VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > RAMENER LA RUSSIE DANS LE GIRON EUROPÉEN

RAMENER LA RUSSIE DANS LE GIRON EUROPÉEN

dimanche 15 février 2015 (Date de rédaction antérieure : 15 février 2015).

Quels liens relient entre eux le krach boursier (2008) – la guerre civile en Ukraine (2012) – la guerre contre l’État islamique (2014) – « L’esprit de Charlie du 11 janvier » (2015) et les présentes menaces de guerre Russo-Atlantique ?

Le lien qui unit ces différents événements économiques, politiques, diplomatiques, militaires, médiatiques et idéologiques c’est l’impérialisme en crise systémique mondialisée et globalisée, ce que nous allons démontrer. Tout commence dans la sphère économique

Tout commence toujours dans l’instance économique, pour se propager ensuite dans l’instance politique (étatique, diplomatique, militaire) qui n’est que la trainée de l’ouragan survenu dans l’instance précédente. Concurremment, l’activité de propagande idéologique accompagne ces démêlées dans les autres sphères afin de préparer les conditions psychologiques et sociologiques pour la lutte de classe qui se développe parmi les différents camps impérialistes et entre les classes sociales au sein de chacun des camps impérialistes concurrents.

C’est ainsi que, comme conséquence à la recrudescence de la crise économique systémique de l’impérialiste mondialisé, le camp impérialiste Occidental a été forcé de se lancer à la conquête de nouveaux marchés, de nouvelles zones d’approvisionnement en carburant, de nouvelles sources de matières premières pas cher, de nouvelles zones de valorisations du capital – de nouveaux secteurs de production de plus-value – au plus bas coût. Sur le coup, le camp impérialiste russo-chinois a été moins affecté par cette destruction de milliards de dollars de « valeurs boursières » parasitaires, pour la bonne raison que leurs présences sont moins importantes sur ces marchés des enchères financières que celles de leurs concurrents d’Occident.

L’impérialisme allemand a toujours convoité l’Est européen

Étant donné qu’aujourd’hui l’ensemble de l’humanité est déjà partagé en zone d’influence et de spoliation, le capitalisme monopoliste allemand a dû reprendre sa mouvance économique, politique, diplomatique et militaire en direction de l’Est européen… sa zone d’expansion de prédilection. L’Allemagne impérialiste, cette fois alliée à la France et à l’Union européenne (que ces premiers mènent à la baguette via la Commission européenne), accentue son emprise sur l’Est européen. Les portes de la Russie sont l’ultime paradis de la richesse pour Berlin. Nonobstant cela, la deuxième Opération Barbarossa ne se fera pas, cette fois, avec les Panzers divisions, ni avec les avions de la Luftwaffe, mais par le crédit-capital et les investissements ; les bandes armées de nervis néonazis subventionnées ; les services secrets franco-allemands ; et les avions de l’OTAN. Les États-Unis doivent cependant être neutralisés pense Angela Merkel. Avec leurs grands pieds, les É.-U. risquent d’effaroucher les capitalistes russes et leurs alliés. Il faut du doigté pour retourner un associé. Nous y reviendrons.

Contrairement à ce que prétend la « gauche » prorusse, ce ne sont pas les impérialistes américains qui commanditent les sommités du gouvernement asservi de Kiev, mais l’axe franco-allemand. Ce qui a exigé de récents déplacements de la chancelière Angela Merkel à Kiev, à Moscou, à Washington, à Ottawa, puis à Paris pour valider avec son complice « hollandiste » les magouilles échafaudées loin de l’Élysée (2).

L’activité de propagande dans l’instance idéologique

Quand le grand capital international se propose de lancer une offensive, économique, financière, diplomatique, militaire contre un concurrent, il doit d’abord s’assurer de mobiliser la populace des censitaires afin qu’ils soient disposés à se sacrifier sur les champs de bataille pour défendre les intérêts de la « patrie – républicaine » des riches milliardaires en danger. C’est ainsi que s’articule cette opération, dans la sphère idéologique de la lutte de classe, qui à nom « l’Esprit de Charlie Hebdo et du 11 janvier » ! Cette opération de propagande hystérique visait à rafistoler l’unité raciste et chauvine contre un ennemi métaphorique : « L’internationale islamiste » mythique – un amalgame d’agents des services secrets, de bandits de grand chemin, de nervis, de trafiquants d’armements, de narcotrafiquants, de mendiants et d’enfants affamés, prêts à tout pour manger – offerte en pâture à la guilde des nationalistes véreux européanisés. Vous avez vu avec quel empressement la Chancelière allemande s’est précipitée sur les Champs Élysées coudoyer son associé et compagnon d’agression, François Fripon, qui n’est pas fou quoiqu’on en dise, mais qui joue simplement le rôle qu’on lui a assigné – la brute de ce duo singulier (3) !

L’ethnie, la religion, la nationalité, la culture de l’ennemi ciblé, et qui sera immolé, n’a aucune importance comme le démontre la casuistique historique européenne. Hier, ce furent les « boches », puis les « juifs », puis ce furent les « communistes » et aujourd’hui ce sont les « islamistes »… qu’importe. Ce qui compte c’est le résultat escompté – galvaniser l’esprit nationaliste patriotique – chauvin, raciste, réactionnaire et préparer les ouvriers et les chômeurs, futur sacrifié des champs minés, à conquérir de nouveaux marchés en direction de l’Orient pétrolier et en direction de l’Est gazier.

L’opération de propagande médiatique « Charlie Hebdo » a été un modèle du genre, après celle du « 11 septembre à New York », et elle a créé les conditions idéologiques – patriotiques et racistes – pour écraser toute opposition intérieure aux malversations guerrières extérieures. L’état policier français, allemand, mais aussi des autres pays européens, en est sorti renforcé (mais pas autant qu’espéré). La « Marche Républicaine » du 10 janvier à Paris permet aujourd’hui à la coterie « socialo-fasciste » d’arrêter et d’emprisonner quiconque ne brandit pas l’étendard tricolore de la Fraternité-Égalité-Liberté (sic) dont l’objectif était de renforcer l’État policier, le consolider en préparation des guerres annoncées (4).

Opération en Ukraine pour ramener la Russie dans le giron européen

Ne vous y trompez pas, l’objectif de l’opération « Ukraine-Donbass » n’est pas de lancer une guerre de conquête pour s’emparer de l’Ukraine misérable ni dE mener la guerre contre la Russie, pour le moment du moins. Le duo franco-allemand en serait bien incapable, militairement parlant, sans le soutien des armes nucléaires américaines, qui, pour l’heure, ont d’autres fers au feu. L’objectif de cette agression des puissances européennes est de forcer l’impérialisme russe à revoir son alliance avec la Chine, de telle sorte que, lorsque l’attaque contre ce véritable ennemi et concurrent efficient s’amorcera – la Chine ait été coupée de ses approvisionnements en carburant venu d’Orient (guerres de Syrie – d’Irak – État islamique, Afghanistan, Pakistan et mise au pas de l’Iran de gré ou de force), mais aussi, de ses approvisionnements venant de Russie (pour lesquels un réseau d’oléoducs est présentement en construction à travers la Sibérie, financée par la partie chinoise). L’impérialisme allemand et français a un impératif besoin de ces hydrocarbures et des minerais sibériens.

Bien que les analystes occidentaux ignorent ces manigances profondes, Vladimir Poutine, lui, les connait parfaitement, si bien qu’il a déclaré récemment : « Les experts militaires russes qualifient la livraison d’armements américains à l’Ukraine de guerre, par procuration, contre la Russie, ce qui donnerait lieu à une exacerbation du conflit. En effet, une contre-attaque élargie de la Russie ira au-delà de l’Ukraine. La Russie pourrait répondre oui à une demande de longue date des Chinois, qui souhaitent se doter de la technologie défensive sensible, avec, en toile de fond, la possibilité d’élargir leurs arsenaux d’armes ultras sophistiqués. Ainsi armée, la Chine pourrait apporter de graves préjudices à la marine américaine, en Asie et en Océanie. Or, ceci n’est qu’un exemple, car la Russie pourrait soutenir l’Iran contre l’Arabie saoudite, et ce serait là une initiative, qui provoquerait une hausse substantielle des cours du pétrole. » (5)

L’impérialisme russe accepte de coopérer avec l’impérialisme franco-allemand, mais refuse de rentrer dans le giron franco-allemand et refuse de rompre ses liens privilégiés avec l’impérialisme chinois. L’impérialisme étatsunien se satisfera-t-il de ce compromis (?) l’avenir de la guerre en Ukraine nous le dira. Voilà comment, sous le capitalisme monopoliste d’État policier, se dessine l’histoire de l’humanité. La classe ouvrière n’a rien à faire dans ces malversations interalliances et doit poursuivre sans coup férir sa résistance sur le front économique de la lutte de classe (conscience de classe en soi) en attendant d’acquérir bientôt – nous osons l’espérer – la conscience de classe pour soi – c’est-à-dire pour la conquête du pouvoir d’État.

Nous rejetons tout esprit nationaliste chauvin d’hystérie guerrière ! – Nous ne ferons pas leurs guerres meurtrières !

MANIFESTE DU PARTI OUVRIER http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre… et https://bouamamas.wordpress.com/201…

et http://www.mondialisation.ca/negoci…

(2) http://www.mondialisation.ca/negoci…

(3) http://vineyardsaker.blogspot.ca/20…

(4) http://arretsurinfo.ch/union-nation…

ET https://bouamamas.wordpress.com/201…

(5) http://french.irib.ir/info/internat…

1 Message

  • RAMENER LA RUSSIE DANS LE GIRON EUROPÉEN 16 février 2015 21:30, par Dédé

    Ce qui pose problème à cette analyse ce sont les prédicats.
    L’impérialisme russe est où, le grand capital russe est où ?
    Le KGB est-il un impérialisme à lui tout seul ? ou la survivance de la force chargée de protéger le parti dans le passé ? se camouflant comme elle peut pour éviter les coups en période d’effondrement et reémergeant quand les possibilités historiques le permettent ? Ne sommes nous pas dans une période de transition entre le capitalisme et le socialisme ? La défaite provisoire du camp de la classe ouvrière a-t-elle été accompagnée d’une éradication totale des idéaux communistes et physique comme cela s’est toujours produit dans le passé après les défaites des révolutionnaires ? Quelles sont les contradictions actives qui expliquent les mouvements actuels, les changements politiques majeurs, l’effondrement généralisé de la crédibilité du système capitaliste dans ses bastions mêmes ? Qui a réhabilité de facto l’héritage soviétique après la défaite de 1991 en Russie et dans d’autres pays de l’ex-URSS ? La simple expérience spontanée des travailleurs ? Quelle force politique a accompli cet exploit ? On ne peut pas comprendre le monde d’aujourd’hui en ânonnant les classiques du marxisme mais en intégrant l’expérience contemporaine à cette analyse comme l’ont fait en leur temps Lénine puis Staline.

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0