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Qu’a donc été faire le contre-révolutionnaire Fabius à Cuba le 13 avril 2014 ?

samedi 19 avril 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 19 avril 2014).

Réponse de cuba Si France à Roger Grevoul de Cuba Coopération

http://jacques.tourtaux.over-blog.c…

Michel Taupin

15 avril 2014 à 17:50

A nos amis de Cuba Coopération

Cuba Si France approuve totalement la visite de L. Fabius à Cuba. Nous ne la sous-estimons pas mais nous ne l’applaudirons que si elle est d’abord profitable à Cuba (et pas seulement au plan économique). La dernière visite d’un ministre des affaires étrangères français à Cuba date de 1983 avec Claude Cheysson ! C’est dire si la France s’est peu intéressée à Cuba sinon en la blâmant.

Alors permettez-nous de ne pas partager la position enthousiaste de Cuba Coopération qui ressemble par certains aspects à un cri du cœur du MEDEF, d’autant qu’elle s’appuie pour la documenter, notamment sur des articles du Monde dont chacun sait que ce journal a toujours craché sur Cuba.

On peut lire : "Cuba libéralise progressivement son économie sous Raul Castro et rompt petit à petit son isolement diplomatique." (Roger Grevoul) ou "Les récentes manœuvres de Raul Castro montrent qu’il souhaite rompre l’isolement diplomatique de son pays en libéralisant l’économie." (Romain Brunet : La voix de la France).

Primo, les cubains n’emploient jamais le terme "libéralisation" pour évoquer les réformes économiques qu’ils ont entreprises parce que ça n’en est pas une, tout simplement. Une libéralisation économique, c’est laisser décider seuls les "marchés" et abandonner aux financiers et capitaux privés la gestion d’un pays. Ce qui évidemment n’est pas le cas à Cuba. Quant au terme "progressif", l’utiliser c’est suggérer que les dirigeants cubains ont l’intention de pousser cette "libéralisation" à son terme. Est-ce le vœu de Cuba Coopération ?

Secondo, Cuba Si France a une autre analyse de la situation.

En 20 ans, l’Amérique Latine a changé considérablement. La France, à cause d’une politique désastreuse vis à vis des pays progressistes de plus en plus nombreux et solidaires (on se souvient du récent et odieux camouflet que la France a fait subir au Président de la Bolivie Evo Morales), se rend compte tardivement qu’elle a gâché ses chances d’y être bien accueillie. Pendant que la France s’égosillait à satisfaire aux injonctions vengeresses des USA, pendant qu’elle obéissait sans broncher à la "position commune" de l’Europe qui se trompait de siècle, Cuba, grâce à son énergie et à la considération dont elle a toujours bénéficié auprès des peuples de l’Amérique Latine et des Caraïbes, réussissait à tisser des liens étroits (diplomatiques, culturels, économiques et financiers) avec quasiment tout le continent sud-américain, mettant en échec la stratégie d’isolement nord-américaine. Le dernier sommet de la CELAC à la Havane en a été le triomphe et la consécration.

C’est pourquoi Cuba a pu entreprendre des réformes économiques importantes, mettre à jour son socialisme à son rythme, dans des conditions favorables à leur mise en œuvre, non pas pour satisfaire les exigences "ultra-libérales" de l’Europe ou des USA, qui rappelons-le lui ont fait perdre plus 1000 milliards de dollars en 50 ans, mais pour permettre à son peuple, malgré la guerre que lui mènent sans cesse les USA, de mieux vivre. Car c’est bien là le seul objectif des cubains, préserver, améliorer leur modèle social et sociétal issu de la Révolution malgré l’hostilité agressive des Etats-Unis.

Il est faux de dire que Cuba est isolée au plan diplomatique. C’est une vision purement euro-centriste ! Cuba a toujours entretenu d’excellents rapport avec le monde entier, sauf avec les USA et une Europe sans courage. Son isolement économique n’est dû qu’au blocus criminel (et non embargo) que les Etats-Unis lui font subir depuis plus de 50 ans, certes condamné par la France mais qui pourtant continue d’obéir consciencieusement (comme tous les européens) aux conséquences extra-territoriales iniques de ce blocus.

Grâce à sa résistance héroïque à l’Empire, à son pacifisme, grâce à ses réalisations sociales, éducatives, culturelles, à sa recherche scientifique, grâce à ses contributions reconnues sur l’environnement et le climat, grâce à ses actions humanitaires dans le monde, grâce à ses efforts diplomatiques et à l’autorité morale qu’elle a acquise et qu’elle mérite largement, Cuba jouit d’un immense respect partout en Amérique Latine et aux Caraïbes.

A force d’être à la remorque des Etats-Unis, à cause de leur aveuglement, l’Europe et singulièrement la France ont perdu toute crédibilité auprès de l’Amérique latine d’aujourd’hui. Alors ce que vient chercher Fabius, en caressant la main de Cuba, c’est une aide pour que la France se refasse une virginité politique en Amérique latine, se crée un point d’entrée pour nouer des relations civilisées avec des pays qui ont été capables durablement de s’émanciper de la tutelle étatsunienne. Avec leur intégration territoriale, avec des peuples au pouvoir d’achat plus conséquent, les pays d’Amérique Latine et Caraïbes offrent un marché considérable, solide, cohérent qui attire les commerçants ; mais les considérer comme de vulgaires consommateurs, serait une grave erreur car aujourd’hui, ils sont devenus des citoyens à part entière en retrouvant leur dignité et leur libre-arbitre, comme à Cuba. La France, poussée par les entreprises françaises qui lorgnent sur ce marché, se doit de changer son fusil d’épaule.

A Cuba Si France, nous considérons que la visite de Fabius à Cuba est une bonne chose. Mais nous ne nous faisons aucune illusion sur les arrière-pensées qui l’animent et ses motivations. C’est pourquoi, nous saluons cette visite comme une victoire des cubains et sûrement pas comme une faveur de la France.

Cuba Si France continue le combat sur tous les terrains pour que la France contribue à libérer définitivement Cuba de l’Empire et construise avec ce beau pays une coopération équitable basée sur le respect de son peuple et de sa souveraineté, et tisse enfin des liens d’amitié durable avec un Cuba libre.

Pour Cuba Si France, la solidarité avec Cuba ne s’arrête pas à faciliter le commerce entre les deux pays, elle consiste surtout à œuvrer pour sa reconnaissance pleine et entière aux plans politique et culturel, à poursuivre la lutte contre le blocus étatsunien dont elle est victime, à se battre pour la libération des Cinq anti-terroristes incarcérés aux E-U., à exiger le respect de son intégrité territoriale et à répondre aux mensonges incessants de nos médias.

Cuba Si France

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