmans sans attendre et sans intermédiaire étatique. Il est entendu que la société privée HYDRO-QUÉBEC INC aura toujours l’obligation d’exploiter les ouvriers afin de vendre l’électricité très cher aux particuliers-ouvriers-consommateurs et à prix coupé aux grandes corporations milliardaires privées – comme elle le fait présentement, ce mandat d’enrichir les monopolistes privés ne changera pas.

C’est l’étape du partage d’une partie des dividendes de l’Hydro entre les travailleurs-payeurs, ses alliés de la petite bourgeoisie besogneuse, et le grand capital monopoliste qui serait ainsi abolie.

Chacun aura compris le but de la manœuvre politique qui consiste à nommer un magnat de la presse et de la télé à la tête de la société d’État à privatiser. Le PQ entreprend la phase préparatoire de l’opinion publique en vue de cette grande braderie. Compter sur Péladeau sa télé et ses journaux pour nous expliquer les bienfaits de la privatisation d’Hydro-Québec.

En effet, il est requis de sérieusement embrouiller les cartes pour vendre l’idée aux ouvriers québécois, pas bêtes du tout, que de les piller davantage et de les surtaxer en supplémentaire après la saison régulière (ce qui sera le résultat final de l’arnaque) est un excellent « deal » pour eux. Pas facile de faire passer une vessie pour une lanterne. La joute est engagée et je crois que le petit peuple du Québec ne sera pas le dindon de la farce et qu’il continuera de s’opposer farouchement à toute privatisation de cette société d’État…

Nous refusons de renoncer aux quelques miettes qui tombent de la table des riches et d’Hydro-Québec…en attendant que l’on exproprie, et pour de vrai, et sans compensation, la table tout entière.


(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre… (2) http://www.ledevoir.com/politique/q… (3) http://www.radio-canada.ca/nouvelle… (4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydro-…

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