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MEDIARAMA Mercredi 11 décembre 2013 Numéro 480
L’événement
Alors que les rebelles syriens subissent des revers successifs sur le terrain, ils ont reçu un nouveau coup, hier, avec l’annonce par Washington de sa décision de suspendre son aide « non létale » pour le nord de la Syrie après la prise de contrôle, samedi, par des combattants du Front islamique (pro-saoudien), d’installations de l’Armée syrienne libre (ASL). « A cause de cette situation, les Etats-Unis ont suspendu toute fourniture d’assistance non létale vers le nord de la Syrie », a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis à Ankara, T.J. Grubisha.
Le Front islamique s’était emparé samedi de dépôts d’armes appartenant à d’autres groupes rebelles près de Bab el-Hawa, à la fron tière avec la Turquie. Le passage de Bab el-Hawa est géré par plusieurs formations rebelles du côté syrien, et plusieurs d’entre elles disposent d’un siège près de ce point frontalier.
Les Etats-Unis livrent de l’aide dite non létale, notamment des radios et des véhicules, aux seuls rebelles de l’ASL, par crainte de la voir tomber entre les mains des groupes extrémistes qui combattent le régime de Damas.
Ce développement constitue une preuve supplémentaire de l’affaiblissement de l’ALS, qui ne contrôle plus aucun point de passage entre la Syrie et la Turquie, désormais aux mains des formations extrémistes, de groupes proches d’Al-Qaïda, ou de milices kurdes.
La suspension de cette aide s’ajoute aux défaites subies par les rebelles, toutes tendances confondues, autour de Damas. Le titre évocateur du quotidien libanais Al Akhbar — « L’Arabie saoudite perd la campagne de Damas » — résume la situation autour de la capitale syrienne. Les trois fronts par lesquels les rebelles espéraient percer pour tenter de rééquilibrer la situation à leur avantage avant la tenue de la conférence de Genève 2, le 22 janvier, se sont effondrés. D’abord, celui du sud/sud-ouest de la capitale. Dans ce secteur, les rebelles massaient des troupes en prévision d’une offensive qui les rapprocheraient davantage du cœur de la capitale. Ils ont été toutefois devancés par l’armée syrienne, qui a lancé des attaques préventives, reprenant une dizaine de localités stratégiques entre la mi-octobre et la mi-novembre (Husseiniya, Boueyda, Hteitet al-Turkma, Zbabiyé, Chébaa etc…).
Les rebelles ont alors concentré leurs efforts sur la Ghouta orientale et ont effectivement réussi, lors d’une offensive éclaire lancée le 22 novembre, à progresser. Mais malgré le terrain pris, ils n’ont pas atteint le principal objectif qui était de briser l’encerclement de la Ghouta. La contre-offensive lancée par l’armée a mis hors de combat près d’un millier de combattants rebelles, qui ont vu leur espoir s’évanouir.
Restait le troisième front, celui de Qalamoun, qui va de l’ouest de Damas à la province de Homs. Les rebelles ont tenté une offensive vers Homs et ont pris les grands dépôts de l’armée à Mahin, qui renfermaient, selon Al Akhbar, « près de 10000 roquettes katiouachas. » Mais il n’a fallu que quelques jours à l’armée régulière pour reprendre le terrain perdu et poursuivre sa progression vers le Qalamoun. Pourtant, l’offensive contre cette région, jouxtant la frontière libanaise, n’était prévue dans les plans de l’état-major militaire syrien que pour le printemps prochain.
En moins de trois semaines, l’armée syrienne a pris trois grandes localités, Qara, Aïn Attiyé et Nabak, et s’apprête à attaquer Yabroud, le dernier bastion rebelle du Qalamoun. Les experts indiquent que ces défaites constituent un coup dur pour l’Arabie saoudite, qui s’était efforcée de réunir sous la bannière du Front islamique sept groupes combattants. Mais quelques jours après sa naissance, ce front n’a pas réussi à prouver son efficacité sur le terrain, bien qu’il compte dans ses rangs des cent aines de combattants étrangers, venus essentiellement de pays du Golfe.
Dans ce contexte, les monarchies du Golfe ont réclamé mercredi le retrait de « toutes les forces étrangères » de Syrie dans une allusion aux combattants du Hezbollah.