Rifkin : "Croyez-moi, l’industrie sent déjà le vent du boulet, et elle se prépare. Et d’autres le font aussi, bien avertis de ce qu’on appelle « l’effet 10% » : si les géants de l’industrie classique semblent invincibles, beaucoup d’entre eux ont en effet des marges très étroites. Si 10% de leurs clients quittent le navire et basculent dans l’économie du partage, cela peut suffire à faire tomber ces industries. "
C’est ce qui est amorcé depuis les années 80 avec les crises qui s’accentuent et le chômage massif qui s’installe. Et c’est aussi moins d’impôts sur les sociétés, moins d’impôts sur les chômeurs et moins d’impôts sur la TVA = Effondrement de nos niveaux de vie et effondrement des sociétés occidentales.
L’économie du partage c’est l’économie africaine, et cette économie du partage africaine, c’est une des raisons pour lesquelles il n’y a que très peu d’infrastructures en Afrique.
Peu d’infrastructures c’est aussi accroissement des inégalités !
Rifkin : "Si on peut produire des biens et des services pour rien, cela veut dire que l’exploitation de ce que la planète peut encore nous offrir est faite avec une efficacité maximale, sans gâchis. En produisant à un coût marginal zéro et en le partageant dans une économie circulaire – outils, voitures, jouets, vêtements – nous obtenons des avantages immenses en termes de pollution et de dégradation de l’environnement"
Mais que fait-il de la spéculation boursière sur laquelle repose aujourd’hui l’essentiel des profits et qui a fait se mourir à petit feu l’industrie dont les profits sont moindres ? La spéculation boursière n’a pas attendu le "coût à la marge zéro" de Rifkin pour détruire le capitalisme, y compris le capitalisme entrepreneurial, celui qui innove et permet qu’existent nos infrastructures !
Rifkin : "l’expérience qui attend l’humanité dans le siècle à venir sera beaucoup moins pénible que ce que nous voyons se profiler si nous continuons avec le système actuel."
Et bien moi je vois une régression violente de nos niveaux de vie et un accroissement spectaculaire des inégalités avec impossibilité pour les Etats de les gérer sans financement collectif des aides sociales
Rifkin : "“La grande question politique des années à venir devra porter sur le problème, essentiel, de la neutralité du Web… "
Là c’est complet ! Tu reconnais toi-même que sans la régulation et un contrôle des transactions nous irons vers l’anarchie la plus complète, à savoir dans tous les sens du terme : Etat sans gouvernement + Etat bordélique de loups affamés (pour reprendre l’expression l’homme est un loup pour l’homme) .
En effet le problème n’est pas comme le dit Rifkin la nécessité que le web "soit un accès libre et une gestion collective ".. Au contraire une régulation internationale s’impose pour contrôler les flux.
Rifkin : "Amazon est le supermarché du monde… Comment s’assurer que ces compagnies ne séquestrent pas les infos qu’elles récupèrent à chacune de nos opérations sur le Net, comment faire en sorte qu’elles n’occupent pas de position de monopole dans leur activité ? Personne ne doit dominer outrageusement la plateforme technologique de l’Internet des objets."
Ce ne sont pas les "infos récupérées" qui pose problème mais l’absence de contrôle : Autant il est aisé de contrôler les profits réalisés par quelques sociétés comme Amazon, autant il sera impossible de contrôler la multitude des transactions/partages que vante Rifkin SANS qu’il y n’ait atteinte aux libertés qu’offre aujourd’hui le web.
Rifkin : "demain, de nouveaux mécanismes émergeront afin que chacun ait un droit de regard sur la façon dont les informations qu’il laisse sur le Web sont utilisées."
C’est pas le plus important face aux conséquences à venir de l’économie non réglementée du partage et des transactions sur le web.
Son discours enjolivé (qui ne peut que plaire aux politiques qui refusent d’entendre les discours apocalyptiques) ne repose pas sur la réalité de la situation d’aujourd’hui, et de ce fait ne donne pas une vision perspicace des problèmes à venir.
Chantal Cottet