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Avec l’accaparement des terres, le monde perdra sa capacité à se nourrir

dimanche 14 décembre 2014

L’accaparement des terres (land grabbing selon le néologisme introduit en anglais) désigne l’acquisition controversée de grandes étendues agricoles auprès des pays en voie de développement par des entreprises transnationales et gouvernementales. Au cours des sept dernières années, celles-ci ont fait main basse sur quelque 86 millions d’hectares, ce qui représente pas moins du cinquième de la superficie de l’Italie. Éric Holt-Giménez, directeur de Food first, a délivré ces informations lors du salon international du goût, qui s’est tenu à Turin fin octobre.

L’organisation internationale Grain propose aujourd’hui un nouvel ensemble de données concernant 416 exemples récents d’accaparement des terres à grande échelle, qui sont exclusivement le fait d’investisseurs étrangers. Les terres dont s’emparent ces derniers sont destinées à la production de cultures alimentaires et couvrent une superficie de près de trente-cinq millions d’hectares dans soixante-six pays.

Grain a accompli un travail de fourmi en établissant la liste complète de tous les accords fonciers existants (l’organisation s’est néanmoins limitée aux accords lancés après 2008 qui n’ont pas été annulés et qui impliquent de vastes superficies). Cet ensemble d’accords fournit une illustration saisissante de la rapidité avec laquelle l’agrobusiness s’est installé dans les crises alimentaires depuis les crises alimentaire et financière de 2008, arrachant la production alimentaire des mains des paysans et des communautés locales.

Le travail mené par Grain souligne bel et bien que l’Afrique est la cible première de l’accaparement des terres. Mais on peut souligner la place occupée dans ce drame par l’Amérique latine, l’Asie et l’Europe de l’Est. L’accaparement des terres est indéniablement un phénomène planétaire.

Toutes les données rassemblées par Grain brossent un portrait très clair de l’identité des 298 principaux accapareurs. Si la majorité de ceux qui ont été recensés dans l’étude appartiennent au secteur de l’agroalimentaire, les sociétés financières et les fonds souverains sont responsables d’un tiers des accords. Et très souvent, les intérêts des sociétés se chevauchent. On voit ainsi que Cargill, l’une des plus grandes entreprises alimentaires d’agroalimentaire, a acquis des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles par le biais de son fonds de couverture, Black River Asset Management.

Les investisseurs basés en Europe et en Asie sont environ responsables des deux tiers des cas d’accaparement des terres. Il est intéressant de constater que la Grande-Bretagne, comme Singapour et Maurice, sert de paradis fiscal aux accapareurs et souvent, la véritable base active des sociétés est basée dans un autre pays. Dans le palmarès des accapareurs, il faut évidemment citer les États-Unis, tout en haut de la liste avec quarante et un cas d’accaparements, puis les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite qui représentent à eux deux, trente-neuf cas.

« Nous avons une loi qui défend la terre mais qui n’est pas appliquée », affirme Ana Paula Tauacale, vice-présidente de l’Union nationale des paysans du Mozambique. Cette battante a récemment lancé une pétition visant à stopper ProSavana. Ce programme d’investissement considérable basé au Mozambique implique également le Brésil et le Japon. Le projet a pour objectifs de développer des terres agricoles en monocultures industrielles destinées à l’exportation. Cette surface d’environ 14,5 millions d’hectares se situe dans le corridor de Nacala au nord du Mozambique et est actuellement utilisée par de petits exploitants agricoles.

Cette campagne a été un succès au niveau national. Des efforts sont néanmoins encore en cours pour coordonner la lutte entre les organisations de société civile au Brésil eu au Japon. Les gouvernements de ces deux pays sont en effet impliqués dans le projet en procédant à des investissements et à des expertises techniques. Toutefois, le soutien à un niveau régional est encore requis étant donné que les accaparements de terre, un phénomène en croissance dans la communauté de développement d’Afrique australe, met en péril la sécurité alimentaire ainsi que le contrôle de l’eau et des semences.

La situation est alarmante. Des informations proviennent sans cesse d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, révélant que les communautés locales sont dépossédées, comme jamais auparavant, de leurs seules sources de nourriture et de la sécurité de leurs moyens de subsistance. Il est courant aujourd’hui d’entendre dire que les petits producteurs produisent la majorité de l’alimentation mondiale. Mais combien d’entre nous se rendent compte qu’ils le font avec moins d’un quart de la surface agricole mondiale, et que cette part, déjà maigre, se réduit comme une peau de chagrin ? Si les petits producteurs continuent à perdre l’essence même de leur existence, le monde perdra tout simplement sa capacité à se nourrir.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/…

1 Message

  • Avec l’accaparement des terres, le monde perdra sa capacité à se nourrir 11 janvier 2015 19:49, par Abdoulaye Niang, Ph.D.

    Le Centre d’études stratégiques pour le Co-entrepreneuriat a développé, en partenariat avec la Société agro-pastorale Tambaroua Business Farming, Sarl (Tbf), la Ferme Nandi du Modèle d’Agriculture et d’Aménagement du Territoire (MAAT) sur 4ha, visible à Samanko, un Titre Foncier Agricole à 15 km de Bamako, Mali. Le MAAT s’installe à la demande pour le mouvement de globalisation de co-entrepreneuriat, caractérisée par le mouvement du capital d’investissement, des industries, des gestionnaires, des ingénieurs, des ouvriers qualifiés et non-qualifiés, pour l’émergence de l’Unité de Production de l’Agriculture Familiale Africaine (AFA) afin de développer davantage la capacité de création de croissance économique globale de la Communauté de Localités selon la Vision de globalisation de co-entrepreneuriat pour un développement humain durable avec sécurité alimentaire pour tous et sécurité nutritionnelle.
    Le MAAT est selon :
    1. Le Modèle de Maximisation de la valeur de la co-entreprise AFA (Agriculture Familiale Africaine) dans le développement de la capacité de création de croissance économique globale selon la Vision de globalisation de co-entrepreneuriat axée sur la Prospérité partagée dans la Stabilité, la Paix et la Sécurité et une Convergence de technologies basée sur l’agriculture de précision, la culture protégée et la fertilisation intelligente ;
    2. Le Modèle de Maximisation de la valeur de la FAA (Famille Agricole Africaine) dans le développement de la capacité de croissance démographique globale selon une Construction de la Citoyenneté mondiale axée sur le développement humain durable avec sécurité alimentaire pour tous et sécurité nutritionnelle.
    Chaque Unité de Production de l’AFA (UP-AFA) sur 4 ha est rattachée 7 FAA et un nombre d’UP-AFA dans des CL est rattaché à un Toguna Senè avec 5 FAA qui offrent des opportunités de Construction de la Citoyenneté mondiale à toutes les CL. La Co-entreprise AFA est à la Norme 4S Co-entreprise économique avec la capacité de Rétention de Richesse et d’Emplois de la Nation d’une UP-AFA ouverte pour éliminer le risque d’insécurité économique et d’insécurité humaine et sociale à :
    1. 5% aux investisseurs de la CL au titre du processus de Relèvement durable de la CL conformément au Standard (S2) du Seuil de Sécurité économique et sociale ;
    2. 40% aux investisseurs du pays hôte ;
    3. 15% aux investisseurs africains ;
    4. 40% aux investisseurs étrangers.
    L’AFA arrive dans la CL sur demande validée par l’étude de faisabilité sociale, technique, économique, environnementale et financière et conformément à la Vision de globalisation de co-entrepreneuriat axée sur la Prospérité partagée selon des Règles de Rétention de Richesse et d’Emplois de la Nation, inverse des Règles de Mobilisation de Ressources Sécuritaires de la Nation, négociées sous un Système de Défense Stratégique de la Nation pour garantir la Stabilité, la Paix et la Sécurité. Elle ne donne pas lieu à une discrimination économique de la FAA axée sur l’accaparement de terre agricole, de dépossession de terres rares et terre agricole, minière, gazière et pétrolière, et d’exclusion de la formation du capital d’investissement.

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