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Brésil - 18 juin 2013 - Manifestations sans précédent depuis vingt ans

mardi 18 juin 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 18 juin 2013).

À l’origine, il s’agissait de protester contre une légère augmentation locale du prix des billets de bus et des tickets de métro. Le mouvement a pris de l’ampleur et a débordé Sao Paulo, agrégeant les récriminations de la population brésilienne concernant la qualité des services publics, les violences policières et la corruption gouvernementale. La population est choquée par l’ampleur du budget consacré à la construction des infrastructures qui accueilleront la Coupe du monde, alors que les services publics sont sous-dotés.

Manifestations sans précédent au Brésil depuis vingt ans

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE95H00120130618?sp=true

mardi 18 juin 2013 10h38

par Todd Benson et Asher Levine

SAO PAULO (Reuters) - Quelque 200.000 personnes ont manifesté lundi dans les rues des principales villes du Brésil alors que le pays fait face à une vague croissante de mécontentement concernant la qualité des services publics, les violences policières et la corruption gouvernementale.

Les manifestations, organisées via les réseaux sociaux, ont perturbé le fonctionnement de plus d’une demi-douzaine d’agglomérations parmi lesquelles Rio de Janeiro, Sao Paulo, Brasilia ou encore Belo Horizonte.

Dans la capitale, des manifestants sont montés sur le toit du Congrès avant de pénétrer dans les locaux.

Les manifestations, qui coïncident avec la Coupe des Confédérations, répétition générale de la Coupe du monde de football que le Brésil accueillera l’année prochaine, se multiplient depuis deux semaines au Brésil en raison d’un ralentissement de l’économie et d’une forte inflation.

Si les défilés se sont globalement déroulés dans une ambiance plutôt festive, à Rio, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, incendié une voiture et vandalisé le bâtiment de l’assemblée locale.

Lundi, la principale manifestation s’est tenue à Rio de Janeiro où 100.000 personnes se sont rassemblées tandis que 65.000 étaient dénombrées à Sao Paulo, ville d’où est partie la contestation.

A l’origine, il s’agissait de protester contre une légère augmentation locale du prix des billets de bus et des tickets de métro. Le mouvement a pris de l’ampleur et a débordé Sao Paulo, agrégeant les récriminations d’une partie de la population brésilienne choquée par le budget consacré à la construction des infrastructures qui accueilleront la Coupe du monde.

La mobilisation est sans précédent depuis les manifestations contre l’ancien président Fernando Collor de Mello, accusé de corruption et destitué en 1992.

"DES MILLIARDS POUR LES STADES ET RIEN POUR L’ÉDUCATION"

Les autorités brésiliennes espèrent que le Mondial 2014 puis les Jeux olympiques de 2016 à Rio seront l’occasion d’illustrer la place grandissante du pays, puissance émergente, sur la scène internationale.

Mais pour les manifestants, l’écart entre les milliards de dollars d’argent public investis pour l’événement et l’état des services publics est criant.

Dans un rapport récent, la cour fédérale des comptes estimait que les dépenses engagées pour la Coupe du monde excédaient déjà de 15% au moins le budget initial fixé à 24 milliards de reais (un peu plus de 8 milliards d’euros).

"Pendant de nombreuses années, le gouvernement a entretenu la corruption. Les gens manifestent contre le système", a estimé Graciela Caçador, 28 ans, habitante de Sao Paulo. "Ils ont dépensé des milliards pour construire des stades et rien pour l’éducation ou la santé", a-t-elle ajouté.

De nouvelles manifestations sont prévues ces prochains jours, accentuant la pression sur les pouvoirs publics qui s’apprêtent aussi à recevoir plus de deux millions de visiteurs le mois prochain pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

Ce grand rassemblement de la jeunesse catholique sera l’occasion pour le pape François, premier pape latino-américain de l’histoire, d’effectuer son premier déplacement à l’étranger.

Pour la présidente Dilma Rousseff, ce mouvement de contestation intervient à un moment délicat puisqu’elle tentera de briguer un deuxième mandat l’an prochain dans un contexte économique moins favorable.

La croissance, qui était encore de 7,5% en 2010, a considérablement freiné : l’an dernier, le PIB brésilien n’a crû que de 0,9%. L’inflation elle frôle les 6,5%.

Pour l’instant, Rousseff demeure très populaire, en particulier parmi les pauvres et la classe ouvrière, mais sa cote de popularité a commencé à décliner au cours des dernières semaines pour la première fois depuis sa prise de fonction en 2011.

Samedi, elle a été huée lors de la cérémonie d’ouverture de la Coupe des Confédérations.

Sa porte-parole a souligné que les manifestations étaient "légitimes" et que tant qu’elles demeuraient pacifiques, elles étaient une "composante de la démocratie".

Mais la réaction policière violente lors des manifestations de la semaine passée -une centaine de personnes dont quinze journalistes ont été blessés jeudi dernier à Sao Paulo, où les forces de l’ordre de l’ordre ont fait usage de balles en caoutchouc - a ranimé de mauvais souvenirs dans une population qui a connu deux décennies de dictature militaire entre 1964 et 1985.

Face à l’émoi provoqué, le gouverneur de l’Etat de Sao Paulo, Geraldo Alckim, qui avait qualifié la semaine dernière les manifestants de "vandales", a demandé aux forces de l’ordre de laisser les défilés se dérouler et de ne pas faire usage cette fois de balles en caoutchouc.

Avec Esteban Israel et Eduardo Simões ; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français

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