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L’Australie, le G20 et le monde étrange de l’inflexion

dimanche 16 novembre 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 novembre 2014).

http://www.impact24.info/laustralie-g20-monde-etrange-linflexion

Mohamed Bouhamidi le 16.11.2014 09:30

Grâce à la crise ukrainienne, des nouvelles fractions de l’opinion publique, apprennent que les dirigeants de l’Occident se considéraient vainqueurs de la guerre froide et ont agi comme tels dans la répartition des dépouilles et dans leur prétention à gouverner désormais le monde sans partage.

L’affirmation de ce sentiment s’est manifestée dans les actions de modification des frontières, résultat le plus tangible de toute guerre réussie, sur pratiquement l’ensemble des lignes de contact entre zones de pouvoir ou d’influence des deux camps : Allemagne, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Ukraine et le Monde arabe.

Le camp US a dû cependant confirmer sa « victoire » en poursuivant cette guerre froide à travers les révolutions de couleurs ou les interventions militaires de grande envergure dans les Balkans ou en combinant les deux dans le Monde Arabe, théâtre essentiel des luttes multiformes de la décolonisation assimilée, selon les propres termes des propagandes coloniales, à du cryptocommunisme et dont les Etats les plus résolument anti-impérialistes étaient classés comme satellites de l’URSS.

Les USA ont dû batailler ferme pour confirmer des résultats qui auraient dû couler de source mais le principe était acquis dans les opinions publiques et dans le comportement des dirigeants occidentaux d’une victoire qui ouvraient les voies à une gouvernance unifiée, mais surtout exclusive, du Monde. Il suffisait juste de se proclamer au nom de la force, « communauté internationale » et de donner forme institutionnelle à « cette fin de l’Histoire » que l’émergence des socialismes indigènes de l’Amérique Latine ou la Révolution Iranienne ne semblaient contrarier qu’en surface et qu’à contre temps.

Notons au passage que l’Allemagne a tiré de cette « fin de l’histoire » les bénéfices les plus grands et les plus immédiats en réduisant plusieurs ex-républiques de l’Est à l’état de semi-colonies et permis, ainsi, le renforcement d’un capitalisme allemand concurrentiel des capitalismes anglais et américain et développé des intérêts de l’Etat allemand distincts du centre anglo-américain.

L’impression de victoire s’est chaque jour vérifiée dans la Russie d’Eltsine et des oligarques et par la suprématie dans les élites russes de l’identification de l’Occident à la civilisation et a fini par compromettre totalement la compréhension que ces révolutions de couleur et ces guerres des Balkans et de l’Orient ne sont pas un nouvel épisode de l’Histoire mais étaient parties intégrantes de cette guerre froide que la chute de l’URSS n’achevaient pas mais, au contraire, dévoilaient, dans le cas du Monde Arabe, leur ressort le plus caché de guerres faites aux peuples.

A quel moment ces guerres « de continuation » de la guerre froide, ayant réussi le remodelage des frontières en Europe et la destruction de l’Irak, ont-elles changé de nature et se sont transformées de victoires impossibles en défaites rampantes au Moyen-Orient ? A quel moment s’est produite l’inflexion qui nous fait croire que la nouvelle époque, l’entrée dans de nouveaux enjeux et la guerre cachée contre la Chine, ne commence qu’avec la Libye et la Syrie ?

Les facteurs de ces mutations relèvent de facteurs multiformes et de synergies innombrables allant d’Hugo Chavèz ou Moralès à la naissance des BRICS en passant par le Hezbollah ou l’accouchement d’un Poutine du cœur de l’Etat russe profond , ou encore l’émergence des puissances économiques en Asie à côté de la Chine.

Les bonnes questions à se poser sont plus urgentes que les réponses car de ce G20 réuni en Australie au lendemain du 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin, n’émane que deux certitudes : la difficulté, voire, l’impossibilité d’imposer cette gouvernance unique du Monde et l’urgence de repenser ces 25 dernières années en dehors des termes dominants prescrits par l’Occident.

M.B

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