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Evolution des flux d’IDE dans les PSEM

jeudi 7 mai 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 7 mai 2015).

1 Evolution des flux d’IDE dans les PSEM

Leila Nasri

Résumé :

Les investissements directs étrangers sont aussi au cœur de la mondialisation et du développement économique depuis plusieurs décennies. En effet, l’essor des IDE n’est pas un phénomène récent, le rôle important joué depuis longtemps par les entreprises multinationales en témoigne. Toutefois, depuis plus qu’une vingtaine d’années, le mouvementa accéléré, tout particulièrement, dés les années 1995 avec un pic atteint en 2000 tant par les investissements mesurés par leurs origines ou IDE sortants. Les Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM), eux aussi, grâce à une politique d’attractivité de plus en plus dynamique, ont enregistré une augmentation dans les flux d’IDE reçus. L’objectif de cet article est ainsi, d’analyser et d’expliquer l’évolution des IDE dans un groupe de cinq pays des PSEM qui reçoivent à eux seuls plus de 70%des IDE reçus par ce groupe de pays. Mots clés : attractivité, évolution, IDE, PSEM.  Abstract : Foreign direct investment is also at the heart of globalization and economic development for decades. Indeed, the growth of FDI is not a recent phenomenon, the important role played by long multinationals witnessed. However, since more than twenty years, the movement has accelerated, especially dice the year 1995 with a peak in 2000 as measured by investments in their origins or outward FDI. Countries in South and Eastern Mediterranean (SEM), too, thanks to a policy of attractiveness increasingly dynamic, experienced anincrease in FDI flows received. The objective of this paper is thus to analyze and explain the evolution of FDI in a group of five countries that receive SEMC alone over 70% of FDI received by this group of countries. Keywords:attractiveness, progress, IDE, SEMC.

2 Introduction :

Les théories, classique et néoclassique, du commerce international avec leurs hypothèses réductrices relatives à l’immobilité internationaledes facteurs et à la libre circulation des marchandises ont rejeté d’emblée la firme multinationale de leur champ d’analyse. En effet, désormais, pendant, longtemps, c’est le commerce entre nations qui a constitué l’axe de réflexion dominant en économie internationale. Par conséquent, l’échange international a été supposé ne concerner que le mouvement des biens. Toutefois, malgré l’émergence des premières firmes multinationales dés la fin du 19 ième siècle, le mouvement des facteurs a été négligé. Enfait, selon les enseignements du modèle de proportion des facteurs (Hecksher-Ohlin), chaque pays se spécialise dans la production et l’exportation des biens qui utilisent relativement le facteur dans lequel, le pays est mieux doté. A terme, l’échange international égalise les rémunérations des facteurs entre les pays et l’investissement direct n’a pas lieu d’être. Jusqu’aux les années 1950 et 1960, l’IDE était regardé avec beaucoup de méfiance et de suspicion (Alya. A (2004)). En effet, pour des raisons d’ordre politique, plusieurs pays considéraient l’IDE comme une menace réelle et comme un facteur de dominance pouvant porter atteinte à leur souveraineté nationale. De même, certains économistes de l’école de dépendance sont allés même à qualifier l’IDE comme un facteur nocif au développement économique.

Toutefois, la fin des années 1970 a été caractérisée par l’apparition de nouvelles générations de modèles du commerce international mettant l’accent sur les rendements croissants et la concurrence imparfaite. Les modèles sont venus compléter, voir supplanter, les modèles traditionnels de concurrence parfaite et derendements constants. La même période a connu une expansion sans précédent des multinationales américaines en Europe. C’est ainsi, que le terme investissement direct étranger (IDE) aété introduit au lieu du terme mouvement des capitaux. Selon Terson. D et Bricout. J (1996),par IDE, on entend « l’opération par laquelle une entreprise se donne les moyens d’exercer une influence effective sur l’activité ou la gestion d’une entreprise située dans un autre pays ». C’est donc avec les nouvelles approches du commerce international et l’intégration des firmes internationales « point aveugle des théories traditionnelles 1  » dans l’analyse des échanges internationaux, que la 3 question de la relation IDE- commerce semble renaître sous d’autres termes. En effet, aujourd’hui, les ressources qui étaient auparavant nationales deviennent internationales mobiles. De plus, les économies nationales deviennent de plus en plus interdépendantes. C’est, ainsi, que les relations économiques internationales ont connu à la fin du 20 ième siècle et en ce début du 21 ième siècle, un développement considérable qui a fait du marché mondial un objectif essentiel et incontournable de l’ambition de différentes nations La solution est de promouvoir leur commerce et/ou leur IDE. En effet, la manifestation la plus visible de la mondialisation, en plus de l’augmentation considérable des flux commerciaux, est sans doute l’expansion spectaculaire des IDE. C’est, ainsi, dans un contexte libre échangiste que la théorie libérale préconise, en plus de la libéralisation des capitaux, la libéralisation des échanges de biens et services afin d’attirer des IDE. En effet, selon Menegaldo (2006), par une spécialisation et des gains de productivité, un pays peut développer ses avantages comparatifs et attirer, ainsi, les IDE dans les secteurs où il possède ces avantages.

Le développement extrêmement rapide des IDE depuis le milieu des années quatre vingt dix a largement relancé le débat sur les gains et les risques potentiels pour les pays en développement (Van Huffel.C (2001)). Nous pouvons, à ce niveau, s’interroger, en particulier, sur l’internationalisation des Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM), et qui sont restés tout au long des années quatre vingt dix, à l’abri de ce courant accru d’internationalisation à travers ses deux composantes, commerce international et IDE. En effet, selon Chevallier et Kebadjian (1997) : « La Méditerranée est restée à l’écart de ce qui est apparu au cours des dix dernières années comme l’évolution la plus marquante de l’économie mondiale : l’émergence en nombre de plusen plus important, de pays en développement dont la croissance s’est accélérée etdont l’investissement dans les flux commerciaux et financiers internationaux a fortement progressé ». Toutefois, les dernières années ont montré la volonté des PSEM à s’insérer dans l’économie internationale en entrant dans une phased’internationalisation accrue tant de leur compte capital que celui commercial. Cette volonté s’est manifestée à travers l’adhésion à l’OMC et la signature de l’accord de libre échange euro méditerranéen. L’objectif d’attirer plus d’IDE qui seront, réellement, voués à réaliserleurs objectifs en matière de croissance économique est derrière cette ouverture grandissante au commerce international. C’est, 4 d’ailleurs l’expérience réussie du miracle asiatique qui a encore formé un argument plus solide en faveur de l’ouverture commerciale et son rôle dans l’attractivité des multinationales étrangères, notamment pour celles verticales cherchant un avantage coût. L’objectif de cet article est donc de présenter et d’ expliquer l’évolution des IDE dans ce groupe de pays.

5 1- Les tendances récentes de l’IDE dans le monde :

Dans les années 1950 et 1960, le taux de croissance des IDE était inférieur à celui du commerce international. L’exportation, demeure, en effet, la modalité principale de la concurrence à l’échelle mondiale. Dans les années 1970, le taux de croissance des IDE commence à rejoindre celui du commerce mondial. Mais c’est à partir du milieu des années 1980, que l’essor véritable des IDE a débuté. En effet, en 1985, les flux d’IDE entrants et sortants s’accélèrent sensiblement passant ainsi d’un flux annuel de 50 milliards de dollars courants, à plus de 200 milliards en 1989 -1990 (wikipedia). La croissance des flux d’IDE s’est poursuivie dans les années 1990, pour atteindre 1400 milliards de dollars en 2000. Entre 2001 et 2003, le montant des IDE a fortement chuté de 1400 milliards de dollars en 2000 à 825 milliards de dollars en 2001 pour arriver enfin jusqu’au 566 milliards en 2003. Ainsi, après avoir atteint un niveau record en 2000, les flux d’IDE ont brutalement chuté en 2001, pour la première fois depuis dix ans. Ce déclin énorme était imputé au fléchissement de l’économie mondiale, ce qui a influencé les comportements des multinationales fortement touchées par la conjoncture internationale difficile. Toutefois, il est à remarquer que ce déclin a concerné, essentiellement, les pays dèveloppés pour lesquels, les flux d’IDE ont enregistré une chute énorme de 59%. Les pays en développement,de leur part, ont été, relativement, moins touchés avec une baisse de 14%.

En 2002, pour la deuxième année consécutive, les IDE ont continué à baisser avec un taux de 20%, pour atteindre uniquement 651 milliards de dollars, soit le montant le plus faible depuis 1998. En 2003, les IDE ont continué à baisser encore, et ils n’ont repris leur croissance qu’en 2004. La grande chute qui ont enregistré les flux d’IDE a été imputable, essentiellement, à la faible croissance économique dont souffre la plupart des régions du monde. La dépréciation des valeurs boursières en plus de la fin des programmes de privatisations dans certains pays peuvent, également, expliquer cette forte baisse. Toutefois, cette baisse d’IDE a été inégalement répartie selonles régions et, notamment, les pays. En 2002, l’Afrique a connu une baisse de 44%, l’Amérique Latine et les Caraibes ont connu une chute de 33 %. L’Asie et le Pacifique ont connu, cependant, la plus faible baisse, surtout, grâce à la Chine qui a attiré en 2002 des flux record de 53 milliards de dollars, devenant ainsi le premier pays receveur des IDE dans le monde. C’est, d’ailleurs, grâce à une forte 6 croissance des IDE à destination des PED que les flux mondiaux d’IDE se sont légèrement augmentés en 2004 avec une hausse de 2% par rapportà 2003. Après un redressement au milieu des années 2000, lacrise financière mondiale s’est traduite par un nouveau repli des flux mondiaux d’IDE. En effet, après une contraction de 16 % en 2008, les entrées mondiales d’IDE ont encore chuté de 37 % en 2009 à 1114 milliards de dollars, tandis que, les sorties ont diminué de 43 % à 1101milliards de dollars. Selon les premières estimations établies par le rapport de la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de 2011, les flux entrants d’IDE n’auraient pas progressé de plus de 1 % en 2010 pour s’établir à 1122 milliards de dollars. Cependant les mêmes statistiques montrent que les flux d’IDE enregistrés vers les pays industrialisés ont continué en 2010 à baisser d’un taux de (-6,9%) alors que les pays en développement (notamment ceux localisés en Asie et en Amérique Latine) ont attiré plus d’IDE enregistrant un taux de croissance de (+ 9,7%). Ainsi, l’année 2010 est la première année où les pays en développement et en transition ont pu attirer plus d’IDE que leurs homologues industrialisés. Ces évolutions dans les flux d’IDE peuvent être expliquées par la progression des résultats des filiales des groupes étrangers implantés dans les pays en développement. Ce qui a augmenté les bénéfices réinvestis. Par contre, les incertitudes touchant le marché mondial des devises et la dette publique des pays européens se sont traduits par la diminution des prêts intra-groupes et par des IDE limités (wikipedia 2010). La CNUCED (2011) montre, cependant, que l’amélioration des conditions macro-économiques en 2010 a permis la hausse des profitsdes multinationales et l’augmentation de leur valeur boursière. Ces conditions favorables, ainsi que le retour de la confiance dans les milieux d’affaires en 2011, devraient inciter les multinationales à réaliser de nouvelles acquisitions, grâce aux niveaux record de la trésorerie qu’elles ont accumulé (CNUCED (2011)). Pour ce qui est des formes d’IDE, nous remarquons qu’il s’agit, essentiellement, de deux formes qui dominent à savoir les investissements Green field et les fusions acquisitions. En effet, malgré l’évolution importante du nombre des fusions acquisitions qui ont augmenté d’un taux de 53% par rapport à 2010, elles ne représentent que 34% du total des IDE réalisés en 2011. Les investissements Green field, bien qu’ils ont connu un certain repli pour deux années successives, restent la forme privilégiée des IDE avec un pourcentage de 59% des IDE réalisés en 2011.

7 Pour la répartition sectorielle, nous remarquons que les IDE réalisés au niveau mondial, ont augmenté surtout dans le secteur primaire avec une croissance de 43% par rapport à 2010 et le secteur des services avec une augmentation de16%. A ce niveau, les cinq grandes industries qui ont contribué à l’augmentation des IDE mondiaux en 2011 sont respectivement, les industries extractives (mines, carrières et pétrole), les produits chimiques et les services publics (électricité, eau et gaz), les transports et les communications et autres services (principalement ceux liés à l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz).

1-1- La répartition inégale des IDE :

1-1-1- La domination des pays développés :

Depuis le milieu des années 1980, les IDE connaissent une croissance importante mais inégalement répartie entre les pays. En effet, les IDE paraissent comme le fait des pays développés. Sur la période 1996-2000 qui a connu un essor remarquable des IDE, les pays développés ont été à l’origine de 90% des flux sortants d’IDE et ils ont reçu 70% des flux entrants. Plus spécifiquement, les Etats-Unis ont été les premiers investisseurs à l’étranger avec une part dans les flux d’IDE sortants de 17,4% (en moyenne annuelle sur 1996-2000) Suivis de près par le Royaume-Uni (16,2%). Les paysde l’Union Européenne ont été à l’origine de presque 60% des flux sortants. En ce qui concerne les IDE entrants, sur la même période, les Etats-Unis ont reçu une partie importante des flux d’IDE de 23,8 %, suivi de nouveau par le Royaume-Uni (8,3%), les pays de l’Union Européenne attirent 37% des flux. En 2011, l’Union Européenne est le premier groupe de destination des IDE avec 56% des stocks d’IDE reçus jusqu’à 2011.

1-1-2- La montée en puissance des pays émergents :

A partir des années 1990, un autre groupe de pays étroit appelés pays « émergents » n’a cessé de renforcer sa situation sur le marché international, non seulement en tant que participant essentiel dans le commerce mondial, mais aussi en tant que pays importants pour l’investissement, que se soit comme pays investi ouinvestisseur. En effet, ce groupe de vingtaine de pays en voie de développement très rapide et dont la plupart appartiennent à l’Asie Orientale, attirent à eux seuls 88% du totaldes stocks d’IDE au sein du monde en développement et des pays en transition, et 29% du total mondial des stocks d’IDE en 2002.

Au sein de ce groupe, la Chine n’a cessé de se détacher irrésistiblement depuis le milieu des années 1990, au point de devenir le premier pays d’accueil mondial des flux d’IDE en 2002 avec un pourcentage de 10% du total mondial avec Hong-Kong devant même les Etat Unis. Ainsi, les pays émergents, bien que très différents par leur population, leur territoire ou 8 leur culture, présentent un certain nombre de caractéristiques communes très importantes pour occuper cette place. Il s’agit, en effet, d’une croissance économique souvent plus forte que dans les pays industrialisés, de réelles capacités industrielles et technologiques soutenues par un tissu d’entreprises locales performantes, des marchés de consommation attractifs en raison du développement rapide d’une classe moyenneactive (F.Bost (2007)), d’une main d’œuvre nombreuse et souvent bien formée dans les secteurs porteurs, et enfin une politique économique favorable à l’ouverture sur l’extérieur (convertibilité des monnaies nationales, ouverture aux investissements étrangers, adhésion àl’organisation mondiale du commerce…).

Ainsi, dans la nouvelle division internationale du travail, ces pays ont pu devenir des lieux d’accueil privilégiés pour les transferts d’industrie en provenance des pays industrialisés (textile et habillement, chaussure, jouet, électronique grand public, électroménager…). Ceci est dû essentiellement, à la création de zones franches industrielles qu’a encouragé de plus en plus les pays investisseurs étrangers. En revancheet à l’exception de la Corée du Sud, ces pays ne figurent pas encore dans les pays qui investissent notablement à l’extérieur.

Pour l’année 2011, ce sont plutôt les pays de l’Asie qui ont accumulé la part la plus importante avec 60% du stock total reçu par les pays en développement.

Graphique 1 : Répartition du stock d’IDE par régiondans les pays en développement

60% 31% 9% Asie Amérique latine et les caraibes Afrique

Source : Statistiques de la CNUCED, 2011.

1-1-3- Les PMA toujours délaissés :

Parallèlement à ce groupe, figûre un autre groupe relatif aux pays les moins avancés et que comme pour le commerce, sa part dans les IDE est de plus en plus marginalisée. En effet, 9 cette catégorie qui n’a pas cessé de s’étoffer (49pays en 2009 dont 35 pays d’Afrique subsaharienne) n’a reçu en 2008 que 2% du stock desIDE reçus par les pays en voie de développement, soit l’équivalent du seul Pologne (Bost. F (2007)). Dépourvus presque de tout, ces pays sont presque totalement délaissés par les investisseurs étrangers, à l’exception de quelques très rares secteurs d’activité (hydrocarbures, certaines matières premières minérales et agricoles).

1-2- Les firmes multinationales : grand vecteur du commerce international : Les IDE avaient accompagné l’internationalisation des entreprises au cours du 19éme siècle, et de la première moitié du 20 éme siècle, notamment, à la faveur de la constitution des empires coloniaux. Une firme est dite multinationale lorsqu’elle réalise un investissement direct à l’étranger, c’est-à-dire, une prise de participation significative dans le capital d’une entreprise étrangère, lui donnant un certain contrôle sur les décisions de la firme (les conventions internationales retiennent le seuil de 10% du capital). Les firmes multinationales sont des entreprises très actives sur les marchés mondiaux. En effet, d’après les estimations de la CNUCED (2004), elles sont impliquées dans prés de deux tiers des relations commerciales internationales. Ainsi, l’essor du commerce international est dû essentiellement, à une explosion du nombre des firmes multinationales. Pendant longtemps, celles-ci se sont penchées sur la recherche d’un accès aux matières premières, de faibles coûts de main d’œuvre puis d’une proximité avec la demande locale. Actuellement, de plus en plus d’entreprises organisent leur production à l’échelle mondiale et génèrent, de ce fait, une part grandissante du commerce via les échanges entre leurs filiales (M. Grozet (2006)). Il s‘agit, à ce niveau, des filiales ateliers dont les activitéssont basées sur la décomposition internationale du processus de production en plusieurs sous ensembles réalisés chacun dans un pays différent.

La filiale devient une unité spécialisée dans descomposants du produit final destinés à être assemblés dans la filiale de montage. Ainsi, l’intensification actuelle de la décomposition internationale du processus de production a mené à un développement remarquable dans le commerce intra firme. On estime qu’actuellement, cetype d’échanges prend de plus d’importance, notamment, dans les pays développés bien que les statistiques restent incapables de rendre compte exactement de leur poids au niveau mondial. En 2006, l’OCDE estime que le commerce intra firme représente environ un tiers des échanges internationaux 10 des pays développés. Ce type d’échanges est surtoutimportant pour les pays qui servent de plate – forme d’exportation de certains segments deproduction. Loin de réduire les incitations à commercer, les firmes multinationales permettent de pousser plus loin la mondialisation (M.Grozet (2006)). En effet, la croissance rapide des flux d’IDE depuis les années 1970, a tiré la croissance des échanges mondiaux. Dans les trente dernières années, on assiste à une forte progression, aussi bien des flux d’IDE que du commerce qui paraissent être largement dominés parles économies géographiquement proches et développées. Les flux impliquant les pays en voie de développement restent relativement marginaux.

2- Evolution des IDE entrants aux PSEM :

2-1- Evolution des IDE dans le groupe des PSEM :

Parallèlement aux flux commerciaux, les IDE entrants aux PSEM ont enregistré une évolution importante.

Graphique 2 : Evolution des flux d’IDE entrants auxPSEM sur la période

1990-2011

Source : Statistiques de la CNUCED 11 Jusqu’aux années 1980, dans leur grande majorité, les PSEM ont peu attiré les IDE. Cette faible attractivité est due à deux raisons. La première est liée au fait que certains pays tels que la Turquie et le Maroc ont privilégié pendant longtemps des stratégies de substitution aux importations (Alaya.M, Chenaf .D et Rongier. E (2007)) ou d’industries industrialisantes, tel que le cas algérien, qui ont provoqué une faible insertion internationale. La deuxième raison est liée à la faible productivité globale des facteurs qui est dûe selon Youssef (2004) à la faible productivité du capital.

Toutefois, depuis le début des années 1990, nous avons assisté à une grande modification de la perception des PSEM vis-à-vis des IDE, surtout, grâce à l’influence du fond monétaire international (FMI) qui a recommandé d’accompagner les PAS par des politiques d’ouverture tant du compte commercial que celui du capital. Ainsi, conscients de l’importance des IDE dans leurs économies, ces pays ont mis en place un ensemble de politiques économiques stabilisatrices et des mesures incitatives afin d’améliorer l’attractivité de leurs sites nationaux aux IDE. C’est ainsi, que les pays des PSEM ont pu réaliser, grâce à une application sévère des PAS (Aoudia. O 2006), mis en œuvre à différentes dates, une stabilité macro-économique qui s’est renforcée par un soutien macro-économiqueétranger sous forme de rééchelonnement de la dette, d’effacement de la dette (l’Egypte a bénéficié au début des années 1990 d’un effacement de 1,8 milliards de dollars), ou sous forme d’aide à la balance commerciale tels que le cas de l’Egypte et la Turquie.

En plus, le climat des affaires s’est amélioré dans la région d’une manière sensible, surtout en mettant en place des avantages fiscaux importants dont peut bénéficier un investisseur étranger. A titre d’exemple, la Tunisie a crée le code d’incitations aux investissements en 1993 qui consacre la liberté d’investissements pour les étrangers. Le code offre aussi des incitations spécifiques aux activités tournées vers l’exportation qui bénéficient d’une exonération fiscale totale pour une exportation d’au moins 80% de la totalité de la production. En plus, tous les pays de la zone ont constitué des zones franches qui constituent pour l’investisseur étranger des pôles de compétitivité importants. Ces pays ont pu, aussi, réduire d’une manière remarquable, les formalités administratives. Aujourd’hui, en Turquie, il est possible de créer une entreprise en 9 jours au lieu de 53 jours auparavant, ces délais sont respectivement de 11 jours et de 14 jours au Maroc et en Tunisie.

12 Ainsi, la masse de réformes entreprises dans les PSEM, pour la plupart des pays dés le début des années 1990, a pu améliorer l’attractivité aux IDE de leurs sites nationaux. En effet, les flux d’IDE reçus par les cinq pays des PSEM, sesont multipliés, en 6 années de 1995 à 2001, par plus que trois fois passant de 2203 millions de dollars en 1995 à 7431 millions de dollars en 2001. Puis, de 2001 à 2009, en 8ans, lesflux d’IDE reçus par la zone, se sont multipliés aussi presque par trois. Toutefois, nouspouvons remarquer une disparité entre les différents pays concernant leur attractivité aux IDE. En effet, on peut distinguer trois groupes de pays dans la zone. Le premier groupe est constitué par les trois plus gros récipiendaires d’IDE qui sont respectivement l’Israël, l’Egypte etla Turquie qui attirent à eux seuls entre 42% et 74% de la totalité des IDE reçus par la zone. Le deuxième groupe est constitué par l’Algérie, le Maroc et la Tunisie qui ont pu capterà eux seuls, dans certaines années jusqu’à 40% de la totalité des flux de la zone. Cependant, hors la Tunisie où les IDE sont réguliers et stables, l’Algérie et le Maroc voient les flux d’IDE reçus fluctuer d’une année à l’autre. A titre d’exemple, le Maroc a attiré en 2001, 25% et 27% en 2003 grâce au succès des grands courants de privatisation entrepris dans le Royaume. Le troisième groupe qui est le plus faible, est constitué par la Jordanie, le Liban et la Syrie. Ce goupe ne capte, désormais, que 13% des flux d’IDE reçus par la zone. Ce ci est expliqué par l’émergence récente des politiques d’attractivité entreprises par ce groupe de pays. Actuellement, un nombre important de firmes européennes choisissent d’investir au Maghreb, notamment en Tunisie et au Maroc et en Turquie, pour bénéficier de l’avantage comparatif que représente un coût de travail inférieur combiné à la proximité géographique et aussi linguistique.

Malgré le développement remarquable de la part des IDE reçus par les pays en développement, notamment pendant les deux dernièresdécennies, les PSEM restent des pays relativement marginaux dans l’attractivité des IDE.En effet, malgré la place croissante de la Turquie qui attire 0.8% des IDE mondiaux en 2011, bien qu’elle reste loin de l’attraction exercée par son voisinage orientale, les autres pays des PSEM restent très loins derrière. En effet, l’Afrique du Nord attire moins de 1% des flux mondiaux et le proche Orient n’arrive pas à atteindre même 0.5%.

13 Tableau 1 : Total des flux d’IDE entrants répartis sur différentes régions du monde sur la période 1970-2011 En millions de dollars (en moyenne annuelle) Années 1970s Années 1980s Années 1990s Années2000s * Ensemble des économies développées 18 048 72 293 279 649 740 740 Europe (pays développés) 10 262 30 368 167 701 480019 Voisinage oriental - 8 4 419 51 120 Turquie 55 168 772 9 583 Israël 68 118 1 278 6 488 Proche Orient ((Syrie, Liban, Palestine et Jordanie) 15 58 660 5 442 Afrique du Nord 182 888 1 921 10 588 Ensemble des PSEM 320 1 233 4 630 32 101 Afrique Subsaharienne 942 1 313 4 712 22 315 Etats Unis et Canada 6 354 37 463 99 723 219 961 Mexique 447 2 388 8 538 22 912 Amérique Latine hors Mexique 2 371 4 188 33 477 101493 14 Japon 124 180 2 637 7 510 Australie et Nouvelle Zélande 1 241 4 164 8 309 26 763 Chine - 1 619 29 043 77 095 Asie Orientale et Asie du Sud-Est en développement sans la Chine 1 674 7 041 35 583 109 386 Asie Méridionale en développement (y compris Iran) 351 190 2 350 23 750 Total Monde 23 969 92 900 402 598 1 202 416 *2010 et 2011 compris Source : CNUCED 2011

La situation d’attractivité des PSEM s’est de plus en plus dégradée avec la crise économique mondiale, notamment celle des pays européens qui représentent les investisseurs essentiels dans ces pays. En effet, après une relance de leur l’attractivité dans le milieu des années 2000, les PSEM ont connu une chute brutale de leur IDE en 2008 qui ont continué à baisser sous l’effet du « printemps arabe ». La situation est cependant, plus favorable en Turquie qui a pu reprendre en 2011 en attirant un montant de 16047 millions de dollars enregistrant ainsi un taux de croissance de 75% parrapport à l’année 2010. Les PSEM paraissent de plus en plus défavorisés dans l’attractivité des IDE, si on les compare avec les autres régions du monde. A ce niveau, la région d’Asie parait comme un exemple typique dans l’évolution de son attractivité. En effet,l’ensemble des pays de l’Asie Orientale ont pu attiré en 2000 15.5% des IDE mondiaux qui ont augmenté de 7% en 2011 pour atteindre 335 milliards de dollars, soit 22% du total mondial dont la part la plus importante est attirée par la Chine avec un montantde 125 milliards, soit plus de 30% des IDE reçus par ce groupe de pays. Parallèlement, lesIDE reçus par le Proche Orient ou l’Afrique du Nord n’ont pas pu atteindre la barre de 6 milliards dedollars. Les pays de l’Amérique Latine ont pu aussi attiré un montant de100 milliards de dollars dont 20% 15 milliards sont captés par le Mexique, soit environ 20% de la totalité des IDE adréssés à la région.

Aujourd’hui, même l’Afrique Subsaharienne qui a été pendant longtemps marginalisée dans l’attractivité des IDE, commence à partir de la deuxième moitié des années 2000 à attirer des montants de plus en plus importants en dépit deses ressources naturelles et agroalimentaires. Selon les statistiques de la CNUCED (2011), les IDE dans ces pays progressent avec un taux plus important que celui des pays de l’Afrique du Nord.

La faible attractivité relative des PSEM peut s’expliquer par le fait qu’elle ne soit la région la plus privilégié pour inciter les multinationales et ce même pour les pays qui investissent aux premiers rangs dans ces pays. A titre d’exemple, la France et l’Allemagne choisissent d’investir en premier lieu dans l’Europe Occidentale puis dans l’Amérique du Nord. Ils montrent cependant, un intérêt relativement faible pour l’Asie Orientale, le Pacifique ou même les PSEM.  Les pays du Golfe qui occupent aussi une place importante dans les IDE reçus par les PSEM, sont considérés eux aussi comme ne pa prévéligier d’investir aux PSEM. En effet, la part la plus importante de leur investissement est orientée vers les pays du Golfe sous l’effet de l’intégration sous régionale du conseil de coopération du Golfe. Ils investissent aussi beaucoup en Europe Occidentale ainsi qu’en Asie du Sud et en Amérique du Nord. Les PSEM ne reçoivent, cependant, qu’une petite part de ces investissements, soit uniquement 5% de la totalité des IDE émis par les pays du Golfe.

Les PSEM sont aussi presque exclus des pays en développement émetteurs d’IDE. En effet, en comparaison avec la Chine qui a émis en 2011 plus de 65 milliards d’IDE et du reste des pays de l’Asie Orientale et du Sud Est en développement qui ont émis 175 milliards en plus du voisinage oriental de l’Europe en transition émettant 70 milliards, le proche Orient n’arrive pas à émettre un milliard de dollars. L’Afrique du Nord se limite à émettre pour la meme année 1.7 milliards. La Turquie émet, toutefois, à elle seule 2.5 milliards. De sa part, l’Amérique Latine est à l’origine de 90 milliards de dollars dont plus de 10% sont émis par le Mexique.

16 2-2- Evolution des IDE par pays des PSEM :

L’Egypte

Après des décennies de socialisme, l’Egypte s’est engagée depuis 1991dans une voie de libéralisation accrue de son économie en entrant dans un programme ambitieux de réformes économiques et structurelles. Ce programme s’est, notamment renforcé en 2004. Le pays s’est attaché à son programme libéral jusqu’à être nommée comme meilleur réformateur au monde par la banque mondiale dans son rapport « Doing Business » de 2008 mesurant le climat des affaires dans 178 pays. Le secteur privé joui d’uneplace importante en participant à l’emploi de 77% de la population active et contribue à 62 .9% du PIB. Toutefois, l’Etat garde le contrôle d’une large part de l’économie à travers des holdings publiques dans de différents secteurs (extraction minière, hydrocarbures, industrie lourde, banque, textile, etc). Malgré la crise mondiale, l’Egypte a pu réalisé une croissance annuelle soutenue d’environ 7% entre 2005 et 2008. C’est ainsi que l’Egypte qui est restée jusqu’à 2004 comme une destination peu priviligiée, notamment pour les multinationales à filiales ateliers optant pour l’exportation vers leurs pays d’origine ou vers d’autres pays, etgrâce à une politique volontariste d’attraction des investissements entre 2004 et 2010, a vu son stock total d’IDE passer de 20 milliard de dollars en 2000 à 73.1 milliards en 2010 en occupant la troisième place après respectivement l’Arabie Saoudite en premier rang etles Emirates Arabes unis en deuxième rang. Cette forte évolution des IDE associée à une forte croissance économique est expliquée,en plus de la position géographique stratégique, par une main d’œuvre abondante qualifiée et à bas coûts, un bon potentiel touristique,de grandes réserves énergétiques ainsi qu’un marché intérieur important. Toutefois, à cause des bouleversements politiques qu’a connus le pays au début de l’année de 2011, les IDEont chuté d’un pourcentage de (-68%) puis de (-5%) en 2011-2012.

Tableau 2 : Situation des IDE en Egypte sur la période 2010-2012

IDE 2010 2011 2012 Flux d’IDE entrants (millions USD) 6 386 -483 2 798 Stocks d’IDE (millions USD) 73 095 72 612 75 410 17 Idicateur de performance * , rang sur 181 économies 35 82 - Indicateur de potentiel ** , rang sur 177

  • 46 - Nombre d’IDE greenfield *** 25 7 13 IDE entrants ( en % de la FBCF **** ) 15.5 -1.3 7 Stock d’IDE (en % du PIB) 34.1 31.4 29.8 Source : CNUCED 2012 * L’indicateur de performance de la CNUCED est basé sur un ratio entre la part du pays dans le total mondial des IDE entrants et sa part dans le PIB mondial.

**L’indicateur de potentiel de la CNUCED est basé sur 12 indicateurs économiques et structurels tels que le PIB, le commerce extérieur, les IDE, les infrastructures, la consommation d’énergie, la R et D, l’éducation et le risque pays.

***Les investisseurs greenfield correspondent à la création de filiales ex-nihilo par la maison mère.

****La Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) est un indicateur mesurant la somme des investissements, essentiellement matériels, réalisés pendant une année. En se basant sur le critère de détention d’au moins 10% du capital d’une entreprise locale par une multinationale, la CNUCED comptait en Egypte la présence de 271 entreprises en 2011 étrangères qui sont détenues essentiellement par des pays du Golfe, des pays européens, notamment le Royaume-Unis 49% pour l’année 2010-2011 et les Etats Unis investissant surtout dans respectivement le secteur pétrolier, la fabrication et les services. Tableau 3 : Principaux pays investisseurs en Egypte pour l’année 2011 2011 en % Royaume uni 49 Belgique 17 18 Etats Unis 4 Emirates Arabes Unis 4 Pays Bas 3 Source : Ministère de l’investissement, 2011 Les principaux secteurs investis en Egypte sont dominés par le secteur pétrolier qui attire, à lui seul, 73% du total des IDE reçus par le pays en2011. La fabrication vient en second rang avec 8% du total des IDE. Graphique 3 : Répartition sectorielle des IDE reçus(en %) par l’Egypte en 2011 73% 8% 2% 1% 1% 1% 1% 13% secteur pétrolier Fabrication services Tourisme Immobilier Finance Construction Autres Source : Ministère de l’investissement, 2012 La Jordanie La Jordanie est un pays de petite taille qui souffre d’une grande insuffisance de ses ressources agricoles (les terres arables ne représentent que 6% du pays) et aquifères (les plus faibles au monde). Cependant, elle jouie d’importantes réserves minières, notamment pour le potasse et le phosphate, dont elle est le troisièmeexportateur mondial. Malgré sa situation géographique importante située à la jonction de l’Asie, de l’Europe et de l’Afrique, le pays 19 souffre de l’instabilité politique et des conflits de la zone. Cet environnement difficile laisse penser un effet négatif clair sur l’attractivité dupays aux IDE. Toutefois, en dépit de nombreuses réformes lancées dans la dernière décennie, le pays a vu ses IDE doubler et son taux de croissance augmenter à 6.3% en moyenne entre 1999 et 2008. En effet, durant la même période, le pays est parvenu à faire passer ladette extérieure de 120% à uniquement 31%( Planet Expert (2012)).La Jordanie est dotée d’un cadre réglementaire favorable en offrant le même traitement aux investisseurs étrangers et nationaux. A ce niveau, l’investisseur étranger peut posséder tout ou partie d’un projet et transférer aussi la totalité des capitaux et revenus à l’étranger. Grâçe à cette politique d’attractivité accrue, le pays parait avoir une position acceptable, bien qu’il parait unpeu défavorisé par rapport à d’autres pays, en ce qui concerne la libéralisation des IDE.

Tableau 4 : Comparaison internationale de la protection des investisseurs en 2012

Jordanie Moyen Orient Etats-Unis Allemagne Indice de transparence des transactions * 5 6 7 5 Indice de responsabilité des managers ** 4 5 9 5 Indice de pouvoir des actionnaires *** 4 4 9 5 Indice de protection des investisseurs 4.3 5 8.3 5 Source : Doing Business 2012 * Plus l’indice est grand, plus les transactions sonttransparentes. **Plus l’indice est grand, plus les managers sont personnellement responsables. ***Plus l’indice est grand, plus les actionnaires ont le pouvoir de défendre leur droit.

20 Les IDE jordaniens ont bénéficié des investissements massifs provenant des pays du Golfe qui ont passé de 74 millions USD en 2002 à 3.1 milliards USD en 2006. Toutefois, dans un contexte international difficile se caractérisant par des incertitudes politiques pour les IDE qui ont baissé en 2012 à (-18%) à un niveau proche de leur point le plus bas de 2009, notamment en Europe (-34.8%), en Asie (-9.5%) et dans les pays en développement (-3%), les IDE jordaniens, en particulier ceux provenant des pays du Golfe sont tombés à uniquement 1.5 milliards de dollars.

Tableau 4 : Situation des IDE en Jordanie sur la période 2010-2012

IDE 2010 2011 2012 Flux d’IDE entrants (millions USD) 1 651 1 474 1 403 Stocks d’IDE (millions USD) 21 899 23 372 24 775 Idicateur de performance, rang sur 181 économies 15 30 - Indicateur de potentiel, rang sur 177

  • 94 - Nombre d’IDE greenfield 10 6 14 IDE entrants (en % de la FBCF) 26.2 20.5 17.5 Stock d’IDE (en % du PIB) 82.9 81 79.4

Source : CNUCED2012

En ce qui concerne la répartition sectorielleet par pays des IDE reçus par la Jordanie, il n’existe pas de données statistiques détaillées. Toutefois, les données disponibles ont montré que les IDE jordaniens se concentret essentiellement dans les secteurs de l’immobilier, des 21 services financiers et dans des projets touristiques importants. Actuellement, le pays, afin de redynamiser l’attractivité des IDE, a engagé de grands projetsd’infrastructures (eau, transport, énergie nucléaire) qui seront financés essentiellement, par des investissements étrangers. Les pays investisseurs viennent essentiellement des pays arabes, notamment, ceux provenant des pays du Golfe, les pays européens se placent en deuxième position puis viennent les Etats Unis.

Le Maroc

Depuis plus d’une vingtaine d’années, le Maroc reste fortement focalisé sur le tourisme, l’agriculture et la confection. Toutefois, pendant ces dernières années, le pays, afin de limiter sa dépendance aux aléas climatiques, a cherché de diversifier son économie. A ce niveau, la stratégie de développement économique s’est articulée autour de trois axes importants qui sont introduits progressivement à savoir des réformes globales visant l’amélioration du climat des affaires, amélioration et suivi des indicateursmacroéconomiques notamment, le taux de croissance, l’inflation et le déficit budgétaire etenfin la mise en place de stratégies sectorielles convenables dotées d’objectifs et de mesures spécifiques à moyen et long terme. Cinq moteurs de croissance économique distingue le pays dans son espace méditerranéen :

l’industrie, le tourisme, le commerce, l’agriculture et les infrastructures. Ce sont ces atouts qui s’ajoutent à d’autres qui ont fait du pays un site d’attractivité de plus en plus important. En effet, le pays est doté d’une position stratégique importante en se positionnant au milieu des axes Amérique, Asie et Europe et Afrique. Le pays joui aussi de fondamentaux macroéconomiques stables tels qu’une inflation maîtrisée, une dette publique se situant à 54% du PIB (Elhaouzi. K (2012)) et une croissance soutenue, malgré les difficultés économiques internationales : 4.4% en moyenne entre 2007 et 2011. Le Royaume se distingue aussi par une infrastructure aux standards internationaux (réseaux de télécommunication performants, zones franches, port Tanger Med, etec) et un capital humain qualifié en orientant la formation vers des métiers mondiaux du Maroc et à bas coût.

Tableau 5 : Situation des IDE au Maroc sur la période 2010-2012

IDE 2010 2011 2012 Flux d’IDE entrants 1 574 2 568 2 836 22 (millions USD) Stocks d’IDE (millions USD) 45 082 44 516 48 176 Idicateur de performance, rang sur 181 économies 109 96 - Indicateur de potentiel, rang sur 177

  • 69 - Nombre d’IDE greenfield 4 5 1 IDE entrants ( en % de la FBCF) 5.7 8.2 9.2 Stock d’IDE (en % du PIB) 49.6 44.4 49.2 Source : CNUCED 2012 Les pays européens et les pays du Golfe réalisent, à eux seuls, prés de 90% des IDE reçus par le Royaume. Tableau 6 : Principaux pays investisseurs au Maroc pour l’année 2011 2011 en % France 33 Emirates Arabes Unis 17 Arabie Saoudite 6 Espagne 6 Belgique 4 Suisse 4 Grande Bretagne 4 Source : Agencemarocaine de développement des investissements, 2011 23 En 2011, deux secteurs captent plus que 50% des IDE reçus par le Royaume. Il s’agit, respectivement de l’immobilier et des industries manufacturières. Graphique 4 : Répartition sectorielle des IDE reçus(en %) par le Maroc en 2011 32% 23% 10% 10% 6% 6% 2% 11% Immobilisation Industries manufacturières Finance et assurance Hébergement et restauration Commerce, répartition des véhicules Electricité, gaz et air conditioné Construction Autres

Source : Agence marocaine de développement des investissements

La Tunisie

Dés le début des année 1970, la Tunisie a donné une importance majeure aux IDE comme moyen de financement extérieur privilégié de son économie. La position géographique stratégique, la culture de l’ouverture et l’acceptation de l’autre ajoutées à une stabilité politique, une main d’œuvre qualifiée et compétitive en plus d’une fiscalité privilégiée, la Tunisie a constitué un site d’attractivité important dans la région. C’est ainsi, que nous avons assistées à un doublement des IDE entre 1997 et 2005 quand ils ont passé de 402.9 millions de dinars à 1015.7 millions de dinars en enregistrant un taux de croissance de 152%. D’après le rapport sur les investissements mondiaux de laCNUCED de 2012, les IDE génèrent le tiers des exportations et plus de 15% des emplois.La Tunisie figure aussi, selon le même rapport, parmi les quinze premières destinations des flux entrants en Afrique. Toutefois, la Tunisie qui a choisi durant ces dernières décenniesde libéraliser davantage son économie et de l’intégrer dans l’économie mondiale a supporté un coût relatif à cette ouverture en rendant son économie fortement sensible à toutes fluctuations des agrégats macroéconomiques, 24 notamment ceux relatifs à ses principaux partenaires économiques européens, à l’échelle mondiale et qui peuvent affecter sa stabilité macroéconomique. Après leurs fléchissements, ces dernières années, suite à la récession économique mondiale, notamment celle relative à la zone euro, puis la révolution sociopolitique de 2011, les IDE ont rebondi en 2012 en augmentant de +79% par rapport à2011. Tableau 7 : Situation des IDE en Tunisie sur la période 2010-2012 IDE 2010 2011 2012 Flux d’IDE entrants (millions USD) 1 513 1 148 1 918 Stocks d’IDE ( millions USD) 31 182 31 414 33 634 Idicateur de performance, rang sur 181 économies 59 76 - Indicateur de potentiel, rang sur 177

  • 86 - Nombre d’IDE greenfield 5 3 - IDE entrants ( en % de la FBCF) 13.8 11.1 17.8 Stock d’IDE ( en % du PIB) 70.5 67.8 74 Source : CNUCED, 2012 Comme pour les échanges commerciaux, les paysde l’union européenne représentent les principaux investisseurs en Tunisie, les Etats Unis viennent, cependant, en deuxième position. Tableau 8 : Principaux pays investisseurs en Tunisie pour l’année 2011 2011 en % Grande Brétagne 41 25 Italie 18 France 10 Etats Unis 8

Source : Ministère de développementrégional, 2011

Les principaux secteurs d’investissement sont, en plus de l’énergie que bien que le pays ne soit producteur de pétrole représente 65% du totaldes IDE reçus par le pays, sont le textile, l’informatique, les services aux entreprises et le tourisme.

Graphique 5 : Répartition sectorielle des IDE reçus(en %) par la Tunisie pour l’année

2011 65% 20% 12% 1% 2% Energie Industries manufacturières Télécommunication Tourisme et immobilier Autres

Source : Banque centrale de la Tunisie, 2011

La Turquie

Après avoir affiché tout au long des années 90 et même au début des années 2000 une faible attractivité (à l’orde d’un milliard de dollars parannée), (Trésor ( 2012)), le pays a connu à partir de 2005, une augmentation spectaculaire des IDE qui ont atteint 10 milliards de dollars et ce montant a doublé en 2006 avec un peu plus de 20 milliards de dollards, en 2007, ils étaient de 22 milliards. Toutefois, la crise financière internationale en plus de l’essoufflement du processus de privatisation ont baissé ces fluxà 19.5 milliards de dollars avant de chuter 26 brutalement à 8.4 en 2009. En 2010, ils ont commencé à reprendre, en 2011, le pays a capté un montant de 16 milliards de dollars en enregistrant une hausse de 75% par rapport à l’année précédente.

Selon le rapport sur les investissements mondiaux de la CNUCED de 2012, la Turquie occupe la deuxième place dans les IDE reçus par la région de l’Asie occidentale derrière l’Arabie Saoudite. Cette place importante a été dueessentiellement à la stabilisation politique et les bonnes performances économiques après la crise économique de 2001 en plus d’une trame dense de réformes législatives importantes enfaveur des investisseurs étrangers telle que l’exemption des taxes et un cadre juridique proche des standards européens et propice aux investissements. Ces avantages de localisation importants s’ajoutent à d’autres atouts tels qu’une position géographique stratégique, un bassinindustriel développé et performant, une croissance économique soutenue grâce à un secteur privé dynamique et moderne, une forte augmentation de la productivité enregistrée ces dernières années ainsi qu’une main d’œuvre à bas coût dans un environnement législatif du travail souple. C’est, ainsi, que le pays ayant vocation à rejoindre le club de l’UE à l’horizon de2015-2020 a pu renforcer sa position entant qu’une destination privilégiée des IDE.

Tableau 9 : Situation des IDE en Turquie pour la période 2010-2012

IDE 2010 2011 2012 Flux d’IDE entrants (millions USD) 9 036 16 047 12 419 Stocks d’IDE (millions USD) 186 980 140 017 181 066 Idicateur de performance, rang sur 181 économies 74 88 - Indicateur de potentiel, rang sur 177

  • 7 - Nombre d’IDE greenfield 103 71 75 27 IDE entrants ( en % de la FBCF) 6.5 9.5 7.6 Stock d’IDE ( en % du PIB) 25.6 18.8 22.9 Source : CNUCED 2012 Les principaux IDE reçus par la Turquie proviennent essentiellement des pays européens puis les pays du Golfe suivis par les Etats Unis.

Tableau 10 : Principaux pays investisseurs en Turquie pour l’année 2011 2011 en %

Pays Bas 21 Allemagne 9 Autriche 7 Royaume Unis 6 Etats Unis 6 Emirates Arabes 5 France 5 Source : Banque Centrale de la Turquie, 2012 Pour les secteurs investis, il s’agit, essentiellement, de trois secteurs qui attirent plus de 70% de la totalité des IDE reçus par le pays. Il s’agit, respectivement, de l’industrie manufacturière, de la finance et assurance et la construction. 28 Graphique 6 : Répartition sectorielle des IDE reçus(en %) par la Turquie pour l’année 2011 14% 13% 9% 5% 3% 13% 43% Industries manifacturières Finance et assurance Construction Electricité, gaz, eau et gestion des déchets Santé et travail social Immobilier et services d’affaire Autres

Source : Banque centrale de la Turquie, 2012

Malgré l’évolution globale des flux d’IDE reçus par la zone des PSEM, pendant ces deux dernières décennies, le comportement d’IDE parait trés volatile et diffère d’un pays à un autre suivant l’environnement national mais aussi international. C’est ainsi, qu’en Turquie, par exemple, le volume des flux d’IDE reçus a été remarquablement touché par deux crises financières en 1994 et en 2002 entraînant plus de vingt faillites bancaires, qui ont découragé les investisseurs étrangers. Les attentas de 11 septembre ont aussi provoqué un ralentissement important des flux d’IDE dans le monde entier.

29 Conclusion :

Tout au long de cet article, nous avons essayéd’étudier l’évolution des IDE dans les PSEM. Nous avons pu constater, à ce niveau, que grâce à l’adoption de politiques d’ouverture dynamiques, et en se basant sur une politique d’attractivité de plus en plus importante une évolution importante des IDE reçus par ce groupe de pays. En effet, malgré les fluctuations, nous avons remarqué, globalement, une tendance à la hausse des flux d’IDE entrants. Toutefois, cette évolution parait etre insuffisante et en dessous des résultats escomptés pour pouvoir réaliser leurs objectifs en matière de croissance économique.

Au total, nous pouvons dire que le maintien desPSEM, du moins notre groupe, au stade d’économies tirées par, notamment, le faible coût de la main d’œuvre ne peut pas permettre à lui seul, de drainer des investissements qui seraient voués à la réalisation de la croissance et de réduire le retard qui enregistrent ces pays avec, non seulement, les pays développés mais également, ceux en développement qui ont pu tirer profit de la mondialisation et accéder à des rangs de plus en plus avancés. Ces pays, notamment, ceux asiatiques ne cessent pas de creuser des différences énormes avec les PSEM. 

Aujourd’hui dans cette ère de concurrence énorme des sites pour l’attractivité des IDE, les PSEM, s’ils veulent rester dans la course, guidée, surtout, par les pays asiatiques, doivent cesser de jouer un rôle de pourvoyeurs de main d’œuvre non qualifiée et doivent développer un savoir faire capable de rendre disponible une main d’œuvre qualifiée dans un environnement productif et efficace.

C’est ainsi, que les politiques économiques doivent s’orienter vers une formation massive des populations et une lutte contre l’analphabétisme qui existe, désormais, jusqu’aux nos jours, dans quelques pays des PSEM, plutôt que de soutenir des bas salaires.

Le développement d’un savoir faire peut, également, faciliter la réallocation des facteurs de production suite au problème d’attractivité des IDEsurvenus dans le secteur de textile à faible valeur ajoutée et à main d’œuvre non qualifiée.

Aujourd’hui, les PSEM après suffisamment du temps de l’adhésion à l’OMC et de la signature de l’accord de Barcelone, s’ils continuent à avoir des faibles flux d’IDE, peuvent avoir pour conséquences des gains de compétitivité négligeables, en même temps, leur balances commerciales continuent à se détériorer et, ainsi, le déficit budgétaire risque de s’aggraver encore.

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