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Jeremy Rifkin fait l’apologie de la pauvreté

jeudi 16 octobre 2014, par do (Date de rédaction antérieure : 16 octobre 2014).

Bonjour à toutes et à tous,

Ce que les pauvres ont toujours fait, Jeremy Rifkin nous le présente comme étant l’avenir. Autrement dit, l’avenir, c’est la pauvreté !

Mais, que les capitalistes se rassurent, le capitalisme y survivra, nous dit-il. C’est-à-dire que Jeremy Rifkin justifie le capitalisme en expliquant avec un vocabulaire sofistiqué que les pauvres seront de plus en plus nombreux pour que les riches soient de plus en plus riches, et que les pauvres doivent se démerder comme ils peuvent, par exemple en distribuant à leurs voisins les vêtements que les enfants ne peuvent plus porter tellement ils ont grandi, etc. Bref, ce genre de truc que les pauvres ont toujours fait. Par exemple, quand j’étais gosse, j’héritais des livres scolaires d’un voisin qui était en classe supérieure à la mienne, etc.

Voilà la "nouveauté" de Rifkin : que les pauvres se démerdent ! et il a écrit un livre pour faire fortune sur notre dos, en donnant un nom savant à tout ça, afin de présenter la pauvreté et les attitudes qu’elle implique comme l’avenir radieux de l’humanité ! Ne dites plus "femme de ménage", mais "Technicien de surface" ! Ne dites plus "pauvreté", mais "coût marginal zéro" ! Et en effet, par définition, les pauvres ne peuvent se payer que ce qui coûte rien !

Bien à vous,
do
http://mai68.org

4 Messages de forum

  • Jeremy Rifkin fait l’apologie de la pauvreté 16 octobre 2014 16:11, par BookiElAceitoso

    Avez-vous la source en anglais du texte de Rifkin ?
    Merci.

  • Jeremy Rifkin fait l’apologie de la pauvreté 22 octobre 2014 11:31, par Chantal Cottet

    Exact ! Et c’est pour cela qu’il a la cote auprès des dirigeants de tous les pays confrontés à la décroissance et au chômage.

    Mais en réalité, cette "économie du partage ", cette "économie collaborative " vantée par Rifkin cela s’appelle l’"économie de l’indigence " !

    C’est aussi des revenus dissimulés par ceux qui ont les moyens de louer ou qui ont quelque chose à vendre (voiture, matériel, appartement, etc.) ; ce qui signifie moins de rentrée d’impôts et par conséquent moins d’hôpitaux, d’aides sociales, de routes, de transports en commun, etc. Il n’y a que l’environnement qui en tire profit, et encore ! … notamment s’il s’agit d’échanger ou de partager ce qui pollue !

    Alors en fait "d’avenir radieux" c’est un modèle d’"économie africaine " qui se profile c’est à dire une "économie de la survie " avec pour conséquence peu ou pas de rentrée d’impôts, absence de politique sociale, peu ou pas d’infrastructures, et une pollution non maîtrisée.

    @ + Chantal Cottet

    • Jeremy Rifkin fait l’apologie de la pauvreté 30 octobre 2014 11:25, par erluque

      Il n’y a pas de bonne ou mauvaise économie. L’économie n’est qu’une conception globale fausse et globalement fausse du monde. Elle est le dernier rempart idéologique du capitalisme. N’avez-vous pas remarqué comme on nous rabâche le mot "économie" partout ? Cette conception du monde n’a que pour résultat d’imposer l’argent ou le troc comme moyen de dominer les hommes. Le but de l’économie est bien caché derrière un tissus de baratin et de fausses contradictions.
      En revanche, si les individus arrivent à fonctionner sans troc ni argent grâce à un mode collaboratif il semble que cela peut rendre l’économie obsolète comme conception dominante . (l’argent n’étant qu’une extension du troc)
      Je vous invite à vous référer à un certain Jean-Pierre Voyer dont les propos remontent aux années 70.

  • Jeremy Rifkin fait l’apologie de la pauvreté 22 octobre 2014 11:56, par Chantal Cottet

    Rifkin : "Croyez-moi, l’industrie sent déjà le vent du boulet, et elle se prépare. Et d’autres le font aussi, bien avertis de ce qu’on appelle « l’effet 10% » : si les géants de l’industrie classique semblent invincibles, beaucoup d’entre eux ont en effet des marges très étroites. Si 10% de leurs clients quittent le navire et basculent dans l’économie du partage, cela peut suffire à faire tomber ces industries. "

    C’est ce qui est amorcé depuis les années 80 avec les crises qui s’accentuent et le chômage massif qui s’installe. Et c’est aussi moins d’impôts sur les sociétés, moins d’impôts sur les chômeurs et moins d’impôts sur la TVA = Effondrement de nos niveaux de vie et effondrement des sociétés occidentales.

    L’économie du partage c’est l’économie africaine, et cette économie du partage africaine, c’est une des raisons pour lesquelles il n’y a que très peu d’infrastructures en Afrique.

    Peu d’infrastructures c’est aussi accroissement des inégalités !

    Rifkin : "Si on peut produire des biens et des services pour rien, cela veut dire que l’exploitation de ce que la planète peut encore nous offrir est faite avec une efficacité maximale, sans gâchis. En produisant à un coût marginal zéro et en le partageant dans une économie circulaire – outils, voitures, jouets, vêtements – nous obtenons des avantages immenses en termes de pollution et de dégradation de l’environnement"

    Mais que fait-il de la spéculation boursière sur laquelle repose aujourd’hui l’essentiel des profits et qui a fait se mourir à petit feu l’industrie dont les profits sont moindres ? La spéculation boursière n’a pas attendu le "coût à la marge zéro" de Rifkin pour détruire le capitalisme, y compris le capitalisme entrepreneurial, celui qui innove et permet qu’existent nos infrastructures !

    Rifkin : "l’expérience qui attend l’humanité dans le siècle à venir sera beaucoup moins pénible que ce que nous voyons se profiler si nous continuons avec le système actuel."

    Et bien moi je vois une régression violente de nos niveaux de vie et un accroissement spectaculaire des inégalités avec impossibilité pour les Etats de les gérer sans financement collectif des aides sociales

    Rifkin : "“La grande question politique des années à venir devra porter sur le problème, essentiel, de la neutralité du Web… "

    Là c’est complet ! Tu reconnais toi-même que sans la régulation et un contrôle des transactions nous irons vers l’anarchie la plus complète, à savoir dans tous les sens du terme : Etat sans gouvernement + Etat bordélique de loups affamés (pour reprendre l’expression l’homme est un loup pour l’homme) .

    En effet le problème n’est pas comme le dit Rifkin la nécessité que le web "soit un accès libre et une gestion collective ".. Au contraire une régulation internationale s’impose pour contrôler les flux.

    Rifkin : "Amazon est le supermarché du monde… Comment s’assurer que ces compagnies ne séquestrent pas les infos qu’elles récupèrent à chacune de nos opérations sur le Net, comment faire en sorte qu’elles n’occupent pas de position de monopole dans leur activité ? Personne ne doit dominer outrageusement la plateforme technologique de l’Internet des objets."

    Ce ne sont pas les "infos récupérées" qui pose problème mais l’absence de contrôle : Autant il est aisé de contrôler les profits réalisés par quelques sociétés comme Amazon, autant il sera impossible de contrôler la multitude des transactions/partages que vante Rifkin SANS qu’il y n’ait atteinte aux libertés qu’offre aujourd’hui le web.

    Rifkin : "demain, de nouveaux mécanismes émergeront afin que chacun ait un droit de regard sur la façon dont les informations qu’il laisse sur le Web sont utilisées."

    C’est pas le plus important face aux conséquences à venir de l’économie non réglementée du partage et des transactions sur le web.

    Son discours enjolivé (qui ne peut que plaire aux politiques qui refusent d’entendre les discours apocalyptiques) ne repose pas sur la réalité de la situation d’aujourd’hui, et de ce fait ne donne pas une vision perspicace des problèmes à venir.

    Chantal Cottet

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