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La classe politique écarte la théorie du complot de Bernard Tapie

mardi 2 juillet 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 juillet 2013).

La classe politique écarte la théorie du complot de Tapie

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE96102C20130702?sp=true

Mardi 2 juillet 2013 12h36

PARIS (Reuters) - La classe politique française a écarté mardi la thèse du complot avancée par Bernard Tapie dans l’enquête sur l’arbitrage dont il a bénéficié en 2008 dans le litige l’opposant au Crédit Lyonnais sur la vente d’Adidas.

Invité lundi soir sur France 2, l’homme d’affaires, mis en examen vendredi dernier pour "escroquerie en bande organisée", a estimé que l’enquête était une machination visant à "accrocher" l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy.

Les enquêteurs soupçonnent une manipulation de l’arbitrage, qui a accordé 403 millions d’euros à Bernard Tapie, soutien de Nicolas Sarkozy en 2007 et 2012, et s’interrogent sur les liens entre l’homme d’affaires et l’un des ex-juges du tribunal arbitral Pierre Estoup.

L’Etat a déposé jeudi dernier un recours pour remettre en cause la sentence arbitrale.

"Quand on développe la thèse d’un complot, il faut expliquer qui est le chef du complot", a dit sur Radio Classique le député UDI Charles de Courson, fer de lance du combat contre l’arbitrage. "C’est la nouvelle théorie de Bernard Tapie du complot, on voudrait savoir qui sont les responsables, ceci ne tient pas debout."

Bernard Tapie a "un vrai talent d’acteur, il ment effrontément, il a sorti des arguments extravagants".

Pour le ministre de l’Economie Pierre Moscovici, la thèse du complot est une "thèse absurde".

"N’en déplaise à M. Tapie, dans ce gouvernement nous avons une règle, c’est de respecter l’indépendance de la justice totalement", a-t-il dit sur BFM TV.

"La deuxième chose qui nous guide, c’est de veiller à la protection des intérêts patrimoniaux de l’Etat, c’est-à-dire des contribuables français. La question que nous sommes amenés à nous poser c’est : ont-ils été lésés ?"

Il y a un "certain nombre de faits laissant à penser qu’il y a pu y avoir eu fraude", a-t-il ajouté.

SPECTACLE, VICTIMISATION

L’ancienne ministre socialiste de la Justice Élisabeth Guigou a vu pour sa part dans la posture de Bernard Tapie une "stratégie de victimisation".

"C’est vraiment un bonimenteur de première, il a une faconde extraordinaire", a-t-elle estimé sur LCI. "On soupçonne un des juges de l’arbitrage d’avoir été partial. Donc, quand il a été mis en difficulté là-dessus, il a organisé la confusion."

"Il faut aller jusqu’au bout, regarder si dans cette affaire d’arbitrage, il y a eu spoliation des contribuables français", a-t-elle ajouté. "Si cela a été orchestré par l’Elysée et par M. Sarkozy, c’est une question légitime."

L’interview télévisée de Bernard Tapie, la première depuis sa mise en examen vendredi dernier, n’a pas convaincu la ministre de l’Ecologie Delphine Batho qui a estimé que l’homme d’affaires avait été "égal à lui-même", ni l’ancien patron du Crédit Lyonnais Jean Peyrelevade.

"Je l’ai trouvé peu convaincant. Je ne pense pas que les cris, la fureur, l’emportement, puissent tenir lieu d’argumentation", a-t-il dit sur France Info. "L’histoire qu’il raconte est toujours la même."

À droite, l’ancien ministre du Budget Eric Woerth s’est montré prudent sur la thèse du complot.

"Il y a beaucoup de coups qui sont portés à Nicolas Sarkozy aujourd’hui, ça doit dire qu’il doit être extrêmement dangereux, je ne sais pas si ses coups sont orchestrés, je ne sais pas si c’est un complot", a-t-il dit sur France Inter. "En tout cas, on remarque qu’il n’y a pas un journal chaque jour qui n’évoque pas cela."

Une position partagée par l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.

"Je ne crois pas que la justice soit manipulée par le pouvoir (…) même si, sans doute, le pouvoir l’alimente autant qu’il le peut", a-t-il commenté sur Radio Classique.

Nicolas Sarkozy "n’a pas cherché à arranger les affaires de Bernard Tapie, il pensait que ça avait duré depuis 11 ans et que ça risquait de coûter beaucoup plus cher à l’Etat, à tort ou à raison", a-t-il ajouté. "C’est une décision politique, on peut considérer qu’elle est mauvaise, mais ça relève de la sanction du peuple, pas de la justice."

Marine Pennetier, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet

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