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RÉGULER LES BANQUIERS, C’EST RÊVER ÉVEILLÉ

vendredi 13 juin 2014

RÉGULER LES BANQUIERS, C’EST RÊVER ÉVEILLÉ !

http://www.les7duquebec.com/actuali…

« Après le 15 septembre 2008, date de la faillite de la banque Léman Brothers − marquant le début de la crise systémique – de nombreux économistes ont souligné la fin du consensus de Washington, mais sont totalement passés à côté du problème financier. Je rappelle que c’est l’hypothèse de l’efficience du marché selon laquelle les actifs financiers sont voués à être valorisés à leur valeur intrinsèque qui a conduit à la suppression des contrôles réglementaires » (1).

Auscultons cet extrait d’analyse (ci-haut) afin de démontrer de quelle façon les économistes classiques parviennent à tout emberlificoter, à dire, se dédire et à médire. La soi-disant « hypothèse » de l’efficience des marchés (sic) doublée de l’hypothèse de « la valeur intrinsèque des actifs financiers » (resic) sont deux mensonges communément acceptés dans la communauté d’affaires et les milieux bancaires. La tâche de l’économiste bourgeois est de répandre ces deux fadaises parmi le public des benêts lambda qu’il nous croit.

« Que l’on soit clair dès le début, la régulation financière est une urgente nécessité et je suis un ardent défenseur de Bâle III, mais force est de constater aujourd’hui son échec bien que cet accord ait résolu le problème le plus urgent en supprimant le risque d’effet domino d’une faillite d’une grande institution en organisant le principe des chambres de compensation » (1).

Il faut être un farceur pour présenter le cataplasme des chambres de compensation – qui ne compenseront rien dès que la crise prendra de l’ampleur – comme étant la solution au problème des débiteurs insolvables. Qui l’économiste cherche-t-il à berner ?

« Cependant, le point qui n’a pas été résolu concerne le fonctionnement de la finance actuelle, je pense, en particulier aux contrats sur produits dérivés et surtout aux Credit Default Swaps (CDS) qui permettent aux banques de ne plus assumer le risque de crédit en privatisant les profits et socialisant les pertes. Le Comité aurait dû mettre en place un processus dissuasif pour les comportements dangereux, car, sur ce point précis, rien n’a changé et, plus grave encore, le danger que représentent les produits dérivés ne cesse de croître » (1)

Enfin, l’économiste, dont le rôle dans la vie est de s’étonner candidement de la « naïveté » feinte des banquiers et des fonctionnaires affrétés, accrédite la fable que cette fumisterie financière procède d’un malentendu qu’il est possible de corriger avec un peu de bonne volonté.

L’économiste, parfaitement conscient du drame qui se trame, déclare :

« Comme l’illustre le graphique ci-dessous, et contrairement aux idées reçues, les volumes de ces contrats ont été très peu impactés par la crise et repartent même à la hausse depuis 2012 [puis il ajoute] d’après la BRI, la valeur notionnelle des contrats de produits dérivés sur les marchés financiers internationaux est passée de 10 000 milliards de dollars en 1986 à 693 000 milliards de dollars fin juin 2013, plus de neuf fois le PIB de la planète ! Plus inquiétants encore, ces contrats sont concentrés au sein de 16 organismes financiers, et quatre banques aux USA totalisent 219 798 milliards de $ de contrats sur produits dérivés sur un total de 237 000 milliards de $. La Banque des règlements internationaux reconnait que 7% à 8% de ces montants seulement sont utiles à l’économie réelle en permettant au marché de s’assurer contre des fluctuations de prix, le reste étant de la pure spéculation financière ! »(1)

Peut-on être plus limpide ? Que pourra faire une quelconque « chambre de compensation » le jour où l’une de ces quatre banques frauduleuses (puisqu’elles vendent du vent aux compagnies d’assurance et aux fonds de gestion des régimes de pension) fera défaut d’honorer ses créanciers pour ces « produits financiers » envolés en fumée ? Comprenez que chacune de ces banques et de ces organismes financiers sont imbriqués les uns dans les autres de manière totalement inextricable. Si en 2008 la faillite de Léman Brothers n’a pas fait s’effondrer le château de cartes financiers, c’est que les montants encourus étaient modestes (quelques dizaines de milliards de dollars).

À la lumière de ces chiffres astronomiques, il est probant que le système économique capitaliste n’est pas confronté à un quelconque dysfonctionnement sporadique et fluctuant sur lequel un comité mondial d’experts ou un organisme de régulation transnational pourrait circonvenir pour le masquer et le régler. Quand les « actifs financiers », censés concrétiser des actifs productifs réels, font dix fois la taille des biens mobiliers et immobiliers qu’ils sont censés représenter et que seuls 7% à 8% de ces montants fictifs sont réellement adossés à des valeurs tangibles et monnayables, il n’y a plus rien à dire et plus rien à faire que de laisser braire et attendre l’effondrement inéluctable.

Toute cette pyramide de Ponzi spéculative mondiale est totalement hors contrôle et ne peut pas être amendée. Si demain les directeurs d’organismes internationaux – à supposer qu’ils en obtiendraient l’autorisation de leurs patrons – les banquiers compromis et faillis – mettaient fin à la mascarade boursière délirante et rétablissait les contrôles et interdisaient définitivement ces arnaques sur produits boursiers sulfureux, c’est l’économie entière de la planète qui s’effondrerait. Ils sont condamnés à laisser-faire et leurs seules préoccupations sont de savoir comment distraire les salariés par des matchs de football et de hockey ; une crise en République Centre-Afrique, au Mali et en Libye ; un coup d’État en Égypte ; Boko Haram les sanguinaires et la révolte des Russes d’Ukraine avant l’effondrement du gouvernement mafieux, etc.

Pouvez-vous imaginer voir disparaître 600 000 milliards de dollars « d’actifs boursiers » (sic) en quelques heures ? Savez-vous, chers lecteurs, qu’une bonne partie de cette fumisterie boursière est réalisée à partir de l’argent de vos régimes de retraite et des hypothèques payés par les travailleurs (les 7% à 8% de valeurs tangibles parmi cette pacotille spéculative) ?

L’économiste peut bien déchirer sa chemise et implorer le bon sens et la mansuétude des banques ! Elles sont prisonnières de cette souricière que le système – le mode de production, d’échanges et de communication impérialiste privé – leur a confectionnée. Les lois de fonctionnement du capitalisme mènent tout droit à cette arnaque et nul ne peut enrayer ou contrevenir à ce mouvement, quand bien même tous les gouvernements de la planète le souhaiteraient.

Revenons à notre économiste démuni et contrit qui constate amèrement et nous prouve par des chiffres mirobolants l’inéluctable absurdité de ce système économique en débandade. Il révèle que :

« Par exemple, JP Morgan totalise environ 70 088 milliards de $ de produits dérivés avec une exposition totale sur crédit de 303 milliards de $, soit 183 % de son capital selon le dernier rapport de l’OCC, l’Office of the Comptroller of the Currency, l’organisme gouvernemental de tutelle des banques US [de quelle tutelle parle-t-on ici ? NDLR]. Je signale qu’une partie des CDS est adossée aux crédits immobiliers qui connaissent aujourd’hui encore des taux de défaillance records avec un taux officiel de 8,2 % sur un montant global de 4200 milliards de $. A la fin du dernier trimestre 2013 aux USA, 1352 procédures de saisies immobilières étaient mises en place chaque jour. La crise est donc loin d’être terminée et le chômage continuera d’augmenter » (1).

Ces 1352 saisies quotidiennes, ce sont, la plupart du temps, 1352 familles américaines qui se retrouvent à la rue sans logement ? Chaque jour ce drame se renouvelle aux États-Unis, en Espagne, au Portugal, au Brésil et dans nombre d’autres pays à travers le monde. Vous comprendrez que les pleurnichages des « indignés », des libertaires, des altermondialistes, des éco-socialistes, des bureaucrates syndicaux, des sociaux-démocrates électoralistes, ne sont d’aucun secours pour ces miséreux. Croyez-vous sincèrement que ce système économico-politique peut continuer à sévir et à détruire nos familles et s’en tirer comme si de rien n’était ? Si vous le croyez, vous vous trompez, soyez-en assuré.

(1) http://www.agoravox.fr/actualites/e…

VIENT DE PARAITRE : MANIFESTE DU PARTI OUVRIER http://www.publibook.com/librairie/…

3 Messages de forum

  • RÉGULER LES BANQUIERS, C’EST RÊVER ÉVEILLÉ 14 juin 2014 06:12, par Dominique

    Je cite : "Chaque jour ce drame se renouvelle aux États-Unis, en Espagne, au Portugal, au Brésil et dans nombre d’autres pays à travers le monde. Vous comprendrez que les pleurnichages des « indignés », des libertaires, des altermondialistes, des éco-socialistes, des bureaucrates syndicaux, des sociaux-démocrates électoralistes, ne sont d’aucun secours pour ces miséreux."

    Je ne peux laisser passer ça. Robert Bibeau se dévoile à la fin de son article. Si je suis d’accord avec le constat que le capitalisme est le pire système de société qui ait gouverné nos destinées, jamais je ne mettrai dans le même panier des mouvements aussi divers que ceux énoncés ci-dessus. Les qualifier de "pleurnichages" ne montre qu’une chose : RB est tellement à court d’argument qu’il ne sait qu’attribuer une sorte de point Goldwin, les sionistes les auraient traiter d’antisémites, le CCI pêle-mêle d’antisémites, de bourgeois et de staliniens, lui les traitent de pleurnicheurs.

    Que les sociaux-démocrates et les syndicalistes soient des collabos, et donc des traîtres, est une évidence. Les faits historiques sont nombreux pour le prouver et cela ne fait pas d’eux des pleurnicheurs.

    Quand aux éco-socialistes, dans les pays où ils sont au pouvoir (le Venezuela) ils ne jettent pas les pauvres à la rue mais leur construisent des logements salubres et décents, des écoles et des universités, ainsi que des centres de soins, de loisirs, de médias, etc. Comme quoi il est possible de développer la société sans pour autant sacrifier sa base et la nature sur l’autel du capitalisme et du profit.

    Ceux de chez nous par contre sont systématiquement traités de pleurnichards et d’autres noms d’oiseaux par nos marxologues qui ne veulent pas du cinquième internationale qui les appelle à laisser leurs différents théoriques au vestiaire pour s’unir sur la pratique. Ceci montre que le seul souci de nos marxologues n’est pas la classe ouvrière dont ils ne font la plupart du temps même pas partie, mais de conserver, avec les autres politiciens, le monopole de la politique. C’est ainsi qu’au Venezuela, les marxistes à tendance européenne se sont associé avec les fascistes d’extrême-droite pour lutter contre les gouvernements Chavez puis Maduro.

    Pour paraphraser RB : croyez-vous sincèrement que des mouvements politiques peuvent continuer à sévir et à phagocyter nos mouvements populaires et progressistes et s’en tirer comme si de rien n’était ? Si vous le croyez, vous vous trompez, soyez-en assuré.

    RB parle encore des « indignés », des libertaires, des altermondialistes, trois mouvements dont visiblement il ignore tout car la première caractéristique de ces 3 mouvements est d’être plus diversifiés que ne l’ont jamais été l’ensemble des mouvements marxistes de la planète. Quel point commun y-a-t’il entre Attac et sa taxe Tobin, taxe qui si elle était appliquée ne changerait rien et ne peut même pas être qualifiée de réformisme mais de poudre aux yeux, et un auteur-compositeur-interprète comme David Rovics, Democracy Now (le plus grand site d’infos alternatives et militantes des USA) en version troubadour, capable de dire dans ces chansons que les pirates somaliens sont de gentils petits gars en comparaison des sionistes, d’appeler à l’anarchie, de demander qui Jésus va bombarder, etc ? Il n’y en a aucun : Attac sont avec les syndicats et les communistes les responsables de l’échec de l’alter mondialisme en occident, et de nombreux alter mondialistes ne se sont jamais reconnus dans aucun de ces groupes de collabos.

    Pour paraphraser RB : croyez-vous sincèrement que des mouvements politiques peuvent continuer à sévir et à phagocyter nos mouvements populaires et progressistes et s’en tirer comme si de rien n’était ? Si vous le croyez, vous vous trompez, soyez-en assuré.

    Quand aux libertaires, là aussi nous nous retrouvons dans un mouvement très diversifié capable de rassembler des gens de tendances politiques très diverses, un mouvement allergique aux hiérarchies, et donc à l’idée même qu’une avant-garde puisse le noyauter. J’ai pu voir dans les squats genevois ce que valent les marxistes : ils sont encore pire que les socialistes car ces derniers au moins n’essaient pas de noyauter les squats dans l’espoir de promouvoir leurs intérêts égoïstes à commencer par leurs petites et très mesquines carrières politiques. Parler de l’électoralisme des autres c’est bien, mais reconnaître son propre opportunisme politique serait mieux.

    Pour paraphraser RB : croyez-vous sincèrement que des mouvements politiques peuvent continuer à sévir et à phagocyter nos mouvements populaires et progressistes et s’en tirer comme si de rien n’était ? Si vous le croyez, vous vous trompez, soyez-en assuré.

    La cerise sur le gâteau, les « indignés ». RB a cru nécessaire de mettre des guillemets. Ce sont comme les alter-mondialistes des mouvements très diversifiés et capables de réunir aussi bien des collabos que des progressistes. Pour RB et la majorité des marxologues occidentaux, il est impensable de s’allier avec des collabos, la théorie doit primer sur la pratique. Autrement dit, la révolution par l’inaction. On se regarde le nombril et ça nous suffit.

    Je ne vais même pas paraphraser RB, mais plutôt lui dire d’arrêter de parler d’une chose qu’il n’a pas envie de faire. La révolution est une affaire sérieuse et laisser-là à celles et ceux qui ont envie de la faire !

    Critiquer est nécessaire, mais le mouvement alter va plus loin. En plus des manifs anti-G8 et anti-guerre, il proposait de participer à la construction d’un monde meilleur à travers les forums sociaux. Chez nous il y avait deux sortes de stands dans ces forums sociaux : ceux de la société civile toujours orientés autour d’une problématique concrète et de leurs actions pour améliorer cette problématique, et celle des associations politique collaborationnistes (Attac, jeunesses communistes, etc) complètement coupées de la réalité qui ne savaient que répéter des théories qui ont toutes échouées afin de faire une chose : récolter des adhérents.

    Les raisons de l’échec du marxisme en occident sont simples : dans leur immense majorité, les marxistes occidentaux ne sont que des pets de culture (pour reprendre l’expression de Bob Dylan pour désigner les universitaires qui croient tout savoir de la théorie alors qu’ils ignorent tout de la pratique) qui n’ont jamais défendu rien d’autres que leurs intérêts de classe : celle d’une classe de parasites et d’opportunistes qui profitent honteusement de leur monopole de la pensée politique.

    Pour ce faire, leur credo est toujours le même : dénoncer le dogmatisme de l’autre, autrement dit diviser pour régner. Il n’est dés lors pas étonnant qu’une idée comme celle d’une cinquième internationale qui demande de laisser les querelles politiques de côté pour se concentrer sur la pratique leur soit étrangère. Comme on dit chez ces gens-là : ça marche en pratique, mais que dit la théorie !

    Ce sont souvent les mêmes qui essaient de nous faire croire que Cuba serait une dictature. Curieuse dictature où ce n’est pas le parti qui désigne les candidats aux élections mais les citoyens dans des réunions publiques de quartier et d’entreprise ! Les élections deviennent ainsi un simple plébiscite des décisions prises par ces comités. Curieuse dictature où après les élections, les citoyens peuvent décider en tout temps du limogeage immédiat de n’importe quel élu, même de celui du chef de l’état. Pas étonnant que nos opportunistes de la politique ne veulent pas d’une dictature du peuple, et ce même quand ils prétendent la promouvoir !

    • RÉGULER LES BANQUIERS, C’EST RÊVER ÉVEILLÉ 14 juin 2014 12:08, par Michel

      Je constate tout de même que tu n’as pas remis en question l’analyse économique de Robert. Et je dis qu’il a raison de penser qu’une mobilisation même sincère des divers secteurs extrême gauche de la petite-bourgeoisie est à elle seule tout à fait inefficace à changer les choses, et je comprends en conséquence qu’il parle à leur sujet de pleurnicherie ; car, même si un tel vocabulaire est un peu méprisant, c’est tout de même ainsi que le perçoit la bourgeoisie. Note que Robert n’a pas traité d’ennemis de classe les divers secteurs extrême gauche de la petite-bourgeoisie qu’il cités. Pour changer les choses, il est nécessaaire que le prolétariat se mobilise pour de vrai.

      Michel

      • RÉGULER LES BANQUIERS, C’EST RÊVER ÉVEILLÉ 16 juin 2014 07:59, par Dominique

        Comme tu le dis : "même si un tel vocabulaire est un peu méprisant, c’est tout de même ainsi que le perçoit la bourgeoisie."

        Comme tu le dis, ce genre de comportement raciste (en bon français) est le fond de commerce de la bourgeoisie. C’est un comportement qui est aussi largement adopté à gauche, en effet de grandes parties de la gauche perdent leur temps à se battre autour de leurs 15’000 interprétations des classiques du marxisme, et à traiter les adeptes des 14’999 autres variantes de tous les noms.

        En pratique, derrière ces luttes théoriques stériles nous retrouvons des hommes, ou plutôt un certain opportunisme de la politique. En définitive, c’est toujours le même problème sur le plan politique : nous sommes aujourd’hui dans un système politique hautement élitiste dont les différents acteurs, quel que soit leurs partis, ne veulent pas renoncer à leur monopole sur la politique. Et pendant qu’ils discutent de la théorie, ils sont sur qu’aucun changement pratique ne se fera. Dictature du prolétariat ne signifie pas donner le pouvoir au parti mais le donner aux prolétaires, aux exploités. Cela signifie de remplacer une structure verticale de pouvoir par une structure horizontale de pouvoir, et cela aucune théorie ne le fera jamais. La solidarité le fera, or la solidarité n’est pas de l’ordre de la théorie mais de celui de la pratique.

        La solidarité passe par le respect. Il est impossible d’être solidaire avec quelqu’un ou avec une lutte que l’on ne respecte pas. Le respect lui-même passe par la compréhension. Or quel point commun y-a-t-il entre une organisation comme Attac qui fait partie, avec les communistes et les syndicats, des fossoyeurs de l’alter-mondialisme, et les militants qui s’investissent souvent quotidiennement dans la vie de la multitude d’associations qui gravitent autour des forums sociaux ? Il n’y en a aucun car si nous voulons une révolution, les fossoyeurs de l’alter-mondialisme doivent rejoindre les oubliettes de l’histoire et laisser la place à celles et ceux qui sont capables de construire ici et maintenant un monde meilleur.

        Quand je dis fossoyeur, ne n’est pas juste un mot en l’air. L’acte de décès de l’alter-mondialisme fut la manif contre la guerre en Irak. Attac, les communistes et les syndicats l’ont organisée. Au niveau local, ce fut une des plus grandes manif à laquelle j’ai participé, et de toutes les manifs petites ou grandes auxquelles j’ai participé, ce fut celle avec le moins d’ambiance. Et pourtant, les organisateurs réunissaient de nombreuses personnes et mouvements expérimentés pour mettre de l’ambiance dans une manif. Par exemple, pas le moindre mot d’ordre ne fut repris pendant la manif, chose en soit très étonnante. À la fin du cortège, le temps est venu des discours, et là paf, le premier et dernier mot d’ordre : "Rentrez bien chez vous."

        Une promenade dominicale pour les médias, un enterrement de première classe pour celles et ceux qui ne furent pas dupes, un enterrement organisé par Attac, les syndicats et les communistes. Ce soir là les politiciens ont, tous partis confondus, poussé un gros ouf de soulagement, et les gens lucides à réfléchir à l’après alter-mondialisme. Par contre le discours d’Attac, des syndicats et des communistes n’a pas changé. Et même quand les éco-socialistes d’Amérique latine les invitent à les rejoindre dans la cinquième internationale, une internationale axée sur la solidarité dans la pratique, la majorité de nos progressistes locaux restent réfractaires à toute pratique solidaire et campent sur des positions théoriques figées et dogmatiques qui ne changeront jamais rien à rien.

        Le seul moyen de savoir si une théorie est bonne et de l’améliorer est de la mettre en pratique. Rien que pour cela, la Cinquième Internationale est un pas dans la bonne direction, un net progrès par rapport aux Internationales précédentes qui n’ont apporté aucun progrès depuis des décennies, et qui aujourd’hui contribuent plus au dogmatisme et à la division de la gauche qu’autre chose. C’est une invitation à la pratique, or la solidarité nécessaire pour gagner la lutte des classes est une affaire de pratique.

        "il est nécessaaire que le prolétariat se mobilise pour de vrai."

        Pour cela, il n’y a pas besoin de grandes théories, une théorie ne vaut rien quand il faut payer le loyer, l’école du gamin, etc. L’exploité a besoin d’exemples qui fonctionnent. Comme le disait le Che, il faut 15 Vietnam. Il faut 10, 100, 1000 Marinella. Il faut des squats partout où il y a des logements vides ou des gens à la rue. De la même façon, il ne faut pas faire grève mais s’approprier les moyens de production, c’est à dire occuper les usines tout en continuant la production. En d’autres termes, pour chaque chômeur il faut squatter une usine. Quand toutes les usines seront squattées, il n’y aura plus de chômeurs.

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