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La chute de l’Union Soviétique fut une immense catastrophe pour les Palestiniens

dimanche 17 août 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 août 2014).

UKRAINE : "Les Russes et nous. Pourquoi la chute de l’Union Soviétique fut une immense catastrophe pour les Palestiniens"

http://www.mathaba.net/authors/paci…

Par Les Pacifistes de Tunis

17 août 2014

"Les agresseurs israéliens, qui ont occupé les pays arabes, se conduisent comme des bandits et, si on en juge par leurs atrocités à l’égard des populations arabes, désirent imiter les crimes commis par les envahisseurs hitlériens" (Léonid Brejnev, 5 juillet 1967).

Ayant tôt pris le parti des Juifs contre les Arabes suite à une volte-face historique, l’Union Soviétique fut la première puissance à reconnaître de jure le nouvel Etat nommé "Israël". A l’époque, cette position surprenante pouvait se comprendre en admettant que les dirigeants soviétiques aient pu "naïvement" espérer de la sorte que la nouvelle entité moyen-orientale ne devienne une pièce supplémentaire dans les mains de leur adversaire stratégique, les Etats-Unis d’Amérique.

Très vite, ils ont constaté que ce ne fut pas le cas et ils ont alors ouvertement pris le camp de la défense de la cause arabe jusqu’en 1956 puis au-delà jusqu’à la veille de la guerre de 1967. Dans ce dernier cas, toutefois, ils se sont diplomatiquement esquivés en décevant profondément le monde arabe, à commencer par ses partis communistes et nationalistes. Leurs tergiversations furent alors interprétées comme une forme de trahison. La Chine maoïste communiste de l’époque n’hésita pas à qualifier une telle attitude de complicité notoire avec l’impérialisme et Usrael.

Par la suite, les Soviétiques cherchèrent à apaiser cette "rancœur" et à conserver voire à consolider leur alliance historique avec le monde arabe. Ils décidèrent que les Juifs soviétiques n’auraient pas le droit d’émigrer vers Usrael et rompirent officiellement les relations diplomatiques avec cette dernière. Elles le resteront pendant plus de deux décennies. A l’époque de Gorbatchev (1986), les rares touristes étrangers se souviendront que l’URSS distribuait encore à ses visiteurs des brochures dénonçant les crimes du sionisme…

Quand l’Union Soviétique s’effondra en 1991, les relations diplomatiques furent rétablies et Mr Poutine a, depuis, visité Usrael à deux reprises. Les obstacles à l’émigration furent levés à tel point que la proportion d’Usraéliens d’origine russe représente près de 20% de la population totale et qu’elle se fait remarquer par sa participation active aux processus de colonisation permanente. La Russie est même allée jusqu’à appuyer une résolution de l’ONU abrogeant celle, audacieuse et universellement célèbre de 1975 -et qu’elle avait elle-même défendue à l’époque-, stipulant que ’le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ".

A partir de là, la Russie se mit à coopérer avec Usrael sur tous les plans, y compris militaire, à tel point qu’elle a même sollicité l’expertise technologique de cette dernière pour intégration dans ses propres équipements militaires sans parler de l’intérêt qu’elle a clairement manifesté pour ses méthodes de "lutte contre le terrorisme"…

Par conséquent, il est clair que la chute de l’Union Soviétique en 1991, si elle fut une catastrophe pour de nombreux peuples en lutte à travers le monde, aggrava davantage encore la tragédie que vivent les Palestiniens. Ses conséquences expliquent la longue suite d’agressions usraéliennes, désormais asymétriques et débridées, auxquelles le monde assiste en toute passivité, comme lors des scènes de lynchage : des intifadas aux dernières guerres à outrance contre Gaza (2008, 2014).

Bien sur, les relations entre la Russie et Usrael ne sont pas normalisées entièrement puisque de nouveaux acteurs et de nouvelles formes de résistance sont apparus au Moyen-Orient. La Russie a choisi de ne pas les ignorer : de sa reconnaissance presque-diplomatique du Hezbollah et du Hamas à ses contrats commerciaux avec l’Iran et la Syrie lesquels évoquent inévitablement ceux des années 60 avec l’Egypte. Quant au soutien logistique d’Usrael à la Géorgie en 2008, loin d’avoir remis en cause la coopération bilatérale, y compris militaire, il l’a même stimulée…

Note : Ce commentaire politique fut inspiré par un tract diffusé au rassemblement pour le Donbass (Ukraine), le 15 août 2014 à Paris. Le document interpelait le lecteur en ces termes : "Comme en Palestine…". Par conséquent, une mise au point s’imposait. Les données historiques ont été puisées dans l’article de fond publié en 1969 par Renata Fritsch-Bournazel Renata : "La politique de l’Union soviétique" (Revue française de science politique, 19, 2, 402-413).

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