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Révoltes à Stockholm : la Suède souffrirait-elle du syndrome grec ?

lundi 27 mai 2013

Le fameux modèle suédois semble avoir du plomb dans l’aile. C’est ce que semblent confirmer les dernières nouvelles en provenance de Stockholm, où les dernières nuits ont été particulièrement agitées. La faute à des émeutiers qui ont incendié des dizaines de voitures et caillassé les pompiers et les forces de l’ordre. Un poste de police a même été pris d’assaut. Une situation qui rappelle beaucoup les émeutes dans les banlieues françaises en 2005 et celles de Londres et d’autres villes anglaises il y a deux ans. À la seule différence que les violences avaient dans l’un et l’autre cas duré un certain temps, alors qu’elles ne font que commencer en Suède. Leurs causes, sous-jacentes, restent pourtant identiques : les brutalités policières.

À Clichy-sous-Bois, deux jeunes avaient été électrocutés le 27 octobre 2005 en se réfugiant dans un transformateur EDF alors qu’ils étaient poursuivis par la police suite au signalement d’un vol par un riverain. À Londres, c’est un homme soupçonné d’être un trafiquant de drogue qui est abattu lors de son arrestation. À Stockholm dernièrement, un homme âgé de 69 ans armé d’une machette s’était enfermé avec sa femme dans son appartement tout en menaçant la police ; il est abattu.

Paris, Londres ou Stockholm : trois étincelles dans autant de poudrières du désespoir. Les quartiers d’où sont issus quantité de travailleurs d’origine étrangère n’offrent plus les mêmes possibilités de promotion sociale qu’il y a trente ans ou même dix ans en arrière. On ne pourra que constater que le front des émeutes, tout comme la crise économique et les coupes claires réalisées dans les budgets sociaux et dans la fonction publique, est en train petit à petit de remonter du sud vers le nord. Le modèle scandinave, qui s’appuyait jusque-là sur un système de protection sociale conçu sur l’harmonie sociale et le consensus, est désormais frappé à son tour par la violence. La situation de la Suède est bien entendu encore largement enviable par rapport aux infortunés PIGS européens, mais l’austérité commence là aussi à marquer le pays de son empreinte.

Les symptômes des révoltes de Stockholm apparaissent finalement clairement : le passage d’une société « ouverte » à une société « fermée » est source de conflits. D’un système qui offrait des opportunités concrètes à tous (ou presque…), on est désormais arrivé à une société où un nombre croissant de personnes en état de vulnérabilité sociale finissent par se trouver déclassés. Et du déclassement à l’exclusion puis à la rébellion, il n’y a parfois qu’un pas.

Il sera intéressant de comptabiliser le nombre de révoltes qui éclateront encore ici ou là dans les banlieues avant que cette évidence ne soit comprise… et peut-être prise en compte.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/…

1 Message

  • Je rajouterais que si la Suède est un pays où il fait bon vivre, l’accès au monde du travail y est conditionné par deux choses :

    1) avoir une formation. Quelqu’un qui n’a pas au minimum un bac n’obtiendra jamais un travail, même pas comme balayeur. Dans le meilleur des cas, on lui répondra : Passes ton bac et reviens nous voir.

    2) avoir des relations. Quelqu’un qui s’appelle Hamed aura beaucoup plus de difficultés pour trouver un travail que s’il s’appelait Anders.

    Il n’y a pas plus de racisme qu’ailleurs, mais il n’y en a pas moins non plus. Quand aux flics, ce sont tous les mêmes n’importe où : des gens qui marchent au pas et suivent les ordres, pas la parole donnée. De plus, l’époque d’Olof Palme est loin et la déliquescence de la gauche, avec des personnalités comme Göran Person qui chantait en direct à la TV "O Store Gud" et qui voulait se faire construire un stuga (résidence secondaire) dans une zone protégée, ou Anna Lind qui déclarait le jour avant la manif historique contre la guerre en Iraq v.2 : "Jamais je ne participerai à une manifestation dont laquelle je ne contrôle pas les propos des autres manifestation", cette déliquescence est complète.

    Ce qui à pavé la voie pour le retour de la droite aux commandes. Comme dans les années 30, nous assistons à la montée de la droite et de tous les racismes, et comme dans les années 30, la gauche ne sait que se disputer et courtiser. La seule nouveauté, est qu’après avoir été incapable d’enrayer la montée du fascisme dans les années 20-30, la gauche s’est également révélée incapable d’empêcher que l’écologie ne soit transformer en argument marketing par le système à l’origine du problème écologique. Et comme dans les années 30, elle participe à ce mouvement contre nature.

    Les deux problèmes, respect des autres et respect de la nature, sont intimement liés. Le refus de la droite capitaliste qui voit le rapport de l’homme avec la nature comme une exploitation conditionne le capitalisme, quand au refus de la gauche qui voit ce rapport comme une lutte, elle nous à donné un parti, qui de Lénine à Staline ne fut qu’une seule et même dictature de ses dirigeants.

    Exploitation de tous et de la nature par tous, ou lutte de tous contre tous et la nature, voilà ce que ces deux visions dogmatiques de la société proposent. Nous savons tous, que sans respect, il n’y a pas de solidarité possible, et le tord premier des marxistes est de croire que le respect de la nature va tomber du ciel par les vertus du saint esprit du communisme. Or il n’en a jamais été ainsi dans aucune société. C’est le rapport humain avec la nature qui conditionne les autres formes de rapports humains et donc, la société. Pas l’inverse.

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