DU BRUIT DANS LANDERNEAU…
(Nouvelle édition)
Viré du site "Bellaciao", cet article, initialement publié sur Tribune Marxiste-Léniniste, refait donc une apparition sur VLR !
"Selon l’explication communément admise, ( http://fr.wiktionary.org/wiki/faire_du_bruit_dans_Landerneau ) cette expression serait tirée d’une comédie d’Alexandre Duval, Les Héritiers, ou le Naufrage, dont la première représentation eut lieu en 1796, et dans laquelle le héros, miraculeusement sauvé d’un naufrage, s’en revient dans son château, situé non loin de la petite ville de Landerneau, au moment où l’on s’apprête à partager son héritage. En le voyant paraître, son domestique s’écrie : « Oh ! le bon tour ! Je ne dirai rien, mais cela fera du bruit dans Landerneau. » (…) L’expression a pris au fil du temps des formes diverses : on parle par exemple du « Landerneau politique » ou du « Landerneau littéraire », voire du « Landerneau parisien », pour évoquer, souvent avec une pincée d’ironie, certains milieux où tout ce qui est nouveau se voit accorder une importance démesurée et suscite des commentaires sans fin."
Unir les communistes, A quoi bon… Sinon à lutter contre l’impérialisme ?
Beaucoup de bruit dans le Landerneau de la "gauche" du PCF et de ses satellites groupusculaires…
Les dirigeants du groupe "Communistes" et ceux de l’URCF se sont congratulés au congrès des premiers, en proclamant leur volonté d’unité…
Bonne nouvelle, à priori, et qui devrait donc bientôt nous faire oublier que "Communistes" proclamait jusque là être "le seul vrai parti communiste"…
Encore un effort, et ils en découvriront peut être beaucoup d’autres, en regardant un peu plus loin que le bout de leur nez…
Le thème de l’unité revenant à la mode, chacun y va de sa contribution, et c’est parfois révélateur, à défaut d’être efficace…
En ce qui concerne le congrès de "Communistes", il se conclu par un "appel" tout à fait remarquable comme tissu de contradictions…
http://www.sitecommunistes.org/congres2014appel.pdf
L’essentiel de ce catalogue, du point de vue de l’URCF, et bien que le tout soit finalement ultra-réformiste, tient sans doute dans ses premières lignes :
"nationaliser, sans indemnisation, les grandes entreprises décisives pour l’économie. Les usines, les sociétés financières, les banques doivent appartenir à la nation, au peuple et être dirigés par lui. Leur nationalisation permettra de développer l’économie pour la satisfaction des besoins de tous."
A priori, il y aurait plutôt là la base d’un programme révolutionnaire… mais évidemment étrangement contredit par le reste de la liste…
Comme ce mot d’ordre est aussi la tasse de thé de l’URCF, nous nous sommes donc mis en quête de sa signification réelle pour le groupe "Communistes", en supposant, d’après le laïus de la page 2, qu’ils pourraient peut-être tirer ce nouvel attelage vers la gauche, si peu que ce soit… Voici ce que nous avons trouvé :
http://www.sitecommunistes.org/ch268natio.htm
Un pâle résumé, encore édulcoré si possible, du verbiage réformiste de l’URCF sur le sujet… Le "nouveau parti" n’est décidément pas sur le point de faire trembler le bourgeois…En un sens, logique, "qui se ressemble s’assemble", et nous renvoyons nos lecteur, sur ce point précis, des nationalisations, au tout premier article de TML, "Snowden en sursis…", qui, incidemment, règle encore assez bien le cas de l’URCF…
Plus intéressant que l’"appel" de "Communistes", l’article du camarade Gilles Questiaux :
Signe encourageant, une évolution remarquable :
"Et je crois que la « longue NEP » chinoise sensée aboutir au socialisme (théorie de Losurdo) commence à être bien trop longue ! La critique bourgeoise de la Chine n’est qu’un ramassis de clichés racistes, mais ça ne change rien au fait la Chine ne peut ni ne veut faire absolument rien pour les prolétaires du monde."
Il était temps de s’en apercevoir…!
Mais surtout, au départ, la démarche du camarade nous parait être, en grande partie, la bonne :
"Pour avancer je propose :
1) D’écarter ce qui divise, de renforcer ce qui rassemble,
2) Se tourner résolument vers les militants d’entreprise
Pour qu’ils forment un nouveau noyau politique.
3) Trouver un accord commun autour d’un manifeste court
4) Pour un front patriotique
5) Questions internationales
6) Organiser un congrès « de Livourne »,"
Ici, nous ne mentionnons que ses têtes de paragraphes. Naturellement, il développe chaque point de manière assez extensive, sinon exhaustive, selon ses vues.
Selon les nôtres, il y aurait lieu de simplifier encore, vu l’état actuel des forces de gauche en France, et vu l’urgence de la situation.
Le premier point est donc essentiel…
L’unité n’a de sens que pour l’action… Les manifestes unitaires de fonds de tiroirs n’ont jamais changé le cours de l’histoire…
Est-il au moins un point sur lequel les communistes et marxistes-léninistes de différents groupes pourraient se mettre d’accord pour agir, et rapidement…?
Citons Gilles Questiaux :
"Ce qui rassemble les communistes, cela va sans dire, c’est le rejet de l’UE et de l’OTAN. C’est par exemple la solidarité au Donbass antifasciste, à la Syrie martyrisée par l’impérialisme, à l’Afrique néocolonisée…"
Arrêtons nous déjà là…
"C’est par exemple la solidarité au Donbass antifasciste, "
On sait à quel point cette cause est l’essentiel de nos préoccupations, à TML…! Evidemment, ce n’est pas un choix arbitraire, et l’objet de cet article n’est pas de revenir sur les raison de cet engagement politique. Elles sont suffisamment connues, surtout avec le dernier article :
http://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/11/27/2086_donbass_republiques_populaires_ne_rien_lacher/
Article repris sur 6 blogs, au moins, à ce jour, et déjà vu plusieurs milliers de fois.
Ce qui fait, hélas, en un sens, l’originalité de notre point de vue sur le sujet, c’est que nous nous sommes franchement prononcés en faveur de la reconnaissance des Républiques Populaires du Donbass, et ceci sur l’intégralité des territoires de leurs Oblasts, Donetsk et Lougansk, ce qui inclut différentes autres villes et localités, dont le port de Marioupol, et ce qui les rendrait viables. Évidemment, cela signifie la partition de l’Ukraine.
Le sujet, ici, n’est pas de redémontrer une nouvelle fois pourquoi cette solution est une évidence tout à fait conforme au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et à une bonne stratégie anti-impérialiste, mais simplement de constater que si tout le monde parle abondamment de "solidarité au Donbass antifasciste" selon la formule de Gilles Questiaux, l’unité s’arrête aux formules, et tout à fait hélas, précisément, en ce sens, à celles qui évitent de parler de la reconnaissance des Républiques Populaires, et encore plus précisément, de l’action unitaire que nous pourrions mener pour populariser cette cause et exiger cette reconnaissance de la part de notre gouvernement et de l’UE !!
A l’évidence, l’unité d’action sur ce sujet peut se faire à deux niveaux, dont un très large, rassemblant, parmi tous les démocrates progressistes, humanistes et pacifistes, tous ceux qui sont vraiment partisans du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’autre, plus en rapport avec le sujet de Gilles Questiaux, peut se trouver dans une coordination des groupes communistes et marxistes-léninistes sur les initiatives à entreprendre pour cet objectif.
L’unité d’action, une fois en marche sur ce point, peut créer un renouveau du désir d’agir ensemble sur d’autres points, concrets et simples, et progressivement une plate-forme d’action unitaire peut devenir la base d’un programme communiste militant, et non issu d’accords bureaucratiques négociés de façon pointilleuse, et qui n’unissent jamais vraiment à la base.
L’action unitaire pour le Donbass indépendant aurait en outre le mérite de faire reculer l’influence du discours pseudo "anti-impérialiste" des sociaux-fascistes soraliens et autres.
Il peut être à la fois le début de la reconquête d’une conscience de classe, et celle de l’unité populaire retrouvée.
Et enfin, et surtout, la reconstruction des Républiques Populaires peut aussi avoir valeur d’exemplarité pour un nouveau projet politique de masse !
En fin de compte, cette première action unitaire aurait pratiquement vocation à régler aussi bien les cinq autres points définis par le camarade Gilles Questiaux…
Une seule observation : comment unir le prolétariat et dépasser le communautarisme sans remettre au premier plan la laïcité, sous une forme résolument progressiste, et, évidemment, éloignée des manipulations social-fascistes ?
Autre exemple de faux-problème : la "difficile" synthèse entre indépendance nationale et internationalisme… Quelle meilleure réponse pratique que d’avancer, précisément, par la solidarité internationale, sur la question de l’indépendance du Donbass libre !?
Unité populaire, conscience de classe anti-impérialiste, voilà des arguments au service des militants prolétariens… Pour conclure, citons une dernière fois le camarade Gilles Questiaux :
"Fondamentalement dans le nouvel âge du capitalisme sont opprimés les femmes prolétaires, les homosexuels prolétaires, les musulmans prolétaires, les noirs prolétaires, les juifs prolétaires, et les prolétaires sans qualité ne relevant d’aucune pseudo-communauté. Le reste est littérature."
Luniterre
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