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Égypte - Liban - 3 avril 2014 - Alliance entre l’Égyptien Sissi et le Hezbollah de Hassan Nasrallah

mercredi 2 avril 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 2 avril 2014).

Sissi /Hezbollah : le rapprochement ?!!

http://www.almanar.com.lb/french/ad…

02-04-2014 - 18:04

Il y a quelques jours, le ministre égyptien des AE Nabil Fahmi s’est rendu à Beyrouth où il s’est entretenu avec Hussein Haj-Hassan, l’un des cadres du Hezbollah et ministre de l’Industrie.

Loin des caméras, l’Egypte d’Al Sissi a ainsi franchi un premier pas dans le sens d’un rapprochement envers la résistance libanaise qui selon les analystes est un prélude à une normalisation avec Téhéran. Ce rapprochement n’ira pas non plus sans ouvrir de nouveaux canaux en vue de mettre un terme à la guerre dévastatrice contre la Syrie qui entame sa quatrième année.

Selon le journal al Akhbar qui se réfère à des documents qu’il s’est procurés, l’Iran aurait remis sur la table son ancien plan au sujet de la Syrie et en aurait parlé aux responsables égyptiens.

Le plan en question n’écarte pas une transition du pouvoir sans toutefois éliminer Assad. Il s’agit d’un" shift Power progressif" et par étape.

Selon Al Akhbar, la visite de Nabil Fahmi au Liban aurait été de courte durée mais très productive. Dans la mesure où ce dernier s’est entretenu avec les représentants de tous les courants libanais, y compris Samir Geagea, chef des Forces libanaises ? Et pourtant le ministre aurait demandé d’abord à rencontrer l’un des ministres du Hezbollah, ce que le ministre en question aurait accepté après quelques tergiversations.

Mais pourquoi le Hezbollah aurait-il accepté de rencontrer le chef de la diplomatie égyptienne ?

Les analystes proches du Hezbollah le savent très bien : les liens privilégiés qu’entretiennent actuellement l’Egypte de Sissi avec l’Arabie saoudite n’ont que des motifs exclusivement financiers. Les militaires au pouvoir au Caire veulent aussi en finir avec les Frères Musulmans et baliser le terrain pour l’accession au pouvoir du général Sissi, à titre de président. C’est pour cette raison que le Hezbollah a accepté d’accueillir le ministre égyptien et s’entretenir avec lui. Le Hezbollah a espéré en effet jeter les bases d’une nouvelle entente avec les dirigeants du Caire.

Selon Al Akhbar, de nombreux sujets auraient été abordés au cours de cette rencontre dont les relations le Caire-Téhéran-Hezbollah ou encore les liens entre l’Iran et le Hezbollah d’une part et les Frères Musulmans de l’autre.

Le Caire sait très bien qu’il n’existe aucun lien financier entre l’Iran et les Frères Musulmans et que les relations de Téhéran avec le Hamas ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques temps. Téhéran et le Hezbollah entendent d’ailleurs exiger du Hamas une révision de ses politiques syriennes. Le Caire sait aussi que ni l’Iran ni le Hezbollah ne portait dans leur cœur Mohamad Morsi. Le mémorable discours de Morsi en plein Téhéran, truffés d’injures contre les Iraniens reste très vif dans la mémoire de ces derniers et les Egyptiens non plus, n’en ont pas été trop fiers. Puis la politique syrienne de Morsi n’a jamais satisfait Téhéran.

Mais qu’est ce qui a été évoqué au cours de la rencontre entre Fahmi et le ministre du Hezbollah ?

Selon Al Akhbar, le responsable égyptien aurait affirmé à Haj-Hassan que le Caire soutient le rôle du Hezbollah à titre d’un parti fidèle à l’axe de la Résistance. Il aurait également soulevé l’existence de grosses divergences entre le Caire et le Hezbollah surtout en ce qui concerne son implication directe en Syrie, sans que cela n’empêche les deux parties de développer leurs relations et l’Egypte de soutenir la Résistance.

Mais qu’aurait répondu le ministre libanais ?

« L’entrée en guerre du Hezbollah en Syrie répond aux grands dangers que cette guerre fait encourir contre le Liban et à sa souveraineté. Le danger du terrorisme est infiniment plus considérable que ce que pensent certains. » Le ministre libanais aurait ensuite illustré ses propos par une multitude d’exemples, en faisant allusion aux tensions qui existent sur les frontières syro-libanaises et surtout à Ersal. Le Hezbollah est vraiment inquiet des attaques takfiries contre l’armée libanaise et il continuera, quoi qu’il arrive, à la soutenir. Et le journal d’ajouter : « le ministre libanais a souligné le respect du Hezbollah pour la Constitution et son souhait de voir le président libanais élu suivant le calendrier prévu. »

Haj-Hassan a défini aussi ce que le Hezbollah entend par le complot confessionnel et le fait qu’il fera tout pour le déjouer. Le ministre a aussi insisté pour que l’Egypte retrouve son rôle de leadership du monde arabe, un leadership qui puisse être un fervent partisan de la Résistance à ce moment crucial de l’histoire de la région, de la nation et des peuples arabes et musulmans.

Pour les analystes politiques, la rencontre Fahmi/Haj-Hassan marque le début d’un chapitre nouveau dans les relations entre l’Egypte et le Hezbollah.

Sachant que Fahmi est le fils d’Ismaïl Fahmi, cet ex ministre égyptien des AE qui a démissionné en signe de protestation contre la signature du traité Camp David. Actuellement, il est un proche de Baradeï.

Ayant vécu et enseigné aux Etats Unis, il plaide en faveur d’une reconstruction de la diplomatie égyptienne. C’est à lui que revient le mérite d’une normalisation des liens entre Le Caire et Moscou ou encore la visite du général Sissi à Moscou, une visite qualifiée de très réussie. Il est aussi l’architecte du développement des liens égypto chinois dans le domaine militaire, selon un proche de Sissi et l’un de ses confidents. Il se dit prêt à faire des efforts nécessaires pour établir des liens stratégiques entre le Caire, Téhéran et Riyad, et il est sûr que la crise syrienne ne peut se résoudre sans une étroite coopération entre ces trois capitales ainsi qu’Ankara.

Il y a quelques temps, le célèbre journaliste égyptien Mohammad Hassaneine Haykal a rencontré le secrétaire du Hezbollah, Nasrallah. Haykal n’est pas un officiel mais cette rencontre a favorisé le terrain à une rencontre entre Fahmi et son homologue iranien Zarif. Un rapprochement très mal vu par Riyad.

Cependant, le Caire demeure bien indépendant en termes de politique étrangère.

Traduit d’al-Akhbar par Irib.

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